Une abondante littérature retrace
l’histoire et la généalogie des grandes familles telles
que les Croÿ, Ligne , Boussu , Hennin -Liétard , Mérode , Lalaing , Berlaimont , Trazegnies , Jauche , etc. mais passe sous silence celles des
familles propriétaires d’une sommaire fortification de bois
élevée au Moyen-Age sur une motte ou une
élévation naturelle, ou encore celles des familles
disparues dont seul le nom nous est parvenu par
la tradition attachée à un lieu-dit.
Monsieur Adolphe Prouveur* a attiré notre attention sur le fait que, à sa connaissance, il n'existait aucune compilation complète de la généalogie et des armoiries des pairs, seigneurs, barons et baronnets qui ont rendu hommage aux comtes de Hainaut successifs et qui ont formé l'ossature du comté tant au point de vue politique que judiciaire ou militaire.
Nous avons tenté de relever le défi et d’écrire l'histoire des douze pairies et des quarante-quatre baronnies du comté de Hainaut aux premiers temps de son histoire. Nous nous sommes limités aux premiers seigneurs du nom, en nous arrêtant à la période bourguignonne qui voit la raréfaction des familles anciennes et la concentration des seigneuries sous quelques noms de puissants feudataires.
D'autre part, puisque l’Héraldique constitue la matière principale de nos activités, nous avons recherché les armes que portaient les premiers seigneurs du lieu, différentes bien souvent de celles affichées aujourd’hui, et, notamment, de celles adoptées par les communes et villes du Hainaut .
Pour établir la généalogie succincte des personnages qui ont été les acteurs de l'histoire de notre province, nous avons dû écarter les récits fantaisistes de certains chroniqueurs, contemporains des seigneurs concernés dont ils étaient les obligés ; et ensuite agencer, tel un puzzle, les documents restants.
Pour certaines seigneuries, dans le Nord de la France , les renseignements récoltés étaient plus que rudimentaires et nous avons dû nous contenter de ce que nous avons trouvé dans la littérature. Une maxime bien connue affirme que "les peuples heureux n’ont pas d’histoire" ; on peut aussi la paraphraser : "les guerriers heureux n'ont pas d'histoire".
En effet, si un seigneur est cité dans des annales, c'est parce qu'il s'est fait remarquer par une action bien précise (croisades, guerres, exactions, dons, arbitrages, etc.) Mais il y a certainement des seigneurs dont on ne parle jamais, et dont de mérite est comparable aux autres, plus influents ou plus belliqueux.
Il existe cependant des documents irréfutables : ce sont les nombreuses chartes où apparaissent les noms des seigneurs qui ont été cités comme témoins des actes du prince et des donations aux églises et abbayes. Hélas, rares sont les chartes qui donnent des renseignements généalogiques et héraldiques. De plus les noms des épouses et enfants n’y sont généralement pas cités ; et, la tradition voulant que l’on garde le même prénom de père en fils, il est malaisé de les distinguer parmi la succession des Gérard, Oston, Jean, Baudouin, Watier, etc. A n’y prendre garde, on pourrait penser qu’ils étaient de la trempe de Mathusalem !
Nous avons fait de notre mieux et nous avons recoupé ces informations avec d'autres pour déterminer s'il s'agissait du même personnage, de son fils ; voire un héritier d'une branche latérale ou un représentant d’une autre famille.
Les membres du cercle, amateurs d’héraldique, ont réalisé cette étude sur base de recherches et de discussions qu'ils ont menées collectivement. Malgré un travail consciencieux, méticuleux, qui s’est étalé sur plusieurs années, il est certain qu’un lecteur attentif, intéressé par le sujet traité, trouvera ça et là des inexactitudes, des erreurs, voire des fautes d’impression. Il nous rendrait service en nous les signalant. Enfin, que le lecteur sache que nous avons respecté l'orthographe des documents et qu'il n’y a donc pas à corriger un prénom, un patronyme ou un lieu en pensant qu'il s'agit là d'une coquille.
* Notre professeur d'héraldique
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