Cambron-Casteau

L'Abbaye de Cambron

Créé en 2010

L'ancien village de Cambron                                                                                 

La fondation du village de Cambron est manifestement très ancienne. Jacques de Guyse (1) rapporte que des fouilles ont permis de découvrir une nécropole gallo-romaine contenant plus de cent sépultures.

En 751, Pépin le Bref, dans un acte de restitution de terres à l'abbaye de Saint-Denis en France, la nomme "Cambrio".  Au IXème siècle ont trouve "Cambronna" et "Cambero". La mention de "Castiel-Cambron" remonte à l'an 1180. Dans un chassereau des dîmes de l'église abbatiale de Cambron du 18ème, on lit "Cambron-Castiau". Selon la légende, Cambron viendrait de "Camber", roi des Huns, qui y aurait érigé une villa.  La Grande-Mairie de Cambron formait déjà en 1148 un village ayant une église, un clocher et un recteur particulier.   Aussi loin qu'on remonte dans le passé, ce village contribue pour son compte aux charges de l'Etat et aux impositions de la châtellenie d'Ath. Le 1er janvier 1977, Cambron-Casteau est rattaché à Brugelette où il forme une nouvelle entité avec les communes de Gages, Mévergnies et Attre.  Les armes du village était :

"De gueules à la fasce d'or accompagnée en chef d'une divise vivrée du même"

 

La nouvelle entité de Brugelette a adopté l'ancien blason de Cambron-Casteau.

 

Fondation de l'abbaye cistercienne Notre-Dame de Cambron

 

Blasons des abbés

En 1148, Saint Bernard rendant visite à Bauduin IV, comte de Hainaut, apprit de Fastré de Gaviamez, moine de Clairvaux, originaire de Cambron, qu'Anselme de Trazegnies, chanoine et trésorier du chapitre de Soignies, souhaitait fonder un monastère de l'ordre de Cîteaux.

Saint Bernard rencontra Anselme le 13 juillet 1148 qui lui donna le franc-alleu (2) considérable qu'il possédait à Cambron, donation confirmée ensuite par le pape Alexandre III.

L'année suivante, Fastré avec douze moines s'établirent, avec quelques frères convers, dans une exploitation agricole que les religieux approprièrent de façon à former un monastère.  Ces bâtiments étaient connus sous le nom de "Vieux Moustier".

En 1150, le monastère de Cambron reçut un autre franc-alleu dans la localité cédé par l'abbaye de Eenaeme (3). Un an plus tard, Soignies donna également un franc-alleu au monastère.  Ces deux donations réunies formèrenet le territoire de la Grande-Mairie de Cambron. C'est le Cambron primitif. C'est en 1151, que Saint Bernard fixa définitivement l'emplacement du monastère.

Au début de son existence, le monastère fut inquiété par Gilles de Trazegnies, seigneur de Silly et frère d'Anselme, qui voulait faire annuler la donation.  Une charte de 1152, publiée par le chapitre de Soignies avec l'appui du comte de Hainaut, ratifia la donation (4).   En 1156, Gilles de Trazegnies fit la paix avec le monastère. Une charte publiée par Bauduin IV le Bâtisseur le confirme. Plus tard, les alleux donnés à l'abbaye s'augmentèrent de donations faites par des maisons religieuses.

En 1783, Joseph II classe l'abbaye parmi les monastères "inutiles".  Elle est supprimée en mai 1789 et les moines expulsés s'exilent aux Pays-Bas. A la fin du pouvoir autrichien, les moines réintègrent l'abbaye en décembre 1789.  La Révolution française met fin à 9 siècles de vie cistercienne et les derniers moines quittent définitivement Cambron.  Le dernier abbé, Florent Pépin, meurt aux Pays-Bas en 1795.

Les historiens attestent qu'il y eut un château et une seigneurie de Cambron dont les seigneurs étaient de la famille de Coucy dont ils portaient le nom, alors qu’aucun d’eux ne s’est appelé de Cambron. Les restes de l'abbaye devinrent, en 1803, la propriété du baron Constant du Val de Beaulieu, né à Leuze en 1751. Chevalier héréditaire et seigneur de Beaulieu, il est originaire de Champagne dont une branche s'est établie en Hainaut au 18ème siècle. Il a été bourgmestre de Mons de 1800 à 1815. Napoléon l'a créé comte du Val de Beaulieu en 1809. Son fils Edouard (1751-1873), précédemment baron du Val de Blaregnies, époux d'Isabelle de Bruyn d'Hovorst, y a fait construire un château en 1852. Les Val de Beaulieu possédèrent également le château d'Attre jusqu'en 1911 ainsi que le château de Beaulieu près de Mons. Leur descendance, les Ullens de Schooten, gardèrent Cambron jusqu'en 1993, date à laquelle le domaine est acheté par la famille Dombs qui fonde le parc d'attractions "Paradisio". Le site est classé depuis 1982.

Les armes de la famille du Val de Beaulieu sont :

"D'argent à la croix de gueules chargée en abîme 'un lion d'or"

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(1) Jacques de Guyse, Cordelier, né à Mons en 1336, mort à Valenciennes en 1399, professa pendant 25 ans dans les couvents de son ordre.  Il est l'auteur d'une chronique latine intituée "Illustration de la Gaule Belgique; Antiquités du Pays de Hainaut" imprimée à Paris en 1531 et 1532.
(2) Franc-alleu : tenir, en franc-alleu, signifiait tenir de Dieu seul; ce territoie n'était donc soumis ni au bornage ni sujet à aucune sensive.
(3) Abbaye Saint-Sauveur d'Eenaeme près d'Audenarde
(4) L'acte de donation d'Anselme s'étant perdu, il était remplacé aux archives de Cambon par l'acte de confirmation du comte de Hainaut en 1156.

Réf. "Les grandes heures de l'abbaye cistercienne de Cambron" par Josse Bastien - Imp.. Mostinckx - Mons (1984)
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