Brainebar

LA BARONNIE DE BRAINE-LE-COMTE

 1.                  Situation géographique

Ville de la province de Hainaut sur la N6 entre Soignies et Hal.

2.              Etymologie- toponymie de la localité

Une légende attribue la fondation de Braine à Brennus, général des Senonnois mais elle semble fantaisiste.

Braine viendrait de brai qui signifie rivière à eau fangeuse ou boueuse. D'après d'autres auteurs, Brenna pourrait désigner un endroit où poussent des arbustes et arbrisseaux sauvages, d'où les variantes Brania (1208), Braine ou ruisseau qui coule au milieu des bois.  Autrefois, Braine-le-Comte était connu sous le nom de Braine-la-Willote ou la Villotte, en latin Brania Willotica.  Willote ou Villotte signifie : petite ville ou encore,Villula : petite maison à la campagne ou métairie.

4.                  Armes des premiers seigneurs



  "Gironné d'argent et de gueules de dix pièces, chaque pièce d'argent chargée de trois croix recroisettées aux pieds fichés  d'or"    (armes de Wautier d'Enghien, seigneur de Brayne en 1238).    (Le choix de deux métaux associés or et argent est curieux en héraldique.)

     
  

 

D'après Reiffenberg, les armes sont : "Gironné de gueules et d'argent de dix pièces. Sur chaque giron de gueules, six croisettes d'or"


Armes de Henri et Guillaume de Braine, conseillers du comte Baudouin IV de Hainaut (°1109 - †1171), fils de la comtesse Yolande de Gueldre. Les armes de Wautier d'Enghien, d'Henri et Guillaume sont des brisures de la famille d'Enghien.  De plus, elles sont limitées dans le temps.  Nous ignorons les armes portées par les premiers seigneurs du nom et qui assurait la fonction héréditaire de châtelain de Braine, c'est-à-dire un militaire au service du comte. Il est probable que l'on faisait usage des armes du comte de Hainaut soit :

"d'or à trois chevrons de sable". 
Toutefois à partir du règne des Avesnes, les armes étaient peut-être : "d'or au lion de sable, armé et lampassé de gueules" mais il s'agit d'une simple hypothèse.

4.         Cri d'arme : Enghien

5.         Généalogie succincte des premiers seigneurs de la localité

raine-la-Willotte est, vers l'an 680, un alleu appartenant à Sainte Aye, deuxième abbesse de Sainte-Waudru, qui en fait don à son monastère en sus de Cuesmes et Nimy. Aye est l'épouse de Saint-Hydulphe, un grand seigneur d'Austrasie, qui se retire au monastère de Lobbes.

Un abbé de Brene est témoin en 1092 à une charte de l'église de Soignies.

En 1150, le chapitre noble de Sainte-Waudru cède les terres de Braine-la-Willotte au comte de Hainaut Baudouin IV, dit le bâtisseur, contre une série d'avantages. Baudouin IV fait construire son donjon forteresse à Braine qui est achevé vers 1185. Deux Brainois sont conseillers du comte Baudouin IV; il s'agit de deux frères : Guillaume et Henri de Breyne. Guillaume est témoin d'une charte du comte Baudouin IV en faveur de l'abbaye de Saint-Denis en Brocqueroie en 1142.


Henri 1er de Braine est cité en 1150 dans la charte par laquelle Baudouin IV reçoit le village de Braine.  Cet Henri 1er, qui est déjà châtelain de la forteresse de Binche, est également qualifié de châtelain de Braine-la-Willotte en 1161. En 1167, Henri 1er de Braine donne à l'abbaye de Bonne-Espérance les dîmes qu'il récolte des villages d'Estinnes et Vellereille-lez-Brayeux.  Il scelle également une charte en 1170 en faveur de l'abbaye d'Aulne. Henri reçoit 10 marks d'argent annuel pour avoir fait hommage au roi.  Il est encore cité en 1176, 1180 et 1182. En 1190, Henri de Braine se croise et part en Palestine mais meurt de la peste avec son autre compagnon d'arme, Eudes de Trazegnies, lors du siège de la ville de Ptolémaïs.

Le village de Braine-la-Villotte prend le nom de Braine-le-Comte lorsque cette localité devient la propriété du comte Baudouin IV. 

Henri 1er de Braine a deux fils : Henri II et Gilles 1er de Braine.

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Henri II a la charge de châtelain de Binche. Il est cité dans des actes de 1197, 1200, 1205 et 1210. 
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Gilles 1er est châtelain de Braine (ou de Brayne) et scelle la charte de Hainaut en 1200
En 1202, Gilles 1er est témoin d'un accord entre le monastère de Sainte-Waudru et Baudouin VI, dit de Constantinople, comte de Flandre et de Hainaut.


Antoine, chevalier de Braine, châtelain de Binche, fils de Henri II, épouse Mathilde de Ligne, fille de Thierry II et d'Elisabeth d'Antoing.  Il donne, en 1221, son manoir de Fontenil au monastère d'Epinlieu et décède en 1222. 

En secondes noces, Mathilde de Ligne devient l'épouse du chevalier de Dongelberg, châtelain de Binche.

On cite également un Gautier de Braine dont la fille épouse, en 1224, Jacques d'Enghien, sire de Bassily, 5e fils de Siger 1er d'Enghien et Alix de Sotteghem. 
La seigneurie de Braine-le-Comte entre dans la famille d'Enghien avec ce mariage.

On cite un fils issu de ce couple : Gossuin de Braine.


La généalogie suivie des seigneurs de Braine n'a pu être établie à partir des descendants des Enghien, d'autant plus qu'il s'agit de châtelains et qu'il peut y avoir confusion entre ceux de Binche et de Braine.

Nous ne pouvons donc que nous référer aux chartes du comté de Hainaut qui ne donnent généralement pas de détails quant à l'épouse et la composition de la famille.


On cite un Guillaume de Braine qui est témoin, en 1244, lors d'un jugement de Henri de Luxembourg qui adjuge à Thomas et à sa femme Jeanne, comtesse de Flandre et de Hainaut, des terres à Crèvecoeur et Arleux.

Un Walter de Braine, chevalier, châtelain de Binche fonde la chapelle du Plouy à Braine-le-Comte en 1242. 

Sohier de Braine est le dernier membre de cette famille qui est châtelain de Binche et qu'il a dû céder au comte de Hainaut avant 1265.

Le comte de Hainaut Jean II d'Avesnes récupère Braine-le-Comte.

En 1287, Jean d'Avesnes, fils aîné du comte Jean II d'Avesnes, cède Braine et Hal à son frère Florent de Hainaut. 


En 1287, Florent de Hainaut, sire de Braine, fonde une chapelle dans sa maison d'Estruem.

Le comte Jean II d'Avesnes fait la promesse, en 1302, de payer tous les ans à Philippe de Savoie la somme de 2.000 livres pour les frais de tutelle d'Isabelle, la fille de sa femme née de son premier mari Florent de Hainaut.


Un Jehan de Braine est présent en 1293 lors de l'accord entre Guy, marquis de Namur, et le magistrat de Namur concernant certains détails de la loi communale.

Un Watier de Brayne fait l'acquisition, en 1288, des terres de Fumay et de Revin (France-Ardenne) et ayant appartenu au comte de Hainaut et à Rasse de Gavre.

En 1305, Saussés de Boussoit fait hommage de la terre d'Estruem au nom de la duchesse d'Athènes, fille de feu Florent de Hainaut, sire de Braine.

Louis de Bourgogne , prince de Morée, et époux de Mahaut de Hainaut, devient sire de Braine en 1315.

Accord entre le duc de Brabant et le comte de Hainaut en 1334 au sujet des limites du duché et du comté.  Etait présent à cet accord, Jean le Coustre, châtelain de Braine.

En 1346, Marguerite d'Avesnes, épouse de Louis de Bavière, donne à sa sœur Isabelle, les revenus de Braine, Quenast et Estroem.

En 1353, Isabelle reçoit ces terres en héritage Colart Erbaut, châtelain de Bavière, est présent en 1410 à la rédaction de la charte-loi du comté de Hainaut.

Lors de la guerre de l'évêque de Liège Jean sans Pitié contre sa nièce Jacqueline de Bavière et son mari le duc de Gloucester, la ville de Braine est réduite en cendre en 1425 par le comte de Saint-Pol.

La ville est de nouveau incendiée en 1583 lors de la révolte des confédérés belges contre les troupes espagnoles.

En 1652, le roi d'Espagne Philippe II cède la ville de Braine-le-Comte au duc d'Arenberg  en échange de la terres de Sevenberghen.

En 1677, le duc de Villa-Hermosa, gouverneur général des Pays-Bas, fait sauter le château et les remparts pour empêcher les français de s'y réfugier.
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Annales du Cercle archéologique d'Enghien - T.4 - 1895
Cartulaires de l'abbaye de Bonne-Espérance
Cercle archéologique de Mons - T.XXII - Chevaliers présents au tournoi de Compiègnes en 1238
De Seyn : études étymologiques et archéologiques du Hainaut - p. 286
Dujardin C, Croquet J.B. et Bourdeau P. : la paroisse de Braine-le-Comte - Souvenirs historiques et religieux -
1981 - pp 47-48-51-314
Guignies (Docteur) : historique de la commune de Deux-Acren
Lejeune (Théophile) : monographie historique et archéologique du Hainaut
Reiffenberg (Baron de ) : Monuments I - Histoire de Hainaut - 1844
Saint-Genois (comte Joseph de) : Monuments anciens I pour servir d'histoire de Hainaut
Talier et Wauters : géographie et histoire des communes belges, p. 91

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