Discours du Lieutenant general e.r. Mike Donnet, DFC, à l'occasion du Air Remembrance Day du 20 octobre 2006.
Le 23 février 1944, il y a plus de 62 ans,
le Premier Ministre du gouvernement belge à Londres, Hubert Pierlot, également
Ministre de la Défense, s'adressant aux aviateurs belges de la RAF, à l'occasion
de la prise d'armes célébrant la 100ème victoire de nos pilotes, s'exprimant en
ces termes:
"L'aviation belge aura le privilège, le mérite de continuer la lutte sans
interruption, chaque jour et chaque nuit de cette longue guerre. Nos pilotes en
opération ou à l'entraînement sont plus nombreux qu'au 10 mai 1940.
Ce résultat est dû à l'élan de notre jeunesse à répondre à cet appel du devoir
en rejoignant à travers toutes les difficultés et tous les dangers, nos forces
en Grande-Bretagne. Il y a été obtenu avec le concours des autorités
britanniques."
Ces mots élogieux rappelaient l'histoire de nos aviateurs au combat. Ils seront,
plus tard, les responsables de l'aviation militaire.
Les victoires évoquées par le Premier Ministre ne faisaient pas oublier le
sacrifice des 225 compatriotes tombés pour notre liberté.
Soyons fiers d'avoir, comme il est dit, continué la lutte jour et nuit sans
discontinuer; mais soyons également reconnaissants à cette jeunesse engagée.
S'inspirant de cette épopée exceptionnelle, le Ministre de la Défense Nationale,
Raoul de Fraiteur, devait, en 1946, décider de rendre l'aviation militaire
indépendante en déclarant, je cite: "La Section belge de la RAF sera considérée
comme le seul élément organisé de l'aviation militaire. C'est en partant de cet
organisme que sera constitué l'aviation militaire belge."
Suite à cette décision et après un accord officiel avec les Autorités de la RAF
pour nous fournir des conseillers et le matériel, le 15 octobre 1946, l'aviation
militaire indépendante était née en prenait son envol.
Depuis lors, chaque année, en souvenir de cette date fatidique, l'aviation
militaire, devenue la Force Aérienne en 1949, célébrait les fastes, le 15
octobre.
Un hommage solennel était rendu à ceux tombés pour la patrie. A ceux de
1940-1945 vinrent d'ajouter les aviateurs morts en service commandé durant les
années de la guerre froide. Il est important d'évoquer leur mémoire.
Nous leur devons notre gratitude, comme ils méritent celle de tous nos
concitoyens, pour nous avoir permis de jouir de 60 années de paix.
Si cette date du 15 octobre peut être considérée comme un moment fort par tous
les aviateurs, il est souhaitable d'en garder la tradition et de la célébrer.
Et si les fastes officiels ne sont plus d'actualité, l'hommage à la mémoire doit
être maintenu.
Ceci est pour nous membres de l'aviation un pieux devoir que nous avons à coeur
et pour lequel nous sommes aujourd'hui ici réunis.