1. Situation géographique de la seigneurie
Localité du département du Nord (France
) située sur la Scarpe entre Waziers et Pecquencourt (N 455), au sud de Douai
. La localité s'orthographie actuellement
avec deux "l".
2.
Etymologie – Toponymie du lieu
Lalen, Laleng, Lalain , Lallaing , Lalaing.
Dérivé du celtique Laech = bas et Len, Lenn
= lac, étang, d'où "étang peu profond".
3.
Armes des premiers seigneurs
Il faut écarter la légende racontée
par le hérault d'armes Luxembourg au sujet de l'origine des armoiries des Lalaing
(vers 1509) à savoir,
qu'une dame de Lalaing avait coutume de distribuer des pains aux pauvres à
l'insu de son mari. Un jour, il la surprend et, voyant qu'elle lui cache quelque
chose dans sa robe rouge, il la secoue.
Toutefois, au lieu des pains qu'elle voulait porter aux pauvres, ce sont dix
cuquelins d'argent (craquelins) qui tombent de sa robe d'où les meubles
de l'écu de cette famille.
La véritable origine du blason des Lalaing est
plus simple.
Les dix losanges ne sont, à l'origine, que de gros tétons,
ou gros clous, enfoncés dans le bouclier en bois, renforcé
de cuir et recouvert d'une étoffe rouge (Nicolas II de Lalaing
- 1274). Ces
tétons servaient à dévier les coups de lances et les flèches.
Ensuite, lorsque le bouclier devient un écu blasonné,
les tétons se transforment en losanges. Initialement les losanges n'étaient
ni accolées, ni aboutées (Simon II - 1242).
|
Après quoi, les armes deviennent pour les branches
aînée, cadette et la branche subsistante
:"de gueules à dix losanges d'argent, accolées,
aboutées et posées 3, 3, 3, 1" (au XIVe siècle) |
|
Les branches des Lalaing
de Montigny
et Saintes
brisent l'écu par un
lionceau de gueules dans la première losange en chef à dextre
- Simon de Lalaing, seigneur de Montigny, de Hantes
et de Bugnicourt
(°vers 1405 - = en 1476).
Simon de Lalaing est le fils d'Othon et de Yolande de Barbançon
, dame de Montignies
, chevalier de l'Ordre de la Toison d'Or en 1431. Le duc
de Bourgogne
Philippe le Bon lui donne le
droit de porter le lion de Luxembourg
pour briser ses armes. |
|
Les Lalaing
de la Mouillerie
et de Maffle
brisent les armes de Lalaing
par un chevron d'or dans la dixième losange en pointe. |
4.
Cri d’arme :
Carpentier fait sortir les Lalaing
des Croisilles
et leur donne comme cri de
guerre "Croisilles" en se basant sur la simple ressemblance
des armoiries, ce qui est faux.
Selon Brassat, le cri d'armes est "Lalaing".
5. Généalogie
succincte des seigneurs de la localité
Les publications et manuscrits concernant cette
ancienne famille sont nombreux et nous nous contenterons donc de résumer
la généalogie des différentes branches des Lalaing
en conseillant au lecteur qui
désire plus de détails de consulter l'ouvrage de Modeste et Félix
Brassart : "Notice historique et généalogique de l'ancienne et
illustre famille des seigneurs de Lalaing", ainsi que le livre plus récent
de Robert Born "Les Lalaing" paru en 1986.
D'après Félix Brassart,
archiviste de Douai
(= 1905), Gérard de Forest
, vassal du comte de Flandre
, et Gérard de Lalaing
, vassal du comte de Hainaut
, ne forment qu'un seul personnage qui était nommé
de Forest lorsqu'il s'agissait de son fief patrimonial et parfois de Lalaing
à cause de son fief en Ostrevant
.
La localité de Forest
-en-Cambrésis
est située sur la D
932 à environ 5 km au nord de Cateau-en-Cambrésis, et à
quelques kilomètres au sud de Bousies
.Toutefois, Hervé Douxchamps opte plutôt pour
la localité de Forest-lez-Mortagne
en Ostrevant
.
On cite un Gossuin de Forest
qui, lors d'un tournoi en 1095,
tue le jeune Henri de Bruxelles
et de Louvain
dont l'épouse est Gertrude
de Flandre
.
La première charte connue (vers 1128/1133)
est celle de la comtesse Clémence de Flandre
qui cite comme témoins
un Gérard 1er et un Hugues de Forest
.
Un Gérard II
de Forest
donne, en 1168 et 1170, l'autorisation
à l'abbaye d'Auchin
de creuser un canal d'amenée
des eaux depuis la rivière la Scarpe
jusqu'à Auchin. Cette
autorisation est confirmée par ses fils Simon, Ansel, Etienne, Nicolas
et Gérard.En 1157, Simon 1er et Ansel, fils de Gérard
de Forest, approuvent la cession d'une terre à Armand de Donnen à
titre de parent par ledit Armand à l'abbaye de Marchiennes
.
Le fils aîné de Gérard
II, Simon 1er, devient seigneur de Lalaing
et Ansel, reçoit la
seigneurie de Forest
et continue la lignée
de ce nom. Il est cité en 1178 et 1184. Simon 1er est l'époux
de Richesende de Landas
. Le couple a au moins deux fils : Nicolas 1er
et Gossuin 1er. Ce dernier est cité
en 1201 et 1211.
Nicolas 1er de Lalaing
, chevalier, est vassal de l'abbé de Saint-Amand
. Il est cité en 1195 dans une charte du comte de
Flandre
et de Hainaut
, ainsi que dans d'autres chartes en 1202 et 1219.
Gossuin 1er de Lalaing
est cité en 1201 et
1211.
Simon II de Lalaing
(= vers 1253) est seigneur de Lalaing et Semeries. Son épouse
est Alexandrine de Lesdaing
. Il participe au tournoi de Compiègne
en 1238.
Ils ont au moins deux fils : Nicolas II et Simon III.
Nicolas II de Lalaing
est le mari d'Agnès
de Willerval
. Il est cité en 1265 et 1285. En 1270, il participe
à la 8ème croisade avec le roi Saint-Louis (Louis IX).
Simon III de Lalaing (= 1300) épouse Jehanne de Roisin
, dame héritière de Sémeries
. Simon III est à l'origine de la branche de Sémeries.
Simon III de Lalaing, le sire de Berlaimont
et Jean de Mainleviel
, bailli de Hainaut
, sont témoins lors d'un conflit entre le roi de
France
Philippe le Bel et Jean d'Avesnes
, le 22 décembre 1291.
Nicolas II a un fils : Simon
IV de Lalaing
. Celui-ci (= 1333) est le mari de Mahaut d'Aspremont
, héritière de Quiévrain
, fille de Goeffroy et d'Isabeau de Quiévrain. C'est
Simon III qui décréta la fameuse "loi de Lalaing" en 1300. Cette
"loi" réglemente et complète l'organisation judiciaire et administrative
du comté de Hainaut
. Simon IV a au moins deux fils : Nicolas III et Simon
V.
Nicolas III (= vers 1380) épouse
Isabeau de Montigny
, dame héritière de Montigny en Ostrevant
, fille de Guillaume, et de Marie de Haverskerke
. Il est grand bailli de Hainaut
de 1332 à 1354 et châtelain
de Ath
de 1355 à 1358.
Simon V de Lalaing
(= vers 1386) est seigneur de Quiévrain
et Hordain
; il épouse Jeanne du Roeulx
, dame d'Ecaussinnes
. Il est grand bailli de Hainaut
en 1358 jusque 1362 et de 1372
à 1386, ainsi que sénéchal d'Ostrevant
en 1362. Avec Simon V débute
la branche de Quiévrain qui s'éteint en 1474.
Nicolas III de Lalaing
a au moins deux fils : Nicolas
et Othon.
Nicolas IV, seigneur de Lalaing
et de Bugnicourt
qui meurt sans postérité
vers 1390.
Oste 1er (Othon), seigneur de Lalaing
, Montigny
, Bugnicourt
, est l'époux de Yolente (Yolande) de Barbançon
, dame héritière de Montigny-Saint-Christophe
, fille de Jean et de Yolande de Gavre dite de Lens et
parfois de Masmines
. Il est grand bailli de Hainaut
de 1398 à 1402. Oste
1er meurt en 1441 à l'âge respectable de 103 ans. Il
a au moins trois fils : Guillaume 1er de Lalaing, Sauffe ou Samson
et Simon VI.
Guillaume 1er de Lalaing
(= 1475), seigneur de Lalaing, Bugnicourt
, Fressin
et Hordain
, épouse Jeanne de Créquy
, veuve de Robert de Wavrin
.
Il est grand bailli de Hainaut
de 1428 à 1434, sénéchal
de Ostrevant
en 1441 et stadhouder de Hollande
de 1440 à 1445. Ami
fidèle de Charles le Téméraire.
Les enfants bâtards de son fils Jean de
Lalaing (cf. baronnie de Lens)
, seuls survivants de la famille, ont formé la branche
de Bugnicourt
et Hordain
qui s'est éteinte en
1585.
Sauffle ou Samson de Lalaing
, seigneur de Operbaise
, est grand bailli du Cambrésis
en 1439 et prévôt
de la ville de Valenciennes
en 1437 et 1454.
Un autre Simon V de Lalaing
, seigneur de Montigny et Santes, est prévôt
de Valenciennes en 1429 et 1433. Il épouse
Jeanne de Gavre -Escornaix , dame de Brache et Sarlardinghe . Leur fils est Josse 1er .
Josse 1er rachète la seigneurie de Lalaing à son cousin
Jean 1er. Il épouse Bonne de la
Viefville
, dame de Sains
, fille de Louis et de Jeanne de Quesnes
. Il est conseiller et chambellan du duc de Bourgogne
Charles le Téméraire.
Leurs deux fils sont Charles 1er et Antoine 1er.
Charles 1er, comte de Lalaing
, seigneur d'Escornaix
, est l'époux de Jacqueline de Luxembourg
, fille de Jacques de Luxembourg-Fiennes
.
Quant à Antoine 1er
de Lalaing
, premier comte de Hooghstraeten
, seigneur de Montigny
et Leuze
, châtelain d'Ath
, il épouse Elisabeth de Culembourg
, héritière de Hoogstraeten
, qui ne lui donne pas de descendance. Toutefois, Antoine
de Lalaing a deux enfants bâtards d'Isabeau de Haubourdin
qui sont légitimés
par Charles-Quint en 1524 et 1534. L'un deux, Philippe, bâtard de Lalaing
(°1503-= vers 1550), est à l'origine de la branche de la
Mouillerie
qui est la seule subsistante
actuellement et est représentée par le comte Cédric de
Lalaing né en 1962, le comte Jacques de Lalaing né en 1970 et
le comte Alexandre de Lalaing né en 1972.
Pour revenir à la branche aînée
des Lalaing
, elle s'éteint en 1650 dans les Berlaymont
et les Aremberg
.
Le second fils de Charles II de Lalaing
(= vers 1558) et de sa seconde femme Marie de Montmorency
, forment la branche des Renty
qui s'éteint en 1649
dans les Croÿ
-Solre
.
Enfin, le frère de Charles II, Philippe
1er de Lalaing
(= vers 1555) a hérité du comté de Hoogstraeten
de son oncle Antoine 1er
de Lalaing.
Le huitième comte de Hoogstraeten
(= vers 1691) et comte de Bailleul
n'a qu'une fille Marie-Gabrielle
(= 1709)
qui devient la 9ème comtesse héritière de Hooghstraeten
Elle épouse Charles-Florentin de Salm
, gouverneur de Bréda
, dont les héritiers deviennent princes de Salm-Salm
et duc de Hooghstraeten en
1740.
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Armoiries de
la Toison d'Or - Hôtel Sandelin à Saint-Omer - n° 3018 Born
Robert : Les Lalaing - Ed. Les Editeurs d'Art Associés - 1986, pp. 19,
20
Carpentier M. : Histoire de Cambrai et du Cambrésis - Leiden - 1664
Cercle Archéologique de Mons - T.XXII - 1890 - Chevaliers présents
au tournoi de Compiègne de 1238
Delcambre Etienne : Relations entre Jean II d'Avesnes et le roi de France Philippe
le Bel
Douxchamps Hervé : les quarante familles belges les plus anciennes subsistantes
- Le Parchemin - janvier-
février 2002 n° 337, pp. 11, 34
Leuridan Th.: Armorial du Nord
Modeste et Félix Brassart : notice Historique et généalogique
de l'ancienne et illustre famille des seigneurs et comtes de Lalaing
Vegiano (de) : Nobiliaire des Pays-Bas et du comté de Bourgogne - p.
146
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