Duel d'Art Actuel "J'aimerais travailler en Europe, mais je ne ferais pas les mêmes choses. Je ferais des choses différentes. Je crois que je représente les Etats-Unis dans mon art, mais je ne fais pas de critique sociale". Andy : My True Story, Gretchen Berg, Los Angeles Free Press, 17 mars 1967. (citation) Accueillie dans plusieurs villes d'Europe, l'exposition Andy Warhol : a factory fera étape au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles pendant tout l'été (1 juin - 19 septembre 1999). C'est l'occasion pour Michel Wauthoz de présenter des oeuvres qui possèdent des similitudes ou des correspondances avec celles de Warhol. Leur sujet, leur style ou leur facture présentent des analogies suffisantes pour fonder une telle comparaison. Et si l'on ne peut évidemment pas exclure une influence sous-jacente du Pop Art ni celle de Warhol, ces oeuvres possèdent cependant leurs propres qualités originales et se démarquent de cette tendance artistique. Dans la perspective du "quart d'heure de célébrité" inventé par Warhol, Wauthoz propose une confrontation d’oeuvres dont l'issue n'est pas nécessairement à l'avantage du plus célèbre car les oeuvres présentées peuvent rivaliser honorablement avec celles qui sont exposées au Palais des Beaux-Arts. Voici donc le "Pape du Pop Art" comparé à un "curé de campagne" qui se prendrait pour le curé d'Ars sous prétexte qu'il a la vocation de l'art et qu'il confesse un penchant irrépressible pour l'esthétique. Certains critiques pourraient bien y perdre leur latin. L'exposition WAutHOz versus WArHOl présentée à la Galerie SUITE est conçue comme une oeuvre en soi, une imitation de l'exposition prise comme n'importe quel autre sujet d'une oeuvre d'art : modèle, paysage, nature morte, A l'inverse de la superficialité revendiquée des oeuvres de WArHOl, la profondeur et la densité des images de WAutHOz visent à dépasser la platitude propre de l'image en lui insufflant une épaisseur de signification telle que la reproductibilité technique des modes de diffusion n'altère pas leur aura. Laboratoires de Dialectique, Mai 1999. "Il y a tellement de concurrence ici que le seul
moyen de s'en tirer, c'est d'adopter un style dont les
autres ne veulent pas". |