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le journal du Kriya Yoga 16.3

 

MESSAGE DU MAITRE

EXTRAITS DE LIVRES

LA BHAGAVAD GITA

LES YOGA SUTRAS DE PATANJALI

L’ART DU SILENCE

ELEMENTS DE DEVELOPPEMENT SPIRITUEL

FLEUVE DE COMPASSION

DE CAUSE A EFFET

MESSAGE DU MAITRE

LES BENEFICES DU KRIYA YOGA

La vie humaine est très courte. Elle est constamment associée à une multitude de difficultés et d’obstacles. Il est donc du devoir de toute personne sage et intelligente d’accepter et d’assimiler l’essence de toutes les pratiques spirituelles, comme un cygne qui sépare le fromage du lait et ne laisse que de l’eau. Le Kriya Yoga est l’essence de toutes les pratiques spirituelles et la route commune à toutes les religions.

En un temps très court, grâce à la pratique de la technique scientifique du Kriya Yoga, on peut obtenir le développement simultané du corps, du mental de l’intellect et de l’âme. En magnétisant l’épine dorsale à la manière très simple de la pratique du Kriya, on peut percevoir l’énergie divine qui accomplit tout dans le corps, ce qui en retour accélère la transformation physique, mentale et intellectuelle et finalement apporte la conscience constante de Dieu.

Comme toute autre science, la méditation du Kriya Yoga a deux aspects: la théorie et la pratique. La connaissance théorique du Kriya Yoga peut être inculquée par la lecture des livres sacrés, leur interprétation métaphorique par le maître réalisé ou l’écoute de ses discours spirituels. Mais un gramme de pratique vaut bien mieux que des tonnes de théories.

Le Kriya Yoga est une science pratique. Il ne fait pas de promesses alléchantes qui se matérialiseraient au ciel après la mort. Il donne des résultats immédiats, la perception directe de la vérité.

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UN EXTRAIT DU LIVRE “KRIYA YOGA”:

La différence entre le Kriya Yoga et les autres pratiques yogiques est la même .....

.... On ne réalise pas la présence de l’opérateur divin qui est toujours présent au sommet de notre tête. Il est le Dieu réel, invisible présent en chaque être humain.


UN EXTRAIT DU LIVRE “LA VOIE DE L’AMOUR”

II. L’amour De Dieu Dans La Création

Bien qu’étant toujours libre, je suis ligoté par la corde d’amour de mes devots. Étant invincible, je suis victorieux, étant éternellement libre, je suis un captif de mes devots. (Adipurana)

Comment le monde a-t’il été créé, d’où vient-il et qui l’a créé? Lorsqu’on observe la nature changeante de l’univers et le cycle des naissances et des morts de toutes les créatures, on réalise qu’il n’y a pas d’existence indépendante.

D’où vient le monde et quelle est son origine?

Le Taittiriya Oupanishad dit:
yatova imani bhutani jayante yena jatani jivanti
yatprayantyabhisam visanti tadvijijnasasva tad brahmeti

“ Ce dont émane la création toute entière, dans lequel elle vit et se dissoud cherche à se connaître. C’est Brahman.”

UN PASSAGE DE “GOUTTES DE NECTAR”

Si vous êtes en bonne compagnie, vous acquerrez automatiquement beaucoup de bonnes qualités.

Observez votre souffle, vous obtiendrez la paix intérieure.

Suivez le maître et soyez le maître.

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LA BHAGAVAD GITA - Chapitre 15, Versets 24-25

Verset 24

tasmad aum ity udahrtya
yajnadanatapahkriyah
pravartante vidhanoktah
satatam brahmavadinam

Traduction

Les brahmavadi ( âmes nobles) commencent donc toujours leurs actes de sacrifices ou de pénitence en prononçant la syllable aum comme le prescrivent les injonctions védiques.

Interprétation Métaphorique

Dans le Taittiriya Oupanishad (2,1,1) il est dit: etasmad atmana akasah sambhutah , “A partir du Soi Suprême, le ciel est créé.” Cet éther ou ciel symbolise le son , shabda mulakah akasha. La création commença avec Dieu et procéda avec l’éther, puis l’air, le feu, l’eau et la terre. L’éther étant la première création et la cause du son, c’est de lui que les autres éléments tirent leur existence.

Dans la Bible (Jean chapitre 1, verset 1) il est dit: “Au commencement était le verbe. Le verbe était avec Dieu. Ce verbe est Dieu.” Ce son est l’aum ou l’amen ou l’amin. Ce son est Dieu. On l’appelle donc nada brahma ou shabda brahma. Mais tout le monde doit clairement comprendre que aum ne peut pas être prononcé ou chanté avec la bouche. Ce n’est qu’avec la concentration profonde, lorsqu’on introvertit sa conscience dans l’état de vide, qu’on peut entendre le son continu, le son qui ne s’arrête jamais de l’aum ou de l’amen. Ce son imprègne tout mais un mental agité ne peut le percevoir. L’éther est plein de sons de longueurs d’ondes variées qu’on peut capter à l’aide d’appareil électroniques comme les transistors, etc... De même, bien que ce son divin, nadabrahma (aum), soit partout, il ne peut être perçu tant que le mental n’a pas été purifié par la méditation Kriya Yoga.

Par la pratique du Kriya Yoga, les gens peuvent rester détachés et peuvent s’unir dans la conscience divine à chaque souffle. Ils peuvent ressentir l’extrême amour divin. Ils peuvent connaître le Soi intérieur. On les appelle brahmavadi, “ceux qui sont constamment à la recherche de Dieu, de la vérité et de l’âme en pensée, parole et action.”

Verset 25


tad ity anabhisamdhaya phalam yajnatapahkriyah
danakriyas ca vividhdh kriyante moksakanksibhih

Traduction

Réalisant Tat (cela) et sans en viser les fruits, des actes de yajna (sacrifice), de tapas (austérité) et de dana (charité) sont executés sous des formes variées par ceux qui désirent la libération.

Interprétation Métaphorique

Le verset précédent explique aum en détail; maintenant le Seigneur parle de tat.

Qu’est-ce que “tat”? Tat est “cela” en Français. Ici tat symbolise le Dieu unique, le Brahman absolu, sans forme, qui imprègne tout. Dans le Chandogya Oupanishad (6,8,7), il est dit: tat twam asi, “Tu es Cela”. Tous les êtres vivants sont la présence du Dieu vivant sous la forme du Soi qui demeure au dedans. A chaque instant, ceux qui recherchent le salut et la libération devraient ressentir aham brahmasmi: “Je suis Dieu” (Brihadaranyaka Oupanishad 1,4,10) et “Je suis celui qui suis” (Exodus 3,14). Ils devraient se maintenir dans cette attitude intérieure de divinité, conscients du pouvoir vivant de Dieu dans chaque inspiration et expiration, pratiquant yajna dans chaque activité et dans chaque pensée, dans chaque sentiment. Il faut qu’ils aiment Dieu. C’est cela tat.

Dana signifie donner. Chacun devrait se concentrer mentalement dans la glande pituitaire et la fontanelle sur la présence vivante de Dieu en sorte que leur dana (don) soit extrêmement spirituel.

Tapa veut dire être bien établi dans le tapa loka. Les sept lokas sont décrits dans le gayatri mantra: bhuh, bhuvah, svah, mahah, janah, tapah et satyam, correspondant au sept centres. Topa loka est la glande pituitaire.

Ce verset signifie donc qu’on doit percevoir Dieu par la pratique du Kriya yoga en se concentrant complètement et absolument dans la glande pituitaire et la fontanelle à chaque souffle. Alors on peut entendre le son continu d’aum sans en dévier et sans distraction. On peut ressentir Dieu sous la forme d’une sensation de mouvement dans le corps tout entier quel que soit le travail qu’on accomplit et on peut réaliser que c’est l’âme seule qui fait tout.

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LES YOGA SUTRAS DE PATANJALI

Sutra 39

yathabhimata dhyanat va

Signification Mot à Mot

yatha: comme, selon,
abhimata: choix, opinion personnelle
dhyanat: par la méditation
va: ou, aussi

Traduction

Aussi par la méditation qu’on s’est personnellement choisie

Commentaires de Shri Lahiri Mahasaya:

On peut aussi atteindre cet état en suivant la voie où le mental se trouve dissout.

Interprétation Métaphorique.

Un autre art de la culture de la concentration et du calme est examiné dans les sutras.

Ici le sage Patanjali parle de la méditation. La méditation est le moyen d’atteindre un niveau plus élevé d’expérience et de réalisation. Elle ouvre la porte de la vie spirituelle. L’art de la médiation a de nombreux aspects. Chacun devrait suivre une voie de méditation adaptée à sa propre nature, ses propres tendances et samskaras. Il doit être clair pour le chercheur qu’il y a une variété de techniques de concentration, mais qu’il n’y a pas de technique de méditation. De même que le sommeil est un état qui s’empare naturellement d’une personne, la médiation devient aussi un flot naturel pour celui qui est vraiment à son écoute.

Oh chercheur! Essaye d’acquérir cette capacité à la méditation. Une fois acquise, ta vie en sera enrichie. La méditation ne nécessite pas d’effort mais suppose “d’être.” Peu importe que les yeux soient ouverts ou fermés. Ce qui compte c’est le niveau de conscience et d’éveil dans lequel on se trouve.

Suis ta voie avec régularité. Suis-la avec une foi et un amour implicites. Jésus disait: “Je suis à la fois le but et la voie.” C’est cela la méditation.

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L’ART DU SILENCE: Quatrième Partie.
de Paramahamsa Prajnanananda

Généralement on considère les mots ou le langage comme étant le moyen de communiquer. Mais ce n’est pas toujours le cas. On peut communiquer avec des mots ou par le silence. Lequel est plus efficace? Supposons qu’une mère demande à son enfant de faire quelque chose et l’enfant ne l’écoute pas. La mère se met en colère et se fâche. Mais l’enfant n’écoute toujours pas. Alors la mère ne dit plus rien pour marquer son mécontentement. Que va-t’il alors se passer? Il y a une bonne chance que l’enfant rentre dans le rang et fasse ce que sa mère voulait qu’il fasse. En silence, nous communiquons mieux. Si vous voulez communiquer, le silence est le meilleur moyen, surtout si vous savez communiquer. Il y a une prière au maître qui dit: “Je m’incline devant le maître qui est jeune et assis sous le banian et qui enseigne à un vieil étudiant et l’étudiant est libéré de ses doutes.” On pense qu’en parlant beaucoup, on enseigne et communique davantage. Mais ce n’est pas vrai. On parle beaucoup. On utilise tout un tas de mots pour communiquer. On essaye d’enseigner beaucoup. On explique, on essaye d’expliquer les écritures ou nos idées de maintes façons. Mais on ne fait que se divertir soi-même. Si vous voulez vous enseigner vous-mêmes, gardez le silence. Si vous voulez enseignez aux autres, le silence est la meilleure façon d’enseigner.

Nous avons parlé précédemment des deux types de silence. L’un est le silence externe, c’est à dire l’absence de parole, et l’autre le silence interne. Examinons le silence externe d’un peu plus près. Qui parle davantage? Il y a un proverbe anglais qui dit: “An empty vessel makes more noise.” (Une coupe vide fait plus de bruit.) Ceux qui sont intérieurement vides parlent beaucoup. Ceux qui sont intérieurement plus stables et plus complets parlent moins. Bien qu’ils parlent moins, ils travaillent davantage. Il est bien connu que ceux qui veulent accomplir davantage de travail sont les travailleurs silencieux. Il faut donc pratiquer un peu plus le silence dans nos activités quotidiennes.

Prenons par exemple l’abeille ou le papillon. Le papillon est agité et l’abeille bourdonne constamment. Lorsque l’abeille trouve une fleur et que la fleur est pleine de miel, que va faire l’abeille? Elle s’immobilise. Elle ne bourdonne plus car elle est très affairée à aspirer le miel. Le mental est comme une abeille. Il jacasse sans arrêt; il veut bavarder avec les autres. Lorsque le mental est plus concentré, plus orienté vers son but, qu’il goûte le vrai miel intérieur, le mental s’immobilise. Le mantra Oupanishadique en fait la description: sarvesham bhutanam ayam atma madhu, l’âme est le miel de tous les êtres vivants. L’âme est comparée au miel, toujours douce. Le mental est comparé à l’abeille. Votre mental est-il désireux de goûter la douceur du miel de l’âme? Il y a deux aspects au silence externe: parler moins et parler lorsque c’est nécessaire.

Parfois les gens ressentent le besoin de garder le silence. C’est alors que fréquemment, ils gaspillent du papier en se mettant à écrire. Lorsque Baba demandait à ses étudiants de se retirer dans l’isolement et de garder le silence pour leur développement spirituel, ils avaient tendance à vouloir écrire quelque chose. Baba disait non. Il est très difficile au début de garder le silence à cause du désir intérieur de communiquer. Ramana Maharshi, un grand sage de l’Inde parlait très peu. Il ne parlait que lorsqu’on lui posait une question et qu’il estimait nécessaire de répondre.

Qu’est-ce qu’un idiot? L’idiot est défini dans un proverbe Sanscrit: anahut pravishyati, celui qui vient sans être invité. Aprushto bahubhashate, celui qui parle beaucoup même si on ne lui demande rien. Avisvase visvasyati, qui croit ceux en qui on ne peut pas avoir confiance. Ceux qui parlent beaucoup sont des insensés. Ceux qui parlent moins peuvent être des sages. Parler moins et lorsque c’est nécessaire est un idéal à cultiver. On devait éviter d’utiliser sa langue inutilement.

L’âme est donc le miel intérieur. Le mental est l’abeille. Si le mental est comme l’abeille, il va se mettre en quête de miel dans les fleurs. Si le mental est comme une mouche, il va se mettre en quête de déchets. Comment est votre mental? Votre mental est-il une abeille ou une mouche? Si vous voulez vraiment grandir spirituellement, soyez très sincères avec vous-mêmes. Soyez honnêtes avec vous-mêmes. Analysez-vous. Examinez les tendances de votre mental. Quelle genre de pensées vous viennent? Quelle genre de compagnie aimez-vous? Quelle genre de conversations aimez-vous avoir? De quoi parlez-vous avec vos amis? Analysez-vous honnêtement et soyez très stricts avec vous-mêmes au regard de ce que vous dites et comment vous le dites, et quelque soit ce que vous faites, faites-le consciemment. Le mental est comme une abeille et lorsque l’abeille mentale repose sur la fleur et aspire le miel, le mental devient plus tranquille.

Le silence intérieur veut dire que la quantité de pensées diminue. Même lorsqu’on s’assoit en méditation, les yeux fermés, la langue roulée en arrière, combien de pensées viennent? Quel genre de pensées viennent? Si je suis là, les yeux fermés, pour Dieu seul, pourquoi laisserai-je d’autres émotions s’insinuer dans ma vie? Soyez stricts. Des pensées viendront, mais si vous vous laissez aller aux pensées, vous vous éloignez de votre point de concentration. Lorsqu’une pensée se présente, soyez comme un témoin et observez-la, et immédiatement inclinez-vous et souvenez-vous mentalement de Dieu. Priez: “Oh Dieu, je n’ai pas besoin de pensées.”

Pendant les cours de méditation guidée, il arrive souvent que les étudiants ne suivent pas les instructions. Ils font le contraire. C’est la nature d’un mental agité de vous rendre désobéissant. Les cours de méditation enseignent à être obéissant et humble. Mais le mental ne veut pas coopérer. Le professeur dit quelque chose, le mental fait autre chose. Comment peut-on apprendre? Ce n’est pas facile d’apprendre dans la vie. Dans la mythologie Hindoue, il est dit que mille ans de de méditation sont nécessaires pour former et discipliner notre mental et pour diminuer le nombre de pensées. Si le mental est paisible, vous êtes paisible. Lorsque vous activités seront paisibles, vous réussirez. Le silence apporte la concentration. Beaucoup de gens, y-compris les étudiants, se plaignent de ne pas pouvoir se concentrer. Lorsque vous êtes déterminés à faire quelque chose, vous devez vous y tenir jusqu’à ce que vous y parveniez. Mais le mental ne coopère pas. Il créera des distractions en suggérant que vous vous leviez pour aller boire un peu d’eau, que vous jetiez un coup d’oeil par la fenêtre, que vous regardiez la télévision, que vous alliez à la cuisine préparer un thé et ainsi de suite. Cela montre à quel point nous sommes agités. Même lorsqu’on essaye de garder sa concentration, les mains et les jambes continueront à se mouvoir. Ce sont des manifestations d’un mental agité.

Si vous voulez accroître le pouvoir de concentration en vous-même, tout d’abord, parlez moins. Lorsque vous parlez moins vous pouvez voir la nature de votre mental. Lorsque vous parlez, vous perdez de vue à quel point le mental tourne en rond et s’agite. Lorsque vous ne parlez pas, vous pouvez facilement voir l’agitation du mental. Le silence accroît le pouvoir de concentration. Si vous voulez approfondir votre méditation, observez le silence un peu plus longtemps. Le silence et l’isolement aident à calmer le mental.

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ELEMENTS DE DEVELOPPEMENT SPIRITUEL: Quatrième Partie
Par Swami Shuddhananda Giri

Nous devons toujours être aux pieds de Gurudev et de Dieu. Lorsqu’on se dédie aux pieds du maître, cela fait de nous des disciples. Se dédier aux pieds de Dieu fait de nous un devot. Vous ne connaissez pas les pieds de Dieu parce que c’est quelque chose que le mental ne peut pas comprendre. Mais le mental peut penser aux pieds de Gurudev, les pieds du précepteur. Plus on se dédie aux pieds de Gurudev, plus on est attachés au maître. Les bénédictions du maître, les bénédictions de Gurudev, dissipent l’ego du disciple. Vous n’avez pas le pouvoir de vous libérer de votre ego de vous-même. Il n’y a que le bénédictions du maître qui puissent vous libérer de l’ego. Lorsque vous êtes libérés de l’ego, même l’ego sattvic “Je pratique, j’agis, j’étudie, je fais le satsang, je médite, je contemple” disparaît. Lorsque l’ego diminue, il y a davantage d’amour et de dévotion dans le coeur. Ce ne sont que les bénédictions du maître qui peuvent nous libérer de l’ego. Lorsqu’un disciple est libéré de l’ego, il devient un devot.

Un devot est un disciple dont la vie n’est plus sous son propre contrôle mais est complètement contrôlée par Dieu, aux pieds de Dieu. Nous devons être très sincères dans nos vies. Nous passons par cette étape où nous sommes dans l’état de disciple.

Lorsqu’on pratique une technique ou discipline spirituelle enseignée par le maître, on arrive à une certaine connaissance, à un certain bonheur, à un certain calme. Il y a un certain développement de la conscience, de la félicité, de l’amour qu’on ressent. Lorsque vous examinez ce que vous obtenez, s’agit-t’il de la connaissance? Est-ce une connaissance qui accroît l’ego ou qui apporte l’humilité? C’est la question. C’est l’élément primordial. Très certainement, lorsque vous méditez vous obtenez une certaine connaissance. La vraie connaissance est celle qui apporte l’humilité dans la vie. Si votre pratique spirituelle vous apporte une connaissance qui vous fait penser “je sais quelque chose”, alors, cela signifie que vous développez votre ego. Le développement de l’ego “Je pratique quelque chose, j’obtiens quelque chose” vous empêche de devenir un devot. Cela arrive à beaucoup de gens. Beaucoup de gens pratiquent pendant des années et ont encore l’impression distincte que “je pratique, je suis meilleur, je suis spirituel et les autres membres de ma famille et mes amis qui ne pratiquent pas ne le sont pas”. Lorsqu’on analyse, compare et juge de cette façon, cela crée une sensation de supériorité qui renforce l’ego. Lorsque l’ego se renforce, l’amour et la dévotion ne peuvent pas se manifester.

Vous vivez donc en disciple, mais cette vie de disciple ne va pas se poursuivre indéfiniment. Vous êtes un disciple et vous devez devenir un devot de Dieu. Pour arriver à être un devot de Dieu, il faut en finir avec cet ego. La véritable connaissance est celle qui apporte de l’humilité. La véritable connaissance est infinie alors que le mental est limité et ne peut pas penser. L’ego aussi est limité et ne peut pas agir. La vie spirituelle est un voyage. Vous plongez dans l’océan d’infini. Analysez votre développement intérieur. Y a-t’il plus de douceur dans votre coeur ou l’ego se renforce-t’il? Inconsciemment , dans la pratique spirituelle il y a un développement de l’ego qui entraîne l’arrêt du radoucissement du coeur. Comment le coeur peut-il s’ouvrir s’il est dur comme une pierre? Le coeur devrait être comme un lotus, comme une fleur, prêt à s’ouvrir pour recevoir l’amour de Dieu.

Vous devriez donc faire très attention à ce qui se passe. Vidya vinayam dadati: la vraie connaissance apporte l’humilité. Si votre soi-disant connaissance renforce votre ego, cette connaissance n’est pas la vraie connaissance. Vous ne connaîtrez pas l’infini et plus vous acquerrez de connaissance plus vous serez ignorant. C’est un fait. Plus vous aurez de connaissance, plus vous réaliserez qu’il y en a beaucoup plus à connaître. Lorsque vous pratiquez la méditation Kriya Yoga pendant trois à cinq heures, vous en retirez beaucoup de félicité. Et lorsque vous vous sentez rempli de félicité grâce à votre propre pratique, votre propre effort, votre propre méditation, que réalisez vous? Ce n’est pas suffisant. Cette méditation n’est pas suffisante. Il y a autre chose au delà. La félicité et l’amour de Dieu ressentis dans la méditation ne sont pas suffisants. Il y a autre chose au delà. Vous réalisez que vote sincérité n’est pas suffisante et que vos connaissances aussi ne sont rien. La seule connaissance qu’il nous faut est celle de l’infini. On ne peut pas avoir la connaissance de tout.

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UN PASSAGE DU LIVRE “FLEUVE DE COMPASSION”

Chapitre 6:

D’ACHARYA A SWAMI

ACHARYA AU KARAR ASHRAM DE PURI

Le Karar Ashram fondé en 1903 par Priyanath Karar ( le nom pré-monastique de Swami Shiyukteswar) est un endroit dédié à la pratique du Kriya Yoga, la méditation et l’illumination spirituelle. Swami Shriyukteswar rendait visite à cet ashram régulièrement et y restait pour des périodes de plusieurs mois avec de nombreux moines et disciples qui l’accompagnaient. C’était un maître très strict sur la discipline et il imposait à tous le respect de la routine de l’ashram. C’est là qu’il rendit son dernier souffle en 1936.

Après le mahasamadhi de Shriyukteswar, Paramahamsa Yogananda prit officiellement la direction du Karar Ashram et Swami Satyananda en devint le directeur de fait en l’absence de Yogananda. Après avoir initié Brahmachari Sudhir à la vie monastique sous le nom de Swami Sevananda, Yogananda le nomma Swami responsable de l’Ashram. Sevanandaji assuma ce rôle jusqu’en 1950. Il aidait Brahmachari Rabinarayan en toutes choses.

Pendant la période de sa sadhana de 1938 a 1948, Brahmachari Rabinarayan suivit également le développement du Karar Ashram, le lieu bénit de sa pratique spirituelle et de sa réalisation.

En dehors des séances régulières de méditation qui y étaient offertes, l’Ashram administrait également une école pour enfants du nom de Yukteshwar Vidyapitha. Brahmachari Rabinarayan y passa une partie de son temps libre à enseigner la grammaire anglaise. Les anciens étudiants se souviennent encore de son style inimitable. Tout le monde l’aimait pour son amour et sa divinité.

Brahmachari Rabinarayan entretenait une correspondance régulière avec son Gourou et guide bien-aimé Paramahamsa Yogananda. Paramahamsaji était au courant des activités et des progrès de son disciple. En 1950, il nomma Brahmachari Acharya du Karar Ashram. Acharya signifie le recteur et précepteur de l’Ashram, celui qui guide les autres sur la voie spirituelle, qui initie les vrais chercheurs par son caractère exemplaire et son comportement idéal.

A partir de 1950, Brahmachari Rabinarayan entreprit une transformation complète de l’Ashram. Jusqu’alors, l’Ashram n’avait pas de mur d’enceinte et le jardin était couvert de ronces. Le “temple” du samadhi de Shriyukteswar n’était qu’une hutte sans murs. La situation financière n’était pas brillante. Brahmachariji écrivit à Paramahamsaji sur ces tous ces sujets. Au vu des conceptions constructives de Brahmachariji, il lui envoya de l’argent pour édifier le temple du samadhi de Shriyukteswar, son gourou et précepteur. En 1951, sous la directe supervision de Brahmachariji et avec l’aide de Sananda Lal Ghosh, le jeune frère de Paramahamsa Yogananda, un joli petit temple dédié à Shriyukteswar, couronné d’une fleur de lotus épanouie, fut construit sur le lieu du samadhi de ce grand yogi. Aujourd’hui, ce temple émet toujours de fortes vibrations spirituelles. Brahmachariji fit faire à Bénares une belle statue de marbre représentant Swami Shriyukteswar en posture de méditation et l’installa dans ce temple.

Brahmachari Rabinarayan était un homme dynamique, un yogi réalisé, un précepteur affectueux, connaissant l’astrologie, la chiromancie, les écritures et ayant acquis une profonde compréhension spirituelle, un gestionnaire, un jardinier (avec une bonne connaissance du paysagiste), un maçon, un écrivain, un chanteur et également un docteur.

L’ashram se tenait sur un terrain triangulaire qui ressemblait à une colline de sable. A l’époque il n’y avait que deux bâtiments, l’un étant l’école qu’on appelait Vidyapitha, et l’autre un ensemble résidentiel de deux niveaux. Ces deux bâtiments étaient mal entretenus et leur état laissait à désirer. En peu de temps ils furent rénovés. Brahmachariji lui-même construisit une belle allée reliant l’entrée de l’Ashram au temple du samadhi et menant de là jusqu’à la partie la plus élevée du terrain.

Pendant ses temps libres, même alors qu’il observait le silence, il sortait et se mettait à construire ces allées de ses propres mains en briques montées au mortier. Les rayons du soleil brûlant ne le détournèrent pas de son travail sincère. Un visiteur venait chaque jour lorsque Brahmachariji travaillait pour tenir une ombrelle au dessus de sa tête le protégeant du soleil brûlant en chantant: “Om Namah Shivaya” (je m’incline devant Shiva). Il percevait Lord Shiva en Brahmachariji. Celui-ci s’en trouvait gêné. Il écrivit une courte note au visiteur lui demandant de ne pas venir tous les jours et, au cas où il aurait quelque chose à discuter, de venir le dimanche à une heure donnée pour aller marcher ensemble.

Brahmachariji fit également ériger un mur d’enceinte autour de l’ashram. Peu de temps plus tard un nouveau bâtiment comprenant une chambre d’amis et une salle de méditation fut aussi construit. L’espace libre restant servait pour les rassemblements importants et pouvait accommoder plusieurs centaines de personnes lors des réunions de satsanga (assemblées spirituelles).

Le terrain qui entourait l’ashram et avait longtemps ressemblé à un terrain vague couvert de ronces et de mauvaises herbes, raviné par l’érosion pendant les pluies de mousson, fut transformé en un jardin magnifique. Les professeurs, les étudiants et les autres résidents de l’ashram consacrèrent une partie de leur temps au seva (service désintéressé pratiqué avec amour et dévotion) et aidèrent à la réalisation de ces projets. L’ashram se mit à rayonner de spiritualité et de beauté. Le lieu-dit était Swargadwar, la porte du paradis. En un rien de temps, le Karar Ashram devint un joyau, un vrai Swargadwar.

Réalisant le besoin pour un enseignant en Kriya Yoga à l’ashram et connaissant le niveau spirituel de Brahmachari Rabinarayan, Paramahamsa Yogananda lui donna les pleins pouvoirs pour enseigner le Kriya Yoga aux chercheurs sincères.

Depuis lors, il travaille dur à l’élévation spirituelle des disciples. Il n’est pas un Gourou ordinaire. Le travail d’un Gourou ne consiste pas simplement à prononcer un mantra à l’oreille du disciple, mais à aider le chercheur vers la transformation intérieure. Purifiant leurs corps, il initie, guide et aide les disciples dans leur développement simultané du corps, du mental , de l’intellect et de l’âme. Il travaille sans relâche pour faire avancer au maximum ses disciples sur la voie spirituelle.

Il devient enfant avec les enfants, jeune avec les jeunes, sage avec les personnes âgées. Il est comme une mère, un père, un ami, un philosophe et un guide pour tous ceux qui viennent à lui.

Paramahamsa Yogananda avait prévu de revenir en Inde en 1952. Il écrivit à ce sujet à son ami et frère dans l’ordre monastique, Swami Satyananda. Il souhaitait voir le Karar Ashram de son bien-aimé Gourou sous son nouveau jour. Il s’en confia dans ses courriers à son frère cadet Sanandial Ghosh (Gora Da).

En Mars 1952, Brahmachariji visitait ses parents dans son village natal d’Habibpur. Il méditait lorsqu’il eut une vision étrange. Après s’être relevé de sa méditation il alla la raconter à son père qui grâce à ses connaissances étendues conclut que c’était là le signe qu’un grand Gourou venait de quitter son enveloppe physique.

Brahmachariji se mit en route immédiatement pour Puri. Dès qu’il arriva à l’ashram on l’informa du mahasamadhi de Paramahamsa Yogananda qui s’était produit le 7 mars.

Swami Satyananda devint alors “Sadhu Sabhapati”, le Président permanent de l’Ashram, position qu’il occupa jusqu’a son mahasamadhi. Brahmachari Rabinarayan l’aida à renforcer l’efficacité et la beauté de l’ashram.

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DE CAUSE A EFFET

Tout effet a une cause. Dans la cause de la création on trouve trois facteurs essentiels et nécessaires: La cause matérielle, la cause instrumentale et la cause efficace.

La cause matérielle se rapporte à la substance nécessaire qu’on utilise pour une chose particulière comme l’or dans les bijoux, le coton dans les vêtements, le papier dans les livres, etc...

La cause instrumentale désigne ce qui est nécessaire pour fabriquer ou créer quelque chose comme le charpentier ou l’orfèvre qui utilisent de nombreux outils pour produire leurs oeuvres.

La cause efficace n’est rien d’autre que la dextérité ou le talent nécessaires pour produire quoi que ce soit.

Dans le Vedanta on trouve trois types d’exemples qui décrivent et permettent de comprendre le processus de la création:
1- Le premier exemple est celui du lait et du yogourt. Le lait est la matière première qui sert à faire le yogourt mais il ne peut pas être reconverti en lait.
2- ‘Hatake katakadivat’: comme l’or et les bijoux en or. On peut faire toutes sortes de bijoux avec de l’or , exactement comme les noms et les formes variés projetés dans l’Absolu ou Brahman.
Ce deuxième exemple indique que la même substance se trouve dans l’or et les bijoux en or. Mais pour faire ce bijou il faut un fabricant, un joaillier qui, grâce à son talent, transforme l’or en bijou. Tout ce qui est créé a une cause efficace. Dans cet exemple, la cause efficace est le fabricant, le joaillier, et la cause matérielle est l’or. L’or et le bijou en or sont composés du même matériau de base et les bijoux peuvent être fondus et reconvertis en or.
3- Le troisième exemple est l’exemple de l’araignée et de sa toile. L’araignée tisse sa propre salive, vit dans sa toile et finalement en fait une boule et l’avale. Ici, le fabricant, le matériau et l’objet fabriqué ne font qu’un.

Dieu enseigne avec des exemples. Dans le Mundaka Oupanishad il est dit (1.1.7):
yathornanabhih srjate grhnate ca
yatha prthivydm ausadhayah sambhavanti
yatha satah purusat kesalomani
tathaksarat sambhavatiha visam

“ Comme l’araignée qui secrète et ravale (sa toile), comme l’herbe qui pousse sur la terre, comme les poils (qui poussent) sur la tête et le corps d’une personne vivante, ainsi, de l’Impérissable univers naît.”

Comme l’araignée qui est à la fois la cause efficace et la cause matérielle, Brahman est la cause efficace et matérielle de sa création. Brahman crée le monde à partir de lui-même. Tous les noms et toutes les formes sont des manifestations de l’unique Brahman sans forme, comme l’océan et les vagues qui ne sont que la même eau. Dieu lui-même est le matériau, le fabricant et la création. Le Dieu sans forme est présent dans sa création tout entière, dans toutes les formes et sous tous les noms. La création est la manifestation de Dieu.

QUATRE TYPES DE CREATIONS

Lorsqu’on observe la création de Dieu, on peut voir qu’elle est constituée de quatre types de vie. Le premier est la vie issue des graines ou udbhija, le royaume des plantes. Le deuxième est svedaja, ce qui naît de la sueur ou de l’humidité comme les moisissures, les champignons et les bactéries. Le troisième est andaja, les ovipares comme les oiseaux et les reptiles. Finalement, il y a le pindaja, ce qui naît d’un fœtus comme les mammifères plus évolués. Chaque type évolue progressivement vers une forme de vie plus élevée. L’être humain est considéré comme la forme la plus évoluée de toute la création de Dieu.

Certaines choses sont communes aux plantes, aux animaux et aux humains:
Ils ont tous un corps. La plupart des plantes et les arbres sont stationnaires mais ils peuvent se développer vers le haut, sur les côtés et certains sous la terre. Les animaux peuvent se déplacer et beaucoup d’entre eux peuvent aussi faire leur nid ou se préparer un cachette pour se protéger des intempéries ou des prédateurs. Les moineaux perchent leurs nids dans les arbres. Ils ont l’air très fragiles mais ils peuvent résister aux vents violents. Tout corps vivant a six caractéristiques: la naissance, l’existence, la croissance, la maturité, le déclin et la mort.
Ils ont tous un mental. Dans les plantes on trouve quelques traces de jeu mental. Elles savent quand l’hiver approche et quand l’été arrive. Un bon nombre de botanistes s’accordent maintenant sur le fait que les plantes reconnaissent le jardinier qui s’occupent d’elles et réagissent en conséquence. Dans “L’Autobiographie d’un Yogi” de Paramahamsa Yogananda il y a un épisode où un botaniste fait pousser des cactus sans épines non pas génétiquement, mais en changeant leur nature. Ceux parmi nous qui ont des animaux domestiques savent que les animaux peuvent penser, réagir et exprimer leurs émotions. Les êtres humains ont un mental compliqué. Le mental humain a un potentiel immense de manifestation et de développement.
Ils ont tous un intellect. Dans les plantes, l’intellect est pratiquement dormant. Chez les animaux, il est développé à un certain point puisqu’ils peuvent être dressés. L’intellect humain a des capacités illimités mais malheureusement la plupart des gens ne savent pas les utiliser. L’intellect est la faculté de décider à l’aide de la rationalité et du raisonnement.
Ils ont tous besoin de nourriture. Les plantes se nourrissent, les animaux se nourrissent et nous nous nourrissons. Les plantes et les animaux ont des nourritures très particulières. Le cerf mange de l’herbe et le tigre mange le cerf. Si vous donnez de la nourriture cuite à un singe, il ne la mangera pas. L’être humain peut choisir parmi un grand nombre de types de nourritures et les recherches continuent dans le développement de nouveaux types de nourritures.
Ils ont tous besoin de dormir. Les plantes, les animaux et les humains ont tous besoin de dormir. Il y a beaucoup de plantes qui ferment leurs feuilles le soir et les ouvrent pendant la journée. En Inde la coutume veut qu’on ne cueille pas de feuilles ou de fleurs et qu’on ne coupe pas d’arbres la nuit.
Ils ressentent tous la peur. Les animaux et les humains ont une peur intrinsèque de perdre leur vie. Personne n’aime mourir. Les humains ont peur de la mort mais aussi de perdre le bonheur, la jeunesse, la santé et la richesse. Nous avons peur de la nature passagère de toutes choses.
Ils ressentent tous le besoin de procréer. Les plantes, les animaux et les humains veulent instinctivement continuer à propager la vie.
Par dessus tout, ils veulent tous l’amour. Une plante aime et veut être aimée, un animal aime et veut être aimé et l’être humain aime et veut être aimé à un degré encore plus grand. L’amour est la plus haute manifestation visible de la vie.
Dieu a créé les oiseaux pour voler dans les airs, les poissons pour nager dans l’eau, les reptiles et les serpents pour habiter les trous dans la terre et les animaux sauvages pour se déplacer en liberté dans les forêts denses. Mais seuls les êtres humains ont été créés par Dieu à Son image pour disposer du pouvoir suprême que nul autre animal possède, le pouvoir de penser et de créer. Les hommes peuvent voler comme les oiseaux, nager comme les poissons et aller sous terre dans des mines profondes qu’ils ont eux-mêmes creusées. L’homme a utilisé ces pouvoirs, mais malheureusement il n’a pas fait assez d’efforts pour aller vers la vraie source, pour faire l’expérience de l’état de plénitude intérieure.

Le pouvoir de créativité chez l’homme n’est que le reflet de la qualité créative de Dieu qui se cache en chacun. L’amour est la cause de la création, de son support et parfois même la cause de sa destruction.

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