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ADIEU LA VIE, ADIEU L'AMOUR
LES MUTINERIES DE 1917 AU CHEMIN DES DAMES

Pendant plus de soixante ans, l'histoire officielle est restée muette sur les mutineries du Chemin des Dames. Grâce à une exceptionnelle exhumation d'archives et en s'appuyant sur les recherches du père René Courtois, ce documentaire lève le voile sur l'un des sujets les plus sensibles de la Première Guerre mondiale, marqué par le rôle joué par le général Pétain pour rétablir l'ordre dans l'armée

Documentaire de Gérard Raynal
(France, 1998-1h)
Coproduction : ARTE France, Soleluna Films
ARTE FRANCE

À la fin de l'année 1916, tous les fronts sont enlisés. Des deux côtés, le moral est au plus bas. En Allemagne, les premières manifestations contre la guerre éclatent. En Angleterre, les pacifistes demandent une paix immédiate. En France, les grèves de femmes dans la confection entraînent celles des usines d'armement. Fin décembre 1916, le gouvernement Briand envisage une grande offensive pour rassurer l'opinion. Dirigée par le général Nivelle, elle prévoit de passer par le point le mieux défendu par l'adversaire : le Chemin des Dames. Hostile au plan Nivelle, le ministre de la Guerre Lyautey démissionne. Le gouvernement Briand tombe. Poincaré accorde sa confiance à Nivelle. Le 16 avril 1917, premier jour de l'offensive, c'est le massacre. En trois semaines, 271 000 hommes du côté français et 163 000 du côté allemand tombent au Chemin des Dames - autant qu'à Verdun en neuf mois. Immédiatement, des mutineries éclatent...

La loi du silence L'impossibilité de livrer au public les noms des mutins et les jugements rendus par les conseils de guerre allaient enfermer pour longtemps les mutineries du Chemin des Dames dans le silence et le secret. Le récit s'appuie sur des sélections très rigoureuses d'archives cinématographiques, sur des documents (lettres censurées, extraits de carnets secrets, extraits des Comités secrets de la Chambre des députés), sur les archives historiques de l'armée de terre. Ces documents révèlent l'attitude des généraux devant l'indiscipline des soldats, la manière dont ils interprètent le mouvement et leur crainte de voir se propager le "virus" de la Révolution russe dans les rangs de l'armée. Les rédactions des délits et des peines consignés dans les dossiers de la justice militaire et des cours martiales (utilisées grâce à une dérogation exceptionnelle accordée pour le 18e régiment d'infanterie de la 36e DI, un régiment mutiné après l'enfer de Craonne), font entendre le cri de dignité poussé par des hommes qui ne voulaient plus être utilisés comme du "matériel humain". Ces documents sont soumis à la loi de 1979 sur les archives : il faudra attendre l'année 2017 pour qu'ils soient enfin rendus publics.

(Texte ARTE)

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