La première église cistercienne (XIIe siècle)

de l'abbaye de Vauclair (Aisne) (suite et fin)

 

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VI. - QUELQUES CONCLUSIONS GÉNÉRALES

 

Interroger le sol quand les documents écrits se taisent : tel est bien le but de l'archéologie et sa manière propre de servir l'histoire.

Sans doute, le présent travail strictement limité à la première église cistercienne de Vauclair ne présente qu'un élément restreint parmi nos recherches à Vauclair. Du moins pensons-nous pouvoir en tirer déjà une série de conclusions plus générales.

 

1. La permanence du lieu de culte.

 

A Vauclair, avant nos fouilles, en l'absence de sources historiques précises, la tradition unanime, égarée par un texte tardif et mal interprété, reportait l'emplacement du premier monastère cistercien sur les hauteurs qui dominent les ruines actuelles.  Comme beaucoup de traditions incontrôlées, celle-ci n'avait aucun fondement et les recherches allaient la réduire à néant en montrant, une fois de plus, le ferme principe médiéval de la permanence quasi magique du lieu du culte.  Sans aucune équivoque possible, les fouilles ont révélé que l'imposant monastère qui, au XIIIe siècle, remplaça le premier habitat monastique, a été rebâti sur l'emplacement de ce dernier.  La publication des fouilles de l'église de Vauclair II (XIIIe siècle) montrera clairement comment s'opéra cette substitution.  Après démolition méthodique des lieux réguliers précédents, les constructions nouvelles débutèrent par les ailes d'habitation proprement dites (aile de la salle du Chapitre et aile des Frères convers).  Durant tous ces travaux, la première église cistercienne resta en usage, avec sa sacristie, et elle ne fut rasée qu'en dernier lieu, au moment où commencèrent, à l'emplacement même de ce premier sanctuaire, les travaux de construction de l'ample église gothique de Vauclair II. En réalité, l'emplacement de la première église a commandé l'orientation de tous les travaux de construction du second monastère.  Plutôt que de se laisser égarer par des traditions suspectes, la recherche médiévale devrait tenir compte plus attentivement de cette permanence du lieu du culte (21)[i].

 

2. Permanence du plan bernardin.

 

Il n'est pas sans intérêt de découvrir que le plan de la première église cistercienne de Vauclair se révèle être un plan bernardin rigoureux, avec le fameux chevet plat (22)[ii].

Parmi maintes notions approximatives qu'une recherche archéologique insuffisante accrédita longtemps auprès des historiens de l'art, celle d'un plan cistercien uniformément et rigidement caractérisé par le chevet plat fut l'une de celles qui eurent la vie dure.  Les importants travaux de notre maître et ami, le P. Anselme Dimier, ont fait justice en ce domaine et montré la diversité des plans cisterciens (23)[iii].  D'une manière plus suggestive encore, à la suite des fouilles qu'il dirigea à Himmerod (la sœur aînée de Vauclair, dans la filiation de Clairvaux), Karl Heinz Esser, de Mayence, eut l'intuition que le plan d'église à chevet plat était surtout la caractéristique de toutes les églises connues de la filiation de Clairvaux, du vivant de saint Bernard (24)[iv].

A cette perspicacité de l'érudit allemand, les fouilles de Vauclair apportent une nouvelle confirmation.  A tel point que dans l'état actuel de la recherche, en dehors du cas de certaines abbayes espagnoles telles que Osera, Melon, Mera et Moreruela, il ne semble pas que l'on connaisse d'exception certaine à l'adoption du chevet plat, pour leurs premières églises du XIIe siècle, parmi les 68 fondations directes de Clairvaux, sous l'abbatial de saint Bernard.,

En France, le seul exemple qui semble offrir une entorse à cette règle, c'est celui de l'église de Reigny (Yonne).  Un plan ancien de l'église disparue de cette cinquième fille de Clairvaux nous montre, en effet, un chevet à triple abside arrondie.  Mais l'argument ne nous convainc pas. Aucune recherche archéologique n'a fait la preuve que ce plan à triple abside soit bien celui de Reigny I, au XIIe siècle, et non pas celui d'une église postérieure qui, comme à Vauclair et ailleurs, a pris la succession d'une première église cistercienne devenue trop petite.  Une fois de plus, la vérité ne viendra que de fouilles précises et méthodiques (25)[v].

Au surplus, il serait intéressant de rechercher si ce plan à chevet plat était déjà utilisé dans les environs de Vauclair, avant l'arrivée des Cisterciens.  Les églises anciennes à chevet plat n'y manquent pas.  Mais ont-elles été construites avant l'arrivée des moines blancs ou bien cette disposition architecturale est-elle une conséquence de la tradition bernardine ? Nous sommes ici en pleine problématique (26)[vi]. Seule une recherche historique très rigoureuse, menée dans l'étude des sources écrites et vérifiée par des fouilles, pourrait apporter une réponse à cette question.

 

3. Les moines cisterciens furent-ils les premier occupants ?

 

S'il ouvre n'importe quel manuel d'histoire médiévale, y compris ceux qui sont signés par d'éminents médiévistes, le lecteur aura grande chance, en abordant le chapitre qui narre la fondation de l'Ordre de Cîteaux, de tomber sur l'inévitable évocation des moines défricheurs s'installant dans d'ingrates solitudes désertiques, à la manière des premiers solitaires du désert d'Égypte.  Inévitablement aussi on lui glissera sous les yeux la sempiternelle enluminure d'un manuscrit des Moralia in Job, provenant de Cîteaux, et qui représente un frère convers, au froc effrité abattant un arbre. On serait bien en peine d'en découvrir beaucoup de variantes, mais qu'importe : il y a des légendes qui ont la vie dure.

Quelques exemples :

« Les cisterciens... s'établiront de préférence dans les vallées incultes et souvent marécageuses » (27)[vii].

« Leurs abbayes furent établies dans des lieux sauvages et solitaires, mais ce furent des centres extrêmement actifs de défrichement et de mise en culture... » (28)[viii].

Sans doute voit-on s'esquisser, à l'heure actuelle, une prudente révision de ce cliché romantique issu à la fois de l'imagerie de Montalembert et d'une candide acceptation littérale de l'image biblique du « désert » (29)[ix].  Mais combien faudra-t-il encore de monographies de fouilles locales pour battre définitivement en brèche cette image d'Épinal ?

Un texte de saint Bernard est assez explicite sur la motivation du choix des vallées comme lieu d'implantation des abbayes cisterciennes :

« Neque enim vel et serendis arboribus montana solemus erigere, quod frequenter arida sint et petrosa.  In vallibus pinguedo est : ibi proficiunt plantae, ibi plena spica, ibi centesimus oritur fructus juxta illud.  Et valles abundabunt frumento » (30)[x].

Il ne fait pas de doute, à entendre l'abbé de Clairvaux, que c'est aussi la perspective d'une réussite agricole - indispensable à leur subsistance - qui oriente le choix des emplacements (31)[xi].  Pour ce qui regarde Vauclair, les sources écrites elles-mêmes ne laissent aucun doute quant à la certitude d'un habitat antérieur. La charte de fondation, nous l'avons vu, dit bien clairement que les premiers moines se sont installés dans un domaine, et qu'ils ont reçu l'église existant déjà à Vauclair (32)[xii].

Il a suffi d'une quinzaine de jours de fouilles pour qu'à l'emplacement même de la première église cistercienne, soit faite la preuve archéologique d'un long habitat antérieur, notamment par la découverte de deux ensembles funéraires de l'époque de la Tène III (33)[xiii].  En réalité, par la suite, les cinq années de recherches à Vauclair ont révélé un habitat de l'époque gauloise et gallo-romaine qui semble fort étendu et qui constituait un établissement agricole voué à la culture de ce site idéalement pacé (34)[xiv].  En quoi d'ailleurs, Vauclair n'est pas une exception.  Au contraire, dans l'état actuel de la recherche archéologique menée dans les sites cisterciens, la plupart des fouilles sérieuses semblent avoir fait la preuve d'un habitat antérieur à l'arrivée des moines blancs.  Sans doute, ces fouilles ne sont-elles pas légion, mais encore une fois, les sources écrites elles-mêmes ne révèlent-elles pas, pour maint monastère, cette occupation antérieure ?

Dans cet effort d'élucidation historique, on peut espérer beaucoup des analyses polliniques qui révèlent avec de plus en plus de sûreté l'évolution de la végétation dans un secteur étudié.

 

 

4. Nécessité des fouilles archéologiques.

 

A moins de se muer en fiction ou en idéologie partisane, l'histoire dépend rigoureusement de ses sources. Mais pour trop d'historiens, et surtout médiévistes, le terme de « sources historiques » ne se limite-t-il pas trop strictement et d'une manière trop exclusive aux seuls documents écrits ? (35)[xv].  Sans doute, la recherche médiévale est-elle bien loin d'avoir épuisé cette veine (36)[xvi]. Mais il devient patent qu'il nous faudra de plus en plus conjuguer la recherche dans les sources écrites avec les fouilles archéologiques proprement dites. Plutôt que d'en faire une sotte affaire de préséance, reconnaissons simplement que les deux efforts sont condamnés à marcher de pair et dans une collaboration de plus en plus étroite. Outre que les sources écrites font défaut pour des époques entières et que le recours à l'immense document non écrit du sol reste alors la seule solution possible, il y a aussi que les fouilles aident à l'interprétation de maintes sources écrites ambiguës.

Mais il y a plus.  Un archéologue, le professeur J. Mertens, de l'Université de Louvain, pouvait écrire récemment, à la suite de la publication d'un important symposium hollandais consacré à l'archéologie médiévale : « L'un des résultats les plus importants de ce symposium et de cette publication, c'est d'avoir imposé à l'attention l'une des branches de l'archéologie qui a été trop négligée jusqu'à présent : l'archéologie médiévale. De plus en plus, il devient évident que les données Historiques et l'iconographie ne suffisent plus à donner une image globale d'une civilisation. Il devient d'une extrême urgence que l'on ne continue pas à confondre l'archéologie avec l'histoire de l'art quand il s'agit du Moyen Age et même des Temps Modernes » (37)[xvii].

En réalité le grand archéologue belge rejoignait le cri d'alarme jeté par M. René Crozet, dans ce qu'on a pu appeler son testament (38)[xviii]. Ce grand maître, plaidant humblement coupable au sujet de l'imperfection de nos méthodes de recherches médiévales, montrait avec éloquence combien il importe d'étudier les fondations des édifices disparus avant de pouvoir émettre un avis objectivement valable au sujet des périodes antérieures et de la genèse des monuments actuels. La tâche n'est pas impossible, rappelait-il, mais beaucoup d'années s'écouleront durant lesquelles nos conclusions resteront douteuses.

On en revient toujours à Lucien Febvre et à l'ultime conclusion de La Terre et l'évolution humaine : « Il y a plus et mieux à faire que de nous disputer ou de nous attarder à des systèmes désuets : à travailler ».

 

René COURTOIS

et le Groupe Sources (39)[xix]

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[i] (21)      Dans le cadre des recherches du Service National des Fouilles de Belgique, notre maître François Bourgeois put mener à bien - et avec quelle probité scientifique - les fouilles d'une vingtaine d'églises qui furent toutes publiées en des monographies exemplaires.  Dans le catalogue de l'exposition « Secrets d'églises » qui se tint au Musée Ducal de Bouillon, en 1964, F. Bourgeois pouvait écrire : « L'attachement à l'endroit de culte primitivement choisi est manifeste dans les églises que nous présentons.  Les substructions des différents édifices oui s'y sont succédés illustrent, d'une façon remarquable, le désir du permanent ». (Secrets d'Églises, Musée Ducal, Bouillon-1964, p. 12).

[ii] (22) Pour comprendre la signification précise de l'expression « plan bernardin », il n'est sans doute pas superflu de rappeler que Cîteaux fonda, dans l'ordre, La Ferté (1113), Pontigny (1114), Clairvaux (1115) et Morimond (1115). Comme La Ferté, première fille de Cîteaux, n'eut guère de progéniture, l'Ordre de Cîteaux se développa à partir de quatre filiations majeures.  Entre toutes, la lignée de Clairvaux, sous l'impulsion de saint Bernard, son abbé, connut le plus grand succès.  A la mort de saint Bernard, en 1153, la seule lignée de Clairvaux comptait 164 fondations sur les 350 abbayes que l'Ordre possédait à cette époque. Parmi elles, 68 abbayes sont des fondations directes de Clairvaux, du vivant même de saint Bernard. En montrant que les églises à chevet Plat semblent une constante de ces abbayes directement claravalliennes, l'érudit K.-H. Esser apportait une contribution importante aux progrès de la recherche. Aussi qualifia-t-il cette disposition architecturale de « plan bernardin » afin de marquer la distinction entre la filiation de Clairvaux et les trois autres, dont certaines abbayes adoptèrent aussi ce plan bernardin, mais avec beaucoup moins de fidélité.

[iii] (23) A. DIMIER, Recueil de plans cisterciens, Paris, 1949.  Un supplément présentant 360 plans nouveaux a été publié en 1967, par la même librairie.  Voir également A. DIMIER, Églises cisterciennes sur plan bernardin et sur plan bénédictin, in Mélanges Crozet, Poitiers, 1966.

[iv]  (24) K.H. ESSER, Uber den Kirchenbau des hl.  Bernhard von Clairvaux. Eine Kunstwissenschaftliche Untersuchung aufgrund der Ausgrabung der romanische Abtei-Kirche Himmerod, dans Arch. für mittelrhein.  Kirchengeschichte, t. V, 1953, pp. 195-202 ; résumé en français : Les fouilles à Himmerod et le plan bernardin, dans Mélanges saint Bernard, VIIIe centenaire de la mort de saint Bernard, Dijon, 1954, pp. 311-315.

[v]  (25) On n'en finirait pas de relever les erreurs commises en confondant les grandes églises cisterciennes de la seconde génération du XIIIe siècle avec leurs sœurs aînées disparues du XIIe ; ou encore en confondant les quatre lignées de l'ordre de Cîteaux.  Ainsi pouvait-on lire dans un ouvrage assez récent d'une collection par ailleurs excellente : « Il est assez remarquable de noter que dans les quatre grandes abbayes cisterciennes du nord de l'Île-de-France, Chaalis, Longpont, Ourscamp et Royaumont, la formule du chevet plat, si répandu dans cet ordre, a été abandonnée ». (G.  POISSON, Moyen âge en Île-de-France, Paris, 1965, p. 95). Même si l'on admet que Vauclair ne se trouve pas rigoureusement dans l'Île-de-France, on est tout de même peiné de relever autant de confusions dans ces quelques lignes. Confusion entre les filiations : Chaalis est fille de Pontigny, Royaumont est fille de Cîteaux, seules Longpont et Ourscamp sont filles de Clairvaux. Confusion entre les origines : quoi de commun entre Longpont, une des premières filles de Clairvaux, fondée en 1132, et une abbaye fondée... un siècle plus tard, telle que Royaumont ? Confusion plus regrettable encore entre les édifices actuellement en place qui appartiennent aux reconstructions du XIIIe siècle et les bâtiments primitifs du XIIe siècle.  Les sources écrites nous disent que la première église d'Ourscamp) a été détruite et qu'une autre en a pris la place.  Quant à Longpont, l'église actuelle a été consacrée en 1227, c'est-à-dire un siècle après la fondation du monastère.  Il est plus que probable qu'un plan à chevet plat apparaîtrait  bien vite si l'on commençait à Longpont des fouilles pareilles à celles de Vauclair.

[vi]  (26)   Les remarquables travaux de Ch. Dereine sur les chanoines réguliers montrent bien que les historiens, en se concentrant surtout sur les ordres monastiques proprement dits, ont trop ignoré le rôle joué par les chanoines réguliers au XIIe siècle.  Cette remarque vaut certainement pour l'histoire de l'art. Il nous manque, à l'heure actuelle, une étude d'ensemble sur les églises des chanoines au XIIe siècle, et notamment des Prémontrés.  Pareille recherche nous obligerait peut-être à bien des révisions dans les positions actuelles. Pour ne prendre qu'un exemple important, les fouilles des anciennes églises de l'abbaye d'Orval (Luxembourg belge) ont révélé que l'église qui précéda immédiatement celle des premiers cisterciens du XIIe s. (1132), et qui fut vraisemblablement celle des chanoines établis en ce lieu, était une église à chevet plat. Cet exemple très suggestif montre combien les recherches actuelles pour trouver l'origine du plan bernardin évoluent toujours sur un terrain fort problématique.

[vii]  (27) L. GÉNICOT, Les lignes de faîte du moyen âge, Tournai, 1951, p. 195.

[viii] (28)  F.-L. GANSHOF, Le moyen âge, Hachette, Paris, 1953, p. 93.

[ix]  (29)  Quelques exemples caractéristiques de ce changement d'optique - « Pour les historiens français et allemands, une ère de prospérité rurale est née avec « les grands défrichements » des XIe-XIIe-XIIe siècles. Mais «ces grands défrichements» restent mal connus ... ; si bien qu'on a peut-être hâtivement généralisé, voire exagéré leur ampleur ». (G.FOURQUIN, Histoire économique de l'Occident médiéval, Paris, 1969, p. 142). « Les défrichements posent au moins trois problèmes : leur étendue absolue et relative en % des champs et des prés disponibles avant eux en % de la population ; leurs auteurs ; leur fin... La réponse au second (problème) devrait sans doute attribuer aux moines moins d'importance qu'on ne leur en attribue depuis Montalembert » (L.  GÉNICOT, Le XIIIe Siècle Européen, Paris, 1968, p. 313).  Et plus explicite encore, l'avis d'un grand géographe : « Hypnotisé par les récits de fondations d'abbayes qui invariablement débutent par l'installation en une région deserta et sylvatica, on a été souvent porté à exagérer le rôle des moines.  Il n'est pas vrai que les monastères aient été le premiers à ouvrir un pays au peuplement.  D'ailleurs, si les moines avaient toujours été les grands défricheurs qu'on se plaît à évoquer, comment expliquerait-on que beaucoup de nos plus grandes forêts domaniales sont d'anciennes propriétés monastiques ? Les ordres monastiques ont été en bien des cas des conservateurs de forêt ». (P.  DEFFONTAINES, L'Homme et la Forêt ; nouv. édit., Paris, 1969).

[x]  (30) S. Bernard, In natali sancti Benedicti sermo, n° 4, dans Patr.  Lat., t. CLXXXIII, col. 378 A.

[xi] (31) Nous tenons à remercier notre ami le P. Anselme Dimier, qui nous a révélé ce texte important que les historiens semblent avoir négligé jusqu'à présent.

[xii] (32) L'existence assurée d'une église antérieure à l'arrivée des cisterciens à Vauclair pose un problème historique et archéologique fort intéressant.  Relevons, à ce sujet, qu'une paroisse était jointe au monastère jusqu'à la Révolution Française et que nos fouilles ont mis au jour les fondations de ce sanctuaire Saint-Martin, sur lequel nous reviendrons dans une prochaine publication.

[xiii] (33)et (34) Cf. supra, note 7.

[xiv] (33)et (34) Cf. supra, note 7.

[xv] (35) « L'archéologie et l'histoire de l'art apporte aussi au médiéviste, à un degré bien moindre qu'à l'antiquiste, des documents qu'il lui faut parfois connaître ». (M. PACAUT, Guide de l'étudiant en Histoire Médiévale, Paris, 1968, p. 117). Pareilles positions expliquent en partie pourquoi le moyen âge reste le parent pauvre de l'archéologie française, comme le rappelait récemment H.P. Eydoux.  Mais c'est dire aussi l'importance capitale des orientations données à leurs travaux et à leur enseignement universitaire par des précurseurs aussi qualifiés que le professeur M. de Boüard (Caen) et Mlle Démians d'Archimbaud (Aix-en-Provence).

[xvi] (36)   Pour ne prendre qu'un exemple, combien de dizaines de cartulaires d'abbayes célèbres du Laonnois attendent-ils toujours une étude et une publication critique ?

[xvii] (37) J. MERTENS, Archéologie, Bruxelles, 1969, n° 1, p. 50, au sujet de l'ouvrage Rotterdam Papers.  A Contribution to Medieval Archaeology.

[xviii] (38) R. CROZET, Fellow Archaeologists, Gesta, vol.  V, janvier 1966.  D. 2.

[xix]  (39) A regret, et après beaucoup d'hésitation, il a fallu se résoudre à placer un nom à la fin de ce travail entièrement collectif.  Rappelons, une fois de plus, que les fouilles de Vauclair qui se poursuivent régulièrement, sont effectuées par le groupe inter universitaire «Sources», entièrement composé de jeunes bénévoles travaillant en équipe, dans l'esprit d'une archéologie neuve, soucieuse de comprendre» plus que «de chasser l'objet rare», et désireuse de travailler en étroite collaboration avec les autorités archéologiques.  Sans une collaboration régulière de diverses autorités officielles, des recherches comme celles du groupe « Sources » sont impensables. Aussi nous est-il très agréable de redire toute notre gratitude à ceux qui nous aident. En premier lieu, au Conseil général de l'Aisne et à l'Office départemental de Tourisme, spécialement en la personne de son dynamique directeur, M. M. Bruaux. Il y a peu d'exemples d'une aussi étroite coordination quotidienne entre leqs responsables d'une politique moderne du tourisme et les chercheurs scientifiques. Ce n'est pas le moindre intérêt des fouilles de Vauclair. Ensuite, nous voulons exprimer notre reconnaissance à la direction de la Circonscription Archéologique. M. Ernest Will, ancien directeur des Antiquités Historiques, nous fit confiance et ne cessa de nous encourager. La fouille de l'église présentée aujourd'hui fut faite sous sa direction. Son successeur actuel, M.  J.-M. Desbordes, continue de nous témoigner un appui permanent auquel nous sommes extrêmement sensibles. A présent que les recherches permettent une présentation scientifique du site de Vauclair, nous voulons dire aussi notre satisfaction de voir les Monuments Historiques, en la personne de M. Gigot, étudier la réalisation de ce projet important. Mais comment remercier tant d'autres bienfaiteurs ? Les responsables de l'Office National des Forêts - à tous les échelons - propriétaires du site et qui nous ont constamment secondés dans cette mise en valeur de leur patrimoine forestier ; nos amis de tous les jours dans la vallée de l'Ailette : M. H. de Benoist, maire de Bouconville-Vauclerc ; M. et Mme Dumoulin, de Neuville-sur-Ailette ; Mme Martinet, bibliothécaire de Laon et M. Dumas, l'archiviste départemental ; M. Mascitti, ce généreux mécène auquel nous devons tant, et beaucoup d'autres.  Mais nous serions impardonnables d'oublier cet irremplaçable connaisseur du Soissonnais et du Laonnois dont l'érudition précise n'est jamais en défaut et auquel le Groupe « Sources » voue une très amicale gratitude : M. Bernard Ancien, de Soissons.