LE CHATEAU
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Photos Cercle Heraldus de Mons |
Le château aurait été construit
sur l’emplacement d’une villa romaine, devenue ensuite villa franque.
L’habitant de cette villa serait un personnage nommé Hydulphe.
La légende lui donne le titre de « duc » c’est-à-dire
« chef d’armée ». Des artisans et des agriculteurs
habitaient les alentours de la villa. Des monnaies romaines ont été
trouvées.
Le Chapitre de l’abbaye de Lobbes avait des possessions dans le village
au 9ème siècle. Les terres passent ensuite à des seigneurs
laïcs.
Florennes
En 977, le seigneur du lieu est Eilbert, seigneur de Florennes (fief des Rumigny),
fondateur de l’abbaye de Waulsort, une des plus importantes seigneuries
liègeoises de l’Entre-Sambre-et-Meuse, auquel succède son
fils Arnoul 1er de Florennes entre 1002-1010.
En 980, on a la confirmation de la donation de Ham-Sur-Heure à la Principauté
de Liège.
Blason des Rumigny-Florennes :
Lecture : «D’or au double trescheur fleuronné et contre-fleuronné de sinople, au sautoir de gueules brochant sur le tout » |
Morialmé
En 1075, le second fils de Godefroid III de Florennes (petit-fils de Eilbert),
branche cadette de la famille de Florennes fait entrer, par alliance, les biens
de son père dans la famille de Morialmé. Ce sera Arnould 1er de
Morialmé.
Son fils, Arnould III de Florennes, succède à son père
mais il entre dans la vie monastique et cède ses biens à sa sœur
Alphaïde ! Celle-ci épouse, en 1094, Godescalc de Trognée
(Jauche) qui devient Godescalc 1er de Morialmé.
Leur arrière-petit-fils, Godescalc III, fait chevalier en 1174, participe
à la 3ème croisade au côté de l’empereur Frédéric
Barberousse. Il entra dans l’ordre de Chevaliers de Jérusalem (plus
tard l’Ordre de Malte).
Blason des Morialmé :
Lecture : "De vair versé en chevrons à deux chevrons de gueules"
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Famille de Condé
Les terres de Ham-sur-Heure passent de la famille de Morialmé à
la famille de Condé (créant la branche des Condé-Morialmé)
par le mariage, vers 1193, d’Elisabeth ou Isabeau, fille de Arnould IV
et de Jeanne ou Isabeau de Bailleul, avec Nicolas 1er de Condé.
La première trace écrite mentionnant l’existence du château
date de 1245 sous le plume d’Elisabeth ou Isabeau de Morialmé.
Blason des Condé :
Lecture : « D'or à la fasce de gueules » Devise: Loyauté
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Famille de Mérode
Au cours du 15ème siècle, la seigneurie passa par succession dans
différentes familles (Luxembourg, de Fosseux et Bourgogne) pour aboutir
dans l’héritage d’Englebert II d’Enghien en 1441.
Blason des Enghien :
Lecture : «Gironné d'argent et de sable de dix pièces, chaque giron de sable chargé de trois croisettes recroisettées au pied fiché d'or»
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Faute de descendance de son fils Louis, c’est sa nièce Marguerite d’Argenteau qui hérite du château.
Blason des Argenteau :
Lecture : «De gueules à la croix d'or chargée de cinq coquilles du premier; chaque canton chargé de cinq croisettes recroisetées au pied fiché d'or"
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Elle épouse le 8 mars 1487 Richard IV, baron de Mérode, qui devient seigneur entre-autres de Ham-sur-Heure.
Blason des Mérode :    
Lecture : « D’or à quatre pals de gueules à la bordure engrêlée d’azur » Devise : "Plus d'honneur que d'honneurs" |
Le château restera dans cette prestigieuse famille pendant
près de cinq siècles (1487 à 1941) donnant à celui-ci
son aspect actuel.
A la mort de Richard IV, c’est son fils aîné, François
1er de Mérode, qui hérita de la seigneurie et eut l’honneur
de recevoir au château Charles Quint, le 18 novembre 1540.
En 1585, le village fut incendié par des pillards de Bruxelles qui considéraient
le Pays de Liège comme ennemi.
En 1667, sous Ferdinand 1er, le château subit un premier assaut des troupes
françaises (sac de ouis XIV). On y construisit une muraille de protection
entre 1669 et 1671 mais elle ne résista pas aux troupes royales. En 1689,
Maximilien-Albert, fils de Ferdinand 1er, dut se rendre au maréchal d'Humières
malgré une farouche résistance due à une garnison espagnole
basée au château. Le bâtiment fut en partie détruit.
Début du 18ème, Joachim, dit Joseph de Mérode, fils de
Maximilien-Albert, transforme la forteresse en demeure luxueuse. En 1721, Jean-Charles
Joseph, chevalier de la Toison d’or, fit entourer le château d’une
enceinte de près de 3 km de long. A son décès en 1774,
faute de descendant, c’est son frère Baltazar-Philippe, dernier
comte de Mérode-Deynse, qui reprit la seigneurie de Ham-sur-Heure.
Charles de Lorraine, gouverneur des Pays-Bas au nom de l'Impératrice
Marie-Thérèse d'Autriche, séjourna à plusieurs reprises
au château entre 1744 et 1780.
Entre 1776 et 1779, Balthazar-Philippe confie à l’architecte Laurent
Dewez, très en vogue à l’époque, la rénovation
du château qui resta, à part quelques travaux, au stade de projet.
Balthazar ne profita pas longtemps de son titre de seigneur car sentant monter
le vent de la Révolution, il s’enfuit et s’établit
à Vienne. Cet épisode sonna le glas de la seigneurie.
Ham-sur-Heure fut une commune du département de Jemmapes sous le Régime
Français.
Louis Charbonnier, Général des Armées de la Révolution
et de l’Empire, y séjourna mais refusa de détruire le château,
les soldats ayant été bien reçu par les Mérode.
Napoléon le nomma successivement gouverneur de Charleroi, Liège
et Maëstricht, ce qui lui valu le très grand honneur de figurer
sur la liste des valeureux officiers de l'Empire, sur le pilier nord de l'Arc
de triomphe à Paris.
Famille d'Oultremont
Le château resta vide durant de nombreuses années.
Il fut sorti de sa léthargie par Louise de Rochechouart-Mortemart et
sa fille, Renée-Victurienne de Mérode, épouse de Charles-Jean
dit John d’Oultremont. Fin 19ème, ils décidèrent
de rendre à la demeure son lustre d’antan. La rénovation
fut confiée à l’architecte louvaniste Pierre Langerock et
dura plus de 20 ans. L’édifice fut radicalement transformé
tout en conservant un maximum d’éléments de la forteresse
médiéval. Langerock, parât la façade principale d’atours
néogothiques tout en commémorant la mémoire des lieux.
Le château prit l’aspect qu’on lui connait toujours aujourd’hui.
L’asymétrie dans l’architecture extérieure témoigne
des différentes époques traversées et de son ancienneté.
Blason des Rochechouart-Mortemart :
Lecture : « Fascé nébulé d'argent et de gueules»
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Blason des Oultremont :
Lecture : « coupé de gueules sur sable au lion d’argent armé, lampassé et couronné d’or brochant sur le coupé»
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Au cours de la première guerre mondiale, le château reçu des hôtes illustres dont le fils de l’empereur Guillaume. Le prince de Galles, Edouard VIII, y demeura un mois de décembre 1918 à janvier 1919, lors de l’inspection de ses troupes et notamment le Grand Q.G. du Corps d’armée australiennes, basé pendant 4 mois au château. Les généraux C.H. Hodges et O.N. Bradley en 1944.
Le château fut classé par arrêté royal
du 5 mars 1936.
Après la mort de Renée-Victurienne en 1941 et l’assassinat
en 1944 de son troisième fils, Louis-Guillaume d’Oultremont, par
les rexistes, le domaine fut partagé en 1946. C’est Charles-Henri
d’Oultremont, neveu de Louis-Guillaume, qui hérite du château.
Malheureusement, celui-ci vendit le mobilier et détruisit en partie les
archives.
En 1952, l’administration communale lui racheta le château pour
6.000.000 de francs belges et les services communaux s'y installèrent.
Louis-Guillaume d'Oultremont s’établit dans trois maisons qu’il
fit construire dans le parc. Il décède en 1985.
Dans la salle des blasons sont réunis divers documents
touchant à l'histoire du bourg et du pays. Parmi ceux-ci, des signatures
autographes de Ferdinand II de Habsbourg, empereur germanique (1633), d'Anne
d'Autriche, régente de France (1643) et de Louis XV (1769). On y trouve
également la bibliothèque communale, le musée de la Vie
rurale et artisanale ainsi que des salles de réception.
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