Jean V de Hennin-Liétard et Anne de Bourgogne sont représentés avec quatre de leurs enfants.
Dans l'intrados de l'arcade, il y a 16 compartiments pouvant recevoir les 16 quartiers de noblesse dont cinq de ces derniers ont disparu. Le mausolée est l'œuvre de Luc Petit de Valenciennes, élève de Dubroeucq.
(Réf. : annales du cercle archéologique de Mons, tome II, p. 271).

1. Répartition des quartiers de noblesse conformément aux règles héraldiques

Un tableau d'ascendance peut se représenter shématiquement sous la forme ci-dessous.

Les huit grands-parents se situent à la ligne supérieure, les quatre arrière-grands-parents paternels à gauche du tableau, les quatre arrière-grands-parents maternels à droite du tableau. On numérote de la façon indiquées sur le shéma.

Il existait deux manières de disposer les pièces armoriées sur les pierres tombales.
La première disposition, qui est celle visible dans l'église de Roisin, utilise la clé 8-9-10-11 qui représente les arrières-grands-parents côté paternel et 12-13-14-15 les arrières-grands-parents côté maternel. Toutefois, il s'agit d'une méthode qui ne correspond pas aux habitudes de l'époque.

L'autre pratique permet de placer en tête les deux arrière-grands-pères côté paternel avant les deux arrière-grands-pères côté maternel en vertu de la règle qui donne préséance au "côté épée" courante à cette époque.
Dans ce cas, la clé de répartition est : 8-9-12-13-10-11-14-15 du côté de Jean V et 8a-9a-12a-13a-10a-11a-14a-15a du côté d'Anne de Bourgogne. En principe, c'est donc suivant cette dernière clé que le mausolée aurait dû être armorié

N° 1 : Jean IV de Hennin-Liétard, seigneur de Boussu

"De gueules à la bande d'or"

N° 2 : de Lalaing (Guillaume)

"De gueules à dix losanges d'argent, accolées, aboutées et rangées 3,3,3,1"

Les grands-parents de Jean V sont Pierre 1er de Hennin-Liétard (né en 1433 et décédé en 1490) et Isabelle de Lalaing qui est la fille de Guillaume de Lalaing, grand bailli de Hainaut de 1427 à 1432, et de Jeanne de Créquy, dame de Gugnicourt, veuve de Robert, sire de Wavrin, tué à Azincourt.

N° 3 : de Béthune (Catherine)

" D'argent à la fasce de gueules"  C'est ce blason qui est visible dans la chapelle

" écartelé : aux I et IV, d'argent à la fasce de gueules (qui est Béthune) ; aux II et III, fascé de vair et de gueules (qui est Coucy)" La grand -mère de Catherine de Béthune n'est autre que Jeanne de Coucy.

Il s'agit de Catherine de Béthune, dame d'Autrèches (décédée en 1458) ; fille de Jean II et d'Isabeau d'Estouteville. Elle épouse Jean IV de Hennin-Liétard en 1422 et décède en 1458.

N° 4 : de Ligne (Michel)

"Ecartelé : aux I et IV, d'or à la bande de gueules (qui est Ligne) ; aux II et III, d'argent à trois  lionceaux de gueules, armés, lampassés et couronnés d'or (qui est Barbançon)"

Michel de Ligne, décédé en 1469, est l'époux de Bonne d'Abbeville, fille d'Edmond, seigneur de Boubers, et de Jeanne de Rely.

N° 5 : de Brimeu (Adrienne)

"D'argent à trois aigles de gueules,becquées et membrées d'azur"

Adrienne de Brimeu, fille de Guy, comte de Megem, et d'Antoinette de Rambures, a épousé, en premières noces, Claude de Berlaymont et, en secondes noces, Jean VI de Bergen-op-Zoom (Berghes), père d'Anne de Berghes, la mère d'Anne de Bourgogne.

N° 6 : Hallewijn-Piennes

"D'argent à trois lionceaux de sable, armés, lampassés et couronnés d'or ; en abîme, un écusson d'azur à la fasce d'or accostée de six billettes du même, 3 en chef et 3 en pointe (qui est Piennes)"

Perceval van Halewijn-Piennes, fils de Jean, seigneur de Halewijn et de Piennes et de Jacquelines van Gistelles. Il est seigneur d'Ascq-Amappes, de Lacques et de Gavre.
Son fils, Josse van Halewijn, est le père d'Adrienne de Halewijn-Piennes épouse de Guillaume de Ligne.

N° 7 : Bourgogne (Antoine, bâtard de Bourgogne dit le Grand Bâtard)

"Ecartelé; aux I et IV, d'azur semé de fleurs de lis d'or, à la bordure componnée d'argent et de gueules (qui est Bourgogne moderne) ; au II parti ; au 1, bandé d'or et d'azur à la bordure de gueules (qui est Bourgogne ancien), au 2, de sable au lion d'or, armé et lampassé de gueules (qui est Brabant) ; au III parti, au 1, bandé d'or et d'azur à la bordure de gueules (qui est Bourgogne ancien), au 2, d'argent au lion de gueules, armé, lampassé et couronné d'or (qui est Limbourg) ; sur le tout, un écusson d'or au lion de sable, armé, lampassé de gueules (qui est Flandre) ; un filet en barre brochant sur le tout"

2) Ecus du côté gauche et de haut en bas

N° 8 : la Trémouille ou le Trémoille (Jeanne de)

"D'or au chevron de gueules chargé d'une fleur de lis d'or accompagné de trois aiglettes d'azur becquées et membrées de gueules, les deux en chef affrontées (qui est Bourbon-Condé)"

Jeanne de la Trémoille de Dours épouse, en troisièmes noces, Josse de Hallewijn-Piennes.

N° 9 : la Viefville

"D'or à cinq burelles d'azur, à trois annelets de gueules rangés en fasce et brochant en chef sur le champ et la première burelle"

Selon Rietstap :

"fascé d'or et d'azur de huit pièces, à trois annelets de gueules rangés en chef et brochant sur les deux premières fasces"

Autres armes existant sur les vitraux de Saint-Waudru à Mons : "d'or à trois fasces d'azur, trois annelets de gueules en chef brochant sur le champ et la première fasce "

Jeanne de la Viefville est l'épouse du Grand Bâtard Antoine de Bourgogne, fille de Pierre de la Viefville, Tournehem, Nedon et Blaisel, vicomte d'Aire, et d'Isabeau de Preure.

N° 10 : d'Abbeville (Bonne)

"D'argent à trois écussons plains de gueules"

Bonne d'Abbeville est l'épouse de Michel de Ligne et la mère de Guillaume. Elle est la fille d'Edmond, seigneur de Boubers, et de Jeanne de Rely.

N° 11 : de Rambures (Antoinette)

" d'or à trois fasces de gueules "

Antoinette de Rambures est l'épouse de Guy de Brimeu.

3) Description des quartiers de noblesse arrachés dans l'intrados de l'arcade

Il s'agit de cinq quartiers de noblesse qui ne sont plus représentés mais qui existaient probablement lors de la construction du mausolée.

N° 12 : de Créquy

"D'or au créquier de gueules" (armes de ducs de Créquy - Artois, Picardie).

Jeanne de Créquy est l'épouse de Guillaume de Lalaing.

N° 13 : de Bourbon-Montpensier

"D'azur à trois fleurs de lis d'or, à la bande de gueules brisée en chef d'un quartier d'or au dauphin d'azur" (armes des Bourbon, comtes et ducs de Montpensier)"

Charlotte de Bourbon-Montpensier est l'épouse de Wolfart Van Borsselen, seigneur de Vère.

N° 14 : de ou van Borsselen

"De sable à la fasce d'argent"

Wolfart van Borsselen, dernier hoir (*) de la première branche de la famille, comte de Grandpré, Boucan (en Ecosse), seigneur de Vère, Flessingue, Brouwershoven, Wertkapelle, Domburg, stadhouder de Hollande en 1477. Sa première épouse est Marie, fille de Jacques 1er d'Ecosse, et sa seconde épouse est Charlotte, fille de Louis de Bourbon, comte de Montpensier, premier du nom.

(*) Hoir : héritier, successeur.

N° 15 : de Vère (Zélande et Flandre)

De gueules à la bande d'or accompagnée de six coquilles du même rangées en orle"

N° 16 : de Berghes ou Bergen-op-Zoom

Selon Rietstap, les armes sont :

Coupé. Au I mi-parti, au 1) de sable au lion d'or armé et lampassé de gueules (qui est Brabant), au 2) d'or à trois pals de gueules (qui est Berthout) ; au 3, de sinople à trois mâcles d'argent (qui est Bautersem)"

Jean IV de Berghe est l'époux de Marguerite de Rouvroy de Saint-Simon, parents de Jean V de Berghes-sur-le-Zoom.
Les Berghes étaient marquis de Berghes (1533), comte de Walhain (1562), prince de Berghes (1686).

N° 17 : Rouvroy (Picardie)

"de sable à la croix d'argent chargée de cinq coquilles de geules". Ancienne famille noble picarde dont la filiation est authentiquement établie depuis Mathieu, dit le Borgne, qui vivait au commencement du XIVème siècle. Mathieu de Rouvroy épousa en 1377 Marguerite, dame de Saint-Simon, qui lui apporta la seigneurie de ce nom. Après ce mariage, les Rouvroy accolèrent le nom de Saint-Simon au leur.

Les Rouvroy ne se rattachaient nullement, comme le prétend Louis de Rouvroy, aux Saint-Simon, seigneur de Vermandois, alliés à Eudes de Vermandois issu lui-même de Charlemagne.

L'usage d'un blason 'écartelé Rouvroy (ci-dessus) et Vermandois - (voir ci-contre) "échiqueté de quatre tires, six points d'or et d'azur; au chef du même chargés de trois fleiurs de lis d'or" serait donc une prétention de filiation non fondée vers une autre illustre famille.

Présentons maintenant les quartiers de noblesse de Jean V et de Anne de Bourgogne

Jean IV de Hennin Liétard

Catherine de Bethune dame d'Autrèches

Guillaume de Lalaing sg de Rumicourt

Jeanne de Créquy

Michel de Ligne

Bonne d'Abbeville

Josse de Hallewyn-Piennes

Jeanne de la Trémouille

Pierre de Henin-Liétard

Isabelle de Lalaing

Guillaume de Ligne sg de Barbabnçon

Adrienne de Hallewyn-Piennes

Philippe de Henin-Liétard

Catherine de Ligne

Jean V de Henin-Liétard.

Antoine de Bourgogne

Jeanne de Viefville

Wolfart de Borsele

Charlotte de Bourbon-Montpensier

Jean IV de Glimes de Berghes

Marguerite de Rouvroy

Gui de Brimeu

Antoinette de Rambures

Philippe de Bourgogne sg de Beveren

Anne de vere de Borsele

Jean V de Glimes sg de Bergen op Zoom

Adrienne de Brimeu

Adolphe de Bourgogne de Beveren

Anne de Berghes

Anne de Bourgogne

Voici donc la représsentation de ce que l'on pouvait vraisemblablement voir à l'origine

.............................................................Intrados au-dessus de Jean V...............................................................Intrados au-dessus de Anne de Bourgogne

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