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Le Coin de l'Yser

A la découverte de l'ancienne Flandre dans six communes rurales situées dans le département du Nord, dans la région du Nord-Pas-de-Calais : Bollezeele, Broxeele, Lederzeele, Merckeghem, Nieurlet et Volckerinckhove, situées à la naissance de l'Yser *, long de 78 km, qui se jette dans la mer du Nord à Nieuwport (Belgique).

L'histoire de ces communes débute à l'époque gauloise avec la découverte d'ossements. L'étude des pollens révèle que les payages ressemblaient déjà à ceux d'aujourd'hui avec prairies, bois et cultures.

De l'époque romaine on a retrouvé des poteries sigillées, un trésor numéraire ainsi que des indices d'incinération de corps. Une route romaine qui traverse Lederzeele rejoignait Cassel (Castellum Ménapiorum), la capitale des Ménapiens, région célèbre jusqu'à Rome pour ses oies et ses jambons.

Ensuite virent les hommes du Nord, Francs, Saxons, Frisons à qui on doit les noms de ces villages : Bollezeele : demeure de Bollo ; Merckeghem : patrie de Marko ; Broxeele : demeure des marais ; Nieurlet : nouveau chenal. Ils laissèrent leur langue nordique encore parlée et le nom de la province : Vlanderen : terre des fuyards. On leur doit la physionomie de l'habitat et l'hofstee (ferme). Les Normands viendront, remontant l'Yser. De cette époque datent les palissades entourées d'eau et les mottes castrales servant de protection. On en retrouve encore aujourd'hui.

Avant l'an 1000, tout était dit. Les cultures ravitaillaient la population, les élevages étaient prospères, les matières premières abondantes (lin, huile de cameline, bois d'oeuvre...).
Les églises et les temples fleurissaient. L'église de Volckerinckhove en témoigne encore. Celle de Bollezeele est à la dimension du pèlerinage et du marché qui s'y développèrent. Les nombreuses chapelles aux carrefours et les entrées de propriétés montrent la reconnaissance à Dieu de ses bienfaits, sans oublier tout à fait les croyances des ancêtres. Les runes, dessins de briques, sur les demeures et les églises, évoquent l'Odal** ou l'Ing*** des Vikings en formant de magnifiques motifs colorés.

On avait sans doute besoin de protection dans cette région convoitée qui ne demeura jamais plus de 30 ans sans guerre. La dernière guerre a laissé des traces avec un reste de rampe de lancement de V1 à Volckerinckhove.

Dans les six villages du Coin de l'Yser vous découvrirez les paysages, les demeures, les lieux de culte, les auberges, la langue, les traditions et l'histoire de l'ancienne Flandre.

Bollezeele
Broxeele
Lederzeele
Merckeghem
Nieurlet
Volckerinckhove

* Yser signifie « fer » en néerlandais, mais est issu plus probablement du celtique Isara. Il s'agit d'un mot non celtique à l'origine, mais vraisemblablement intégré par les Celtes à époque ancienne. Il peut être apparenté à l'indo-européen isrós « impétueux, vif, vigoureux », proche du sanskrit isiráh, de même sens. Son nom est apparenté à celui de l'Isère, l'Oise et l'Isar.
L'Yser (néerlandais: Ijzer) est un petit fleuve côtier du nord de la France, dans le département du Nord, et du nord-ouest de la Belgique, dans la Flandre-Occidentale qui prend sa source à Buysscheure et Lederzeele (département du Nord) près de Saint-Omer (Pas-de-Calais). Il s’écoule vers la mer du Nord, en traversant les Flandres française et belge pour rejoindre la mer du nord à Nieuport en Belgique.
L’Yser a servi de voie de transport dès l'époque romaine, et peut-être dès la préhistoire. Le fleuve n'a été véritablement canalisé qu'avec d'importants travaux de dragage, de défense des berges et de rectification du XVIe au XIXe siècle. Le trafic de péniches y a chuté dans les années 1950 pour être aujourd'hui réservé à la plaisance. Il a été touché par les deux Guerres mondiales
** Odal ou Oþalan ou Othalan est la 24e et dernière rune du Futhark (1). Elle symbolise la propriété foncière héritée des ancêtres et de la famille sur cette propriété.
*** Ing est la vingt-deuxième rune du Futhark(1). Elle symbolise l'Harmonie avec la perfection de l'être complet.
(1) Futhark ou alphabet runique : terme formé à partir du nom des six premières lettres de cet alphabet — était l’alphabet utilisé par les anciens peuples de langue germanique, tels que les Anglo-Saxons (pour écrire le vieil anglais) ou les Scandinaves (pour écrire le vieux norrois). La racine indo-européenne du mot « rune », *run, dénote le mystère et le secret, ce qui se retrouve dans l'allemand raunen qui signifie murmurer ou chuchoter.

Références
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