La première église
cistercienne (XIIe siècle)
de l'abbaye de Vauclair
(Aisne) (suite et fin)
Interroger le sol
quand les documents écrits se taisent : tel est bien le but de l'archéologie et
sa manière propre de servir l'histoire.
Sans
doute, le présent travail strictement limité à la première église cistercienne
de Vauclair ne présente qu'un élément restreint parmi nos recherches à Vauclair. Du
moins pensons-nous pouvoir en tirer déjà une série de conclusions plus
générales.
1. La permanence du lieu de culte.
A
Vauclair, avant nos fouilles, en l'absence de sources historiques précises, la tradition
unanime, égarée par un texte tardif et mal interprété, reportait l'emplacement
du premier monastère cistercien sur les hauteurs qui dominent
les ruines
actuelles. Comme beaucoup de traditions
incontrôlées,
celle-ci n'avait aucun fondement et les recherches allaient la réduire à néant
en montrant, une fois de plus, le ferme principe médiéval de la permanence
quasi magique du lieu du culte. Sans
aucune équivoque possible, les fouilles ont révélé que l'imposant monastère
qui, au XIIIe siècle, remplaça le premier habitat monastique, a
été rebâti sur l'emplacement de ce dernier.
La publication des fouilles de l'église de Vauclair II (XIIIe
siècle) montrera clairement comment s'opéra cette substitution. Après démolition méthodique des lieux
réguliers précédents, les constructions nouvelles débutèrent par les ailes
d'habitation proprement dites (aile de la salle du Chapitre et aile des Frères
convers). Durant tous ces travaux, la
première église cistercienne resta en usage, avec sa sacristie, et elle ne fut
rasée qu'en dernier lieu, au moment où commencèrent, à l'emplacement même de ce
premier sanctuaire, les travaux de construction de l'ample église gothique de
Vauclair II. En réalité, l'emplacement de la première
église a commandé l'orientation de tous les travaux de construction du second
monastère. Plutôt que de se laisser
égarer par des
traditions suspectes, la recherche médiévale devrait tenir compte plus
attentivement de cette permanence du lieu du culte (21)[i].
2. Permanence du plan bernardin.
Il
n'est pas sans intérêt de découvrir que le plan de la première église
cistercienne de Vauclair se révèle être un plan bernardin rigoureux, avec le
fameux chevet plat (22)[ii].
Parmi
maintes notions approximatives qu'une recherche archéologique insuffisante
accrédita longtemps auprès des historiens de l'art,
celle d'un plan cistercien uniformément et rigidement caractérisé par le chevet
plat fut l'une de celles qui eurent la vie dure. Les importants travaux de notre maître et ami, le P. Anselme
Dimier, ont fait justice en ce domaine et montré la diversité des plans
cisterciens (23)[iii]. D'une manière plus suggestive encore, à la
suite des fouilles qu'il dirigea à Himmerod (la sœur aînée
de Vauclair, dans la filiation de Clairvaux), Karl Heinz Esser, de Mayence,
eut l'intuition que le plan d'église à chevet plat était surtout la
caractéristique de toutes les églises connues de la filiation
de Clairvaux, du vivant de saint Bernard (24)[iv].
A cette
perspicacité de l'érudit allemand, les fouilles de Vauclair apportent une
nouvelle confirmation. A tel point que
dans l'état actuel de la recherche, en dehors du cas de certaines abbayes
espagnoles telles que Osera, Melon, Mera et Moreruela, il ne semble pas que
l'on connaisse d'exception certaine à l'adoption du chevet plat, pour leurs
premières églises du XIIe siècle, parmi les 68
fondations directes de Clairvaux, sous l'abbatial de saint Bernard.,
En
France, le seul exemple qui semble offrir une entorse à cette règle, c'est
celui de l'église de Reigny (Yonne). Un
plan ancien de l'église disparue de cette cinquième fille de Clairvaux nous montre,
en effet, un chevet à triple abside arrondie.
Mais l'argument ne nous convainc pas. Aucune recherche archéologique
n'a fait la preuve que ce plan à triple abside soit bien celui de Reigny I, au XIIe
siècle, et non pas celui d'une église postérieure qui, comme à Vauclair et ailleurs,
a pris la succession d'une première église cistercienne devenue trop
petite. Une fois de plus, la vérité ne
viendra que de fouilles précises et méthodiques (25)[v].
Au
surplus, il serait intéressant de rechercher si ce plan à chevet plat était
déjà utilisé dans les environs de Vauclair, avant l'arrivée des Cisterciens. Les églises anciennes à chevet plat n'y
manquent pas. Mais
ont-elles été construites avant l'arrivée des moines blancs ou bien cette
disposition architecturale est-elle une conséquence de la tradition bernardine
? Nous sommes ici en pleine problématique (26)[vi].
Seule une recherche historique très rigoureuse, menée dans l'étude des
sources écrites et vérifiée par des fouilles, pourrait apporter une réponse à
cette question.
3. Les moines cisterciens furent-ils les premier
occupants ?
S'il
ouvre n'importe quel manuel d'histoire médiévale, y compris ceux qui sont
signés par d'éminents médiévistes, le lecteur aura grande chance, en abordant
le chapitre qui narre la fondation de l'Ordre de Cîteaux, de tomber sur
l'inévitable évocation des moines défricheurs s'installant dans d'ingrates
solitudes désertiques, à la manière des premiers solitaires du désert d'Égypte. Inévitablement aussi on lui glissera sous
les yeux la sempiternelle enluminure d'un manuscrit des Moralia in Job, provenant de Cîteaux, et qui représente un frère
convers, au froc effrité abattant un arbre. On serait bien en peine
d'en découvrir beaucoup de variantes, mais qu'importe : il y a des légendes qui
ont la vie dure.
Quelques
exemples :
« Les
cisterciens... s'établiront de préférence dans les vallées incultes et
souvent marécageuses » (27)[vii].
« Leurs
abbayes furent établies dans des lieux sauvages et solitaires, mais ce furent
des centres extrêmement actifs de défrichement et de mise en culture... » (28)[viii].
Sans
doute voit-on s'esquisser, à l'heure actuelle, une prudente révision de ce
cliché romantique issu à la fois de l'imagerie de Montalembert et d'une
candide acceptation littérale de l'image biblique du «
désert » (29)[ix]. Mais combien faudra-t-il encore de
monographies de fouilles locales pour battre définitivement en brèche
cette image d'Épinal ?
Un
texte de saint
Bernard est assez explicite sur la motivation du choix des vallées comme lieu
d'implantation des abbayes cisterciennes :
« Neque enim vel et serendis arboribus
montana solemus erigere, quod frequenter arida sint et petrosa. In vallibus pinguedo est : ibi proficiunt plantae, ibi plena spica, ibi centesimus oritur fructus
juxta illud. Et
valles abundabunt frumento » (30)[x].
Il ne
fait pas de doute, à entendre l'abbé de Clairvaux, que c'est aussi la
perspective d'une réussite agricole - indispensable à leur subsistance - qui
oriente le choix des emplacements (31)[xi]. Pour ce qui regarde Vauclair, les sources
écrites elles-mêmes ne laissent aucun doute quant à la certitude d'un habitat
antérieur. La charte de fondation, nous l'avons vu, dit bien
clairement que les premiers moines se sont installés dans un domaine, et qu'ils
ont reçu l'église existant déjà à Vauclair (32)[xii].
Il a
suffi d'une quinzaine de jours de fouilles pour qu'à l'emplacement même de la
première église cistercienne, soit faite la preuve archéologique d'un long
habitat antérieur, notamment par la découverte de deux ensembles funéraires de
l'époque de la Tène III (33)[xiii]. En réalité, par la suite, les cinq années de
recherches à Vauclair ont révélé un habitat de l'époque gauloise et
gallo-romaine qui semble fort étendu et qui constituait un établissement
agricole voué à la culture de ce site idéalement pacé (34)[xiv]. En quoi d'ailleurs, Vauclair n'est pas une
exception. Au contraire, dans l'état
actuel de la recherche archéologique menée dans les sites cisterciens, la
plupart des fouilles sérieuses semblent avoir fait la preuve d'un habitat
antérieur à l'arrivée des moines blancs.
Sans doute, ces fouilles ne sont-elles pas légion, mais encore une fois,
les sources écrites elles-mêmes ne révèlent-elles pas, pour maint monastère,
cette occupation antérieure ?
Dans
cet effort d'élucidation historique, on peut espérer beaucoup des analyses
polliniques qui révèlent avec de plus en plus de sûreté l'évolution de la
végétation dans un secteur étudié.
4. Nécessité des fouilles archéologiques.
A moins
de se muer en fiction ou en idéologie partisane, l'histoire dépend rigoureusement
de ses sources. Mais pour trop d'historiens, et surtout médiévistes, le terme
de « sources historiques » ne se limite-t-il pas trop strictement et d'une
manière trop exclusive aux seuls documents écrits ? (35)[xv]. Sans doute, la recherche médiévale est-elle
bien loin d'avoir épuisé cette veine (36)[xvi].
Mais il devient patent qu'il nous faudra de plus en plus conjuguer la recherche
dans les sources écrites avec les fouilles archéologiques proprement dites.
Plutôt que d'en faire une sotte affaire de préséance, reconnaissons simplement
que les deux efforts sont condamnés à marcher de pair et dans une collaboration
de plus en plus étroite. Outre que les sources écrites font défaut pour des
époques entières et que le recours à l'immense document non écrit du sol reste
alors la seule solution possible, il y a aussi que les fouilles aident à
l'interprétation de maintes sources écrites ambiguës.
Mais il
y a plus. Un archéologue, le professeur
J. Mertens, de l'Université de Louvain, pouvait écrire récemment, à la suite de
la publication d'un important symposium hollandais consacré à l'archéologie
médiévale : « L'un des résultats les plus importants de ce symposium et de
cette publication, c'est d'avoir imposé à l'attention l'une des branches de
l'archéologie qui a été trop négligée jusqu'à présent : l'archéologie
médiévale. De plus en plus, il devient évident que les données Historiques et
l'iconographie ne suffisent plus à donner une image globale d'une civilisation.
Il devient d'une extrême urgence que l'on ne continue pas à confondre
l'archéologie avec l'histoire de l'art quand il s'agit du Moyen Age et même des Temps Modernes
» (37)[xvii].
En réalité le grand archéologue belge rejoignait le cri d'alarme jeté par M. René Crozet, dans ce qu'on a pu appeler son testament (38)[xviii]. Ce grand maître, plaidant humblement coupable au sujet de l'imperfection de nos méthodes de recherches médiévales, montrait avec éloquence combien il importe d'étudier les fondations des édifices disparus avant de pouvoir émettre un avis objectivement valable au sujet des périodes antérieures et de la genèse des monuments actuels. La tâche n'est pas impossible, rappelait-il, mais beaucoup d'années s'écouleront durant lesquelles nos conclusions resteront douteuses.
On en
revient toujours à Lucien Febvre et à l'ultime conclusion de La Terre et l'évolution humaine : « Il y
a plus et mieux à faire que de nous disputer ou de nous attarder à des systèmes
désuets : à travailler ».
et le
Groupe Sources (39)[xix]
[i] (21) Dans le cadre
des recherches du Service National des Fouilles de Belgique, notre maître
François Bourgeois put mener à bien - et avec quelle probité scientifique - les
fouilles d'une vingtaine d'églises qui furent toutes publiées en des
monographies exemplaires. Dans le
catalogue de l'exposition « Secrets d'églises » qui se tint au Musée Ducal de
Bouillon, en 1964, F. Bourgeois pouvait écrire : « L'attachement à l'endroit de
culte primitivement choisi est manifeste dans les églises que nous
présentons. Les substructions des
différents édifices oui s'y sont succédés illustrent,
d'une façon remarquable, le désir du
permanent ». (Secrets d'Églises, Musée Ducal, Bouillon-1964, p. 12).
[ii] (22) Pour comprendre la signification
précise de l'expression « plan bernardin », il n'est sans doute pas superflu de
rappeler que Cîteaux fonda, dans l'ordre, La Ferté (1113), Pontigny (1114),
Clairvaux (1115) et Morimond (1115). Comme La Ferté, première fille de Cîteaux,
n'eut guère de progéniture, l'Ordre de Cîteaux se développa à partir de
quatre filiations majeures. Entre toutes, la lignée de Clairvaux, sous l'impulsion de saint
Bernard, son abbé, connut le plus grand succès. A la mort de saint Bernard, en 1153, la seule lignée de Clairvaux
comptait 164 fondations sur les 350 abbayes que l'Ordre possédait à cette
époque. Parmi elles, 68 abbayes sont des fondations directes de Clairvaux, du
vivant même de saint Bernard. En montrant que les églises à chevet Plat
semblent une constante de ces abbayes directement claravalliennes, l'érudit
K.-H. Esser apportait une contribution importante aux progrès de la recherche.
Aussi qualifia-t-il cette disposition architecturale de « plan bernardin » afin
de marquer la distinction entre la filiation de Clairvaux et les trois autres,
dont certaines abbayes adoptèrent aussi ce plan bernardin, mais avec beaucoup
moins de fidélité.
[iii] (23) A. DIMIER, Recueil de plans cisterciens, Paris, 1949. Un supplément présentant 360 plans nouveaux
a été publié en 1967, par la même librairie.
Voir également A. DIMIER, Églises cisterciennes sur plan bernardin et
sur plan bénédictin, in Mélanges
Crozet, Poitiers, 1966.
[iv] (24) K.H. ESSER, Uber den Kirchenbau des
hl. Bernhard von Clairvaux. Eine
Kunstwissenschaftliche Untersuchung aufgrund der Ausgrabung der romanische
Abtei-Kirche Himmerod, dans Arch. für
mittelrhein. Kirchengeschichte, t. V, 1953, pp.
195-202 ; résumé en français : Les fouilles à Himmerod et le plan bernardin,
dans Mélanges saint Bernard, VIIIe centenaire de la mort de saint
Bernard, Dijon, 1954, pp. 311-315.
[v] (25)
On n'en finirait pas de relever les erreurs commises en confondant les grandes
églises cisterciennes de la seconde génération du XIIIe siècle avec
leurs sœurs aînées disparues du XIIe ; ou encore en confondant les
quatre lignées de l'ordre de Cîteaux.
Ainsi pouvait-on lire dans un ouvrage assez récent d'une collection par
ailleurs excellente : « Il est assez
remarquable de noter que dans les quatre grandes abbayes cisterciennes du nord
de l'Île-de-France, Chaalis, Longpont, Ourscamp et Royaumont, la formule du
chevet plat, si répandu dans cet ordre, a été abandonnée ». (G. POISSON, Moyen
âge en Île-de-France, Paris, 1965,
p. 95). Même si l'on admet que Vauclair ne se trouve pas rigoureusement dans
l'Île-de-France, on est tout de même peiné de relever autant de confusions dans
ces quelques lignes. Confusion entre les filiations : Chaalis est fille de
Pontigny, Royaumont est fille de Cîteaux, seules Longpont et Ourscamp sont
filles de Clairvaux. Confusion entre les origines : quoi de commun entre
Longpont, une des premières filles de Clairvaux, fondée en 1132, et une abbaye
fondée... un siècle plus tard, telle que Royaumont ? Confusion plus regrettable
encore entre les édifices actuellement en place qui appartiennent aux
reconstructions du XIIIe siècle et les bâtiments primitifs du XIIe
siècle. Les sources écrites nous disent
que la première église d'Ourscamp) a été détruite et qu'une autre en a pris la
place. Quant à Longpont, l'église
actuelle a été consacrée en 1227, c'est-à-dire un siècle après la fondation du
monastère. Il est plus que probable
qu'un plan à chevet plat apparaîtrait
bien vite si l'on commençait à Longpont des fouilles pareilles à celles
de Vauclair.
[vi] (26) Les remarquables travaux de Ch. Dereine sur
les chanoines réguliers montrent bien que les historiens, en se concentrant
surtout sur les ordres monastiques proprement dits, ont trop ignoré le rôle
joué par les chanoines réguliers au XIIe siècle. Cette remarque vaut certainement pour
l'histoire de l'art. Il nous manque, à l'heure actuelle, une étude d'ensemble
sur les églises des chanoines au XIIe siècle, et notamment des
Prémontrés. Pareille recherche nous
obligerait peut-être à bien des révisions dans les positions actuelles. Pour ne
prendre qu'un exemple important, les fouilles des anciennes églises de l'abbaye
d'Orval (Luxembourg belge) ont révélé que l'église qui précéda immédiatement
celle des premiers cisterciens du XIIe s. (1132), et qui fut
vraisemblablement celle des chanoines établis en ce lieu, était une église à
chevet plat. Cet exemple très suggestif montre combien les recherches actuelles
pour trouver l'origine du plan bernardin évoluent toujours sur un terrain fort
problématique.
[vii]
(27)
L. GÉNICOT, Les lignes de faîte du moyen
âge, Tournai, 1951, p. 195.
[viii]
(28) F.-L.
GANSHOF, Le moyen âge, Hachette,
Paris, 1953, p. 93.
[ix] (29) Quelques exemples caractéristiques de ce
changement d'optique - « Pour les historiens français et allemands, une ère de
prospérité rurale est née avec « les grands défrichements » des XIe-XIIe-XIIe
siècles. Mais «ces grands défrichements» restent mal connus ... ; si bien qu'on
a peut-être hâtivement généralisé, voire exagéré leur ampleur ». (G.FOURQUIN, Histoire économique de l'Occident médiéval, Paris,
1969, p. 142). « Les défrichements posent au moins trois problèmes : leur
étendue absolue et relative en % des champs et des prés disponibles avant eux
en % de la population ; leurs auteurs ; leur fin... La réponse au second
(problème) devrait sans doute attribuer aux moines moins d'importance qu'on ne
leur en attribue depuis Montalembert » (L.
GÉNICOT, Le XIIIe
Siècle Européen, Paris, 1968, p. 313).
Et plus explicite encore, l'avis d'un grand géographe : « Hypnotisé par
les récits de fondations d'abbayes qui invariablement débutent par
l'installation en une région deserta et
sylvatica, on a été souvent porté à exagérer le rôle des moines. Il n'est pas vrai que les monastères aient
été le premiers à ouvrir un pays au peuplement. D'ailleurs, si les moines avaient toujours été les grands
défricheurs qu'on se plaît à évoquer, comment expliquerait-on que beaucoup de
nos plus grandes forêts domaniales sont d'anciennes propriétés monastiques ?
Les ordres monastiques ont été en bien des cas des conservateurs de forêt ». (P. DEFFONTAINES, L'Homme et la Forêt ; nouv. édit., Paris, 1969).
[x]
(30) S.
Bernard, In natali sancti Benedicti sermo, n° 4, dans Patr.
Lat., t. CLXXXIII, col. 378 A.
[xi] (31) Nous tenons à remercier notre ami le P.
Anselme Dimier, qui nous a révélé ce texte important que les historiens
semblent avoir négligé jusqu'à présent.
[xii] (32) L'existence assurée d'une église
antérieure à l'arrivée des cisterciens à Vauclair pose un problème historique
et archéologique fort intéressant.
Relevons, à ce sujet, qu'une paroisse était jointe au monastère jusqu'à
la Révolution Française et que nos fouilles ont mis au jour les fondations de
ce sanctuaire Saint-Martin, sur lequel nous reviendrons dans une prochaine
publication.
[xiii]
(33)et (34) Cf. supra, note 7.
[xiv]
(33)et (34) Cf. supra, note 7.
[xv] (35) « L'archéologie et l'histoire de l'art
apporte aussi au médiéviste, à un degré
bien moindre qu'à l'antiquiste, des documents qu'il lui faut parfois connaître ». (M. PACAUT, Guide de l'étudiant en Histoire Médiévale, Paris,
1968, p. 117). Pareilles positions expliquent en partie pourquoi le moyen âge
reste le parent pauvre de l'archéologie française, comme le rappelait récemment
H.P. Eydoux. Mais c'est dire aussi
l'importance capitale des orientations données à leurs travaux et à leur
enseignement universitaire par des précurseurs aussi qualifiés que le
professeur M. de Boüard (Caen) et Mlle Démians d'Archimbaud
(Aix-en-Provence).
[xvi]
(36) Pour
ne prendre qu'un exemple, combien de dizaines de cartulaires d'abbayes célèbres
du Laonnois attendent-ils toujours une étude et une publication critique ?
[xvii]
(37) J. MERTENS, Archéologie, Bruxelles,
1969, n° 1, p. 50, au sujet de l'ouvrage Rotterdam
Papers. A Contribution to
Medieval Archaeology.
[xviii]
(38) R. CROZET, Fellow Archaeologists,
Gesta, vol. V, janvier 1966. D. 2.
[xix]
(39) A regret, et après beaucoup d'hésitation, il
a fallu se résoudre à placer un nom à la fin de ce travail entièrement
collectif. Rappelons, une fois de plus,
que les fouilles de Vauclair qui se poursuivent régulièrement, sont effectuées
par le groupe inter universitaire «Sources», entièrement composé de jeunes
bénévoles travaillant en équipe, dans l'esprit d'une archéologie
neuve, soucieuse de comprendre» plus
que «de chasser l'objet rare», et désireuse de travailler en étroite
collaboration avec les autorités archéologiques. Sans une collaboration régulière de diverses autorités
officielles, des recherches comme celles du groupe «
Sources » sont impensables. Aussi
nous est-il très agréable de redire toute notre gratitude à ceux qui nous aident. En
premier lieu, au Conseil général de l'Aisne et à l'Office départemental de
Tourisme, spécialement en la personne de son dynamique
directeur, M. M. Bruaux. Il y a peu
d'exemples d'une aussi étroite coordination quotidienne entre leqs responsables d'une
politique moderne du tourisme et les chercheurs
scientifiques. Ce n'est pas le
moindre intérêt des fouilles de Vauclair. Ensuite, nous voulons exprimer notre reconnaissance à la direction de la Circonscription Archéologique. M. Ernest Will, ancien directeur des Antiquités Historiques, nous fit
confiance et ne cessa de nous encourager. La fouille de l'église présentée aujourd'hui fut faite sous sa direction. Son successeur actuel, M. J.-M.
Desbordes, continue de nous témoigner un appui permanent auquel nous sommes extrêmement sensibles. A présent que les recherches permettent une présentation scientifique du
site de Vauclair, nous voulons dire aussi notre satisfaction de voir les
Monuments Historiques, en la personne de M. Gigot, étudier la réalisation de ce projet important. Mais
comment remercier tant d'autres bienfaiteurs ? Les responsables de l'Office
National des Forêts - à tous les échelons - propriétaires du site et qui nous
ont constamment secondés dans cette mise en valeur de leur patrimoine forestier
; nos amis de tous les jours dans la vallée de l'Ailette : M. H. de Benoist,
maire de Bouconville-Vauclerc ; M. et Mme Dumoulin, de Neuville-sur-Ailette ; Mme Martinet, bibliothécaire de Laon et M. Dumas, l'archiviste départemental ; M. Mascitti,
ce généreux mécène auquel nous devons tant, et beaucoup d'autres. Mais nous serions impardonnables d'oublier cet
irremplaçable connaisseur du Soissonnais et du Laonnois dont l'érudition
précise n'est jamais en défaut et auquel le Groupe « Sources » voue une très amicale gratitude : M.
Bernard Ancien, de Soissons.