2° "Eglises Fonfamentalistes"?
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Les Églises Évangéliques sont-elles des sectes protestantes, comme on l'entend dire parfois ?
Certaines communautés
pourraient sans doute être considérées comme telles… mais pas davantage que
dans les Églises officielles ! D'ailleurs, il n'est pas facile de définir
une secte selon des critères qui fassent l'unanimité…
Faut-il le faire en se basant sur des critères de tolérance ? Il y a des intégristes au sein des Églises les plus tolérantes et, inversement, des personnes très tolérantes dans les groupes intégristes…
Faut-il se référer à l'enrichissement financier de ses dirigeants ? Il est indéniable que les gourous de quelques mouvements religieux – chrétiens ou non – se sont enrichis sur le dos de leurs fidèles, mais ils paraissent encore bien pauvres au regard des chefs religieux de certaines religions reconnues…
Faut-il
alors se fonder sur la manipulation des fidèles par leurs chefs spirituels ?
Cette perversion rencontre une réprobation quasi universelle. Pourtant, les
religions les plus honorables présentent un passif souvent redoutable en
matière d'absolutisme, de tyrannie, voire de persécution…
Il n'en reste pas moins que, pour beaucoup de gens, une religion sérieuse ne peut qu'être une religion officielle, s'exprimant dans des cérémonies pleines de solennité, conduites par des ecclésiastiques en habits sacerdotaux.
Tout ce qui n'entre pas dans ces critères de respectabilité est soupçonné d'être une secte : d'autant plus suspecte que les fidèles ont l'air convaincus de ce qu'ils croient… Car en cette époque réputée tolérante, le paradoxe veut qu'une religion ne soit prise au sérieux par les incroyants, qu'à la seule condition de ne pas l'être par les croyants.
Autrement dit, un
croyant sérieux ne peut pas être pratiquant et une religion sérieuse
ne peut qu'être sociologique ou culturelle. Dès lors, toute
forme de conviction religieuse se voit généralement taxée de sectarisme
ou de fanatisme, même quand elle s'abstient de toute forme de prosélytisme.
A noter que cette sévérité concerne surtout les héritiers d'un Judéo-Christianisme considéré comme totalement obsolète. Le Nouvel Âge, quant à lui ainsi que les diverses philosophies orientales sont à la mode et bénéficient donc de la sympathie du grand public…
Confrontées à de
tels préjugés, les Églises Évangéliques réunissent toutes les conditions
pour être regardées comme des sectes plus ou moins suspectes : les
lieux de culte sont généralement empreints de simplicité, les pasteurs prêchent
habillés en civil, la liturgie se trouve réduite à sa plus simple
expression, les prédications sont simples et accessibles à tous, les prières
s'expriment de façon spontanée, les chants paraissent joyeux et entraînants,
l'ambiance y est plutôt familiale, l'accueil souvent sympathique et les
croyants semblent brûler du désir de partager leur joie d'appartenir au
Seigneur… Il n'en faut pas plus pour se voir soupçonné du pire machiavélisme
religieux !
En pratique, les Églises
Évangéliques se trouvent souvent définies par deux autres expressions,
puisqu'on les nomme aussi bien "Églises Fondamentalistes" ou "Églises
de Confessants"…
1° Pourquoi "Églises
de Confessants"?
Cette appellation nous renvoie pratiquement aux sources du
Protestantisme,
puisqu'en vieux français, "protester" signifiait "confesser,
affirmer sa foi avec conviction"… Jésus ayant chargé ses disciples
d'être ses témoins dans le monde entier, les Évangéliques sont donc des
Protestants qui perpétuent cette tradition en prenant cet ordre à leur compte.
Cette urgence de l'évangélisation repose sur une conviction : "On ne
naît pas chrétien, on le devient par la conversion !"…
Cette conviction présente
un corollaire, à savoir que la véritable Église de Jésus-Christ est composée
de tous ceux qui se sont repentis à l'annonce de la Bonne Nouvelle de l'Évangile,
acceptant Jésus comme leur Sauveur et Seigneur… D'où le souci d'évangéliser
le monde pour amener toute créature – fût-elle de tradition chrétienne –
à la conversion et donc à la nouvelle naissance. Cette
conception de la foi et de l'Église explique pourquoi les Églises Évangéliques
ne baptisent que les personnes capables de comprendre le sens de leur
engagement.
En général, elles
considèrent même les baptêmes d'enfants comme nuls et non avenus, et rebaptisent
les nouveaux convertis, le plus souvent par immersion… d'où le sobriquet d'Anabaptistes
— c'est-à-dire "rebaptiseurs" — qui leur fut donné au XVIème
siècle, à l'époque de la Réforme Protestante.
2° Pourquoi "Églises
Fondamentalistes"?
Ce mot peut paraître très péjoratif, car à notre époque il présente des
relents peu sympathiques d'intégrisme et d'intolérance religieuse. En réalité,
cette expression se réfère à la lecture fondamentale de la Bible,
telle qu'elle est pratiquée dans les milieux évangéliques. A noter que cette
lecture ne se veut pas "bêtement" littérale, quoi que
cela puisse encore arriver. Aujourd'hui, la plupart des Évangéliques admettent
la nécessité de bien déterminer le style ou la nature d'un texte –
historique, prophétique, allégorique, symbolique… – ou encore, son
contexte historique, l'intention de son auteur, etc… afin d'en mieux cerner la
portée. (*)
Si les chrétiens évangéliques admettent la nécessité d'une herméneutique sérieuse pour approcher le Texte biblique, ils se refusent toutefois à en passer les enseignements au crible de la raison humaine et du libre examen. D'une certaine manière, cette approche peut se résumer par l'aphorisme bien connu : "Croire pour comprendre et non comprendre pour croire !"… Car, sans porter de jugement de valeur sur la démarche des humanistes athées et chrétiens, il est difficile de ne pas y voir la répétition du péché de nos premiers parents : c'est-à-dire la prétention de l'humanité de juger par elle-même "ce qui est bien ou mal" !
Pour les chrétiens
évangéliques, cette capacité n'appartient qu'à Dieu et l'homme ne peut y accéder
qu'à travers la Révélation de sa Parole
: Parole écrite dans la Bible
et Parole faite chair en Jésus-Christ… La première conduisant à la seconde
et la seconde accomplissant la première ! Toute la Bible, en effet, annonce la
personne et l'œuvre du Christ et, de son côté, Jésus s'est toujours appliqué
à réaliser la volonté de son Père telle qu'elle était consignée dans l'Écriture.
En conséquence, il
est clair que les chrétiens évangéliques ne croient pas seulement à l'inspiration
mais aussi à l'inerrance de la Bible. En d'autres termes, les auteurs
bibliques ont toujours exprimé la pensée de Dieu, même si ce fut avec leur
langue et dans le style de leur époque. Si bien que la Bible ne contient pas
seulement tous les principes nécessaires à la vie des croyants, mais elle ne
contient rien qui puisse induire leur foi en erreur. C'est pour cette raison que
les chrétiens évangéliques reconnaissent l'autorité divine de la Bible et
donc sa valeur normative absolue en matière de vie et de foi.
Il est vrai que d'une certaine manière, tous les chrétiens admettent que la Bible contient la Parole de Dieu, mais les Évangéliques vont plus loin en affirmant que la Bible est la Parole de Dieu : ils refusent donc de se livrer à cet exercice périlleux qui consiste à y repérer ce qui serait parole d'homme pour mieux le séparer de ce qui serait parole de Dieu…
Dès lors, le
contenu de la Parole de Dieu sera toujours plus étendu chez les Évangéliques
que chez les autres croyants ! Par contre, les Évangéliques rejoignent les
autres croyants pour insister sur l'importance de la foi qui permet à la Bible
de devenir une "Parole Vivante" pour chaque chrétien en
particulier.
Ces deux caractéristiques
de la doctrine évangélique — fidélité à l'Écriture et engagement dans la
foi — ont fini par constituer deux pôles entre lesquels chaque dénomination,
chaque communauté, chaque pasteur, chaque chrétien s'efforce de trouver son équilibre.
Mais des polarisations plus marquées n'ont pas manqué de se
manifester… Si bien qu'en pratique, on constate que certaines Églises
insistent sur l'étude de la Bible et s'efforcent d'aligner la piété
individuelle et collective sur les résultats de cette étude… au risque de se
montrer un peu trop frileuses ! A côté d'elles, d'autres communautés se préoccupent
surtout de vivre intensément leur foi, ne voulant rien rater des bénédictions
reçues par les charismes que l'Esprit distribue à l'Église : sainte ambition,
mais qui ne va pas toujours sans acrobaties exégétiques !
Ainsi, la rigueur
des premiers peut les enfermer dans un légalisme semblable à celui des
pharisiens… Tandis que l'exaltation des seconds peut leur faire adopter des
attitudes superstitieuses proches de certaines pratiques occultes… Or, ce sont
les communautés les plus caricaturales — dans un sens comme dans l'autre —
qui font le plus parler d'elles et qui entretiennent la réputation sectaire qui
atteint parfois l'ensemble de la mouvance évangélique !
Pour terminer, il
faut savoir qu'à côté des dénominations évangéliques traditionnelles —
Mennonites, Baptistes, Libristes, Pentecôtistes, Darbystes, Apostoliques,
Adventistes, Frères larges… — on trouve des branches évangéliques
et des groupes charismatiques qui se sont développés au sein des
Églises officielles — Catholiques, Orthodoxes, Luthériennes, Réformées,
Anglicanes… — Comme chacun sait : l'heure est à l'œcuménisme et la mode
au syncrétisme. Aussi, l'absence d'anathème n'est pas toujours un gage de
fraternité retrouvée : elle peut n'être qu'un signe de confusion et d'absence
de conviction. C'est pour cette raison que certains Évangéliques — mais non
pas tous — restent dans l'expectative, convaincus qu'un amour véritable ne
peut se vivre en dehors de la vérité…
Cependant, la plupart des Évangéliques demeurent conscients de leurs lacunes et ne prétendent pas posséder l'absolue Vérité : ce serait s'approprier la personne du Seigneur Jésus ! Ils sont pourtant convaincus — sans fausse humilité ni arrogance superflue — qu'ils en détiennent une portion suffisante pour ne pas confondre unité et uniformité… Si bien que beaucoup d'Évangéliques demeurent ouverts au dialogue, pourvu qu'il se fasse en dehors de toute volonté d'uniformisation ou de normalisation de l'Église de Jésus-Christ…
Une fois encore :
l'amitié et la fraternité doivent pouvoir se vivre dans le respect des différences
et non dans l'allégeance aux normes que certains clercs décréteraient "religieusement
correctes"… De toute façon, en dernier ressort, c'est le Seigneur
qui bâtit son Église !
mailto:Roger.Lefebvre@swing.beRoger
Lefèbvre, président.
Alliance Évangélique Francophone de Belgique
Membre de l'alliance ÉvangÉlique européenne
(*) Cf. les 3 "Déclarations de Chicago" sur l'Inerrance de la Bible, sur l'Interprétation de la Bible et sur la Pratique de la vie chrétienne. — Elles sont accessibles sur le site : http://www.protestanet.be/PANORAMA/pref-chi.html