La Belgique sous attaque.


Une ressemblance frappante.
La crise du Rwanda.
Le remplacement du C-130.
La flotte de taxis aériens du gouvernement.
Le remplacement des hélicoptères.

La disparition des chars et des véhicules sur chenilles.
Autres points pénibles.
  
L'encaissement des impôts.
 
Le personnel militaire.
  Le pouvoir de ceux qui profitent.

 
Attaque de l'unité nationale et de la sécurité.
Nouvelle réduction de l'armée selon le modèle socialiste, un vrai soufflet.
 
Une historique brève et des réactions tièdes.
 
La naïveté à son point culminant.
 
La spécialisation comme synonyme de ceux qui profitent.
  Notre politique de défense dans un cadre européen.

 
Des règles de jeu irréalistes.
  Est-ce que l'OTAN prépare ses valises?
Considérations finales.



Une ressemblance frappante.

La dernière fois que les journaux reprennent globalement en manchettes "La Belgique sous attaque" date du mois de mai 1940. Depuis lors, et heureusement, le sujet n'était plus d'actualité. Sauf si on ose donner un peu d'attention à un phénomène qui se manifeste abondamment, c'est-à-dire le désintérêt total des autorités belges de sa Défense et des conséquences éventuelles pour la fragilisation de notre société. Avec les élections nationales en perspective, un petit exercice de réflexion n'est certainement pas déplacé. Les partis politiques, et certainement ceux qui veulent mener la bande pour de nouveau jouer un tour à l'armée, doivent avoir le courage pour confronter la vérité. Car le corps électoral décidera bientôt.

Le cri de détresse "La Belgique sous attaque" ne témoigne peut-être pas d'originalité. En effet, en août 2005 M. Paul Cook publiait un livre très révélateur sous le titre "Canada under attack". Dans une analyse approfondie l'auteur esquisse la négligence des Forces Armées canadiennes à cause d'une passivité injustifiée et de décisions inconsidérées des gouvernements successifs. Son appel pour plus d'engagement du Canadien moyen, des médias et des hommes politiques pour arrêter cette évolution cuisante, est basé sur un exposé convaincant des faits. Frappante est l'observation que toute une série de constatations et de recommandations cadrent intégralement dans l'environnement belge. La transplantation de quelques de ces considérations les plus importantes, peut suffire à titre d'illustration. De plus dans le contexte belge, il faut noter encore quelques anomalies typiques. Tout de même, la situation canadien excite un vrai sentiment de sympathie. Car l'impuissance de compagnons était et reste souvent un sujet de discussions familières en témoignage de bon voisinage pendant les réunions nombreuses et diverses de l'OTAN.

DEBUT PAGE

La crise du Rwanda.

La citation suivante du livre de M. Paul Cook peut suffire pour fixer les idées.
"The Rwandan genocide and our inability to even support our own nation's soldiers, who we placed in harms way, showed how impotent Canada was in foreign policy matters, which required military competence. It also proved how meaningless the arguments put forward by 'Soft Power Only' advocates were. ... As we mark the tenth anniversary of the Rwandan genocide, let us remember the victims, as well as those - including many Canadians - who showed commitment and raw courage in defence of humanity. Let us remember that is there is any lesson from the tragedy it is that non-intervention is the domain of the gullible, callous and weak". Ce passage dans la version belge pourrait être une partie du rapport de la commission belge sur le Rwanda, où la responsabilité déguisée politique est ressentie comme très gênante. Représenter les militaires, qui ont du faire le boulot sur place, - avec trop peu de moyens et avec un mandat boiteux -, comme boucs émissaires, témoigne d'une éthique politique indécise. Avec au préalable plus de crédits pour un meilleur équipement, il faut par après moins de monuments, qui servent apparemment aussi comme un remède pour une conscience politique blessée.

DEBUT PAGE

Le remplacement du C-130.

Le cri de désespoir de M. Paul Cook pour le remplacement de matériel militaire démodé est également très frappant. On s'imaginerait ma foi dans un contexte belge.
La situation du C-130 est une source de beaucoup de souci. Au Canada manifestement plus qu'en Belgique, pour autant que cela dure.
"The bulk of our CC-130 Hercules aircraft are in need of replacement. ...CF Hercules aircraft No. 315 is the longest-flying military transport of its type in the world, ... most of the Hercules transports in the Air Force fleet, ..., are from the same 'generation" as No. 315. This places an incredible amount of pressure on ground crews to keep these 'relics' operational. ... The problem is that above and beyond the general maintenance any aircraft is required to undergo, including replacing parts, etc., the older Hercules aircraft have parts for those very old models that incur an ever-increasing price tag. ... These aircraft also require substantially more down time for maintenance for each hour flown compared to newer aircraft. All of us taxpayers are collectively paying million of extra dollars keeping these relics flying."

Les optimistes annonceront en choeur que la situation du C-130H belge diffère fondamentalement de son congénère canadien. Le Herky belge est en effet modernisé et a été renforcé structurellement. On peut pourtant se poser la question pour combien de temps le rythme de travail de ce cheval de labour peut encore être maintenu avant qu'on doive sonner une cloche d'alarme identique à celle des Canadiens parce que 2018 est encore très loin. Le successeur du C-130H, le A-400M européen, ne serait que disponible pour la Belgique à ce moment-là pour autant qu'on n'est pas confronté de délais supplémentaires pendant le développement de ce nouveau cheval de parade technologique de l'industrie aéronautique européenne. Le constructeur Airbus ne s'est d'ailleurs pas encore rétabli de l'uppercut après le débâcle du A-380 et a annoncé que le premier vol du A-400M connaît un retard de quelques mois.

De plus, un dada des socialistes flamands et de leur président Johan Vande Lanotte, c'est-à-dire le départ du 15ième Wing de Transport Aérien de Melsbroek sera inévitable, selon les initiés, avec l'arrivée du A-400M vers la fin de la décennie suivante. En 2000 le coup de dent dans le budget de Défense, nécessaire pour un déménagement, était même pour les socialistes trop élevé. La discussion se concentrera peut-être sur Beauvechain, situé dans le brabant wallon. Très probablement cet aérodrome aura à ce moment-là une fonction comme aérodrome pour charters de Zaventem (où un affrontement juridique et des amendes élevées pour la nuisance sonore peuvent encore provoquer beaucoup de problèmes concernant la survie économiquement justifiable de notre aérodrome national). Héberger encore le transport militaire n'est pas évident. Dans ce dossier la figure de proue socialiste voudrait-il de nouveau triompher en fournissant la flotte de transport aérien un nouveau chez-soi à la côte belge, comme il a déjà fait comprendre sans détours dans le passé?

Dans le cadre du programme A-400M une autre caractéristique typiquement belge causera encore inévitablement des turbulences. La répartition industrielle du gâteau devrait en principe être réalisée d'une façon proportionnelle sur les régions. Dans le temps, l'apathie du ministre fédéral des Affaires Economiques pour obtenir auprès de son collègue de la Défense un peu de concertation quant à l'aspect industriel du A-400M est la source de beaucoup de murmures et de grincement de dents. Avec le A-400M il ne s'agit pas d'un jeu peu transparent et coûteux de compensations économiques mais bien d'une participation directe ou coproduction. L'industrie qui offre la meilleure qualité pour le meilleur prix recevra le contrat. La participation turque au A-400M est un exemple comment il faut le faire. Du côté belge on cueille les fruits d'un traitement de marâtre de l'industrie de défense en général et de l'industrie aéronautique en particulier.

DEBUT PAGE

La flotte de taxis aériens du gouvernement.

Nous pouvons peut-être encore séjourner un moment dans le monde du transport aérien. Notre écrivain canadien remarque:  "... it took the PM (Prime Minister) and his inner circle but one day to approve the $100-million acquisition of two brand new luxury Challenger jets for him and for the use of the cabinet, while the military was still awaiting the replacement for the Sea Kings."  De nouveau, dans ce cas précis, un couvercle belge s'adapte au petit pot canadien. La livraison de deux Embrears ERJ135LR flambant neufs en 2001 suivie par deux exemplaires du Embrear ERJ145LR l'année suivante et la modernisation des deux Falcons 20 en 2005 illustrent clairement ce qui ne préoccupe pas les membres du gouvernement quand il s'agit de Défense. Très caractéristique est en outre la constatation que ces taxis aériens militaires du gouvernement sont les seuls moyens de Défense qui méritent une attention photographique pitoyable dans le bilan de 8 années Verhofstadt, récemment décrit dans sa publication "Un livre ouvert", où il est exposé à tous les regards au recto comme voyageur solitaire à bord d'un Embrear. 

Le remplacement des hélicoptères.

Et M. Paul Cook manie encore d'autres flèches qui pourraient être utilisées sur un arc belge. Le dossier d'hélicoptère canadien montre beaucoup de traits familiers. "The state of the Sea Kings is now so poor that it has been reported that for every one hour of flight time, 30 hours of maintenance are required. Much of this is due to the age of the helicopters, whereas newer aircraft could operate at a significantly smaller maintenance schedule. Acquiring parts for these older aircraft is more expensive, therefore a larger drain on the military's meagre budget. ... It is unusual to have so many different types of snags, i.e., fuel, blades, pumps, heater, engine, gyro system and flight controls in such a short period of time ... technicians worked extremely hard to keep the aircraft flying, but there are only so many battles that can be won with a 41-year old (aircraft). ... It's a national disgrace, the fact that it's taken 10 years for the Liberals to make up their minds.

Il y a quasiment une dizaine d'années les milieux militaires belges étaient optimistes, qu'une aéromobilité crédible pour nos Forces Armées serait réalisée entre autres par l'achat des hélicoptères indispensables. Aux Pays-Bas ces souhaits étaient menés à bonne fin. Pendant le Salon Aéronautique du Bourget de 2005 on force finalement une solution. Pendant sa visite au salon le premier ministre Verhofstadt annonce qu'on achètera une dizaine d'hélicoptères pour le remplacement des 5 Seakings de la Composante Air et des 3 Alouette III's de la Composante Maritime. Parce que cette décision n'était pas reprise dans la planification budgétaire de la Défense, les 300 millions d'euros seront enlevés de l'achat planifié des AIV's (Army Infantry Vehicle). Au début du mois de décembre de 2005 le gouvernement décide que le candidat préféré est le NH90, un hélicoptère d'un programme européen. En 1991 la Belgique a eu la possibilité de rejoindre les Pays-Bas, la France, l'Italie et l'Allemagne dans ce projet de coopération mais refuse. Le Portugal devient le cinquième membre en 2001. La décision finale pour le NH90 tardera jusqu'au 27 avril 2007, jour où le dernier Conseil des Ministres du gouvernement violet, pendant une séance marathon, finalement tranche le noeud. Des négociations concernant une répartition équitable sur les régions d'un paquet économique et le coût supplémentaire de 50 million d'euros pour dix appareils qui en suit, sont à l'origine de ce perte de temps inacceptable. De nouveau les socialistes du sp.a se font remarquer. Le coût supplémentaire et les tentatives prudentes pour privatiser le SAR (Search And Rescue) du Seaking sont les point de friction significatifs du combat retardataire. Johan Vande Lanotte et ses disciples sont inflexibles. Le résultat final est qu'on n'achète que huit NH90's (avec deux en option) qui seront utilisés pour le SAR (temporairement?), le transport tactique et maritime.

Digne de mention est pourtant le fait qu'un des enfants gâtés de Johan Vande Lanotte, NHV (Noordzee Helikopters Vlaanderen) s'est installé récemment sur l'Aérodrome International Ostende-Bruges dans des bâtiments flambant neufs, avec en annexe le Centre de Maintenance d'Eurocopter, un constructeur du NH90.

Avec les lambins politiques et avec les délais qui caractérisent le développement du NH90, le premier NH90 belge pourra être livré le plus tôt en 2011. Pour le même prix on aurait pu se procurer maintenant probablement dix NH90's, si les autorités belges en 1991 auraient fait preuve de plus de courage pour faire le choix stratégique correct pour rejoindre le programme d'hélicoptère européen. Une présence plus musclée dans l'industrie aéronautique et la plus-value technologique qui en découle, serait plus avantageuse pour notre économie que l'industrie de montage de voiture fondante. Apparemment la Belgique a de nouveau manqué le coche pour entrer dans le programme européen Neuron, un projet UCAV (Unmanned Combat Aerial Vehicle) prometteur.

En passant, il est éclaircissant de constater dans ce cadre, que la participation des Pays-Bas au programme du JSF (Joint Strike Fighter) a été très fructueuse. Vers la fin de 2005 il était certain que 70 entreprises néerlandaises participent au développement du JSF pour une valeur de 700 millions de dollars. La phase de production peut rapporter un volume d'affaires de plus de 8 milliards de dollars et beaucoup d'emplois de grande valeur supplémentaire.

DEBUT PAGE

La disparition des chars et des véhicules sur chenilles.

Nous sommes déviés pendant un moment de notre route canadienne. La disparition à l'armée canadienne de tout ce qui déplace sur chenilles, a provoqué il y a quelques années de violentes réactions. De nouveau M. Paul Cook fait de son mieux pour clarifier ce sujet. Et de nouveau avec un minimum d'imagination ses arguments cadrent dans l'environnement belge.  "The Liberal Government appears to have taken great pains to ignore the lessons of wars and conflicts since WWII that clearly show that the main battle tank remains the mainstay of armoured capabilities in any modern army. ... Putting light armoured vehicles in a head to head confrontation with main battle tanks is a sure prescription for disaster. The Stryker MGS (Mobile Gun System, which mounts the M68A1E1 105 mm canon), cannot sustain the battlefield punishment, nor offer the high level of survivability for its crews, that a heavier armoured thank can. Light armoured vehicles using 10, 15, 20 mm of armour, are only capable of surviving attacks by small individual or crew served weapons like machine guns. ... The Stryker is not a tank ... It is a direct-fire weapon but it is not designed to support infantry in an assault. We are always told you do not use or hold ground without infantry but you don't take ground with infantry without including tanks. ...The action to remove the M-109 SP gun and replace it with a 81 mm mortar would be laughable, were the circumstances not so serious. ... Their assumption that Canada will never again find itself in conditions requiring tanks shows the presumptive arrogance, and total lack of understanding of historical and modern military realities. It would appear that the only 'cheap' part of the Liberals approach to the military, is in how cheaply they value the lives and welfare of our nation's sons and daughters serving in the military. ... What is one to think of a government that deliberately 'strangles' its armed forces, and in doing so precludes the military from protecting its own people?"

Ces passages, en grande partie d'application sur la réalité pénible belge, nécessitent pourtant quelques petites clarifications. Le Stryker est une version de l'AIV, qui vient d'être acheté en Belgique, et dont une des sept versions sera équipée d'un canon de 90 mm. Le lecteur peut sans doute extrapoler en conclure ce que signifient la puissance de combat, la protection et le support au fantassin belge. Le remplacement du M-109 SP belge par un mortier de 120 mm n'est certainement pas une compensation pour les qualités pauvres du canon de 90 mm. Il est clair que dans le paysage politique belge les "liberals" canadiens peuvent être substitués sans hésitation par "politiciens du sp.a."

Pour compléter le récit belge nous devons ajouter, que pour le moment uniquement la tranche fixe des AIV's, c'est-à-dire 138 véhicules est en cours de réalisation. Une observation identique est d'application pour le MPPV (Multi-Purpose Protected Vehicle) car dans la tranche fixe on ne prévoit que 220 Dingo II's. Les véhicules restants du programme (encore 132 MPPV's et 78 AIV's) seront inclus dans les deux tranches conditionnelles. Manifestement la décision politique sera prise lorsque tous les véhicules seront livrés étant respectivement 2011 et 2012 pour le MPPV et l'AIV. Les offertes seront toutefois respectivement valables jusqu'en 2008 et 2010 après quoi une adaptation du prix devient inévitable. Par conséquent, on cherche avec intérêt des yeux la suite de l'affaire MPPV et AIV, qui, espérons-le connaîtra un happy end.

Mais également le récit canadien mérite un complément. En 2007 les autorités canadiennes ont adapté fondamentalement leur vision concernant l'utilisation du char. Après beaucoup de tués canadiens en Afghanistan, surtout à cause des explosions d'engins improvisés le long des routes, on a décidé d'acheter et de louer des dizaines de chars les plus modernes, le Léopard A6M, aux Pays-Bas et en Allemagne. La guerre moderne asymétrique et le sacrifice élevé en vie humaines ont finalement ouvert les yeux des autorités canadiennes qui sont convaincus finalement que les troupes sur champ de bataille doivent disposer de la meilleure protection et force de combat possible. C'est la raison pour laquelle d'autres investissements ont été menés à bien surtout au profit des troupes dans le sud de l'Afghanistan, où les Canadiens avec quelques partenaires de l'OTAN (et pour toute clarté sans des Belges) mettent tout en oeuvre pour restaurer la démocratie dans son ensemble, et cela pendant des missions de combat dangereuses.

La vérité suivante est également plus que jamais entièrement d'application pour la Belgique.  "It should also be understood that in the international diplomatic and military community, a nation must properly fund and equip its military in order to be taken seriously."

DEBUT PAGE

Autres points pénibles.

L'encaissement des impôts.

Notre écrivain canadien place encore toute une série d'autres points pénibles dans le point de mire qui ont beaucoup de plans tangents  avec la réalité belge.
L'administration choquante pendant l'encaissement des impôts, avec quoi des milliards de dollars échappent à la caisse de l'Etat, sonne très familier. "The December 3, 2002 report by the Auditor-General scathing report highlighted how poorly the government has served us taxpayers. This has had a terrible impact on emergency services, such as the military, by denying them the funding because of a 'lack of money', while at the same time members of the government and its bureaucracy have been involved in reckless spending, and alleged criminal spending behaviour."

Le personnel militaire.

Le Canada a également tiré des leçons importantes dans le domaine de la gestion du personnel. Elles vont sans dire et seront d'application pour les militaires belges dans le nouveau CCM (Concept de Carrière Mixte), qui redessine profondément les possibilités de carrière. "A former mandatory retirement age of 55 was a bad choice for the military. ... we forcibly retired them at an age when many civilian executives finally 'break into their own'. ... If a member of the military is willing to serve until 65, and as long as they are competent, and there are positions they can properly fill, then we should retain them. ... In looking for efficiencies, the common complaint is that the Canadian Forces are top-heavy with generals."

DEBUT PAGE

Le pouvoir de ceux qui profitent.

M. Paul Cook constate aussi que son pays profite de l'engagement militaire de son voisin puissant. "We are taking a free ride, ..., on the American defence machine - a ride which makes us so vulnerably dependent on and beholden to our powerful neighbour that we have become a colony of the Pentagon." La Belgique, comme le plus mauvais élève dans la classe de l'OTAN, avec un budget de défense qui se chiffre à seulement 1,1 % du PIB quand la norme de l'OTAN est fixée à 2,7 %, et pendant des décennies le plus grand profiteur de la présence de l'OTAN sur son territoire, cadre manifestement complètement dans cette image.

Attaque de l'unité nationale et de la sécurité.

L'attaque éventuelle de l'unité du Canada est également un développement très inquiétant.  "Does a country that is unwilling to treat all of its member provinces, territories and citizens equally, and simultaneuously ignores their prime responsibility of protecting its citizens, lose the right to expect their allegiance?" En Belgique nous pouvons répondre à cette question en considérant deux points de vues.

Dans le cadre des élections nationales proches, l'enchère politique est un phénomène répétitif. La tentative de convaincre l'électeur, que ne pas 200.000 mais certainement 260.000 nouveaux emplois seront réalisés provoque sans doute un accès de rire chez le citoyen modal. Ce qui d'autre part crée une sensation inquiétante est la ténacité de quelques partis politiques pour imposer encore une fois une nouvelle réforme de l'Etat avec entre autres encore plus d'autonomie pour les régions. La structure d'Etat belge n'est pas encore compliquée et coûteuse assez. Et la persistance de quelques politiciens flamands pour donner un savon à leurs collègues wallons, n'est pas fort appréciée dans la partie sud du pays. Le modèle de concertation belge renommé pourrait avoir toutes les peines du monde pour réconcilier les opinions dures. Il est d'ailleurs remarquable que du côté syndicaliste on plaide énergiquement pour atténuer la quantième réforme de l'Etat parce que en effet le citoyen belge n'en voit pas la nécessité.

Le deuxième point de vue se fixe sur la protection des belges. En ce qui concerne la Défense, la Belgique préfère que les autres tirent les marrons du feu. Mais également dans le domaine de la meilleure protection possible contre les actes terroristes ou contre la propagation d'une épidémie comme la grippe aviaire, les autorités belges plaident pour l'effort minimal. En effet notre pays préfère de disposer uniquement de 20 % des vaccins indispensables pour vacciner sa population. Nos pays voisins confirment que toute une population devrait être aidée.

Aussi en ce qui concerne la protection physique du matériel nucléaire y compris contre les actes de sabotage, il s'avère que les autorités se manifestent un peu comme traînard. Pendant le Conseil des Ministres du 20 avril 2007, presque deux ans après la signature de l'accord international à l'IAEA à Vienne, un premier pas prudent est avancé pour adapter la réglementation nationale à l'accord international. La responsabilité se situe dorénavant entièrement chez les autorités nationales. Ce dossier devrait de nouveau attirer notre attention car de coutume la protection de notre population ne peut pas être trop coûteuse. Les autres, en dehors de nos frontières nous aideront, espérons-le, lorsque la calamité éclate.

DEBUT PAGE

Nouvelle réduction de l'armée selon le modèle socialiste, un vrai soufflet.

Une historique brève et des réactions tièdes.

Avant de donner la parole une dernière fois à M. Paul Cook pour ses conclusions finales musclées, il est nécessaire d'approfondir un dernier développement alarmant concernant la Défense belge. Une initiative extrêmement désastreuse, et en effet de nouveau issue du Parti Socialiste flamand, est semée dans la propagande électorale. Le président du sp.a Johan Vande Lanotte proclame qu'il veut devenir premier ministre mais ce qui est pire, qu'il veut également une nouvelle réduction de l'armée. Les moyens de Défense doivent être transférés vers la Direction générale de la Coopération au Développement. Dans son programme ce point est devenu un des cinq fers de lance de son parti. Ce comble d'arrogance mérite une petite explication.

Les plans atroces du chef de file socialiste sont annoncés publiquement une première fois pendant l'été de 2005 quand il veut exalter son élection comme président du parti avec sa déclaration d'intentions. Il peut évidemment occuper la chaise du présidence, et il faut le dire avec un score stalinien, mais le désastre a frappé. Johan Vande Lanotte a semé les germes pour racornir vraiment la défense belge vers une armée de lilliputiens avec toutes les conséquences éventuelles.

Quelques extraits de sa déclaration d'intentions peuvent suffire: "Avec les pensions, les dépenses militaires s'élèvent à 1,1 % du PIB. En 2002 au sommet de Prague on a fixé que chaque membre doit au moins dépenser 2 % à sa défense. ... Nous pouvons supposer sans crainte que le risque que nos voisins nous envahissent par la force d'armes est plutôt irréaliste. ... Nous voulons combattre les causes de tant de guerres (civiles) en évitant qu'elles se développent; nous ne voulons pas travailler d'une façon défensive mais offensive . ... C'est la raison pour laquelle nous choisissons pour une armée plus petite, mieux équipée et fonctionnant mieux. ..., il restent environs 20.000 personnes. Cette armée sera plus spécialisée dans le maintien de la paix et dans les sous-ensembles dans lesquels l'armée est bonne  (transport avec les C130's, le génie, les paras,) ... peuvent atteindre le sommet mondial. Economiser par spécialiser, améliorer et économiser par intégration avec d'autres armées européennes. ... Ceci signifie que 900 millions d'euros de Défense sont transférés vers la Coopération au Développement. ... Pendant la phase initiale ce budget est prévu pour payer les salaires des 15.000 personnes qui trouveront un emploi auprès d'autres ministères ou dans les communes. Mais un nombre limité de personnes déménagera effectivement vers la Coopération au Développement, où ils participeront aux projets de construction civils."

Sa manifestation d'un ferveur illimité pour économiser, provoque peu de réactions. Seulement sur le "website" du parti une avalanche de protestations franches , - surtout en provenance de militaires pensionnés -, se gonfle jusqu'à une condamnation de ces plans, ce qui peut être avalée difficilement. Le "webmaster" décide sans délai d'enlever cette attaque directe des idées de son jeune président.

Quand au début de 2006 il est clair que le chef de file socialiste prend ses plans de Défense très au sérieux, les medias osent finalement réagir prudemment. Un journal flamand renommé représente Johan Vande Lanotte comme le champion de tout ce-qui-n'est-justement-pas-réalisable. Ses idées sont qualifiées d'irréalisable, populiste, inconsidéré, imprudent, inintelligent et comme une gaffe de classe. Sans honte, sans le moindre respect pour les militaires, et continuer à miner leur travail, leur fierté de métier et leur motivation en voulant plonger d'une réforme à l'autre, est une expression de l'estompement des normes politiques, qui est caractéristique surtout pour la famille socialiste.

Pendant le congrès idéologique de nouvel an du fin du mois de janvier 2007, le sp.a persévère dans la méchanceté.  La Coopération au Développement deviendra importante au détriment de la Défense. Il est pourtant remarquable que dans le discours-programme on se conduit prudemment avec des chiffres. Le président du sp.a a apparemment accueilli favorablement la suggestion des syndicats de ne plus parler des 20.000 militaires qui devraient disparaître, au moins si les rêveries du sp.a se matérialiseront. En dehors d'une lettre rare de lecteurs dans l'un ou l'autre journal on retrouve peu de traces dans les medias concernant le discours-programme et comment la Défense devrait encore être sacrifiée plus.

Pourtant un parti politique ose rassembler tout son courage quelques jours plus tard. Pendant les discussions parlementaires sur le projet de loi concernant le CCM, en absence du sp.a, on met le doigt dessus. Wouter Beke du CD&V flamand trouve que la grande responsabilité de la réduction de l'armée ne se situe pas chez le ministre de la Défense Nationale André Flahaut, qui comme exécuteur de la famille socialiste se range au principe 'befehl-ist-befehl", mais bien chez l'ancien ministre du Budget, en effet Johan Vande Lanotte, qui avec une acrobatie budgétaire véridique réussit pendant quelques années d'escamoter 200 millions d'euros de la Défense.

Nous devons patienter jusqu'au 27 mars 2007, le jour où le président imperturbable du sp.a annonce qu'il est candidat pour devenir premier ministre. On peut parler d'un rapportage pauvre dans les medias. Dans pas mal de journaux on fait mention d'une revalorisation de la Coopération au Développement à quoi le candidat-premier adhère avec acharnement. Mais dans la majorité des cas on ne fait même pas le lien aux conséquences néfastes pour la Défense. Pourtant on pourrait s'imaginer que le grand public a le droit d'être informé clairement et complètement et surtout quand il s'agit de leur sécurité et leur protection et de la disparition de 20.000 emplois chez la Défense.

Début avril 2007 les bourgmestres de la province du Limbourg réagissent amplement tard sur les plans atroces de leur président de parti pour réduire de moitié les emplois de Défense dans leur province. En effet, pour le deuxième patron et pour l'emploi cela promet de devenir un coup solide quand à peu de chose près 3.500 jobs de Défense disparaissent dans la province.

A l'éclatement du combat électoral il s'avère que la silence absolue concernant la Défense est de nouveau la tactique préférée de la majorité des partis politiques. Pourtant, le président de la fraction du CD&V, Pieter De Crem, s'engage à une clarification. "La Défense a vraiment besoin d'une opération de sauvetage et l'armée doit même de nouveau être engagée dans des missions à risques. Nous devons prendre nos tâches au sérieux vis-à-vis de nos alliés de l'OTAN et de l'EU. Et pour la quantième fois il donne un rapport final désastreux à André Flahaut. Il a transformé la Défense vraiment dans une ruine."  Dans quelle mesure les déclarations de Pieter De Crem cadrent dans l'enchère politique, reste encore à voir. L'électeur dans son isoloir décidera finalement si le CD&V, pendant une participation gouvernementale future, pourrait traduire ses paroles en actes quand il s'agit de Défense.

D'ailleurs nous ne pouvons pas oublier d'exprimer notre profonde déception à cause d'un silence absolu dans ce dossier pas uniquement du côté des militaires à la retraite mais également du côté du "senior management" de la Défense. Dans ce pays tout le monde a le droit de s'exprimer librement. Ce n'est pas dans le cercle fermé de diverses associations qu'il faut s'expliquer prudemment de l'épée de Damoclès colorée en rouge qui à terme décapitera l'armée. Le grand public a le droit d'être informé objectivement à ce sujet.

Manifestement, pour André Flahaut à l'intérieur de son département, on n'a pas de contacts vers l'extérieur sans sa bénédiction. Lui seul tient le dé dans la conservation et soigne son image de marque à la télévision. Avec parcimonie le chef de Défense (CHOD), dans son absence, peut clarifier la situation au sein des Forces Armées. Ses idées pour des corrections évidentes, comme économiser dans le personnel pour pouvoir investir et pour pouvoir s'entraîner, ne sont pas fort appréciés par les membres socialistes du gouvernement. Que André Flahaut ne permet pas beaucoup de contradiction est confirmé par ses paroles et ses actions explosives pendant les réunions au sommet militaires et par sa décision récente vis-à-vis de l'adjoint du chef de Défense (VCHOD), -un général très apprécié pour ses prestations en ex-Joegoslavie -, qu'il a congédié en le désignant comme le représentant supérieur militaire à l'OTAN. Très frappante est également la constatation que pour la fonction vacante de VCHOD il n'y avait qu'un général qui posait sa candidature.

DEBUT PAGE

La naïveté à son point culminant.

Il est peut-être opportun d'aligner quelques considérations concernant les intentions désastreuses du sp.a vis-à-vis de la Défense. Comment les idéologues du parti peuvent faire preuve d'autant de naïveté, en devenant les promoteurs d'une théorie qui prétend que les causes de beaucoup de conflits peuvent être combattues en appliquant une position offensive notamment par le transfert de beaucoup plus de moyens vers la Coopération au Développement? Ceci est peut-être le restant des excès d'un membre du cabinet de la Coopération au Développement qui en 2003 était licencié pour ses insultes à l'adresse de la famille royale et les chefs d'état étrangers et pour l'exultation des attentats du 11 septembre aux Etats-Unis.

Ou la circonvolution du sp.a fait partie d'une nouvelle stratégie du parti permettant l'approvisionnement de la caisse du parti d'une façon malicieuse après la ridiculisation de la famille rouge à l'occasion du scandale Agusta et Carapace en 1998? Les frères d'armes socialistes du sud connaissent toujours beaucoup de difficultés pour résister à la tentation de remplir leurs poches parce que les scandales y fleurissent l'actualité avec la régularité d'horloge.

La spécialisation comme synonyme de ceux qui profitent.

La spécialisation des Forces Armées est devenue en Belgique le synonyme de réduire, pas de risques, profiter et économiser (ou enregistrer une marge budgétaire pour utiliser le langage socialiste). En attendant, les partenaires à l'OTAN et en EU ont assez des promesses vides belges et sont profondément dégoûtées par les slogans exagérés et triomphants concernant les efforts belges dans le domaine de Défense. Nos hommes et nos femmes font oeuvre très utile dans la protection de l'aérodrome de Kabul mais leur présence contraste pourtant violemment avec les opérations de l'OTAN dans le sud de l'Afghanistan, où quelques partenaires digne de ce nom osent s'engager dans un combat plein de risques et s'efforcent pour obtenir des résultats dans une lutte difficile sur le terrain. Une réflexion quasiment identique est d'application dans le sud du Liban où la Belgique se charge d'une première. Chez UNIFIL les tâches classiques de capacité supportée et de capacité en support sont renversées. Le Génie et le Service Médical forment la capacité supportée tandis que les troupes de combat fonctionnent en support. On peut également se poser la question comment les opérations humanitaires peuvent se dérouler souplement, quand chaque pays participant met en oeuvre son propre détachement de protection. On ne peut pas se débarrasser de l'impression que UNIFIL est une opération d'essai pour les idéologues du parti socialiste, leur permettant de lancer leur modèle de défense futur. Espérons que ces idéologues ont aussi le courage d'analyser le rapport final sur l'accident du 7 mars 2007 qui a coûté la vie à trois militaires belges. Ce rapport contiendra sans doute des indices frappants et indéniables qui confirment que si on presse trop le citron dans l'entraînement de continuation, par manque de budget, la perte en vie humaines est une des conséquences les plus dramatiques.

Sans doute, le fait qu'une compensation financière pour la participation à des opérations de l'ONU est remboursée dans la caisse de l'état (ce qui n'est pas le cas pour les opérations de l'OTAN où chaque participant paie toutes ses dépenses de sa poche) a facilité la promesse de troupes belges sans rides pour le Liban.

Dans un état prospère des notions comme "tout gratuitement" et "pays cocagne de la sécurité sociale" sonnent plus populaires que "sens de la responsabilité" et "limitation des risques de sécurité". De ces deux dernières notions surtout la famille socialiste a encore besoin de beaucoup d'éducation. Pourtant ce sont ces notions qui transforment un pays dans un partenaire fidèle ou dans un accompagnateur sans épine dorsale. Solidarité, et pas par des mots creux et par des économies absurdes mais par des Forces Armées crédibles, rendra ce "partnership" stable. 

DEBUT PAGE

Notre politique de défense dans un cadre européen.

Ainsi nous abordons la vision socialiste concernant notre politique de sécurité, ce qui implique que nous devons choisir pour une Défense européenne. De nouveau ceci est une excuse monumentale pour fournir un effort minimal et de profiter, identique à la vision du parti sur la spécialisation. Comment peut-on parler d'une Défense européenne si il n'y a pas encore un accord sur sa politique de sécurité. Il faut également encore approuver la constitution européenne qui dans sa version actuelle est pour quelques pays un pont trop loin parce qu'on préfère de ne pas perdre trop de souveraineté. On a marqué quelques succès dans l'intégration militaire européenne avec une certaine préférence pour surtout les initiatives de coopération des forces terrestres. Cependant il s'avère que la Force d'Intervention Rapide Européenne, un plan ambitieux, n'existe que sur papier. Les "battlegroups" européens, certainement plus modestes, ont finalement compris qu'ils sont incapables d'intervenir d'une façon crédible sans le support d'une Force Aérienne et d'une Marine. Le lecteur ne sera pas étonné si nous constatons que la contribution belge à la formule du "battlegroup" est très limitée, presque symbolique. Le développement continu de l'Agence Européenne de Défense est peut-être l'évolution magique pour mieux impliquer les industries de défense européennes dans les achats militaires avec éventuellement un coût plus avantageux et une meilleure coopération et, espérons-le, une standardisation prononcée des moyens des Forces Terrestres.

Dans ce contexte on ne peut pas se débarrasser de l'impression que l'Europe essaye de suivre l'exemple de l'OTAN, espère de nouveau de pouvoir disposer des moyens indispensables de l'OTAN quand les besoins se manifestent et sue en toute silence pour devenir qualitativement et quantitativement l'égal du NATO Response Force.

Les Forces Aériennes européennes et les Marines souffrent un peu sous un traitement de marâtre. Pourtant ce sont justement ces portions des Forces Armées qui ont réalisé le plus de progrès dans les opérations intégrées avec leur partenaires de l'OTAN et de l'Europe. Cinq Forces Aériennes européennes (les Pays-Bas, la Belgique, le Danemark, la Norvège et le Portugal) ont déjà prouvé à plusieurs reprises, soit au-dessus du terrain d'exercice du désert du Nevada, au-dessus des régions boisées du Canada ou le paysage des fjords du Norvège mais également au-dessus de l'ex-Joegoslavie et l'Afghanistan, de pouvoir fonctionner comme une unité intégrée, à la grande satisfaction de tout ceux qui ont fait appel à leur support. Le EPAF (European Participating Air Forces) Expeditionary Air Wing ou EEAW est devenue une unité avec un nom et une réputation, qui peut intervenir dans des très brefs délais, pour par exemple assister efficacement les troupes au sol, quand celles-ci ne disposent pas du support indispensable pendant une situation de crise. Le EEAW est un exemple-type d'une coopération intégrée persévérante avec des F-16's, avec des notions-clé comme entraînement régulier, moins de moyens et de personnel, avantage économique et support qualificatif d'un haut niveau grâce à un vaste paquet de tâches. Ou à quoi les ailes unies sont capables.

DEBUT PAGE

Des règles de jeu irréalistes.

Enfin, l'arrangement de départ, envisagé par l'initiative socialiste pour ratatiner la Défense pour presque 20.000 militaires, témoigne de peu de sens pour la réalité. Le plan stratégique de Défense, qui devrait être exécuté pour 2015, et qui est pour le moment à mi-chemin, parvient à peine de créer un emploi pour quelques centaines de militaires. Outplacement vers le secteur privé ne peut pas coûter un cent d'euros. Il n'y aura pas de démissions nues. Des indemnités de licenciement sont politiquement indiscutables. Par conséquent se développe un scénario catastrophique où la portion des dépenses en personnel vont largement dépasser les 75 % astronomiques du moment et où on peut se demander ce qu'on peut encore se permettre avec les miettes qui restent pour l'entraînement, le fonctionnement et l'achat de nouveau matériel.

Est-ce que l'OTAN prépare ses valises?

Et n'oublions pas que la négligence croissante du militaire belge fait augmenter les murmures surtout dans les milieux à l'OTAN. En général on peut attendre qu'un pays, qui figure déjà depuis 1967 comme pays hôte, finalement infléchit la tendance monotone de sous-investissement militaire. Avec un centre de gravité de l'OTAN, qui semblait initialement se déplacer vers le sud-est mais trouvera probablement son équilibre à un autre endroit, - parce que l'ours russe ne se laisse plus pousser de côté et n'hésite pas à jouer ses atouts économiques et surtout dans le domaine de l'approvisionnement énergétique -, le déménagement éventuel de l'OTAN devient un thème de plus en plus chaud. La mise en usage des nouvelles installations de l'OTAN, prévue pour 2012 et situées en face de l'implantation actuelle à Evere, sera sans doute encore précédée par pas mal de discussions violentes. Si on posera vraiment la première pierre en 2008 (après l'exécution d'un examen du sol et après l'écrasement de l'ancienne infrastructure de la Force Aérienne du montant de plusieurs centaines de millions d'euros inclusivement l'héritage de l'aviation civile consistant des bâtiments originaux de la SABENA datant de la période avant la guerre) s'accentuera pendant les mois à venir.

De la même façon, le rôle et la continuation du support des Etats-Unis, qui payent depuis la création de l'OTAN la contribution la plus élevée et qui sont de plus en plus irrités par la participation boiteuse de l'OTAN à la guerre contre le terrorisme mondial, fera l'objet de nombreux échanges d'idées vifs. Dans quelle mesure les Etats-Unis et de nombreux partenaires seraient sous le coup d'une Coopération au Développement belge ennoblie reste pour l'instant une question ouverte. Pour tout ceux qui sont touchés de sort d'un OTAN énergétique la décision éventuelle belge, stimulée et inspirée par la masse des membres socialistes pour ratatiner la Défense encore plus, fera l'affaire du groupe gonflant de pays mécontents qui ne veulent plus voir fonctionner l'OTAN à Bruxelles mais ailleurs. La première pierre du nouveau complexe de l'OTAN n'est pas encore posée et le contrat du montant de 300 millions d'euros et l'indemnité de 3 % de cette somme pour la Belgique pourrait donc sans trop de scrupules et de fatras administratif être sassé vers un autre pays hôte de l'OTAN plus attrayant. C'est à voir si la décision de déménager le Tactical Leadership Programme de Florennes vers Albacete en Espagne et le travail d'état-major préparatoire pour implanter au Luxembourg des sous-ensembles du quartier général militaire de l'OTAN à Casteau comme le NATO AWACS Headquarters sont les augures d'un déménagement complet de l'OTAN.  

DEBUT PAGE

Considérations finales.

Et comme promis, cette analyse ne serait pas complète sans présenter les considérations finales de M. Paul Cook, avec l'exercice déjà familier de remplacer le Canada par la Belgique pour la personne qui veut assimiler une version belge.

Il semble pourtant convenable de citer encore un Ministre belge de la Défense Nationale, qui sauf meilleur avis osait et pouvait rendre public un langage raisonnable concernant la Défense. Il s'agit ici de Jean-Pol Poncelet, qui pendant la séance d'ouverture de l'année académique de l'Institut Royal Supérieur de Défense du 19 septembre 1996 adressait la parole à un public très intéressé et motivé. "On a trop peu débattu de ce qui est vraiment le risque de la restructuration des Forces Armées avant d'imposer la réalisation à un rythme forcé avec l'observation de la cadence d'une contrainte budgétaire souvent aveugle ... dans notre pays la limite inférieure des investissements publics est atteinte; si on veut encore aller plus loin alors les véritables fondations de notre société risquent de subir des avaries graves, ... . Ce qui a paru d'être la vérité cruelle pour la Justice, elle l'est également pour l'infrastructure, la diplomatie ou l'armée. J'espère que je ne serai jamais celui-là qui sera obligé un jour, vis-à-vis de l'opinion publique qui tend son doigt accusateur, ... , que les Forces Armées ne sont plus capables, par manque de moyens suffisants, de pouvoir exécuter avec la sécurité souhaitée les tâches que la nation attend d'eux. ... il faut s'efforcer plus pour utiliser les moyens, le personnel et l'infrastructure d'une façon collective au profit des différents composantes des Forces Armées. ... Pour qu'une armée professionnelle de qualité voit le jour l'effort financier correspondant devra être admis, supporté et poursuivi pendant des années. Ce changement important de la société devra également s'accompagner d'une évolution des esprits, d'une attention renouvelée du pays pour ceux qui auront fait le choix de portes les armes."       

Voici l'essentiel des considérations finales de notre écrivain canadien.  " The interest of the public in things military, must not only occur during elections. We must hold accountable those politicians who put the military and Canada in jeopardy economically, or in harms way by under funding, and otherwise undermining our nation's sons and daughters who regularly put their lives on the line. We must not be fooled by election promises, rhetoric, misleading statements, or outright lies and fear mongering, which far too often placed our nation, and our military's ability to serve and protect us, at a distinct disadvantage. An example of this are those politicians and their like-minded advocates that suggest we can only have a credible military by cutting health care and social services, which as our country's history has shown, is absolutely false. For far too long, an uninformed media and public have allowed politicians to bluff their way through difficulties concerning the military, to our nation's detriment. To correct this requires an informed electorate that will review past and current statements of politicians, not only on defence, but also on all serious federal matters. The electorate needs to compare a politician's statements with their actions, or lack thereof, and where these are at odds; the voter must take actions to correct the situation by showing their displeasure at the ballot box.
In closing, I have a final question for your. What part will you play in this critical role?
"

Mes considérations peuvent être sommaires. Une armée, digne de ce nom, qui n'est pas seulement opérationnelle pour ses compatriotes mais aussi pour les nécessiteux dans le cadre des opérations humanitaires et pour nos partenaires internationaux, mérite de disposer des moyens nécessaires et d'obtenir l'appréciation des autorités. Heureusement, l'attitude négative à l'égard de l'armée n'est pas la marque déposée de tous les partis politiques.

Pourtant la famille socialiste, et alors surtout la branche flamande, se fait remarquer en se servant de chaque opportunité possible pour priver la Défense des moyens indispensables. La proposition du président du parti du sp.a, Johan Vande Lanotte, pour couper par moitié les effectifs jusqu'à 20.000 militaires, encore avant que la quantième plan de restructuration actuel peut être mené à bien pour 2015, de sorte qu'une Coopération au Développement ennoblie peut être inaugurée, est vraiment la goutte proverbiale qui fait déborder le vase. Nos fils et nos filles, qui font tout leur possible parfois dans les conditions difficiles et dangereuses pendant une longue période loin de chez eux, pour terminer en beauté une mission pour notre pays dans un cadre OTAN, ONU ou EU, méritent vraiment mieux.

Le Belge, qui pendant les élections prochaines veut voter pour le parti socialiste en général et le sp.a en particulier doit se rendre compte qu'il ou elle aide également à affiler le couteau dont on veut se servir pour placer le coup mortel dans la Défense déjà fortement affaiblie, avec toutes les conséquences néfastes possibles.

Belgie onder aanval.

Belgium under attack.

DEBUT PAGE
 

    Avec tous mes remerciements à l'acteur du livre "Canada under attack"
M. Paul Cook.