Onzième chapitre, Bruges, 14 mai 1468
Philippe le Bon meurt en 1467, c'est donc son fils qui préside désormais les chapitres.
Le chapitre se tint au palais du Princehof et en l'église Notre-Dame de Bruges.
Charles de Valois-Bourgogne, dit Charles le Téméraire
Charles, duc de Bourgogne, de Lothier, de Brabant,
de Limbourg et de Luxembourg ; comte de Flandre, d'Artois, de Bourgogne Palatin,
de Hainaut, de Hollande, de Zélande et de Namur; Marquis du Saint Empire
; Seigneur de Frise, de Salins et de Malines. Second Chef et souverain de l'Ordre
de la Toison d'Or. Il est né à Dijon le 10 novembre 1433 et meurt
à la bataille de Nancy le 5 janvier 1477. Il est inhumé dans l'église
Notre-Dame de Bruges ainsi que sa fille Marie de Bourgogne. Il est le fils de
Philippe III le Bon et d'Isabelle de Portugal. A l'âge de trois semaines,
son père l'institua chevalier de l'Ordre de la Toison d'or lors du troisième
chapitre tenu à Dijon en novembre 1433. Il était comte de Charolais,
titre qui, sous les ducs de Bourgogne de la maison des Valois, était
réservé à l'héritier des Etats bourguignons. Il
épouse en 1440 Catherine de France (1428-1446); il épouse en secondes
noces, en 1454, Isabelle de Bourbon (1437-1465) qui lui donne son unique enfant
et héritière, la future duchesse Marie de Bourgogne (1457-1482).
Il épouse, en 1468, Marguerite d'York (1446-1503), soeur des rois Edouard
IV et Richard III d'Angleterre.
Son blason est pareil à celui de son père,
Philippe le Bon (voir Fondation de l'Ordre).
Cri de guerre : Ainsi je frappe
Sa devise : Je l'ay emprins et bien en aveigne (je l'ai entrepris et
bien en advienne)
(Brevet n° 65) Edouard IV, roi d'Angleterre (° Rouen 28 avril 1442 - † Westminster 9 avril 1483)
J.-J. Chifflet : Treshaut, tresexcellent et trespuissant Prince, Edovard, Roy d'Angleterre, IV du nom, portoit : "escartelé. Au I et IV de France. Au II et III de gueulles, à trois léopards d'or, armez et lampassez d'azur" Heraldus : "Ecartelé.
Aux I et IV, d'azur à tris fleurs de lis d'or (France moderne)
; aux II et III, de gueules à trois léopards d'or armés
et lampassés d'azur l'un sur l'autre (Angleterre)" |
Auparavant comte de March. En 1474, lors du chapitre de l'Ordre,
Louis de Bruges (n° 61), représentant Edouard IV, reçut à
son sujet des éloges mais aussi des critiques sur son insouciance "devant
son département d'Angleterre". Ses armoiries sont conservées
dans la cathédrale Saint-Rombaut de Malines.
(Brevet n° 66) Louis de Chalon (° Nozeroy 1448 - † Grandson 2 mars 1476)
J.-J. Chifflet : Lovys de Chalon, seigneur de Chasteau-Guyon, portoit : "escartelé. Au I et IV de gueulles, à la bande d'or; celle du premier quartier brisé, au premier canton, d'vn croissant montant d'azur. Au II et III d'or, au cor d'azur, lié et virolé de gueulles. Sur le tout, cinq points eschiquier d'or, équipollez à quatre points d'azur" Heraldus : "Ecartelé. Aux I et IV, de gueules à la bande d'or chargée en chef d'un croissant d'azur; aux II et III, d'or au huchet d'azur virolé et liés de gueules; en coeur, un écusson équipolé d'or et d'azur" |
Seigneur de Châlet-Guyon. Fait vicomte
de Besançon et seigneur de Châtel-Guyon (-sur-Salins) par son père
en 1461. Il est envoyé auprès du comte de Charolais pour en être
le page.
Il vécut à la cour du duc Charles qui le fit chevalier à
Montlhéry en 1465 et le reçut dès 1468 dans la Toison d'Or.
(Brevet n° 67) Jean Damas (° après 1423
- † 1481)
J.-J. Chifflet : Iean de Damas, seigneur de Clessy, portoit : "escartelé. Au I et IV d'or, à la croix ancrée de gueulles. Au II et III, eschiqueté d'argent et d'azur. L'escu brisé, en chef, d'vn lambeau d'argent" Heraldus : "Ecartelé.
Aux I et IV, d'or à la croix ancrée de gueules; aux II et
III, échiqueté d'argent et d'azur de cinq tires et cinq
points; sur le tout, un lambel d'argent". |
Seigneur de Digoine, Clessy et Saint-Amour. Conseiller et chambellan
du duc Philippe au nom duquel il a tenu sur les fonts baptismaux, en 1439, Philippe,
futur duc de Savoie. Il devient gouverneur et bailli de Mâcon le 20 janvier
1467 après avoir été fait chevalier à Montlhéry
en 1465. Après la mort du duc Charles, il se rallia à Louis XI
en lui livrant le Mâconnais; le roi en fit son chambellan. Maximilien
le fit radier de l'Ordre au chapitre de Bois-le-Duc en 1481.
(Brevet n° 68) Jacques de Bourbon (vers 1444 - †
Bruges 22 mai 1468)
J.-J. Chifflet : Iacques de Bourbon, frere du duc de Bourbon, portoit : "escartelé. Au I et IV, d'azur à trois fleurs de lys d'or, au baston de gueulles pery en bande, brochant sur le tout. Au II et III contr'escartelé : au 1 et 4 de Bovrgovgne moderne; au 2 et 3 de Bovrgovgne ancienne. Sur le tout de Flandres" Heraldus : "Ecartelé. Aux I et IV, d'azur à trois fleurs de lis d'or, à la cotice de gueules; aux II et III, contre-écartelé, en 1 et 4, d'azur semé de fleurs de lis d'or à la bordure componée d'argent et de gueules (Bourgogne moderne) ; aux 2 et 3, bandé d'or et d'azur à la bordure de gueules (Bourgone ancienne), sur le tout un écusson d'or au lion de sable armé, et lampassé de gueules (Flandre)" |
Il fut élevé à la Cour de Bourgogne comme
ses frères Philippe et Louis (qui fut évêque de Liège)
et ses sœurs Isabelle et Catherine.
Il fut fait chevalier par le roi Louis XI lors du sacre de Reims en 1461 mais
retourna à la cour de Bourgogne et fut le compagnon d'armes de Charles
le Téméraire, alors comte de Charolais. Cela lui valut sans doute
de recevoir le collier de l'Ordre lorsque Charles fut devenu duc de Bourgogne.
Jacques de Bourbon le reçut le 14 mai 1468 à la place de Jean,
comte de Nevers (n° 53) exclu de l'Ordre, mais il mourut huit jours plus
tard. Il est enterré dans l'église Saint-Donat
à Bruges.
(Brevet n° 69) Jacques de Luxembourg, (° vers 1420 - † 20 août 1487)
J.-J. Chifflet : Iacques de Lvxembovrg, seigneur de Richebroug, portoit "de Lvxembovrg, brisé d'un lambeau d'azur" Heraldus : "D'argent au lion de gueules à la queue passée en sautoir armé, lampassé et couronné d'or, au lambel d'azur" |
Vicomte de Lannoy, seigneur de Richebourg, de Ruminghem et
de Sainghin. Il est connu aussi comme Jacques, Monsieur de Saint-Pol. Il fut
surtout un homme de guerre. En 1464, il était capitaine à Rennes.
En 1475, il fut fait prisonnier par les Français. Il entra alors au service
du roi, devint son conseiller et chambellan et reçut, avant 1480, le
collier de l'Ordre de Saint-Michel, raisons pour lesquelles il fut exclu de
l'Ordre de la Toison d'Or au chapitre de Bois-le-Duc en 1481.
(Brevet n° 70) Philippe II "sans Terre" (° 15 novembre
1443 - † 7 novembre 1497)
J.-J. Chifflet : Philippe de Savoy, comte de Baugey, seigneur de Bresse, portoit : "de gueulles, à la croix d'argent; l'escu brisé d'une bordure componée et cantonnée d'or et d'azur" Heraldus : |
Duc de Savoie, comte de Baugey, seigneur de Bresse. Philippe
s'était rangé du côté des Bourguignons lorsque, à
l'intervention de Charles le Téméraire, il fut libéré
de l'emprisonnement ordonné par le roi de France. En 1468, il demanda
son admission au sein de l'Ordre. Peu de temps auparavant, il s'était
fait adouber chevalier à cet effet. Cependant, déjà avant
1473, il se tourna vers Louis XI, son beau-frère, qui lui laissa à
plusieurs reprises le gouvernement du Piémont. En dépit du fait
qu'il choisit le parti opposé, il ne fut pas exclu de l'Ordre de la Toison
d'Or ni lors du chapitre de Valenciennes de 1473 sous Charles le Téméraire,
où il fut d'ailleurs sévèrement réprimandé,
ni non plus aux chapitres suivants sous Maximilien et Philippe le Beau. En 1491,
dans l'église Saint-Rombaut à Malines, l'on suspendit ses armoiries
à côté de celles des autres chevaliers comme si de rien
n'était.
(Brevet n° 71) Philippe de Crèvecoeur (° ca. 1418 - †
22 avril 1494)
J.-J. Chifflet : Philippe de Crevecoeur, seigneur d'Esquerdes s'armoit comme le XXIX, "... l'escu brisé d'vn croissant d'azur, sur le sommet de la premiere piece du cheuron" Heraldus : "De gueules à
trois chevrons d'or, le premier chargé en pointe d'un croissant
d'azur " |
Seigneur (maréchal) d'Esquerdes (des Cordes). Il grandit
à la cour de Bourgogne où son père exerçait la fonction
de conseiller de Philippe le Bon. Charles le Téméraire le fit
chevalier lors de la bataille de Rupelmonde en 1452. Il fut conseiller et chef
d'armée sous Philippe et puis Charles. Il exerça aussi quelque
temps la fonction de gouverneur de Péronne, de Roye et de Montdidier.
Il fut dans les années soixante "conservateur" de Picardie
et participa quasiment à toutes les batailles de Charles le Téméraire.
A la mort de celui-ci, il livra Arras au roi Louis XI. De ce fait, celui-ci
lui accorda des fonctions dans le nord de la France et lui confia la charge
de gouverneur de l'Artois, de la Picardie et de La Rochelle.
Il reçut l'Ordre de Saint-Michel. A la bataille de Guinegatte (1479),
il se trouva à la tête de l'armée française face
aux troupes du nouveau souverain de la Toison d'Or, Maximilien d'Autriche (n°
77bis) et une partie de ses confrères. En conséquence, il fut
rayé de l'Ordre lors du chapitre suivant (1481). Cinq autres confrères
avaient aussi été exclus, mais on jugea son délit contre
l'Ordre tellement grave que seules ses armoiries furent clouées à
l'envers sur la porte de l'église. Enterré en l'église
de Boulogne-sur-Mer.
(Brevet n° 72) Claude de Montaigu,
(° vers 1409 - † Buxy 14 mars 1471)
J.-J. Chifflet : Clavde de Montaigv, seigneur de Couche, portoit : "de Bovrgovgne ancienne" Heraldus : "Bandé d'or et d'azur à la bordure de gueules (Bourgogne ancienne)" |
Seigneur de Couches. Il devint, sans doute à la mort
de son père, conseiller et chambellan du duc. Il était l'un des
plus riches parmi les nobles du duché de Bourgogne. Lorsqu'il fut reçu
dans l'Ordre, en 1468, il représentait une génération antérieure
à celle à laquelle appartenaient les autres chevaliers bourguignons;
le duc voulait-il honorer l'ancienneté de son lignage (un autre Montaigu
avait été reçu en 1430) (n° 24) ou reconnaître
des services qui lui avaient valu, en 1449, d'être exempté de la
"finance" qu'il aurait dû payer pour l'affranchissement de ses
sujets d'Epoisses ? (sa mère était Jeanne de Mello, dame d'Epoisses).
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