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MANNEKEN PIS = METALEN MANNEKEN.
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Extrait de la Gazette Bruxelles 21 mai 1930
Auxiliaire de la Presse, 33 rue Ad. Max, Bruxelles.
Fondé 191 Tel. 243.02.

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Sloefstraete dans les archives de la cathédrale de Ste. Gudule de Bruxelles raconte quelques temps avant le vol de manneken Pis de la capitale, par des soldats de Louis XV, des Anglais l'avaient déja enlevé. On le retrouva à Grammont
et les habitants ne le rendirent aux Bruxellois qu'a la condition que ces derniers leurs firent cadeau d'une copie.

August de Portemont a publié en 1870 à Gand deux gros volumes: "Recherches Historiques sur la ville de Grammont en
Flandres" . On y trouve une documentation considérable. Malheureusement Manneken Pis étant un Seigneur de trop peu d'importance a ses yeux, il s'est borné a dire: " De mème
que Bruxelles, Grammont possède une fontaine connue sous le nom de Manneken Pis."

" Elle ne trouvait en 1480 sur la Grand' Place a l'entrée de la rue du Pont. Depuis 1835 le plus ancien bourgeois de Grammont c'est la qualification qu'on donne à Manneken Pis occupe une niche sous le balcon de l'hotel de Ville"
Il n'y a rien en somme comme documentation et les Grammontois s'en rapportent généralement à l'histoire, telle qu'elle est relatée opuscule qui ne vend à Bruxelles.
Mr. Fris archiviste de la ville de Gand Grammontois de naissance à publié en flamand une "Histoire de la ville de Grammont " c'est en vain que nous avons cherché cet ouvrage à la Bibliothèque Royale de Bruxelles et celles des Musées Royaux
d' art et d' Histoire de Bruxelles aux archives de la ville de Bruxelles a la Bibliothèque de la Société Royale d'Arché-
ologie de Bruxelles !

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Nous sommes allés à Gand ou l'aimable archiviste communal Mr. Nowé a bien voulu, non seulement nous mettre l'ouvrage
en main mais encore se donna la peine de traduire pour nous les extraits bien curieux.

        Ils prouvent qu'antérieurement à l'installation de la république du Manneken Pis de Bruxelles dont parle l'opuscule précité, mais dont on ne trouve aucune trace, il y avait déjà un personnage de ce genre à Grammont, depuis 1485 au moin et qu'on appelait le "Metalen Manneken"

        Durant les luttes entre les Gantois et Maximilien d'Autriche, la ville de Grammont, occupée par les milices gantoises et françaises fut dévastée par las bandes Hennuyères commandées par le Sir de Ligne.

        Durant cette dévastation, dit Mr. Fris, les pillards volèrent non seulement la sceau communal, mais aussi le "Metalen Manneken van de Fontaine.

        La statuette de bronze fut retrouvée par la suite à Ath (P.149) Et il ajoute en note " Compte de la ville de Grammont du mois d'Avril 1485 au 1° mai 1486. " Pour frais de bonhomme de métal de la fontaine pris par les Hennuyers et racheté pour la somme de une livre et douze escalins"

        Page 451 Mr. Fris dit: "Sur le Grand Marché se trouvaient deux fontaines la Marktborre (ou Marktbron) déjà citée en
1475, dont la flèche gothique intrige les archéologues, et la Manneken Pis, placé d'abord en face de la Brantstraatje
(Petite rue du feu); puis en 1835 sous l'hotel de ville et enfin réinstallé plus tard, non loin de son emplacement
primitif en 1895.

        La figurine moderne du XVIII° siècle fut probablement exécutée après que le Manneken Pis volé aux Bruxellois en 1745 eut été restitué à la ville de Bruxelles.

        Mr. Norvé ajoute à cette note de Mr. Van Waesberghe Flandriae Metropolis ajusque castelflamana Bruxelles 1627" page 24: " Il ne trouvait devant le landhuis bâti en 1598 - 1600 F. d'Hoop, inventaire des anciennes archives de Grammont page 99.

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        Mr. Armand de Behault de Dornon écrivait au sujet de notre héros dans le 'Soir' du 12 décembre 1920:
" En 1745, Manneken Pis fut enlevé pour la première fois par les soldats anglais qui se transportèrent à Grammont, la les habitants le dérobèrent et le cachèrent jusqu'au dé-
part des troupes.

        C'est heureux , car qui sait si le chef d'oeuvre de Duquesnoy n'aurait pas passé la Manche pour aller enrichir le British museum, dans une "vitrine" tout comme celui de Pompei constitue l'une des merveilles du mudée de Naples.

        "Les Grammontois s'empressèrent de restituer aux Bruxellois leur cher marmot, et ces derniers a titre de reconnaissance firent don aux courageux serviteurs d'une copie en pierre de l'exquise figurine; elle orne une niche de l'hotel de Ville de Grammont.

        Deux ans parès, Mr. de Behault de Dornon, revenant sur le même sujet dans le "Soir" du 1° oct. 19I2; écrivait: "Un 1745 (d'après la tradition bruxelloise qui nous parait peu sûre des soldats anglais l'emportèrent dans leurs chariots jusqu'a Grammont mais les habitants parvirent à la leur reprendre subrepticement et le rendirent aux Bruxellois qui, en témoignage de reconnaissance leur offirent un réplique de
Manneken Pis; celle dit on qu'on voit encore dans la petite ville flamande.

        Eh bien non ! cent fois non ! Il n'y à pas à Grammont de réplique, ni en pierre ni en bronze de notre Manneken Pis.
Ou est elle ?

        On comprend aisément qu'après avoir réunis ces renseignements, nous avions grande hâte d'aller faire la pélérinage
de Grammont.

        Pour aller voir notre héros il nous fallu pauser par la rue de la Paix, ou notre tout aimable cicerone, le notaire Renz , nous fit remarquer la grande maison à perron, habitée autrefois par l'excellent historien que fut Mr. de Portemont (dont nous avons parlé plus haut) maison ou Louis XVIII passa une nuit, lorsque revenant de Gand, il dut relayer à Grammont.

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        Au milieu de la Grand Place, qu'on trouve au bout de la rue de la Paix s'élève un kiosque à musique en fer, contre lequel on a établi une fontaine de Manneken Pis. Nous restons stupéfait, les yeux grands ouverts n'en revenant pas !
- Cela une réplique de notre plus ancien bourgeois de Bruxelles, disons nous à notre guide, jamais de la vie !

Autant le notre est une aimable et gracieuse reproduction d'un enfant bien potelé, autant celui ci ont raide et maigre. Aucune analogie dans sa position avec cette attitude du buste rejeté en arrière , si naturelle à un enfant en pareille occupation, qui caractérise notre cher petit Bruxellois. Celui ci maigre eflanqué, anguleux, déverse son soi-disant trop plein dans une ciquille en pierre et retombe dans un réservoir inférieur. L'ensemble du monument manque d'entretien.

        Nous avons la conviction que le "Metalen Manneken" est de beaucoup plus ancien que le Manneken Pis de Bruxelles;

        Sur la gauche du Kiosque, au coin de la rue de la Paix se dresse l'hotel de ville.

        Mr. De Ruyver, notaire honoraire de Grammont, à au l'amabilité de nous montrer une lithographie, montrant l'hotel de
ville en 1804 avec l'arbre de la Liberté planté devant la façade. Au centre de celle ci on remarque un balcon ornementé sous lequel est creusé la niche dont parlent M.M. de Portemont et Fris, entre deux colonnes avec le Manneken Pis ou le Metalen Manneken en fonction. Une grille basse ne dresse entre les deux colonnes.

        Nous avons dit plus haut que, vers 1835 le Metalen Manneken se trouvait en face de la Brandstraatje ou straatje ( Petite rue de feu.)

        Son enlèvement pour le placer contre la façade de l'hotel de Ville, provoqua de telles plaintes par les habitants du quartier que les édiles furent forçés de faire établir à l'entrée de la rue du Pont, une nouvelle fontaine qui s'y trouve
toujours.

        Entre le Kiosque a musique et l'Hotel de Ville on remarque la "Marrebol" singulière fontaine, signalée plus haut, constituée par une flèche gothique, surmontant un piedestal orné d'une série de culs de pompe très curieux, assurément bien antérieurs à la flèche gothique avec laquelle ils n'ont aucun rapport.

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Ce monument mérite une très sérieuse restauration.
Il parait, à ce que nous a dit Mr. De Ruyver, que la ville d'Audenarde possède une fontaine qui a une grande analogie avec celle de Manneken Pis ; la Marrebol et d'autres fontaines de la ville sont alimentées par une source dont l'eau descend
du "Oudenberg" (Vielle Montagne) d'une hauteur de septante mètres dominant la ville.

        Ce fait donne lieu, parait-il a de fort mauvaises plaisanteries des jeunes garnements de la ville.

        Lorsque les ménagères Grammontoises vont puiser l'eau à la fontaine de Manneken Pis il leur arrive de tailler une petite bavette. C'est ce moment qu'attendent avec impatience les petits polisons et mème les grands dit-on.

        Lorsque les commères sont en pleine conversation devant le Manneken Pis, un farceur appuie, autant qu'il le peut , sa main sur l'orifice principal du Marbol. Ce geste à pour effet d'augmenter
considérablement la pression de jet du "plus vieux bourgeois de Grammont" qui dès lors sans aucun respect , arrose copieusement les causeuses, leur coupant net la conversations.

        Au moment de quitter Grammont Mr. le notaire de Ruyver junior, nous a donné une note pittoresque que nous ne manquons
de mettre sur notre carnet.
- Vous croyez, comme toute la documentation historique le prouve du reste, que le Manneken Pis de Bruxelles a été volé par des soldats Anglais, qui l'ont abandonné à Grammont en 1745 et que les Grammontois l'ont rendu aux Bruxellois sous condition
d'en obtenir un réplique.
- Mais certainement.
- Eh bien, a Gramont on considère cette
version comme pure légende, et on croît, dur comme fer que se sont les Bruxellois qui ont volé le Manneken Pis de Grammont et ont été forcés de le rendre par la suite.

        Cette plaisanterie ouvre la porte à un problème folklorique que nous ne nous chargeons pas de résoudre, mais dont il
est interessant de poser des facteurs.

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1.-        Les documents historiques en font foi; il existait un Metalen Manneken à Grammont au
XV° siècle si non auparavant.
2.-        Il a été volé par les Hennuyers et rendu à la ville de Grammont.
3.-        Il était coulé en bronze.
4.-        En 1745 des soldats Anglais ont volé le Manneken Pis de Bruxelles et le
transportèrent à Grammont; ou il leur fut dérobé par les habitants de la ville. Ceux-ci le rendirent aux Bruxellois à condition que ceux - ci leur envoyent une réplique de la statuette, ce qui fut fait.
5.-        D'après Mr. de Behaut de Dornon, il s'agit " d'une copie en pierre" de l'exquise figurine, elle orne une niche de l'hotel de ville de Grammont.
6.-        Or la statuette de Grammont se trouvant contre le kiosque de la Grand ' Place est en bronze. Elle ne ressemble ni de prè ni de loin au Manneken Pis de Bruxelles .
On ne connait pas de second manneken Pis à Grammont.
7.-        Il semble bien qu'il faut admettre que le bonhomme de la Grand 'Place Grammontoise est le vieux Metalen Manneken.
8.-        Mais qu'est devenue la copie du plus ancien bourgeois de Bruxelles ? Qui nous le dira ?
On prétend mème à Grammont que si le Metalen Manneken est en bronze, le Manneken Pis Bruxellois n'est qu'en vulgaire fonte !