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Séquence "Portrait" - 16 et 21 novembre 2000

Patrick Hoffsummer

Chargé de cours de Dendrochronologie - ULG

Dans les ruines de Franchimont, les travaux du centre d’accueil pour les visiteurs du circuit des fortifications en province de Liège avancent bon train.

Le financement est en partie européen et la supervision scientifique appartient au Professeur Hoffsummer de l’Université de Liège.

Né près de Verviers, il a passé sa jeunesse dans les ruines du château.

Patrick Hoffsummer

"J'avais 12 ans quand je suis venu travailler ici pour la première fois, dans cette équipe qui est devenue "Les compagnons de Franchimont", et qui travaille depuis 1967".

Les "compagnons" -bénévoles- dégagent et consolident les ruines de Franchimont.. C’est bien ici que le neveu de Georges Dossin, philologue et célèbre épigraphiste des tablettes de Mari a vu naître sa vocation.

"Je dirais... c'est une sorte de goût qui agit très fort sur la motivation et qui fait que l'on a envie de faire ça et pas autre chose. Je n'étais pas si bon que cela en Humanités, peut-être de nouveau à cause de la vocation; mes études à l'Université ont été meilleures qu'en secondaire. J'ai fait des études modernes scientifiques et c'est vrai que étant attiré à la fois par l'archéologie mais en même temps par l'aspect scientifique de la recherche, le métier que je pratique maintenant est un peu à la croisée de ces deux chemins-là, c'est à dire des sciences dites "dures" et des sciences dites "molles" en ce qui concerne... ce qui relève plutôt de la Faculté des Lettres".

"Ceci est un engin de levage dont le tambour en chêne a été réalisé par Patrick BERGENHUIZEN, et qui est une copie d'un tambour de levage qui se trouve toujours dans la charpente de la toiture de l'Abbatiale St Hubert".

Si la manière de construire une charpente permet d’avoir une idée de la date de construction d’un bâtiment, rien ne vaut l’analyse du bois. Patrick Hoffsummer réalise ses premiers travaux sur la charpente de l’Eglise de Theux, et reçoit le prix de la vocation, cuvée1975.

"J'ai eu un prix de la vocation, après mes études à l'Université et qui portait sur mes travaux qui commençaient à l'époque dans le domaine de la dendrochronologie c'est à dire de l'analyse du bois et sa datation par l'analyse des cernes de croissance. "

"Autrement dit, si vous observez un échantillon de bois, tiré d'un arbre actuel ou tiré d'un arbre mort, c'est à dire d'une charpente ou qui a servi à faire une œuvre d'art, en particulier un tableau peint sur bois, vous allez pouvoir voir une succession de ces cernes de croissance qui vont ressembler un peu à un code barre, je pense que tout le monde sait ce qu'est un code barre."

Un code barre qu’il faut encore pouvoir interpréter en le comparant à d’autres qui servent de références, pour dater le bois à l’année près.

"Dès lors où, en simplifiant très rapidement bien entendu, on a été capable dans les différents laboratoires, de créer des référentiels qui couvrent plusieurs millénaires, on peut retrouver à partir d'un échantillon, la période de vie d'un arbre dans le passé."

"Nous travaillons avec d'autres disciplines en particulier dans un projet qui commence cette année-ci et qui est un projet dit d'action de recherche concertée. Pourquoi action de recherche concertée ? Parce que nous allons, à l'intérieur de l'Université, fédérer, si vous voulez, au sein d'un groupe de travail, un certain nombre de compétences."

L’historien de l’art, l’archéologue et le physicien se rencontrent autour du cyclotron pour l’analyse "Pixe " par exemple d’un tableau.

L’œuvre est bombardée par les protons. Les rayons X émis par la couche picturale sont analysés par une chaîne informatique qui reconnaît le pigment , sans prélèvement d’échantillon.

La dendrologie et l’analyse "Pixe", combinées à une radiographie classique permettent d’attribuer ce tableau à l’école de Quentin Metsys, au XVIème siècle.

Quand il a des loisirs, le Professeurs Hoffusmmer se plonge dans le modélisme. Là aussi, il faut de la méthode.

"Je l'ai plutôt commencé en solitaire, et je me suis tout de suite cassé les dents, parce qu'on fait un tas d'erreurs. Donc les meilleurs modélistes, sont ceux qui ont une bonne expérience. On a intérêt à essayer de côtoyer des gens qui ont une très bonne expérience. Ca, c'est aussi une leçon de ces dernières années, donc maintenant, j'ai quelques amis avec qui j'aime bien travailler et discuter parce que je suis sûr qu'ils m'apprendront quelque chose. C'est quand même aussi, le fait de progresser dans un travail qui est intéressant."

Un des plaisirs du modélisme, est de créer une atmosphère réaliste, mais aussi imaginaire.

Jacques ISAAC

"Patrick est déjà mobilisé sur mon réseau puisque un bâtiment de la ville s'appellera le Musée Hoffsummer. Un petit peu en pensant au Musée Renier que nous avons à Verviers."

Patrick HOFFSUMMER

"Tout ça dévore énormément de temps, ça c'est clair.

Oui, c'est vrai que j'ai tendance à être perfectionniste. Je n'aime pas faire des choses à moitié. J'aime aboutir à un bon résultat sinon je suis déçu.

La présence d'un enfant, qui a deux ans maintenant, ça change en effet beaucoup la vie. Bon, avant je travaillais encore le soir ou je faisais du modélisme. Maintenant ce n'est pratiquement plus possible donc, la limite entre la vie professionnelle et la vie familiale devient par la force des choses plus précise dès le moment où je rentre à 6H ou 7H à la maison."

 

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