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LA BARONNIE DE FAGNEULLES  - FAGNOLLES

 1.         Situation géographique

Localité de la province de Namur , près de la route N5 Philippeville -Couvin  à quelques kilomètres à l'est de Mariembourg .

2.         Etymologie- toponymie de la localité

Nom issu de la Fagne.  Voir contributions extérieures

Fagnolles , Fagnolle, Fagneulles, Faignou, Faignoul, Faignulles, Faigneules, Faignoelles, Faingneules

3.         Armes des premiers seigneurs

Les sires de Fagnolles  de la maison de Rumigny  (Hugues 1er, Robert 1er, Hugues II) portaient comme brisure des Rumigny pour les aînés :

"D'or au double trescheur fleuré et contrefleuré de sinople à un sautoir de gueules brochant sur le tout"
Les cadets brisaient les armes des Rumigny  par :"D'or au double trescheur fleuré et contrefleuré de sinople à la bande de gueules chargée  de trois lionceaux d'argent brochant sur le tout"

4.         Cri d'arme

Rumigny

5.         Généalogique succincte des premiers seigneurs de la localité

Le petit village de Fagnolle est mentionné dans le polyptyque de l'abbaye de Lobbes  (869) sous le nom de Eucharlia.En 1146, Fagneulle est un fief du comté de Hainaut , pairie de Beaumont .

Le plus ancien seigneur connu est Jackmain (Jacques 1er), chevalier, sire de Fagneulle. Vers 1215, Jacques 1er vend à Pierre, curé de Florennes  (Gomezée) et à Jean, écolâtre de Florennes ou Florinnes , une dîme qu'il possède au village de Trigne  (Treigne ) que ces derniers cèdent ensuite au monastère de Florennes.

 Plus tard, le fief de Fagnolles  entre dans la famille des Rumigny  probablement par alliance.

 Huon 1er (Hugues) de Rumigny , chevalier, fils puîné de Nicolas IV, seigneur de Rumigny, et de Mathilde d'Anvers , est d'abord connu avec le titre de seigneur de Chièvres  en partie. Il est cité dans une sentence en 1221 contre le chapitre de Reims , lors d'un legs à l'abbaye d'Epinlieu  en 1230 par Gérard, curé de Chièvre. En 1246, il se porte garant ainsi que son fils Hugues II de ce que les enfants nés de Bouchard d'Avesnes  respecteront la sentence du Roi de France .En 1249, Huon 1er (Hugues) de Rumigny se qualifie cette fois de sire de Fagneulles.

Son épouse est Marie N. qui lui donne trois fils : Baudouin, Nicolas 1er et Hugues II.

 Baudouin de Rumigny  est clerc.

Nicolas 1er de Rumigny  est chevalier, seigneur de Chièvres  en partie et de Quérénaing  (commune du département du Nord, France , à 9 km au sud de Valenciennes  qu'il ne faut pas confondre avec Quiévrain ou Quiévrechain). Il est au service de Jean d'Avesnes  et meurt sans postérité.

Hugues II de Rumigny , dit le jeune, seigneur de Fagneulles (Fagnolles ) épouse Marie Z., dont il a au moins deux fils : Robert de Fagnolles et Nicolas II de Rumigny.

Hugues II est cité comme témoin dans des actes de 1235, 1246 et 1249. En 1268, il donne, ainsi que son épouse, quatre muids de blé à l'abbaye de Laval-Dieu  (Val Dieu).

Nicolas II, dit le Bègue, seigneur de Chièvres  et Quérénaing , est cité dans des actes de 1249, 1266 et 1283. En 1289, Nicolas II de Rumigny , sire de Kiereneng (Quérénaing), se déshérite du fief qu'il tenait à Chièvres en faveur de Jean d'Avesnes .

Un Robert de Fagnolles , chevalier, seigneur de Fagnolles, de Wiège  et de Rieu , épouse Guyotte, fille de Jean Pélicornes, sire de Durry . Dans une lettre de 1294, le chapitre de Cambrai  marque son accord pour la réparation des dégâts que ses officiers ont commis dans plusieurs localités dont Jurbise qui est un fief de Robert de Faigneules.

Robert est témoin, en 1291, d'une lettre de Jean d'Avesnes  concernant un différend entre les habitants de Fiemaing et l'abbé de Proismes au sujet d'un bois devant Manise. En 1303, Robert de Fagnolles intervient pour la fondation de la chapelle de Rieu qui est dépendante de l'abbaye de Saint-Aubert .

De Robert de Fagnolles  sont nés :

-         Hugues III de Fagnolles

-         Jacques 1er ou Jacquemin de Fagnolles

-         Jean de Fagnolles , abbé de Florennes , cité en 1325 et 1346.

Jakemes 1er (Jacques) de Gaignueles, chevalier, sire de Ranwez , de Fagnolles  et de Wiège  en partie, épouse Marguerite de Mirwart  (Ardenne ) qui lui apporte cette terre en dot. Grâce à la seigneurie de Mirwart, Jacques de Fagnolles est également pair du château de Bouillon . En 1293, le comte de Hainaut  achète le château de Mirwart qui normalement est un apanage du prince évêque de Liège  et qui, de dépit, vient assiéger le château et le démolit, en 1303. Lors d'un débat à Lobbes  un compromis est trouvé.

En 1309, Jakemes 1er de Faigneules et ceux de Bouillon introduisent à nouveau une plainte auprès de Philippine, comtesse douairière de Hainaut, au sujet de la terre de Mirewart  (Mirwart). Jacques 1er de Fagnolles est encore cité en 1327.

Jacques 1er a une fille Marie († 1333) qui épouse Gérard 1er d'Enghien , châtelain héréditaire de Mons  et seigneur d'Havré . Gérard d'Enghien épouse, en secondes noces, Jeanne de Ligne  († 1368).

Du couple Marie de Fagnolles  et Gérard 1er d'Enghien  naît au moins un fils : Jacques d'Enghien († 1427), chevalier, seigneur de Fagnolles et de Wiège  en partie, qu'il vend en 1407 à sa tante Jeanne d'Enghien, épouse de Jacques II, seigneur de Werchin , de la Longueville , de Walincourt  et de Cisoing .

Quant à Hugues III de Fagnolles , sire de Fagnolles et de Wiège , il entre au service de l'empereur Henri de Luxembourg . Il est cité dans des chartes en 1314, 1317 et 1318. On ignore le nom de son épouse. Il eut probablement un fils Hugues IV de Fagnolles.

Hugues IV de Fagnolles  est témoin, en 1327, du contrat de mariage entre Edouard III, roi d'Angleterre , et Philippine, fille du comte de Hainaut . En 1336, Huon de Faigneules (Hugues IV) scelle un acte de donation pour Jeanne, fille du seigneur de Beaumont , lors de son mariage avec Louis de Châtillon , seigneur d'Avesnes , fils aîné du comte de Blois .

En 1331, Godefroid, sire de Naast, échange avec le comte de Hainaut  des fiefs qu'il tient de Hugues IV contre ceux de Jean de Bavière . Hugues IV († vers 1352) est l'époux de Jeanne, dame de Villers -la-Ville , qui épouse en secondes noces, en 1357, Watier Fosseux, sire de Ravenberghe et de Thian. Hugues IV de Fagnolles  a au moins un fils, Jacques II de Fagnolles.

 Jacques II de Fagnolles  fait relief* de Villers -la-Ville  en 1357.

 Il a une fille Marie qui porte les terres de Fagnolles , Wiège  et de Villers -la-Ville  à son mari Aubert, seigneur de Canny  et de Varennes , et qui fait relief de Villers-la-Ville  en 1428.

Jeanne († 1460), fille de Marie de Fagnolles  et Aubert de Canny , épouse Jean de Barbençon  († 1460), chevalier, sénéchal du Hainaut , baron de Werchin , seigneur de Jeumont , de Merlemont, fils de Jean de Barbençon et de Philippine de Werchin, héritière de Jacques II de Werchin et de Jeanne d'Enghien , dame de Fagnolles.

 Depuis 1485, Fagnolles  est devenu une terre franche de la Principauté de Liège .

Plus tard, Maximilien 1er de Hennin -Liétard  (°1543 - † 1578), troisième comte de Boussu , amiral, gouverneur de Hollande , épouse, en 1568, la veuve de son frère Charles, Charlotte de Werchin  qui fait entrer Fagnolles  parmi les nombreux domaines du comte de Boussu.

Leur fils Pierre II de Hennin -Liétard  (° 1569 - † 1598) épouse, en 1584, Marguerite de Croÿ , fille de Philippe, duc d'Aerschot , et Jeanne de Hallewijn . Pierre II meurt sans postérité.

Fagnolles  passe ensuite dans la famille des Melun  avec Marie de Melun († 1634), princesse d'Epinoy , dame héritière d'Antoing , qui épouse, en 1584, Lamoral 1er Albert Henri de Ligne  qui devient souverain de Fagneulles (Fagnolles). En 1795, Fagnolles est englobé dans le district de Couvin . En 1815, Fagnolles est incorporé dans la province de Namur . En 1841, Fagnolles est rétrocédé à la famille de Ligne qui le revend en 1920.
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* Relief : droit payé par un vassal pour relever son fief ou droit de succession à propos d'un fief

Annales de la Société Archéologique de Namur - T. 19 - 1891/1892 pp 241, 244, 248
Archives de l'Etat de Mons - Cartulaire d'Epinlieu -fol.25v
Bormans : les fiefs du comté de Namur, p. 25*-*
Capouillez Marcel : Histoire et généalogique des seigneurs de Boussu, pp 36, 39
Comte de Saint-Genois : Armoiries et cris d'armes du comté de Hainaut
De Villermont : annales du Cercle archéologique de Mons - T.XIX, p 196
Devillers : description analytique - T.VIII, p.275

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