MERCKEGHEM
Le nom de Merckeghem signifierait "la terre de Mark ou de Marko". On trouve en 1085 : Marchinchham ; en 1160 : Merchinhem (cartulaire de l'abbaye de Bourbourg).
La commune de Merckeghem a une forme curieuse
: une longue lanière rattache un espace isolé au reste du village,
comme un îlot qui se rattacherait au continent par une presqu'île.
Il s'agit du hameau de Lynck dont il est déjà fait mention en
1177, orthographié Linck et Link. En 1248 Aéline,
dame de Drincham, confirme le droit de libre passage par " l'overdragh
de Lynke (1)" sur la Colme au profit de l'église
de Watten. Lyncke ne fut jamais un village mais un hameau important.
La première trace écrite du village de Merckeghem date de l'an 1085, à l'occasion de l'érection d'une chapelle mentionnée dans le cartulaire de l'abbaye de Watten. Peut-être était-ce l'ancêtre de l'église romane édifiée au XIIème siècle et qui subsista jusqu'à la deuxième moitié du XIXème siècle.
Près de l'église
paroissiale s'élevait un autre sanctuaire, celui de l'abbaye du Ravensberg.
Cette petite abbaye de 28 dames fut fondée en 1191 par Christine de
Ravensberg, veuve de Guillaume Brohon, fils naturel du comte de Flandre, Thierry
d'Alsace (enterré à l'abbaye de Watten). L'abbaye cistercienne
dépendait de celle de Clairmarais qui fut prestigieuse. L'abbaye
ainsi que l'église paroissiale, furent pillées par les gueux
en 1568. Le blason de l'abbaye
est devenu celui de Merckeghem, il rappelle le nom Ravensberg qui peut se
traduire par le "Mont des Corbeaux".
Certains lieux-dits rappellent aussi des noms de seigneuries qui se trouvaient
sur la commune : la seigneurie de Gheere se retrouve
dans le Gergraght, le château d'Eeckhout que l'on trouve sur les cartes
du XVIIème siècle a donné l'Eeckhout Veld. Une
partie de la seigneurie d'Holque se trouvait également sur la commune
ainsi que celle du Ravensberg, la plus importante, qui fut érigée
en baronnie en 1610. Toutes ces seigneuries situées dans les parties
basses de Merckeghem se trouvaient dans la châtellenie de Bourbourg
mais elles faisaient également partie des " Quatre Vassaux "
qui avaient le droit de haute justice et échappaient ainsi à
la justice de la châtellenie ne dépendant plus que du Comte de
Flandre.
La partie sud de Merckeghem dépendait de la Châtellenie de Cassel
et était essentiellement constituée de la seigneurie de Merckeghem.
Une grande partie de Merckeghem située en Flandre Maritime se trouve à une altitude voisine du niveau de la mer, elle n'a été asséchée que tardivement à partir du XIIème siècle surtout, grâce à l'initiative des Comtes de Flandre qui distribuèrent de grands lots de " Nova Terra " à leurs seigneurs et aux abbayes qui les firent fructifier. C'est ainsi que fut constituée la seigneurie du Ravensberg
A la limite de deux châtellenies et des deux Flandres, Merckeghem eut la malchance d'être souvent le point de rencontre des armées ennemies, notamment au XVIIème siècle, lorsque Espagnols et Français se disputaient la région. Les Espagnols construisirent ainsi un fort important en 1644 qui défendra le passage de la Colme et Bourbourg. Il sera assiégé et conquis par le Maréchal de Gassion en 1645, repris par les Espagnols en 1657 et rasé en 1678.
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Heraldus lit : "D'or à deux crosses de gueules affrontées et passées en sautoir, accompagnées en chef et en flancs de trois corneilles au naturel, et en pointe d'un mont de sinople"
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* L'Overdragh (porter au delà) est un procédé ingénieux et relativement rare qui permettait aux bateaux de passer les barrages, les premières traces écrites des overdraghs datent de cette époque. Ancêtres de nos écluses, c'était un plan incliné situé à côté du barrage et sur lequel on glissait les bateaux pour passer les ruptures de pentes, les bateaux étaient alors à fond plat.