Notre-Dame de Rome

 

Notre-Dame de Rome

Le nom même indique suffisamment que cette madone était d'origine italienne. On y voyait le réplique d'une peinture primitive bysantine, que la légende attribue à Saint Luc, et qui représente les traits à la fois doux et graves du visage de la Vierge. L'original se conserve à Rome, dans l'église de l'Ara Coeli. Ce tableau avait acquis une célébrité singulière du fait que, sous le pontificat de Grégoire 1er, dit le Grand, on l'avait promené en cortège solennel à travers les rues de la ville et que, sur les pas de la pieuse procession, la peste qui sévissait à ce moment avait cessé comme par miracle. C'était même à cette circonstance que l'on devait la présence de l'image au monastère de Soleilmont.

Les documents qui pourraient nous éclairer sur ses origines font défaut, mais une tradition assurait qu'en des jours fort lointains une abbesse du monastère, désolée de voir le retour du terrible fléau menacer une fois encore l'existence de sa communauté et se souvenant sans doute du prodige accompli à Rome, s'était adressée à un cardinal de sa parenté qui lui aurait fait parvenir une copie de la Vierge de Saint Luc. A peine arrivée à destination, on avait constaté ses effets miraculeux et l'épidémie avait pris fin.

Depuis lors, on pouvait voir une succession de faveurs que l'image miraculeuse répandait sur ceux qui recouraient à sa protection. Faveurs spirituelles sans nombre, mais aussi grâces temporelles et parmi celles-ci, l'arrêt instantané de la peste dès que celle-ci faisait craindre la funeste contagion. Ce fut le cas en 1629. Le fléau s'annonce et bientôt fait rage dans la population de Châtelet. Les autorités de la ville s'émeuvent, prennent l'initiative de prières publiques et font une démarche suppliante auprès de l'abbesse, Dame Jacqueline de Colnet, afin qu'il leur soit permis de porter l'image vénérée en procession à travers les rues infestées. Quelques jours plus tard, le fléau disparaissait. A cette occasion, les habitants offrirent à l'autel de la Vierge une lampe votive dont la flamme devait attester à jamais leur inoubliable reconnaissance. Et le maire de la ville, Messire de Traux, en témoignage personnel de sa gratitude fit présent au monastère de magnifiques orgues.

En 1636, le fléau reparaît un instant. On recourut au même remède avec un pareil succès. D'autres localités voisines, comme Fleurus, Biesmes, décimées par l'épidémie, renouvelèrent les processions en escortant l'image de Notre-Dame de Rome et se trouvèrent gratifiés des mêmes faveurs. Le renom des bienfaits de la Vierge retentit au loin. C'est ainsi que de pieux pélerins, plus nombreux d'année en année, prirent le chemin de Soleimont.

L'image veille encore aujourd'hui sur les soeurs de Soleilmont dans la grande tradition des Cisterciens qui ont toujours invoqué la protection de Marie.

La Marche de la Grande Terre

Comme ils le font depuis 1946, les marcheurs castelinois vont chercher l’image de Notre-Dame de Rome et la relique du Saint Clou à l’abbaye de Soleilmont. Ils les ramènent à Châtelineau pour qu’elles soient présentées à la vénération populaire au cours de la procession, et ils les rapportent à l’abbaye le troisième jour. Comme il est de tradition, les religieuses leur offrent alors un bon dîner. Cette marche qui sort traditionnellement le dernier dimanche d'août, est une marche authentique réputée qui escorte une procession sur un itinéraire fixé par la tradition. Respectueuse des traditions, réputée pour sa discipline et sa convivialité, elle se rattache à l’image vénérée de Notre-Dame de Rome. Depuis plus de 65 ans, la Marche Impériale de la Grande Terre de Châtelineau, appelée aussi «Marche Notre-Dame de Rome» se maintient aux premières places des plus grandes manifestations de l’entité de Châtelet et même de l’Entre-Sambre-et-Meuse.

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