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LA BARONNIE DE BELOEIL (Bailleul)

 
1.         Situation géographique de la seigneurie

Cette localité se trouve en province de Hainaut
 à 21 km à l'O-N-O de Mons  et à environ 10 km au sud de Leuze , sur la N526. 

2.
         Etymologie – Toponymie du lieu

Baliolis (en 868), Bailleul
 (1189) qui signifie enclos, barrière. Plus tard, les princes de Ligne  ont donné à leur château le nom de Bel-œil ou Beloeil .1

3.         Armes des premiers seigneurs

Plusieurs représentations existent en ce qui concerne les premiers seigneurs de Bailleul , à savoir : lorsque la terre de Bailleul était une pairie du comté de Namur , les armes étaient : "d'argent à deux chevrons renversés de vair".2
 Quant aux Moriamez -Bailleul , ils portaient : "de vair à deux chevrons de gueules"3
Dans son livre "Origine de la Maison de Ligne ", le prince Albert de Ligne (pp. 34-35) écrit : "Les Condé  étaient dotés de Beloeil  depuis que l'aïeul de Jeanne, Nicolas II, quitta les armes de Condé qui étaient : "d'or à la fasce de gueules" pour prendre celles de Moriamez  et Beloeil qui sont :
"de vair et contre-vair à deux chevrons de gueules brochant".

Selon Eugène Soil 4, les seigneurs de Vieux-Condé  n'ont jamais porté les armoiries à la fasce de gueules mais : "chevronné renversé de vair de trois pièces à deux chevrons de gueules brochant sur le tout", en se basant sur le sceau de Nicolas II de Condet  (1278) qui se trouve aux Archives du Nord à Lille . C'est donc cette version qui est valable car elle figure également dans le livre de Tournoi - manuscrit CCXXII de la bibliothèque communale de Tournai , mais avec des vairs alternés.

Note : il serait plus judicieux de décrire ce blason comme suit : "chevronné versé de vair à deux chevrons de gueules brochant".

Plus tard les comtes et princes de Ligne
 ont repris leurs armes, soit :
"d'or à la bande de gueules".

4.         Cri d’arme : probablement Condé  (Nicolas II de Condé) et ensuite Ligne .

5.         Généalogie succincte des seigneurs de la localité

Le premier château de Bailleul  (Beloeil ) date des environs de 1146.

Un Pierre de Bailleul  y vivait vers l'an 1050.  Il prit parti pour le roi de France  le 24 juin1090 lorsque ce monarque attaqua la Flandre.5

En 1199, un Henri de Bailleul
 est cité dans un acte scellant un accord entre Jean, roi d'Angleterre , dit "Sans Terre" et Baudouin IX de Flandre  (= Baudouin VI, comte de Hainaut ).

Bailleul
 (Balliolum) fut d'abord le fief d'un lignage dont deux frères, Albert et Baudouin de Balleul , participèrent à la première croisade.

Nicolas 1er de Condé  est le fils de Roger et Alix, fille de Gossuin de Mons  et de Béatrice de Rumigny , laquelle est elle-même petite-fille de Baudouin de Jérusalem , comte de Hainaut .
Nicolas épouse Isabelle, fille héritière d'Arnoul, sire de Balleul
 et Morialmez .
Par ce mariage, les terres de Bailleul
 entrent dans la Maison des Condé  possédant le fief dit "Propriétaire" à Condé -sur-Escaut .  Nicolas 1er est vivant en 1200 et 1214.

Jacobus de Balliolo (Jacques de Condé ) fils de Nicolas et Isabelle de "Bailleuil", chevalier en 1235, seigneur d'une partie de Condé, seigneur de Bailleul  et Morialmé , épouse une fille d'Eustache III, seigneur du Roeulx .  Il est cité en 1256 dans une charte entre Marguerite, comtesse de Flandre  et de Hainaut , et son fils Jean d'Avesnes .

Nicolas II de Condé , fils de Jacques, épouse Catherine de Carenci  (Carenchy ), héritière de la seigneurie de Caieu ; il décède en 1293.
En 1284, la terre de Bailleul
 devient le siège d'une pairie relevant du comté de Namur . Du point de vue administratif, Bailleul dépend  de la châtellenie d'Ath .
C'est Nicolas II de Condé
 qui adopte les armes de Bailleul .  Il est cité dans des actes de 1267, 1272, 1282, 1288 et 1290.

Jean de Condé , petit-fils de Nicolas II  voir contributions extérieures, épouse, en premières noces, Isabeau de Hénin qui décède en 1307.  Il épouse, en secondes noces, Marie de Luxembourg , fille de Guy, comte de Saint-Pol .  Il est le dernier des descendants mâles de Nicolas II.

Catherine de Ligne , fille de Fastré et de Jeanne de Condé , tante de Jean de Condé, est chanoinesse à Maubeuge .  C'est elle qui a survécu à ses frères et sœurs et recueilli, seule, l'héritage de la seigneurie de Condé, de Morialmez  et de Bailleul  en 1391.  Elle décède en 1397 et laisse à son neveu, Jean de Ligne, les terres de Beloeil .  Elle donne également Stambruges  à son neveu Michel de Ligne tandis que Thierry de la Hamaide , fils de Jean  et de Jeanne ou Anne de Ligne, hérite des seigneuries de Condé et Morialmez.

La seigneurie de Bailleul   entre dans la Maison de Ligne  avec Jean II, fils de Guillaume et de Berthe de Schleyden .  Il est l'époux d'Eustache de Barbançon  et devient l'un des plus puissants seigneurs du Hainaut  avec une double  pairie : Barbençon  et Silly .

La lignée des Ligne
 continue jusqu'à nos jours et l'analyse détaillée de la généalogie de cette famille sort du cadre de cette étude.  Le livre "Origine de la Maison de Ligne" rédigé par le Prince Albert de Ligne reprend les différents rameaux de cette vaste maison.
Notons que la terre des Ligne
 a été érigée en comté en 1545 par Charles-Quint et en principauté en 1601 par l'empereur Rodolphe II.
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1. Carnoy : O.N.C.B. - tome 1 R
2. Comte Alphonse O'Kelly de Galway R
3. Th. Leuridan : Armorial du Nord R
4. Soil Eugène : Cercle archéologique de Tournai - 1896 - pp. 319, 320, 321 R
5. Archives historiques et littéraires du Nord de la France et midi de la Belgique - T.1 - 1829 R

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