Chapelle Saint Roch à Ham-sur-Heure

Légende de Saint Roch

 

Saint Roch est le saint protecteur et guérisseur des maladies contagieuses, en particulier de la peste. Un des saints les plus vénérés dans le monde chrétien entre le 14ème et le 18ème siècle.

Saint Roch serait un saint français, languedocien de Montpellier, né au milieu du 14ème siècle (aucun document ne l'atteste). Son père Jean, riche bourgeois, commerçant, a épousé une lombarde appartenant à la noblesse, Libère. Ils étaient profondément chrétiens, généreux envers les pauvres.
Libère met au monde un enfant à un âge très avancé. Celui-ci porte, curieusement, sur la poitrine une marque rouge en forme de croix. Pour les parents, c'est le présage d'une vocation particulière au dévouement et au sacrifice et d'un véritable appel de Dieu. Les vertus préférées de Roch étaient la charité pour son prochain et la pénitence. Il se dévoue au service des pauvres et des lépreux.

Ayant entendu les récits de ses parents au sujet des ravages occasionnés par la peste de 1348, quand arrive l'hécatombe de la peste de 1361, il formule la prière d'avoir la force, lorsqu'il sera un homme, d'affronter le terrible fléau. Il veut être médecin pour aller vers ceux que tout le monde fuit et grâce à Dieu, ils seront guéris.

Roch est orphelin entre 15 et 20 ans. Il vend tous ses biens qu'il distribue aux pauvres, veuves, cloîtres et hôpitaux. Il cède le reste de sa fortune à son oncle paternel puis s'affilie au Tiers Ordre de Saint François d'Assise. Il part pour Rome louer Dieu sur les tombeaux des sainst Pierre et Paul.

Arrivé en Toscane, près d'Ovieto, en juillet 1367, sévissait une effroyable épidémie de peste. C'est pour lui l'occasion d'accomplir sa vocation. Il se fait infirmier, prie et trace une croix sur le front des malades. C'est ainsi que commence les guérisons attribuées à Roch. La peste erradiquée, il reprend la route pour Rome. Il agit de même à Césène, en Romagne, où sévissait le même mal. Il arrive à Rome au début de 1368. Il fut présenté au pape Urbain V admiratif devant le pénitent agenouillé. Roch reste trois ans à Rome et regagne, au printemps 1370, son pays natal. En cours de route, il guérit les pestiférés de Rimini ainsi qu'à Plaisance, en Emilie-Romagne.

Une nuit il fait un songe où un ange lui annonce qu'il va être atteint du terrible mal. Le lendemain, il se réveille le corps en feu et ressent une douleur dans la partie haute de la cuisse gauche. Il se retire dans la forêt de Sarmator afin d'y mourir. Il trouve refuge près d'un rocher et là, un ange lui apparait et lui dit que la vierge Marie et son divin fils le prennent sous leur protection et l'ange fait jaillir une source miraculeuse aux pieds de Roch. Il peut laver ses plaies et l'ange lui applique un beaume réparateur. Cette fontaine, appelée saint Roch, existe toujours.

Non loin de là, vivait un riche seigneur nommé Gothard Pallastrelli qui possèdait un chien qui, chaque jour, vole un pain à la table de son maître et le porte à saint Roch dans la forêt. Une amitié fidèle et affectueuse naît entre saint Roch et ce chien. D'où le proverbe : "être comme saint Roch et son chien" pour parler de deux personnes inséparables. Saint Roch guérit reprend le chemin de sa patrie vers 1374. En traversant la Lombardie, hostile au pape, il est arrêté comme espion à la solde de l'église et conduit devant le gouverneur qui n'est autre que son oncle maternel. Celui-ci ne le reconnaît pas. Saint Roch refuse de donner son identité, il est jeté dans un cachot où il souffre durant les cinq dernières années de sa vie. Juste avant de mourir, un ange lui apparaît et lui offre de demander au seigneur une faveur. Saint Roch demande à Dieu de préserver de la peste "ceux qui vous le demanderont en mon nom". Il s'éteint le 15 août 1379.

Aucune archive n'atteste de la date de sa canonisation. Il est fort probable qu'il ait été déclaré saint par la seule dévotion populaire, très fréquent à l'époque, sans que ce soit officiellement ratifié par le Saint Siège. Le pape Grégoire XIII fait mettre son nom dans le martyrologue romain de 1575, ce qui tient lieu de canonisation. Sa fête est célébrée le 16 août.

Les chapelles Saint Roch en pays wallon permettent de dater à coup sûr les passages de la peste par les seules époques de leur construction.

(D'après la thèse de Laure-Marine Kiener pour le diplôme de docteur en médecine - 2004 - Fac. de Médecine de Strasbourg).

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