Au 17ème siècle, près de la moitité des 99 fenêtres de la collégiale étaint ornées de vitraux peints. Il subsiste une vingtaine de vitraux anciens qui ornent les fenêtres du haut choeur et quelques fenêtres du transept. Quelques vitraux anciens ont été retrouvés chez le peintre verrier Ladon de Namur. La plupart des vitraux de Sainte-Waudru sont l'oeuvre de membres de la famille Eve : ce qui ne veux pas dire que ces peintres verriers exécutaient toujours eux-mêmes les cartons. Il est bien établi que les 5 vitraux les plus anciens - 1510 : fuite en Egypte - Jésus au milieu des docteurs - Crucifiement - Apparition de Notre-Seigneur - Ascension - sont l'oeuvre de Claix Eve. D'autres vitraux sont datés : 1512 (Descente du Saint Esprit) - 1514 (Adoration des mages) - 1536 (Sainte-Trinité) - 1542 (Visitation) - 1561 (Adoration des vieillards de l'Apocalypse) - 1581 (Nativité). L'avant-dernier vitrail du choeur, côté droit, a sa légende. François Busseret, évêque de Cambrai, fit, certain jour, visite à la collégiale de sa ville natale. Il eût ainsi l'occasion de débarrasser Jeanne Lacroix d'un exorcisme. Le diable dut s'enfuir précipitamment et il y parvint en fracassant une des verrières du choeur, celle précisément que Buisseret fit remplacer par la suite (Saint-François recevant les stigmates - 1615). L'une des plus belles verrières anciennes de Belgique est celle offerte par Philibert Prud'hom en 1524 représentant la Nativité. Elle est l'oeuvre de Nicolas Rombouts, dont la signature Clafs Robouts figure sur la bride de cheval monté par Saint-Martin.*
Numérotation des vitraux et régistres
Nous avons utilisé deux
numérotations. La lecture d'un vitrail
se fait de gauche à droite et de bas en haut dans l'ordre des éléments qui le
composent.
De gauche à droite ou
en largeur, un vitrail est divisé en "lancettes" auxquelles on attribue une
lettre en suivant l'ordre de l'alphabet. De bas en haut ou en hauteur, il est
divisé en "registres" qui portent un numéro.
Si la collégiale Ste-Waudru
est prise pour exemple, le coin supérieur gauche du deuxième vitrail du chœur
qui suit le transept, côté gauche, est désigné sous le numéro : 7N A6
7 : parce qu'il est le
septième vitrail en comptant à partir de la chapelle absidiale. N : puisqu'il
se touve au nord et en majuscule puisqu'il occupe la partie haute du chœur;
A : car il est dans la première lancette; 6 : parce qu'il est dans le sixième
registre.
La première chronologique, en suivant les événements de la vie du Christ : annonciation,
nativité, etc... Toutefois les derniers vitraux ne correspondent pas à cette
logique.
La seconde est une numérotation "normalisée".
L'église est divisée en deux parties, sa partie nord désignée par la lettre
N (partie gauche en regardant vers le chœur) et sa partie sud désignée par la
lettre S (partie droite). Ceci pour autant que l'église soit orientée comme
le veut la tradition. Le vitrail central posé dans la chapelle absidiale n'est
pas identifié dans la division. Il porte seulement le n° 1 . Les étages supérieurs
(chœur et nef) sont notés en majuscule, les étages inférieurs (les chapelles)
sont notés en minuscule.
Blasons.
Les donnateurs des vitraux sont des gouvernants, les membres de leur proche entourage, des ambassadeurs, des gouverneurs, des ecclésiastiques etc. Ils sont représentés sur le vitrail seul ou avec les membres de leur famille et souvent avec leur saint patron. Les blasons retracent leur généalogie ou rappellent les territoires sur lesquels ils règnent.
Noms.
Sous chaque blason figure un nom. Lorsque celui-ci est illisible du sol, nous avons utilisé celui donné par E. Poumon.
Terminologie.
La terminologie utilisée en héraldique est très ancienne. Ses origines remontent, grosso modo, au XIIe siècle. A cette époque, un seigneur, un chevalier portait ses armoiries sur son écu. Il parlait de dextre pour sa droite (puisque nous lui faisons face, nous voyons sa "dextre" à notre gauche), de senestre pour sa gauche (ce que nous voyons à notre droite). Les couleurs s'appelaient or (pour le jaune), argent (pour le blanc) sable (pour le noir), gueules (pour le rouge), azur (pour le bleu), sinople (pour le vert). Sur ses armes, il portait parfois des fourrures, qui étaient l'hermine et le vair (souvenez-vous, comme les chaussures de Cendrillon !) L'héraldique a gardé tous ces termes anciens. Vous les retrouverez abondamment utilisés tout au long de ce texte.
* Emile Poumon