LES PAIRIES DU COMTE DE HAINAUT

Cette dignité nommée en latin « parita » ou « paritas » conférait au possesseur de la terre le titre de « pair » qui signifie « égal ». Selon Vanderkinderen, il s’agit de « vassaux supérieurs ».

Les pairs exerçaient une fonction militaire « commilito » (compagnon d’armes du comte) et une fonction judiciaire.

On attribue généralement la création des douze pairies et les quarante-quatre baronnies à la comtesse Richilde, chiffres qui sont repris traditionnellement par les héraldistes.

Les recherches récentes (Genicot) prouvent que les pairs existaient déjà avant le règne de Richilde. Un mémoire daté de 1040, explique que, pour trancher un conflit, le comte de Hainaut fit appel à «omnes majores natu et pares sui comitatus»1

Le nombre de douze pairies n’a pas été immuable au cours du bas moyen âge et était fonction de l’extension territoriale du comté de Hainaut. Dès la fin du XIe siècle, les pairies étaient généralement au nombre de douze et dépendaient des châtellenies de Mons ou de Valenciennes.

Les pairies de la châtellenie de Mons étaient attachées à la famille Avesnes. Ces pairies étaient : Avesnes, Barbençon, Baudour, Chièvres, Chimay, La Longueville, Lens, Le Roeulx, Quévy, Rebaix, Silly et Walincourt.

Pendant le règne de Baudouin III ( ? - = 1120), c’est par la possession de la terre d’Avesnes que Gossuin d’Oisy a acquis le rang de pair.

La pairie de Rebaix était aussi aux mains des La Hamaide.

Quant à Baudour, c’est par un descendant de Gossuin d’Oisy, devenu seigneur d’Avesnes, que cette localité est devenue une pairie.

Le gouvernement de Valenciennes, qui a été détaché en comté primitif par Otton 1er, a été récupéré par le comte de Herman (+/-1003 - = 1051) vers le milieu du XIe siècle.

Pendant le règne de Baudouin V, dit le Courageux ( 1128 - = vers 1195), la châtellenie de Valenciennes comprend les pairs suivants : Armand de Prouvy, Renier de Tricht (Trith), Nicolas de Caudry, Charles de Frasne, Olivier de Préseau, Ide de Jauche. Très tôt, dans le comté de Hainaut, certains seigneurs très puissants cumulent les pairies et parfois d’autres fonctions tels que senéchal, chambellan, grand veneur, etc.

A partir de la période bourguignonne, les pairies étaient aux mains de quelques grands seigneurs tels que les Croÿ, Egmont, Ligne, Enghien et parfois le prince lui-même.

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1. Tous les aînés et pairs avec leur suite

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