Bousiesbar
1.
Situation géographique
de la seigneurie
Bousies
: France
-59222 - à 30 km de Cambrai
est situé dans le canton de Landrecies
, sur la jonction de la chaussée romaine de Bavay
- St-Quentin
à Landrecies via Bousies.
2
Etymologie – Toponymie du lieu
Apparition du nom : deux historiens locaux Elisé Polvent
et Jean Bara font état qu’un disciple de St-Remi, nommé
Possene se serait retiré à Bousies
en 408 pour y prêcher le christianisme.
L’église servait pour Bousies et Croix
qui ne formaient qu’une seule
paroisse faisant partie du décanat d’Haspres
. A l’origine Bousies dépendait
de l’oratoire de Croix dédiée à St-Martin.
Ce n’est qu’au XI siècle que Croix - Bousies furent détachés
du temporel de l’abbaye de Maroilles
pour devenir une seigneurie indépendante.
Dès le XII siècle, la paroisse de Bousies est attestée
et l’oratoire de Croix n’est plus cité.
3.
Armes des premiers Seigneurs
|
Bousies : "d'azur à
la croix d'argent" |
|
de
la Pierre : "d'argent à trois aigles éployées
de sable, membrées et becquées de gueules"
Toutefois, sur une gravure d'un extrait de Jean le Carpentier
dans son "histoire de Cambray et du Cambrésis", les aigles sont bicéphales.
|
4.
Cri d'arme
: Bousies
au bon fier (fier = fer)
5.
Généalogie
succincte des premiers seigneurs
Le
berceau des de Bousies
est reconnu être le Cambraisis
. Ils étaient chevaliers bannerets.
La filiation prouvée commence en 986 lorsque l’empereur
Otton III créa les douze pairies du Cambraisis
dont celle de Bousies
.
En 998 Jean 1er de Bousies
fait construire un premier château. Il s'allie à
la famille desRumigny
en Thiérache
en épousant Hadewige de Roucy
. II devient ainsi proche parent de Gérard de Rumigny
qui deviendra évêque de Cambrai
après Erluin.
En 1007 :
Jean 1er prête serment à l’évêque Erluin. A
l’époque, la suzeraineté du Cambraisis
, qui faisait partie de la Lorraine
, était passée du roi de France
au roi de Germanie
. En 1007, le roi de Germanie Henry, qui deviendra empereur en 1014, transfère
le comté du Cambraisis
à l’évêque Erluin et à
ses successeurs et à toujours. C’est depuis cette époque
que les évêques de Cambrai
ont porté le titre de comte.1
C’est un peu avant qu’avaient été créées
les douze pairies du Cambraisis
. Les seigneurs de Bousies
devenaient ainsi vassaux de l’évêque
de Cambrai
.
Jean 1er assiste
à la fondation de l’abbaye de Saint-Gondolfa
de Florence
(1025) (Italie
) faite par Gérard de Rumigny
dit aussi Gérard de Florinnes
.
Tous deux assistent
à la fondation de l’abbaye de Florennes
en Belgique (1027). L’empereur Henri II désigne
la famille Rumigny
- Florennes comme avoué de cette abbaye. Les Bousies
comptent alors parmi les plus grandes familles du moment,
les Rumigny, les Roucy
, les Champagne
et les Capet
.
En 1083, Gislard
de Bousies
est témoin d’une charte relative à
la donation du village d’Aubrechies
faite par le comte du Hainaut
à l’abbaye de Saint-Denis
.
Selon la généalogie
de la noble Maison de Bousies
(archives du vicomte de Rouveroy),2
Wauthier II aurait participé à la première
croisade emmenée par Godefroy de Bouillon
et son frère Baudouin 1er de Boulogne
, croisade qui aboutit à la prise de Jérusalem
en 1096.
En 1108 l’abbaye de Fesmy-sur-Sambre
accepte de Wauthier II les autels de
Bousies
et de Croix
, c’est à dire les droits de réquisitionner
chevaux et voitures nécessaires à l’enlèvement et
au transport de moissons par l’oblation de dîmes et terrages. Watier
de Bousies
épouse la fille du seigneur d’Estourmel en
1125.
Wauthier participe
à la deuxième croisade (1145) menée par le roi de France
Louis VII (marié à Aliénor d’Aquitaine
) et l’Empereur Conrad III. A son retour, le roi se sépare
d'Aliénor. C’est l’origine de la première guerre
de cent ans car Aliénor épouse Henri Plantagenêt
, futur roi d’Angleterre
, lui apportant en dot le Poitou
et l’Aquitaine.
En 1149, Wauthier
assiste à la bénédiction de l’abbaye de Vaucelle
fondée en 1132 par son ancêtre Hughes de Oisy.
Celui-ci
avait succédé à la Maison de Lens
par son oncle maternel au château de Cambrai
. La charte originale est scellée du sceau de Bousies
type équestre primitif.3
En
1153, fin de l’excommunication des seigneurs de Bousies
. Pour expliquer cet anathème, il
faut se reporter à l’histoire de Solesme
après 1110
En 1170, Wauthier signe avec
les religieux de Bucilly
(Aisne
) la charte de fondation de Mondrepuis
.
En 1177, Wauthier accorde la première
loi aux habitants de Bousies
En 1180, libéralité
du seigneur de Bousies
à l’Abbaye de Premy
et aux religieux de Cantimpret
.
En
1200, Watier épouse la fille du seigneur de Walincourt
, il est témoin avec son frère de la charte des libertés
et franchises de la ville de Landrecies
.
En 1202, il prend
part à la quatrième croisade. Dans la salle gothique de l’hôtel
de ville.de Mons
, un vaste tableau représente Baudouin, comte de Flandre
et de Hainaut
et ses barons qui prêtent serment devant le clergé.
La bannière des Bousies
"d’azur à la croix d’argent"
est bien visible.
Wauthier,
par son alliance avec la comtesse de Champagne
, est devenu beau-frère de Baudouin qui devint empereur de Constantinople
après la prise de celle-ci en 1204. L’écu
des Bousies
figure au château de Versailles
dans la deuxième salle des croisades avec le nom
de Gauthier de Bousies, l’un des preux du Hainaut
.
En
1209, Wauthier (revenu de croisade ?) fait don et remise à l’église
de tous les droits qu’il prendrait sur les maisons et censes de l’abbaye
de Saint-Denis
à Fontaine
et à Briastre.
4
En
1268, Wauthier V a épousé Alix de Hainaut
cousine de la reine de France
Isabelle de Hainaut, épouse de Philippe-Auguste.
Wauthier est donc cousin par alliance au roi de France. Il
meurt en 1268 et Alix en1292.
Wauthier
est caution de Guillaume 1er dit le Bon, comte de Hainaut
qui épouse Jeanne, fille aînée de Charles
de Valois
. (1305)
Le
28 octobre1327, Wauthier IX assiste à Valenciennes
au mariage de Edouard III, roi d’Angleterre
, et de Philippa, fille du comte de Hainaut
6 . Edouard III remporte la bataille de Crécy
en 1346 sur la chevalerie français
Des soldats allemands de la garnison allèrent piller Landrecies
(1340). En contre-attaquant, le Sire
de Potelle
fut tué. Le Sire de Bousies
était à ses cotés.
En
1388, la forteresse de la Malmaison
a été édifiée en 1255 à
Ors
par Nicolas de Fontaine
, évêque de Cambrai
. Le château de Bousies
était aussi dans cette zone mais n’appartenait
pas à l’évêque. La Malmaison était une forteresse
bien plus redoutable qui ne causa que des ennuis aux évêques de
Cambrai.
Un édit
de l'empereur d'Allemagne
en 1388, à la demande de Robert III, nouvel
évêque de Cambrai
, punit de peine de mort toute attaque entre deux familles pendant quarante
jours à compter d'un différend non réglé par la
justice, ce qui était encore de coutume dans le cambrésis
En 1415,
le 25 octobre, Louis II de Bousies
, encore appelé Aloys de Vertain
(Vertaing) est tué avec 7 000 chevaliers français
à la bataille d’Azincourt
contre les Anglais.
En 1450,
Jeanne de Bousies
, sa fille, épouse, selon l’extrait d’un livre des Fiefs
du Palais Archiépiscopal, le chevalier Jean de la Pierre, seigneur de
Jugny
, Verlay
, fils de Jean, châtelain de Lipelmonde
, maître d’hôtel du duc de Bourgogne
.7
Louis avait épousé
Nicole de Rouveroy-Saint-Simon
. Son frère Eustache de Bousies
, seigneur de Vertain, épouse Marie de Trazegnies
qui sera la seconde branche des Bousies en Belgique. Eustache
II leur fils épouse Agnès de Feluy
-Tyberchamps. Les Bousies tenaient une chapellenie à Ansielsart
; ils deviennent seigneur de Feluy.
Alors
que la branche principale des Bousies
va s’éteindre à Bousies avec le mariage
de Jeanne de Bousies et de Jean de la Pierre, les Bousies connaîtront
encore bien des heures de gloires en Hainaut
.
En 1423, Pierre
de Bousies
, à Feluy
, est remarqué par Philippe le Bon qui le fera Grand-Bailli du
comté de Hainaut
du 2 décembre 1423 au 24 juin 1427.
En
1447, Fièrabras de Vertain
, célèbre bâtard de Bousies
grâce à ses exploits guerriers, seigneur de
Familleureux
, est l’auteur involontaire d’un miracle8.
Il fit placer dans l’église de Familleureux un bas–relief
qui rappelle ce miracle. Ce fut ensuite un lieu de pèlerinage pour les
enfants malades. Colle de Bousies petite-fille de Fièrabras, épouse
Jean de Rubempré
; celui-ci est fait chevalier de la Toison d’Or
par Charles le Téméraire puis duc de Lorraine
. En 1477, ils périrent au siège de Nancy.
Jeanne
de Bousies
, petite-fille de Colle de Bousies, épouse Charles de Rubempré
, Grand Chambellan de Charles–Quint. L’impératrice Isabelle
de Portugal, troisième épouse de Charles Quint,
vint souvent chasser à Gosselies
dans leur domaine.
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1. Emile Henry R
2. Emile Henry R
3. Jean Bara R
4. Jean Bara R
5. Cappets=Capet : vient de l'uniforme avec cape de drap roussâtre
qu'ils revêtaient (Cyrille Petit) R
6. Jean Bara R
7. Carpentier (Jean le): Tome 2 - p. 883 R
8. Fièrabras de Vertain, seigneur de Familleureux, alors
qu'il s'apprête à occire des habitants du village voisin de Houdeng,
venus "pieds déchaux" demander pardon à cause d'une
insulte faite à lui précédemment, qu'il a déjà
passé le premier au fil de l'épée, la Vierge Marie portant
l'enfant Jésus se dresse devant lui, tandis qu'une main invisible lui
enlève son heaume. Frappé par ces prodiges, Fièrabras pardonne
et pour faire amende honorable du meurtre commis, il fait placer dans l'église
de Familleureux, près de la tribune des seigneurs, un bas-relief qui
rappelle le miracle. R
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