Sources, principes et valeurs 

du protestantisme

Cette croix semble avoir été imaginée vers 1688 par un orfèvre de Nîmes nommé Maystre,et elle fut rapidement adoptée par les Protestants du Sud-est de la France, et en suite par la plupart des protestants francophones

1. Le livre des livres: La Bible

2. La théologie protestante

3. La foi protestante

    LE CULTE

    LES SACREMENTS

4. L’éthique protestante

5. Pour en savoir plus sur le Protestantisme

    A. Le Protestantisme en général.

    B. Le Protestantisme en Belgique.




1- Le livre des livres: La Bible -- Sa place chez les protestants


La Bible, décalque du mot grec “biblion”, qui signifie “livre”, est un recueil de textes, composés par différents auteurs à diverses époques s’échelonnant du Xe siècle avant notre ère au début du Ier siècle après J.C. Elle est divisée en deux parties : la première composée de “La Loi, les Prophètes et les Écrits”, est le livre sacré du peuple juif, rédigé en hébreu, dont le texte définitif et normatif (le Canon) fut fixé par les rabbins à l’assemblée de Jamnia en 98 après J.C. 

Cette partie est plus communément connue sous l’appellation : Ancien Testament ou Ancienne Alliance. Elle fut traduite en grec, la langue véhiculaire de l’époque, sous le nom de “Septante”, car selon une légende cette traduction fut réalisée par 72 savants juifs en 72 jours à Alexandrie vers 280 avant J.C. Ils y ajoutèrent un certain nombre de textes (p. ex. Tobie, Maccabées), existant uniquement en grec, que les catholiques reconnaissent comme deutérocanoniques et que les protestants appellent apocryphes.

La seconde partie : Nouveau Testament ou Nouvelle Alliance, rédigée en grec, raconte la vie de Jésus-Christ et les débuts de l’Église chrétienne. Si les Lettres ou Épîtres de Paul ont été rédigées entre 50 et 64 après J.C., c’est vers 200 que les écrits du Nouveau Testament (quatre Évangiles - Actes des Apôtres - Épîtres et Apocalypse) s’imposent comme canoniques au jugement de l’Église ; toutes les confessions chrétiennes utilisent le même canon pour le Nouveau Testament. L’humaniste Érasme de Rotterdam collationna les manuscrits et fit imprimer le Nouveau Testament pour la première fois en grec en 1516.

Les livres de la Bible furent divisés en chapitres en 1226 par Étienne Langdon, professeur à la Sorbonne, futur archevêque de Cantorbéry, puis ceux-ci furent répartis en versets en 1551 par l’imprimeur parisien Robert Estienne.

Dès le IVe siècle, Ulfila traduit la Bible en langue courante gothique ; Jérôme (331-420) donne une nouvelle traduction latine de la Bible : la Vulgate. Vers 1250, sous le règne de Saint Louis, paraît la première Bible en français. Mais la première traduction française à partir des textes originaux fut réalisée par le réformé Pierre Robert Olivetan, un cousin de Calvin, et imprimée à Neuchâtel en 1535. Révisée par les pasteurs de Genève, elle fut en usage dans les milieux protestants jusqu’à la parution en 1744 de la version de Jean-Frédéric Ostervald. Le style de cette dernière ayant vieilli, Louis Segond, professeur à la Faculté de théologie de l’Université de Genève, établit une traduction plus moderne qui fut éditée en 1880. Révisée à son tour, elle parut sous le titre “La Bible à la colombe” en 1978. Elle est devenue aujourd’hui la Bible de référence du protestantisme francophone, quoique deux versions œcuméniques avaient entre-temps vu le jour : la TOB (Traduction œcuménique de la Bible) de 1967 à 1977 et la “Bible en français courant” de 1971 à 1982.

Aujourd’hui, la Bible complète a été traduite en plus de 300 langues et au moins un livre biblique a été traduit en plus de 2 000 langues.

À la fin des années 1940, il se trouvait encore des protestants qui avaient appris à lire non pas à l’école mais avec leur pasteur. Leur premier livre de lecture était donc la Bible. Elle leur était plus familière que le journal quotidien.

Ceci illustre à l’extrême le rôle majeur que tient la Bible dans la pratique religieuse des protestants. Aussi vrai que la Réforme en a appelé à l’autorité biblique pour mettre en question les traditions reçues dans l’Église, ainsi les communautés protestantes, malgré leur diversité, se structurent autour de la référence centrale que constitue l’Écriture sainte.

Il est vrai que la culture biblique accuse un fléchissement certain depuis plusieurs décennies. Le culte de famille, centré sur la lecture et la méditation d’un passage de l’Écriture, est presque partout tombé en désuétude, et la pratique personnelle de la Bible s’est probablement aussi raréfiée. Mais les services dominicaux réservent toujours une place prépondérante à la lecture et à l’explication des textes pris dans l’Ancien et le Nouveau Testaments. Et l’activité la plus courante d’une Église protestante en réunion de semaine reste l’étude biblique.

Mais il ne faudrait pas taire ce qui agite le plus le monde protestant dans sa relation avec la Bible. Car il existe en son sein des conceptions fortement divergentes concernant la façon de recevoir les enseignements qu’elle contient. De même que le catholicisme connaît ses clivages entre progressistes et conservateurs, de même les protestants se divisent-ils entre ceux qui se disent “évangéliques” et les réformés. Et c’est sur l’interprétation de la Bible, bien plus que sur des questions d’ordre ecclésiastique, que portent les différends.

C’est sans doute le recours à la science historique appliquée à la Bible qui est au centre du débat.

Ainsi, les protestants “
évangéliques” tiennent à affirmer le caractère inspiré de la Bible. L’Esprit de Dieu est son véritable auteur. Aucune erreur n’a pu s’y glisser. Le texte sacré risque de perdre sa valeur de révélation et son autorité sur les consciences si on le soumet au jugement de la critique biblique.

Dans cette ligne, tous les récits de la Bible sont tenus pour historiquement véridiques, et les croyances qui y sont professées ont un statut normatif. Mettre en doute l’authenticité d’un livre biblique, comme par exemple les écrits de Pierre qui se donnent pour l’œuvre de l’apôtre, ou même contester l’attribution traditionnelle du quatrième évangile (écrit anonyme) à l’apôtre Jean, cela n’est pas bien reçu dans ces milieux.

Dans sa déclaration de foi, l’Église Protestante Unie de Belgique pour sa part précise qu’elle « se place sous l’autorité des Saintes Écritures, qu’elle reçoit par le Saint-Esprit, comme Parole de Dieu, règle suprême de sa foi et de sa vie ».

Pour les réformés, la foi chrétienne est avant tout l’attachement à la personne du Christ ; la vérité peut-elle dans ce cas s’identifier aux formulations, d’ailleurs pas toujours accordées entre elles, des divers écrivains dans les deux Testaments ? On estime donc ici nécessaire d’affirmer le caractère relatif du document biblique, et corrélativement son droit à l’erreur. La vérité de Dieu peut y être découverte, elle ne se confond pas avec lui.

Les tenants de cette théologie sont en outre sensibles à la distance culturelle creusée par le temps. Les instructions cultuelles et morales données à l’ancien Israël se référaient à des valeurs, s’incarnaient dans des mentalités, qui ne sont plus les nôtres. Appliquer littéralement ces instructions aboutit à de réels contresens. Il faut donc se livrer sans mauvaise conscience à un travail d’interprétation, d’exégèse ; recueillir l’inspiration qui sous-tend ces textes et la faire passer dans les divers lieux de vie de notre époque.

Ces débats ne sont pas que théoriques. Il y a quelques années, par exemple, une vive discussion a animé l’assemblée synodale de l’Église Protestante Unie de Belgique sur un point qui touchait à l’homosexualité.

Les tenants de la première position décrite ci-dessus ne pouvaient faire autrement que de se retrancher dans une attitude intransigeante. Ces pratiques étant explicitement condamnées dans la Bible, aussi bien par l’apôtre Paul que dans l’Ancien Testament, la cause était entendue. La Parole de Dieu ne se discute pas.

L’autre parti inscrivait cet interdit dans un contexte culturel daté. Les pratiques visées, associées à des cultes idolâtres, ne recouvrent pas exactement les faits d’homosexualité dont nous avons à connaître autour de nous Ces membres d’Église recommandaient donc une attitude d’accueil comme étant l’expression la plus juste du message évangélique.

Aucun magistère ecclésiastique n’existe chez nous pour proclamer la vérité. L’assemblée synodale, certes, prend position et ce qu’elle décide a valeur obligatoire Mais les tenants de l’opinion rejetée peuvent continuer à défendre celle-ci et conserveront néanmoins la confiance du corps ecclésial. Il est évident que cette perpétuelle disponibilité aux remises en question ne crée pas une situation de tout repos.

C’est pourquoi certaines communautés protestantes se rangent plus facilement à une ligne d’interprétation unique, généralement du type “
évangélique”. Seule l’Église Protestante Unie de Belgique abrite les diverses tendances qui caractérisent notre confession. Et encore se trouve-t-il en son sein des paroisses et groupes de paroisses pour lesquelles le pluralisme est un danger qui met en péril l’identité chrétienne.

Mais pour d’autres, le protestantisme n’a sa place en chrétienté que s’il a le courage de vivre la diversité.




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2. La théologie protestante


Dès 1518, Luther exhorte ses confrères à se débarrasser de la philosophie et de la théologie scolastique pour se consacrer résolument à l’étude de la Bible et des Pères de l’Église.

La théologie protestante, sans renoncer à toute construction de systèmes d’idées, se défie des “Sommes théologiques” car l’œuvre théologique est une œuvre relative, toujours à reprendre à la lumière des nouvelles découvertes archéologiques, linguistiques, scientifiques… La théologie protestante est d’abord une théologie de la Parole car le Dieu biblique se fait connaître par sa Parole vivante qui est aussi action, événement ; en ceci le Dieu d’Israël se distingue des idoles muettes des autres peuples, puisqu’Il a crée toutes choses, puisqu’Il sauve le monde et qu’il libère l’homme pécheur.

Dieu ressaisit toujours son peuple incrédule par la puissance de sa Parole ; mais Il intervient aussi dans l’histoire de chaque homme. La règle protestante de “sola scriptura” (par le moyen de la seule Écriture) signifie que la théologie protestante examinera toutes choses à l’aune du seul critère de la conformité à l’Écriture. Cette primauté accordée à la Bible ne signifie pas que la tradition de l’Église soit sans importance mais que le protestant refuse de donner à la tradition une valeur normative qui serait supérieure à l’enseignement biblique.

Rappelons ici que toute la Bible est néanmoins un livre écrit par des hommes qui portent la marque de leur époque et de leur milieu culturel. La Bible est certes le lieu où résonne la Parole de Dieu mais le texte biblique n’est pas en lui-même Parole de Dieu. Le centre de l’Écriture c’est la personne de Jésus-Christ, Dieu fait homme ; l’objet de la théologie est donc entr’autres l’approfondissement de la connaissance de Dieu tel qu’il nous est révélé à travers la Bible.

La tâche de la théologie c’est aussi de rechercher le sens de cette Parole vivante car ce sens concerne l’homme dans Sa destinée la plus intime la Parole est à la fois langage, acte et mystère (ce qui reste caché à la seule raison humaine).

Les réformateurs et leurs héritiers ont donc généralement refusé tout concordisme et tout littéralisme : ils reconnaissent que certains textes bibliques sont en contradiction avec d’autres, l’important étant de dégager le sens et/ou l’intention du rédacteur ; les textes ne peuvent généralement pas être compris dans leur sens littéral : par ex. le monde n’a pas été crée en sept jours.

À la lumière de ce qui précède, on comprend aisément que compte tenu de l’absence chez les protestants d’un magistère (ensemble de ceux qui détiennent l’autorité au nom du Christ et ont la charge d’interpréter justement la doctrine révélée), nous rencontrerons non pas une mais des théologies protestantes. Et face aux diverses manières d’approcher l’Écriture et de l’interpréter pour le temps présent, il convient de se poser la question : qui fait autorité ?

Le protestantisme n’a pas négligé cette question ; il y a répondu d’abord par une argumentation théologique visant à faire prendre conscience au peuple des baptisés de sa responsabilité. Ensuite, il n’a pas négligé la formation que devaient recevoir ceux que Dieu donnait comme ministres (serviteurs) à son peuple.

Enfin le protestantisme s’inscrit dans la continuité historique des interprétations et des confessions de la foi chrétienne et demeure à la recherche permanente de la fidélité à la personne du Christ. La lecture de la Bible reste une entreprise personnelle et communautaire qui permet de découvrir ensemble la révélation de Dieu pour le monde

Il s’ensuit que l’autorité de l’Écriture ne s’impose pas de manière absolue aux hommes et il va de soi que des accents particuliers sont mis par telle ou telle Église protestante quant à l’interprétation des Écritures. Ceci explique donc la diversité mais aussi la richesse des Églises protestantes car la dépendance à l’égard de la Bible a pu être comprise de manières différentes.

Sachant que toute simplification est forcément réductrice. nous pouvons néanmoins distinguer grosso modo trois courants dans la théologie protestante, dont les contours ne sont jamais strictement définis.

Le libéralisme protestant (à ne pas confondre avec un courant politique) est un courant théologique minoritaire au sein du protestantisme belge. Il se caractérise par une approche assez libre et critique de l’Écriture, une certaine méfiance à l’égard de tout ce qui représente un aspect dogmatique trop péremptoire. Cela signifie que le libéralisme sera à la recherche d’un état d’esprit et d’un style de vie plutôt que d’une liste d’affirmations doctrinales ; de manière générale les positions des protestants libéraux se retrouvent souvent proches de celles des réformés (voir ci-après).

Le courant réformé est aussi appelé néo-orthodoxe, c’est-à-dire conforme à la vraie doctrine de l’Église ; il prône donc le retour à l’Écriture. Ce courant a été souvent présenté comme une réaction à une théologie libérale trop floue quant à ses affirmations doctrinales.

Il affirme avec force l’altérité de Dieu et de sa révélation par rapport à la nature humaine, incapable par elle-même d’accéder à une authentique connaissance de Dieu. Les réformés (parce qu’ils se prétendent héritiers du mouvement de la Réforme) pensent que Dieu ne peut se figer dans un livre :Il n’y a pas identité entre la Parole de Dieu et l’Écriture. Le texte sacré est un témoin unique et privilégié à cause du témoignage qu’il rend à Jésus-Christ qui est, lui, l’événement de la Parole de Dieu, donc le centre de l’Écriture. Ce témoin unique et privilégié doit être éclairé par le Saint-Esprit pour qu’il devienne, pour le lecteur ou l’auditeur, Parole de Dieu. Le représentant le plus connu de ce courant frit KarI Barth (1886-1968), théologien suisse, professeur à Bâle et qui prôna également l’adaptation de l’Évangile au temps présent, donc l’ouverture à la modernité. Ce courant plutôt favorable à l’œcuménisme est largement représenté au sein de l’EPUB.

Le troisième courant, appelé évangélique, est parfois aussi connu comme le courant “conservateur” ou “fondamentaliste”. Les évangéliques affirment que Dieu, par la Bible, a donné, à sa Parole, une forme adéquate et définitive. Ils ne méconnaissent pas la nécessité d’une explicitation, d’une interprétation, mais celle-ci doit répondre, selon eux, à certains critères stricts :

la Bible doit être comprise de manière littérale et
il ne peut pas y avoir de contradiction entre les textes bibliques.
Ce courant s’oppose donc aux courants libéral et réformé ; il est généralement réfractaire au dialogue œcuménique et aux idées modernistes. Il est propre aux Églises dites libres et insiste sur la relation individuelle entre Dieu et l’homme inexorablement pécheur. Les assemblées charismatiques (manifestation du Saint-Esprit) sont largement représentées au sein de ce courant fondamentaliste.

Ajoutons encore qu’à partir de ces diverses conceptions théologiques, les hommes ont tout au long de l’histoire de l’Église chrétienne imaginé des types variés d’organisation de l’Église (ce qu’on appelle habituellement ecclésiologie) ; ici aussi à grands traits on distinguera les systèmes épiscopal, presbytérien-synodal et congrégationaliste.

Dans le système épiscopal, l’autorité s’exerce de haut en bas. C’est particulièrement le type d’organisation de l’Église catholique romaine du pape à l’évêque, de l’évêque au prêtre, du prêtre au croyant.

Dans le système presbytérien-synodal, l’autorité s’exerce de bas en haut, des “presbytres” (c’est-à-dire des “anciens” ou membres de consistoire, élus par l’assemblée locale) à l’assemblée synodale. C’est le type des communautés de l’Église Protestante Unie de Belgique (EPUB).

Dans l’organisation congrégationaliste, l’autorité s’exerce dans la congrégation locale par les “anciens”. Mais on n’y conçoit pas un gouvernement plus élargi, c’est le type des assemblées du courant évangélique.


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3. La foi protestante

LE CULTE

LES SACREMENTS

La grande diversité des mouvements spirituels issus de la Réforme du XVIème
siècle peut laisser supposer des points de vue irréconciliables en matière de foi et l’impossibilité d’une présentation unifiée de ce que croient les protestants. Toutefois, Si la pluralité du protestantisme est non seulement une évidence mais une revendication des protestants eux-mêmes, il n’empêche que leur foi à tous se fonde sur le témoignage biblique d’un Dieu qui intervient dans l’histoire des hommes pour les sauver et leur ouvrir l’espérance d’un accomplissement de l’humanité et de l’univers accomplissement inauguré dans la personne de Jésus de Nazareth.

La foi est donc un mode de relation et même la condition de toute relation entre des êtres vivants qui se parlent. Quand les hommes ne peuvent plus avoir foi c’est-à-dire avoir confiance les uns dans les autres, la communauté humaine se désagrége et meurt.

À chaque Église donc de remettre sur le métier sa confession de foi en indiquant comment la Révélation répond aux défis intellectuels, spirituels, sociaux ou éthiques de son époque et en recherchant la formulation doctrinale la plus adéquate pour son environnement culturel. Bref le protestant ne peut s’épargner le travail d’actualisation constante de la Parole de Dieu. En ce sens, les Synodes des Églises protestantes sont chargés de veiller au respect de leurs confessions de foi ; même en cas de difficulté, une Église protestante (ni aucune autorité protestante) n’aura jamais recours à l’excommunication, cette notion lui étant inconnue.




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LE CULTE


Le
culte est le “service” que les croyants rendent à Dieu ; c’est le centre de la vie de l’Église. C’est là que la relation d’alliance entre Dieu et les hommes prend sens et réalité.

S’il n’est pas obligé de se rendre au culte dominical, le protestant n’en est pas moins convaincu que sa piété personnelle se desséchera si elle n’est pas enrichie de la dimension collective apportée lors d’un culte ; en outre la communauté “réoxygénée” par le culte peut à nouveau se disperser aux quatre coins de la cité en vue d’apporter un témoignage dans le milieu de vie de chacun ; le rassemblement et la dispersion constituent un mouvement perpétuel de flux et de reflux.

Les éléments principaux de ce dialogue avec Dieu qu’est la liturgie (terme grec signifiant service) sont partout à peu près les mêmes. La communauté saluée par le pasteur de la part de Dieu reçoit le pardon de ses péchés après avoir entendu le rappel de la loi de Dieu, confesse aussi sa foi, exprime sa louange et son adoration, se met à l’écoute de son Seigneur et lui présente les soucis et les espoirs que suscite le monde où elle vit, soit par ses chants (généralement accompagnés par l’orgue, parfois par la guitare lors de cultes de jeunes), soit par la voix de l’officiant (qu’il porte ou non la robe pastorale, c’est affaire de goût et de coutume).

Mais surtout, l’officiant parle au nom de Dieu que ce soit lorsqu’il salue la communauté, annonce le pardon, sollicite l’action du Saint-Esprit ou la bénédiction divine. Il n’existe pas de confession auriculaire chez les protestants. Toutefois, ce qui constitue la particularité du culte protestant, c’est la large place donnée à la prédication. La prédication consiste à tirer toute la substance et à dégager la pertinence des textes bibliques pour les hommes d’aujourd’hui dans l’actualité de leur vie. La prédication est tout à la fois exhortation, consolation, interpellation, enseignement, proclamation et actualisation de la Bonne Nouvelle. Les textes bibliques ont pour fonction de fonder, d’alimenter, d’orienter et de limiter la prédication.

Bien entendu, le pasteur court toujours le risque de se servir des textes bibliques, de les utiliser voire de les manipuler plutôt que de se mettre à leur service et de se laisser interpeller et remettre en question par ceux-ci mais le fidèle garde toujours son libre arbitre. Le culte se termine alors par une parole d’exhortation et de bénédiction. Le culte est aussi le lieu où les sacrements sont administrés.




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LES SACREMENTS

Le protestantisme ne connaît que deux sacrements
le baptême et la sainte Cène ou communion. Selon le témoignage du Nouveau Testament, il s’agit des deux seuls actes ecclésiastiques institués par Jésus-Christ.

Pour ce qui est du baptême, il faut rappeler ici la symbolique de l’eau, à laquelle l’Ancien Testament fait déjà référence elle engloutit et fait mourir. Cependant, l’eau du baptême chrétien n’est pas le symbole de la mort en général mais de la participation du baptisé à une mort particulière celle de Jésus. Elle symbolise aussi la puissance purificatrice et régénératrice de l’Esprit Saint et donc la participation à la résurrection du Christ. Le baptême devient ainsi le signe de l’incorporation du croyant au corps du Christ qu’est l’Église.

Les Églises issues de la Réforme connaissent deux courants en leur sein. D’une part, le baptême est administré aux enfants, leurs parents se portant garants de leur éducation chrétienne. Dans ce cas, l’accent est placé sur l’invitation de la part de Dieu d’entrer dans une alliance avec lui. L’autre courant prévoit l’administration du baptême seulement à ceux qui font profession de leur foi, donc à des adultes et le baptême ici s’accomplit souvent par une immersion totale du baptisé dans l’eau. Cette approche met en évidence le témoignage personnel par lequel le croyant atteste son acceptation du salut.

Précisons que les Églises pratiquant le baptême des enfants reconnaissent la validité du baptême administré dans l’Église catholique.

La sainte Cène a été instituée par Jésus-Christ avant sa mort ; elle accompagne et complète la prédication. Le pain rompu et le vin versé, signes du corps et du sang de Jésus crucifié, indiquent de manière tangible ce que le Seigneur représente pour les hommes et spécialement pour ceux qui croient en Lui, Celui qui donne Sa vie et la fait abonder en eux. En mangeant le pain et en buvant le vin, le croyant se sait en communion spirituelle avec le Christ ressuscité et avec ceux qui participent avec lui à la Cène ; il se souvient du repas partagé par Jésus avec ses disciples et annonce le repas du Royaume à venir. La présence du Christ n’est pas liée matériellement aux éléments pain et vin mais assurée spirituellement lors de la célébration ; elle n’est pas réservée à ceux qui se croiraient purs, mais destinée à tous ceux qui veulent affermir leur foi. Selon les Églises, la fréquence de la célébration varie d’une pratique hebdomadaire à une pratique mensuelle. Rappelons enfin que, sans les considérer comme des Sacrements, le protestantisme célèbre d’autres actes ecclésiastiques tels que la confirmation, la bénédiction nuptiale, le service funèbre, la consécration pastorale, etc.




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4. L’éthique protestante

Morale chrétienne ? Éthique protestante ?

Pour Jacques Ellul, théologien et philosophe français, il n’y a pas de morale chrétienne, la foi est une antimorale, il n’y a aucun système moral dans la Révélation de Dieu en Jésus-Christ ; ce que dit Jésus dans les Évangiles n’est pas de l’ordre moral mais existentiel et procède de la mutation de la racine de l’Être. La proclamation de la grâce, la déclaration de pardon sont le contraire d’une morale, mais suivre Jésus-Christ implique une série de conséquences dans la vie pratique.

Toute éthique est cependant concernée par une triple tâche :

préciser quel est le fondement de l’action réputée bonne et droite ;
dégager les valeurs principales qui découlent de ce fondement ;
traduire ces valeurs en choix et comportements concrets, c’est-à-dire les inscrire dans le vécu quotidien.
L’entreprise réformatrice de Luther, de Calvin, de Zwingli, et d’autres a été très soucieuse du premier niveau : elle a voulu dire comment l’homme chrétien pouvait comprendre et vivre son existence. Ici, on peut parler d’un consensus assez large des Réformateurs et du protestantisme qui les a suivis à son premier niveau, l’éthique protestante est fondée dans le salut par la foi en Jésus-Christ. Dès qu’il s’est agi de dégager de ce fondement les foyers illuminateurs de l’action, les “valeurs”, le protestantisme s’est amplement diversifié. Enfin, au troisième niveau, qui est celui de la morale concrète et problématique, des choix et des actes, la diversité s’est encore accentuée, dans la mesure où cette morale subit les multiples pressions des valeurs culturelles ambiantes, des contextes socio-politiques et des situations personnelles. Il arrive très fréquemment qu’à ce troisième niveau les choix moraux des protestants ne laissent plus guère apercevoir leur source et paraissent, dès lors, fort semblables à d’autres. C’est pourquoi, lorsqu’on veut caractériser l’éthique protestante, il est essentiel de repérer et de préciser les trois niveaux pré-rappelés.

En accord avec toute la tradition chrétienne, Luther est convaincu que la vérité et le sens de la vie humaine sont immédiatement dépendants du juste rapport de l’homme à Dieu. C’est à propos de la description de ce rapport que le moine augustin est devenu un “réformateur” de l’Église. Il refusera, en effet, que la moralité de l’homme, son action, son œuvre, conditionnent ce rapport à Dieu.

En d’autres termes, il refusera la relation causale entre moralité et salut ; l’homme est restauré, renouvelé, sauvé à partir de la seule initiative de Dieu en Jésus-Christ, reçue par la foi, et non à partir de son intelligence ou de ses actes. Il y a, dés l’origine du protestantisme, une vaste suspicion jetée sur les “illusions de la moralité”. S’il s’est trouvé que Luther lui-même, et Calvin plus encore, ont insisté sur le comportement moral de l’homme chrétien, ils ne l’ont fait qu’après l’avoir radicalement trans-valorisé c’est en tant qu’elle découle de la foi et traduit celle-ci dans le quotidien profane que la moralité chrétienne fait l’objet de leur préoccupation. De causale, la relation entre morale et salut est devenue consécutive. La responsabilité du croyant est d’abord de ne pas laisser sa vie s’encombrer de multiples soucis ou besoins au point qu’il ne fasse plus de place ni pour Dieu, ni pour le prochain. Si Calvin met en avant l’action qui découle de la foi, Luther insiste sur la foi, d’où découle l’action. « Le chrétien est l’homme le plus libre ; maître en toutes choses, il n’est assujetti à personne. L’homme chrétien est en toutes choses le plus serviable des serviteurs ; il est assujetti à tous. » (Luther)

Ce qui veut dire, selon Erich Fuchs, professeur d’éthique à la Faculté de théologie de l’Université de Genève (cf. son livre L’éthique protestante - Histoire et enjeux) que « le chrétien, justifié par la seule grâce de Dieu, est entièrement libre à l’égard de tout ce qui prétend, d’une manière ou d’une autre, donner sens à la vie humaine, et donc diriger sa conscience. Mais en même temps (simul) ce même chrétien, qui est encore de nature charnelle soumis aux précarités de l’existence et aux assauts du péché, a besoin de la société dont il est membre ; il accepte donc de se soumettre aux obligations sociales ; mieux, à cause du Christ, il se fait le serviteur de tous ».

À partir de là, on peut comprendre qu’on trouve dans le protestantisme ultérieur à la fois des courants qui relativisent fortement la morale et d’autres qui la réinvestissent tout aussi fortement comme œuvre de la foi. Pour le dire vite, le protestantisme peut couver tour à tour - et parfois simultanément - le puritanisme et l’immoralisme.

Le puritanisme protestant a fait l’objet de caricatures fort connues : homme austère et rigide, chrétien puriste, dépourvu d’humour, acharné au travail, sûr de sa foi, peu soucieux d’autrui, etc. De nombreux romans et films ont popularisé cette figure typiquement anglo-saxonne, héritière de la réforme calviniste.

L’éthique puritaine découle bien de l’héritage fondamental du protestantisme : c’est parce que le croyant sait que son salut ne dépend pas de ses actions qu’il est désormais libre pour les tâches terrestres. Sans plus trembler, il peut et doit agir. Homme de foi, il se voit confier par Dieu l’administration de la nature et de la société. Il se considère comme un “lieutenant” de Dieu. Menant une vie extrêmement sobre et frugale, il apparaît comme un être dont la conscience et la volonté sont constamment tendues vers la perfection. Du coup, sa réussite économique et sociale prendra à ses yeux l’allure d’une récompense et d’une approbation divines ; il y verra les signes incontestables de son élection par Dieu.

Pour Calvin on cherchera dans l’Écriture, non pas des réponses toutes prêtes aux questions éthiques, mais une inspiration pour les traiter « selon l’équité » ; il faut donc lire beaucoup et souvent l’Écriture pour qu’elle nourrisse notre conscience et notre responsabilité, qu’elle devienne la référence spontanée devant une question éthique. Le risque de littéralisme existe, sauf si la connaissance de l’ensemble des textes bibliques constitue un aliment naturel qui inspirera les choix à opérer plutôt qu’un ensemble de règles formelles.

Pour Luther, il faut toujours revenir à la foi, au risque de devenir indifférent aux engagements éthiques et de se replier sur une forme de piétisme intérieur ; pour Calvin, il faut sans cesse se demander à quoi la foi nous engage, au risque de retomber dans un certain moralisme.

Tandis que le puritain strict se définit par rapport au salut de Dieu et pratique une lecture assidue de la Bible, le protestant rationaliste apparaît, dès le XVIIIe siècle, comme un produit de la sécularisation. Ici, la vraie religion consiste dans la moralité vécue « Il nous paraît nécessaire d’accorder à l’élément moral le primat sur l’élément dogmatique ou même mystique. » (J. Bois)

Le protestant rationaliste insistera dès lors davantage sur la raison et la conscience que sur la foi et la piété. Mais, au plan des comportements concrets, il restera dans l’univers du puritanisme, c’est-à-dire qu’il prônera une moralité exigeante, soucieuse de respecter les impératifs de la conscience, parce que celle-ci est la voix intérieure de Dieu.

On ne trouverait certainement pas de véritable immoralisme (un refus de toute morale) dans le protestantisme. Cependant, il faut noter qu’une de ses accentuations originaires pointe dans cette direction c’est celle qui suspecte et dévalue la moralité en tant qu’œuvre de l’impuissance humaine. Ce courant éthique s’est développé principalement dans l’orbite du luthéranisme. Il y a pris la forme du piétisme. c’est-à-dire d’une spiritualité qui porte toute son attention sur l’expérience religieuse intime. Les piétistes ont réagi à la fois contre les dessèchements doctrinaux et contre les rigorismes moraux. Ils ont voulu réhabiliter la dimension émotionnelle de la foi. En fait. il leur est arrivé souvent de professer un vif mépris à l’égard des dissolutions mondaines et de rejoindre par là l’austérité puritaine.

Mais leur accent propre était différent l’âme et ses états primaient l’action. Le piétisme s’est toujours obstinément détourné des tâches politiques pour reporter son attention sur la constitution de groupes chaleureux et purs. La morale cédait le pas à la mystique en même temps qu’elle consentait à une certaine spontanéité. Par ailleurs, les piétistes ont souvent professé un grand souci pour la paix et l’amour fraternel. Ils ont été des apôtres de la tolérance religieuse et de la charité sociale. Par là, ils ont influencé de larges pans de la morale protestante contemporaine. notamment le “christianisme social”.

Au XXe siècle, c’est dans ce courant qualifié sommairement d’immoraliste qu’il faut situer un courant typique de l’éthique protestante : l’éthique de situation. Celle-ci se caractérise par un refus de tout légalisme, qu’il trouve ses références dans la Bible, dans la conscience ou dans la loi naturelle, et par le primat accordé à l’amour :
« Le situationniste suit une loi morale ou la viole selon les besoins de l’amour. » (J. Fletcher)

C’est au plan des situations concrètes, des rencontres, des variations constantes du vécu qu’il s’agit de mettre en œuvre l’impératif “improgrammable” de l’amour. Cette veine, qui n’est pas sans accointances avec la philosophie existentielle et qui compte aussi de nombreux tenants dans le catholicisme, apparaît comme un spontanéisme moral dont la seule référence est l’amour, en tant que reflet et répercussion du comportement de Dieu lui-même à l’égard des hommes.

On doit réserver une place séparée au vaste mouvement qui, à ses débuts, s’est nommé “christianisme social” ou “Évangile social”. Ce n’est pas tant par son fondement que par son champ d’attention qu’il se distingue des précédents. En fait, dès l’origine, l’éthique protestante s’est souciée de l’impact social et politique de la foi. Et on pourrait relever cette veine au fil des courants évoqués ci-dessus, en sorte que chacun de ceux-ci a fourni au “christianisme social” quelque apport.

Mais le souci d’une traduction socio-politique de l’Évangile s’est principalement imposé à la fin du XIXe siècle et au cours du XXe, c’est-à-dire conjointement à la montée et à la percée des socialismes. Le propre du christianisme social consiste à dépasser le plan de la charité à l’égard des mal lotis pour considérer les dimensions structurelles des faits sociaux. « Le christianisme d’hier s’est montré impuissant à supprimer la guerre et la misère ; par là même, il est jugé.» (W. Monod)

La prédication des prophètes de l’Ancien Testament fut fréquemment réactivée de même que de larges segments de celle de Jésus. Ici, le vecteur n’est plus l’édification d’Églises pures ou de croyants fervents, mais plutôt le changement social dans une perspective évangélique. Les diverses nuances que connaît le mouvement vont des équipes d’entraide à la “théologie de la révolution”. On sait qu’il fut un des deux courants dominants de l’entreprise œcuménique qui marque notre siècle, et qu’il reste jusqu’à nos jours un terrain d’entente privilégié entre protestants et catholiques.

Il est évident qu’il existe un lien étroit entre protestantisme et modernité. Depuis Max Weber, nombreuses Sont les thèses qui ont développé le lien entre protestantisme, succès économique et esprit d’entreprise surtout lorsqu’on compare les niveaux de vie dans les pays anglo-saxons et les pays latins.

Et aujourd’hui ? Aucune des orientations évoquées ci-dessus ne peut être considérée comme révolue. Si chacune d’elles a subi, au cours de l’histoire, divers infléchissements, Si elles se sont aussi largement conjuguées, on peut connaître sans peine des individus ou des groupes protestants qui s’y réfèrent ou s’en réclament. Cette situation contribue bien évidement à conférer à l’éthique protestante le vaste éventail de diversités qu’on a souvent relevé.

Citons encore E. Fuchs « Sommes-nous dès lors condamnés soit à nous aligner sur une société dans laquelle nous perdons peu à peu notre spécificité - ce qui pourrait signifier que le protestantisme a fait son temps et qu’il a rempli son rôle historique - soit à nous replier sur une position de défense et de résistance ? … Nous ne pouvons rompre le lien entre protestantisme et modernité sans atteindre le cœur même de la spiritualité et de l’éthique protestante. Revenir en deçà de la démocratie, en deçà de la libre critique, de la liberté de jugement et de conscience, de la prise au sérieux, pour des raisons spirituelles, de la réalité concrète sous toutes ses formes, tout cela n’est pas possible, sinon à cesser d’être protestant, et je dirais même à cesser d’être chrétien !…
Nous sommes persuadés qu’il peut y avoir une place dans notre société sécularisée pour une morale fondée sur une conviction, que cela est même nécessaire pour l’avenir même de notre culture laïque et pluraliste. Et c’est probablement une des vocations de l’éthique protestante que de démontrer qu’il est possible de respecter la laïcité et le pluralisme tout en affirmant avec force une conviction théologique. Encore une fois, nous ne sommes pas contraints au choix entre sectarisme et dissolution… »

Mais c’est finalement au plan des choix et comportements concrets que l’éventail des positions protestantes se laisse le plus aisément discerner. Ainsi, par exemple, si l’on considère le problème des armements, les options seront amplement différenciées, selon qu’on se situera dans la ligne de la domination de l’homme sur les forces chaotiques (puritanisme), dans celle de l’accentuation privilégiée de la piété du cœur (piétisme) ou dans celle des analyses des rapports de forces économiques et politiques (christianisme social).

Autre exemple, l’avortement : certains protestants professeront une position voisine de celle du magistère catholique en soulignant le rôle des autorités dans le combat contre “le crime” (puritanisme), d’autres se reconnaîtront proches des analyses sociologiques et psychologiques humanistes (rationalisme), d’autres encore refuseront toute orientation prescriptive au nom du primat inconditionnel de l’amour (éthique de situation), d’autres enfin considéreront les dimensions sociales et politiques de la question (christianisme social).

Les déclarations d’Églises protestantes sur des problèmes tels que ceux-là s’efforcent fréquemment de maintenir en équilibre ou en continuité la fécondité propre à chacun de ces apports, ce qui a pour effet de conférer à leur texte un caractère composite aisément discernable. Mais tel est sans doute le lot inévitable d’Églises au sein desquelles l’éthique protestante n’existe qu’au pluriel.


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5. Pour en savoir plus sur le Protestantisme

A. Le Protestantisme en général.

L’aventure de la Réforme. Le monde de Calvin, sous la direction de Pierre CHAUNU,
Desclée De Brouwer/Hermée, Paris, 1985.


Encyclopédie du Protestantisme, sous la direction de Pierre GISEL, Cerf/Labor et Fides, Paris/Genève, 1995.


Frank DELTEIL, Roger MEHL, Georges RICHARD-MOLARD, Daniel ROBERT, 

Le Protestantisme. Hier-Demain, Coll. “Deux milliards de Croyants”, Buchet/Chastel, Paris, 1974.

Jean BAUBEROT, Histoire du Protestantisme, Coll. “Que sais-je ?” (n°427), P.U.F., Paris, 1993.

Georges CASALIS, Protestantisme, Encyclopoche, Larousse, Paris, 1976.

Pierre CHAUNU, Le temps des Réformes, Histoire religieuse et système de civilisation, Coll. " Le monde sans frontière ", Fayard, Paris, 1975.

Olivier CHRISTIN, Les Réformes. Luther, Calvin et les protestants, Coll. “Découvertes” (n°237) Gallimard, Paris, 1995.

Jean DELUMEAU, Naissance et affirmation de la Réforme, P.U.F., Paris, 1973.

André DUMAS, Protestants, Les Bergers et les Mages, Paris, 1987.

John Leslie DUNSTAN, Le Protestantisme, Coll. “Les grandes religions du monde” (n° 7), Le Cercle du Bibliophile, Genève.

Laurent GAGNEBIN, André GOUNELLE, “Le protestantisme, ce qu’il est, ce qu’il n’est pas.” La Cause, Paris, 1985.

Janine GARRISSON, L’homme protestant, Éd. Complexe, Bruxelles, 1986.

Bernard GILLIERON, La foi réformée. Luther, Vinet, Calvin et quelques autres, Éd. du Moulin, Aubonne, 1986.

André GOUNELLE, Les grands principes du Protestantisme, Labor et Fides, Genève, 1985.

André GOUNELLE, Protestantisme, Publisud, Paris, 1992.

Émile G. LÉONARD, Histoire générale du Protestantisme, 3 vol., P.U.F., Paris, 1961-64.

Michel LEPLAY, Foi et vie des protestants, Petite encyclopédie du christianisme, Desclée De Brouwer, Paris, 1996.

Claudette MARQUET, Le Protestantisme, Seghers, Paris, 1977.

Roger MEHL, La théologie protestante, Coll. “Que sais-je ?” (n° 1230), P.U.F., Paris, 1967.

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Richard STAUFFER, La Réforme, Coll. “Que sais-je ?” (n° 1376), P.U.F., Paris, 1970.

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Heinz ZAHRNT, La théologie protestante au 20e siècle, Cerf, Paris, 1969.


B. Le Protestantisme en Belgique.

Les protestants en Belgique, Courrier hebdomadaire, n° 1430-1431, Centre de recherche et d’information socio-politiques (C.R.I.S.P.), Bruxelles, 1994.

À la découverte du monde protestant en Belgique, Éd. Responsable : D. VANESCOTE, rue du Champ de Mars 5, 1050 BRUXELLES, mai 1994.

Les protestants en Belgique, Belgia 2000, n° 5, Bruxelles, 1984.