Qualité-Village-Villers-l'Evêque

  Visite guidée à travers le village
( Pentecôte 2002, les 19 et 20 mai 2002 )

 

Rue du Rond du Roi Albert

Le perron : c'est le symbole par excellence des libertés communales, c'est à dire de la liberté politique absolue. Il date de 1765, mais il n'est en aucun cas le perron originel. C'est à cet endroit que se déroulaient les plaids généraux 3 fois l'an. Sur son socle, on peut voir un chronogramme ( texte en latin dont les majuscules additionnées permettent de définir une date suivant les chiffres romains ) . Villers est réputé pour ces chronogrammes.

Cour du presbytère : Plusieurs pierres sont enchâssées dans la cour du presbytère. Une d'entre elles nous montre le blason des Batta ( 3 battants et 3 roses, cette famille a fourni à notre village des mayeurs, des échevins ou encore des curés ) . On trouve également un écusson de Villers-l'Evêque dont la principale caractéristique est la présence d'un huchet ( cor de chasse dépourvu d'ornements ou d'attachements ) .

L'église : L'église actuelle date de 1891. Une partie de l'ancien édifice est toujours visible ; en effet, les murs en silex sont du XV siècle ( le sigle de la Région Wallonne nous rappelle son classement ) .

Rue de la Centenaire.

Pendant 3 jours, on fêta le centième anniversaire de Madame Jeanne Vos. Cela se passait le week-end du 12 mai 1969. Plusieurs témoins dans le village nous rappellent ces journées : la plaque près du perron et le nom de la rue où nous nous trouvons actuellement ( le tronçon vers le village était nommé ruelle Rondgy ( du nom d'un de ses habitant ) et le tronçon vers la rue du Général Leman, ruelle Mahè ( qui serait une déformation du mot Marnières ) .

La Centenaire habitait au numéro 1 de la rue. En face, il existait une briqueterie qui fonctionna jusqu'à la guerre 40-45.

En contrebas de la rue de la Centenaire, nous pouvons voir les Marnières. C'est un lieu-dit qui désigne le ravin couvert d'arbustes, et les campagnes qui les entourent. La marne ( d'où provient le nom ) était extraite et servait d'amendement aux terres trop acides. Cela se pratiquait évidemment avant l'arrivée des produits chimiques de synthèses.

Rue du Général Leman

Le général Leman fut nommé Gouverneur militaire de la position fortifiée de liège en 1914. Il se trouvait dans le fort de Loncin quand celui-ci explosa le 15 août 1914, un obus ayant atteint la poudrière. Plusieurs Villersois laissèrent leur peau dans cette explosion puisque le recrutements des effectifs se faisaient dans la région. Parmi les victimes ( a qui la commune a rendu hommage en leur donnant un nom de rue ) ont déplora : Ledouble, Leduc, Heptia, Hannon. D'autres ( tout comme le général Leman ) en échappèrent, mais furent faits prisonniers ( Alexandre, Boufflette, Halleux, Hannon, … ) .

La rue où nous nous trouvons est également appelée le Cahêre. Ce terme proviendrait du mot wallon cazêre, qui désigne, un coron. Remarquez la dimension des anciennes maisons et l'existence de quelques cours communes. Comme beaucoup de rues de notre village, la rue du Général Leman fut élargie ( on voit encore un rétrécissement ) . Pourtant, cette route faisait la liaison Liège-Saint-Trond et fut très fréquentée à une certaine époque. Ainsi, les botteresses Liégeoises, puis les troupes lors de la première guerre mondiale, empruntèrent ce chemin.

Dans le Cahêre existait une brasserie qui produisait lî bîre des Avints.

Nous arrivons au lieu-dit a l'âbe, où nous trouvons une belle grange ( li heur dèl âbe ) . Elle date du XIX siècle et est construite en briques et calcaire

Visite de la grange : A gauche nous trouvons le gerbier qui permettait d'entreposer les gerbes de blé, et à droite, se trouve le dègne, espace où l'on battait le blé ( avec un fléau ) . Une échelle ( in hâle ) faite à partir d'un tronc entier d'un arbre scié dans le sens de la longueur partait de l'aire de battage pour atteindre le faîte du toit et accéder ainsi aux « pas » ou paliers suivant de ce fait l'évolution du gerbier.

Au 13 et 14 siècle, dans le fond de la vallée, quelque construction et une tour qui formaient un ensemble bien distinct de Villers : Naveroulle. Un seigneur et sa dame

( dame Ide qui donna son nom à l'actuelle rue Nicolas Fastré ) vivait dans cette tour.

Rue Vandenzavel et Basse Ruelle.

Monsieur Vandenzavel fut bourgmestre de la commune de Villers de 1933 à 1959.

Auparavant, cette rue portait le nom de ruelle Donê. Un Jean Donnay y habitait vers 1800. De ce Jean Donnay, il nous reste un fauteuil gravé à son nom.

De la rue Vandenzavel ( dénommée Haute ruelle ) démarre la Basse ruelle. Pourquoi Haute et Basse ruelle ? Tout simplement à cause de la différence de niveau entre les deux chemins. La Basse ruelle était utilisée par les troupes militaires lors de la première guerre mondiale et c'est par la Haute ruelle que les botteresses Liégeoises se rendaient dans le pays flamand.

Rue de la Traversée  : En mars 1886, notre conseil Communal marquait son accord pour le passage sur le territoire de la commune de la ligne de chemin de fer Ans-Oreye. Une autre ligne fut construite en 1894, elle reliait Fexhe-Le-Haut-Clocher à Tongres ; c'est dans cette rue quelle croisera ( traversera ) la ligne Ans-Oreye. C'est ainsi qu'est né le lieu-dit « Traversée » .

A Kerstenne qui, après avoir réalisé une installation de production d'électricité en 1918 ( uniquement pour sa maison et celle de ses parents ) met au point, avec d'autres notables du coin, une usine de production d'électricité qui fut construite ( en 1921 ) dans le fond de la rue de la Traversée.

Othée Villers et Xhendremael furent les premiers à créer une intercommunale de distribution d'eau qui fonctionna de 1930 à 1935 ( le château d'eau de Xhendremale en témoigne toujours l'existence ) .

Jemenne : Venant de Liège par Waroux, nos botteresses s'engageaient dans Jemenne et passaient à proximité de la « Croix Piron » , grand crucifix se trouvant à la limite des juridictions des cours de Justice d'Awans et de Villers. Le soubassement de cette croix, ramené dans le village pourrait très bien être cette grosse pierre taillée « li piron », supportant aujourd'hui l'inscription rappelant la plantation de l'arbre de la Centenaire. A proximité de la croix piron se trouvait le gibet où étaient exécutées les sentences capitales de la Cour de Justice de Villers.

Rue de la chapelle

C'est dans cette prairie que tomba un avion pendant la deuxième guerre mondiale.

Cela se produit le 02 septembre 1942. Avion allemand , dont le pilote fut tué sur place.

C'est, pensons-nous, la seule rue du village dont le nom n'a subi aucune modification au cours des siècles. Au 16 siècle, elle était « Li voye del tchapelle », aujourd'hui, elle l'est toujours. Une première chapelle existait dans ce quartier depuis des siècles ; elle est déjà mentionnée dans les documents de 1509. Quand et pourquoi fut-elle démolie ? personne ,ne le sait, et il n'en reste aucun vestige. Elle se situait de l'autre côté de la rue et appartenait à une confrérie citée, elle, dès 1427 et dénommée « confraternité Notre-Dame et Sainte Elisabeth »ou « Compagnie de Mère-Dieu ». Jusqu'en 1905, date de la construction de la chapelle de la Dîme, nous ne connaissions qu'une chapelle, celle du Tidge, dédiée à Notre Dame de Liesse et dont la façade portait fièrement la date de 1626. Cette date serait pourtant une date de reconstruction, car l'origine légendaire de cette chapelle remonterait aux chevaliers d'Eppes, Hector, Henri et Jehan. Ces chevaliers possédant des terres dans la région de Villers, auraient fait édifier une chapelle à Villers à leur retour miraculeux de Terre Sainte , le 2 juillet 1134, jour de la fête de la visitation. Hélas, la voie du tram longeait la chapelle et les trépidations répétées des charrois de plus en plus lourds eurent raison de l'édifice qui de lézardes en lézardes laissa choir une partie du plafond et mit les responsables devant la seule issue possible : la démolition. C'était en 1944. En 1949 une nouvelle à été reconstruite permettant ainsi de garder le nom de la rue.

Vente de la chandelle : Cette coutume vieille de plusieurs siècles est unique en Belgique. On ne parle pas de vente mais d'offrande. C'est ce qui exprime le bas-relief taillé dans la pierre au pignon de la chapelle et qui nous montre une main offrant un cierge. Mais pour l'offrir, il faut l'avoir, et pour l'avoir il faut l'acheter. D'où vient cette coutume ? La cire et les cierges ont joué un rôle de premier plan dans les manifestations de pitié des confrères et cela depuis l'origine de la confrérie. Dès 1625, on s'engageait à fournir annuellement des livres de cire ; cette rente était garantie sur les biens du donateur. Vers 1570 s'introduisit l'usage de racheter, au moment où on la constitue, cette rente de cire. Les enchères ont perdurées jusqu'en 1970. Cette offrande se déroule lors de la procession, le dimanche qui suit la visitation. Pour mettre tout le monde sur le même pied d'égalité, Monsieur le Doyen Tummers décida-t-il de simplifier la coutume : chaque amateur verse une somme de cinq cent francs et la chandelle est tirée au sort. Elle brûlera ensuite aux intentions de tous les donateurs. Le curé Collette adjugeait ( quand il y avait rivalité ) à la celui dont la famille était la moins avantagée. Actuellement, Monsieur le curé Calcus a ramené la quote part à cent francs élargissant d'avantage le nombre de candidats.

Rue Joseph Valleye

Guillaume Joseph Valley fut passeur d'hommes et agent des services de renseignements à la frontière belgo-hollandaise pendant la guerre de 14-18. Il réussit à conduire en Hollande neutre des centaines de volontaires et de soldats restés derrière les lignes allemandes ou échappés de captivité. Le 9 avril 1918, à Fouron-le-Comte, Valley tente, une fois de plus, de franchir la frontière. N'ayant pas vu un fils électrique qui traînais à terre, il fut foudroyé à l'âge de 30 ans. Notre héros s'appelait bien Valley, le « e » résultant d'une erreur administrative.

La barrière : Le droit de barrière, est de création ancienne. Cet impôt avait pour but de fournir des revenus théoriquement destinés à l'entretien des routes de grandes communication . Il devait être payé par ceux qui normalement détérioraient le plus les chaussées, c'est à dire les roulliers ( transporteurs ) , et les charetiers. La dernière préposée de ce droit à Villers sera la veuve Antoine Falize, elle avait été déclarée adjudicataire de la barrière de l'Etat en juillet 1861. Les chemins venant de Herstappe vers Hognoul et son embranchement vers Othée par la vallée, étant considérés comme chemins de grande communication, leur entretien permanent demandait de grandes dépenses. Le 4 novembre 1852, le Conseil Communal, avec approbation des autorités supérieures, décide qu'il y a nécessité d'établir un péage sur ces chemins. « Le bureau de perception serait fixé à l'endroit dit du Tige, à l'angle gauche de l'entrée du chemin allant à Othée…Le taux de péage sera de moitié du droit de barrière des routes de l'Etat » . Si personne aujourd'hui ne se souvient de l'existence de cette barrière, beaucoup se rappellent un surnom donné à Messieurs Henri et Auguste Collard, Henri et Auguste d'al barîre : leur maison natale se trouvait en face de cette barrière.

Rue Joseph Dethier

En face de la ferme Fastré, sur la petite place, se trouvait un puits public qui était dénommé li pous' dè Hôt-Vinâve ( de l'ancien nom de la rue ) . Un marronnier d'Inde ornait cette place et fut abattu en 1910, quant au puits, il disparu vers les années 50. La place et les alentours sont dénommés Bertomont qui proviendrait de la juxtaposition de deux mots : Berthold-Bertaud ( une Margueritte de Berthomont est citée à Villers ) et de mont.

La ruelle en face de la place ( rue Hannon, villersois qui perdit également la vie dans le fort de Loncin ) portait l'ancien nom de ruelle Râsse. Râsse est le diminutif du prénom Erasme ( Bodson ) qui vécut dans la maison Limborg.

Dans le rue Bronne ( ancienne Ruelle Balî, du nom d'un habitant de la rue ) , on peut lire une ancienne plaque communale qui dit que : passage interdit aux automobiles excepté pour le service des clients habitant le chemin. Marche au pas d'homme. Règlement communal du 14 octobre 1925, approuvé le 1 février 1926.

L'ancien central téléphonique manuel de Villers-L'Evêque était installé à l'étage d'un bâtiment maintenant abattu, entre la pharmacie et ces nouvelles constructions. Le rez-de-chaussée était occupé par l'école gardienne. Villers gérait les communications téléphoniques de Villers, Othée, Xhendremael, Herstappe et des maisons situées sur la grand'route à Hognoul et à Crisnée.