hospitaliers
Les Hospitaliers

En 1177, l'évêque de Cambrai donne à l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem (Ordre de Malte), les églises de Spiennes, Vellereille et Saint-Symphorien avec les dépendances, formant une seigneurie (3). Le chapitre Saint-Vincent de Soignies y possède un alleu (4). En 1216 : lettre de Guillaume, abbé de Crespin, confirmant la vente faite au profit des hospitaliers par noble dame Sibille, veuve de Renier, chevalier, d'une portion de dîme qu'elle avait à Saint-Symphorien. Dans un acte de 1296, la mention du titre de Commandeur de Saint-Symphorien existe déjà quoique faisant partie de la commanderie de Piéton.

En 1363, frère Nicolle de Fretemoule est qualifié de commandeur des maisons de l'hospital Saint Jean de Jérusalem à Piéton et à Saint-Symphorien.

Cette reconnaissance est passée devant les hommes de fief de Mons en 1363 au sujet d'un différend entre le commandeur d'une part, l'abbaye d'Epinlieu et Marie, veuve de Piéron de la Valée et Piérart dit Gringuart de la Valée ou Vallée, d'autre part. Le litige concerne une maison, une chapelle, des jardins et pâtures et les dîmes de la paroisse (5). La chapelle fut supprimée en 1767, on pouvait lire sur la porte :

" Alphonse, prince de Lorraine, chef d'escadre, commandeur de Haynaut - 1704 "

Le commandeur avait toute justice sur l'hôpital et ses dépendances. En 1530, l'empereur Charles-Quint octroie l'île de Malte aux hospitaliers qui adoptent le nom de Chevaliers de Malte.

La Commanderie du Fliemet à Frameries

L'un des derniers commandeurs de l'ordre avant la suppression de l'ancien régime est Jean, André, Hercule de Rosset, duc de Fleury, marquis de Rocozel, pair de France, maréchal des camps et armées du roi, colonel du régiment de son nom, chevalier non religieux de l'ordre de Malte. Il est promu commandeur le 9 juin 1743 des possessions de Piéton, Saint-Symphorien, Frameries, Genly, Noirchain, Sars et autres lieux. En 1767, de Fleury fait ériger un pilori surmonté de la bannière portant ses armes. Ce pilori devait probablement se situer à Frameries au croisement du chemin venant de Genly et la route vers Blaregnies. A la Révolution, le pilori est culbuté mais non détruit. Un certain Emmanuel Corbisier se rend acquéreur de l'ancienne commanderie de Fliemet et y fait transporter le pilori qui se trouve actuellement dans la cour de la ferme des Templiers à Frameries (6)

Armes de Fleury 
"écartelé, au I d'argent à 3 roses de gueules, tigée et feuillée de sinople (qui est Rosset) ; au II, de gueules au lion d'or (qui est Losset) ; au III, contre-écartelé d'argent et de sable (qui est Vissec de la Tude) ; au IV, d'azur à 3 rocs d'or (qui est Rocozel) ; en abîme, un écusson d'azur à 3 roses d'or (qui est Fleury) ; au chef, de gueules à la croix d'argent (qui est l'ordre des commandeurs de Malte)" 
Voir "contributions extérieures"

Armes des Chevaliers de Malte :
de gueules à la croix pattée d'argent (ou de Malte)

Armes de l'hôpital Saint Jean de Jérusalem (Hospitaliers) :
de sable à la croix pattée d'argent (7)

Que reste-t-il de l'ancienne maison des hospitaliers à Saint-Symphorien ?

Entre les n°s 93 et 117 de la chaussée de Binche (actuellement chaussée du Roi Baudouin) subsistait, il y a peu, une ferme ayant appartenu à l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem (hospitaliers) mieux connue sous le nom de ferme Pêcher. Malheureusement, la grange, datée de 1700, a été démolie et remplacée par un silo à farine malgré le classement de cette dépendance agricole. Les autres bâtiments ont été modernisés et abritent la boulangerie Dhondt ; quant à l'ancienne brasserie et la forge, elles sont occupées par le magasin et ateliers de matériel de jardin ACAR. Il ne subsiste qu'un bâtiment à front de chaussée (au n° 95) et un corps de logis derrière les ateliers Dhondt occupé par un particulier et daté de 1757 (8).

Refuge de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem à Mons

L'ordre possédait à Mons, en la rue Notre-Dame, un refuge appelé l'Hôtel du Cerf et ce depuis 1410 (d'après un compte de la commanderie). A cette date la rue s'appelait la rue du Marché aux Fromages. En 1513, elle était connue sous le nom de Noble rue pour s'appeler enfin la rue Notre-Dame. Le commandeur de Rochechouart avait eu l'idée d'ériger une chapelle dans les jardins et son successeur, le frère Jehan Perrin, demande, en 1456, l'autorisation à Philippe le Bon de construire cette chapelle. Toutefois, cette autorisation fut refusée par le chapitre de Sainte-Waudru en vertu d'un privilège qui affirmait qu'aucune église ou chapelle ne pouvait être érigée dans l'intérieur de Mons sans son autorisation spéciale (9). Un acte du 25 octobre 1534 fait mention de la vente de cet immeuble à la Grande-Aumône de Mons qui y installa, en 1534, l'école des pauvres.

Références

(3) acte XI des calendes de juillet (sans indication de l'année) d'une bulle du pape Alexandre III par laquelle il approuve la donation faite aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem par l'évêque de Cambrai (Cambray) des paroisses de Saint-Symphorien, Spiennes et Vellereille (archives de l'Etat à Mons remises en 1851 par feu J.-B. Chasselet, échevin de Mons et neveu de Guillaume Drion, dernier régisseur de l'Ordre de Malte dans les Pays-Bas).
(4) Alleu : (du francique al-ôd, propriété complète, de al, tout et ôd, bien). L'alleu ou propriété allodiale est une terre libre ne dépendant d'aucune propriété supérieure.
(5) Annales du cercle archéologique de Mons - T.6 - 1865
(6) Archives départementales du Nord à Lille - dossier 167H12Fo63.
(7) L'Héraldique par Pierre Joubert - Ed. Les Guides Pratiques.
(8) Le patrimoine monumental de la Belgique - T.4 - Hainaut - Mons - Ministère de la Communauté française - Administration du patrimoine culturel.
(9) Annales du cercle archéologique de Mons - T.32-1903

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