Quievrainbar

LA BARONNIE DE QUIEVRAIN

 1.                  Situation géographique de la seigneurie

Ville  située dans le Haut Pays à une altitude de 32 m, à 23 km de Mons , 12 km deValenciennes, 10 km de Roisin , 8 km de la sortie autoroute Paris–Bruxelles  n° 26. Chaque semaine a lieu, depuis les dépendances de la gare, le célèbre lâcher de pigeons de concours.

2.                  Etymologie - toponymie du lieu

On cite Quiévrain  pour la première fois sur un diplôme de Charles le Simple en 902 sous le nom de Caprinium (champ aux chèvres). 

CAVREM ( 982 ) ; CHIUVRAIN (1148) ;  CHIEVRAIN (1179).
Puis, CAVREN, KIEVRAIN, KIEVRAING , KIEVERENG.

Si on veut tenir compte de la forme latine ou de la forme romane, on constate que l’étymologie est quasiment la même. Le radical principal reprend le latin capra qui signifie chevreuil ou qui devient en roman Kièvre ou kievireul. Si on considère le suffixe rain(g), on en conclut qu’il s’agit de l’enceinte où ces animaux apparaissent en grand nombre.

3          Armes des premiers seigneurs


Les armes de Quiévrain  ou Quievray étaient "d’or au chef bandé de six pièces  d’argent et de gueules".

 

Quant au seigneur de Quiévrain il portait "d’or au chef bandé d’argent et de gueules"
D’autres sources donnent "d’or au chef bandé de gueules et d’argent".
Donc on peut en conclure qu’il y a une certaine convergence, compte tenu des erreurs découvertes à l’époque.

4          Cri d’arme : le cri de guerre fut « Lalaing » quand la baronnie passa aux Lalaing.

5.         Généalogie succincte des seigneurs

A proximité de la voie romaine qui traverse la localité se trouvait un tumulus du nom de « tomboit » de là vient la rue du Tombois. Les seigneurs de ce village portaient au XI ième siècle le nom de Cavren. Ceux –ci fondèrent une léproserie et un hôpital ( Saint–Jacques ). L‘abbaye de Noyons  y possédait des biens qui furent donnés à l’abbaye de Saint-Eloi de la même ville au XIème siècle. Dès le XIème siècle, Quiévrain  formait une seigneurie qui devint une des quarante–quatre baronnies du Hainaut .

Le premier personnage de cette famille seigneuriale fut Waulcher de Quiévrain  qui figure dans les actes d’asservissement faits envers l’abbaye de Saint-Ghislain . Gauthier ou Walter 1er, seigneur de Quiévrain, se rendit à Saint–Ghislain avec toute sa postérité : il vivait encore en 1109.

Hawel ou Hauwel de Quiévrain  est cité à Saint Ghislain de 1127 à 1182 pour les mêmes actes d’asservissement. Hauwel accompagna le comte Baudouin dans ses expéditions contre Godefroid, duc de Brabant , en 1183. Il laisse trois enfants :
a)     
Marguerite ou Mahaut de Quiévrain qui épouse en 1170 Othon I de Trazegnies, mort en terre Sainte en 1191
b)      Arnould qui épouse Marie de Warfusée. Il est cité dans une charte de Baudouin VI, comte de Hainaut , datée de 1211 à Mons et dans un acte de l’abbé Jean de Saint-Martin. 
c)      Gauthier ou Walter II qui siégea comme témoin pour un accommodement fait au Château de Mons  par Baudouin VI. Ce Walter combattit pour le comte à la bataille de Bouvines  le 27 juillet 1214. En 1219, il assiste au déshéritement fait par Gilles de Chin  de la terre de Buzegnies . Il aurait été bienfaiteur de l’abbaye de Vaucelles  en 1221. Walter meurt en 1243. Son épouse, une dame de Mortagne , lui donne deux fils :

1)   Richard, seigneur de Quiévrain, intervint en 1246 à un acte par lequel il promet de reconnaître pour seigneur celui des fils de la comtesse Marguerite désigné par Louis IX et l’évêque Othon.

2)   Nicolas succède comme seigneur de Quiévrain , après la mort de son frère Richard vers 1249. Il figure, en 1244, avec d’autres chevaliers à un jugement rendu par Henri de Luxembourg  par lequel sont adjugés au comte Thomas et Jeanne, sa femme, les terres de Crevecoeur  et d’Arleux. Il épouse Julienne de Looz , dame d’Amblise* . Jean d’Avesnes  lui achète en 1270 le couvent de Saint-Landelin  de Crespin  ainsi qu’un fief au village de Tongre-Saint-Martin . On le cite encore en 1271.
Nicolas eut deux filles, Marie de Quiévrain  et Isabeau, dame de Quiévrain. Cette dernière épouse Godefroid d’Aspremont . Cette alliance fit passer Quiévrain aux d'Aspremont. Godefroid d’Aspremont devint seigneur de Quiévrain vers 1306 et eut quatre enfants : Henri, Gobert, Godefroi et Mahaut d’Aspremont.     

Gobert d’Aspremont  fut choisi en 1303 comme témoin du testament de Jean II d’Avesnes . Au début du XIVème siècle, le village de Baisieux dépendait de la baronnie de Quiévrain .  

A la mort de Gobert, la seigneurie de Quiévrain  revint à sa sœur Mahaut épouse de Simon de Lalaing ; c’est ainsi que la seigneurie passa des d’Aspremont  aux Lalaing. Simon meurt en 1333 et son épouse prit le voile au monastère de Beaumont  à Valenciennes .

Simon II de Lalaing  lui succède et épouse Jeanne de Ligne  et meurt en 1388 (fin du XIV ième siècle). Un Georges de Quiévrain , chevalier, fut tué à la bataille d’Azincourt  en 1415. Après la maison de Châtillon  de Blois  vinrent les Croÿ  et les Arenberg  (1595 ). Un Château situé près de l’église fut détruit, partiellement, par le Roi de France  Henri II, on remarque encore actuellement les traces de son emplacement.
_______________________________________________________________________________________________________________

* Amblise signifie bois du château ou du hameau entouré d’eau. Il se situe au sud de Condé entre les villages de Quarouble, Vicq et Crespin , à 3 km de Quiévrain.

Armorial de Bellenville (folio 41ro n°9)
Armorial du Hérault Navarre n° 1237 (nouvelle revue héraldique de Lyon - nouvelle série - tome 2 - n° 2)
Armorial du 15ème s. par Montjoie, roi d'armes de Rance copié en 1463 par le roi d'armes Toison d'or
Demay - tome 1, page 179
De Raadt - tome III page 183 dit De Seyn
Le Carpentier : Histoire générale des Pays-Bas ou Histoire de Cambray et du Cambraisis - Leiden 1664 
Table héraldique de l'Epigraphie du Nord

Retour sommaire
Retour page d'accueil