Antoingbar
1. Situation géographique
de la seigneurie
Ville
située sur l’Escaut
à 6 km de Tournai
, à l’ancien lieu-dit « rupture
de charge » ou « trou d’Antoing
» à 30 km de Lille
et à 45 km de Mons
.
2.
Etymologie – Toponymie du lieu
Antoing
est citée en 868 dans
un texte de l’abbaye de Lobbes
, sous la mention « Antonium » qui
signifie « ville d’Antonius ».
L'imposant tombeau romain au lieu dit "trou Billemont" est sans doute celui
de dignitaires romains qui supervisèrent le commerce de la pierre au Ier
et IIème siècles.
3. Armes des premiers seigneurs
|
De gueules à un lion d’argent |
4.
Cri d’arme : Bury
5. Généalogie
succincte des seigneurs de la localité
Antoing
est comprise dans la part du
roi Charles le Chauve lors du partage du royaume de Lothaire en 870. Elle fait
partie de l’ancien Burbant
et dépend de la seigneurie
de Leuze
, et du comté de Flandre
et enfin, du comté de
Hainaut
. A l’origine, un couvent de religieuses, dépendance
de l’abbaye de Lobbes
, se trouve à Antoing. Vers 959, lorsque Saint-Brunon
(Boniface) convertit un grand nombre de couvents en chapitres, les chanoines remplacent
les religieuses d’Antoing. Le seigneur d’Antoing est avoué
du chapitre et le château englobe l’église collégiale.
D'un point de vue stratégique et pécuniaire, la localité
d’Antoing est d’une importance capitale à cause de l’ancien
lieu-dit « Le trou d’Antoing », c’est-à-dire
une chute d’eau de l'Escaut d’un mètre de hauteur
qui nécessite la décharge des marchandises
et le paiement d’un droit de passage. A la fin du Xe siècle,
le comte de Flandre s’empare de la rive droite de l’Escaut et y place
une garnison. Les capitaines d’armes qui commandent la garnison deviennent
rapidement de riches seigneurs d’Antoing. Il existe une généalogie
assez précise en ce qui concerne les premiers seigneurs du nom, notamment,
celle établie par M. Carpentier – Histoire de Cambrai
et Cambrésis
– Leide 1664 –
qui est confirmée par d’autres sources, à l’exception
de certains prénoms qui différent d’un auteur à l’autre.
Lorsqu’il existe une divergence, nous indiquerons les divers prénoms
mentionnés.
On cite un Armoricus, seigneur d’Antoing
, vers la fin du XIe siècle.
Zefer ou Sohier ou Soyer d’Antoing
vers 1082.
En 1096, un frère de Zefer, le chevalier Gilbert ou Ailbert d’Antoing
figure à la première
croisade et meurt en 1122. Zefer a comme héritier Goscelin 1er.
Goscelin 1er est cité
comme seigneur du lieu. Il vivait en 1118.
Il eut plusieurs enfants, dont Walter.
Walter ou Gautier d’Antoing
épouse Pétronille
d’Espinoy
. Dont sont issus :
Alard 1er ou Hugues 1er qui épouse Cécile de Namur
ou, pour certains auteurs,
Flandrinne de Namur, fille de Godfroid, comte de Namur, et Sibille de Porceau
. Ils eurent comme enfants :
- Gérard, abbé de Clair-Marais
- Watier, écolâtre de Cambrai
- Elisabeth épouse de Thierry II de Ligne
vers 1150
- Nicolas encore en vie en 1155
- Alix épouse de Gilles de Saint-Gossuin d’Avesnes
(sans descendance)
- Clémence dont l’époux est Matthieu de Walincourt
- Gossuin ou Gosselin II qui vivait en 1160, décédé avant
1193
- Hugues II dit le Pauvre Chevalier
Hugues II (ou 1er selon certains
auteurs)
Il succède à son frère Goscelin II à la seigneurie
d’Antoing
. Hugues est l’époux de Ancilie de Wavrin
, sœur de Robert 1er de Wavrin, sénéchal
de Flandre
. Il épouse en secondes noces Agnès de Rumigny
, fille de Gossuin et Béatrice de Recampuy
ou, pour d’autres auteurs,
fille de Hugues, seigneur de Rumigny, et d’Alix de Hainaut
, fille de Baudouin II, comte de Hainaut (vers 1188). Ils
eurent comme descendants :
- Jean, évêque de Cambrai
de 1192 à 1197
- Alard II qui suit
- Gossuin dit d’Epinoy
, mort lors d’une bataille en Grèce
- Gossuin ou Hugues selon certaines sources
Alard II d’Antoing
.
Il épouse, vers 1203, Ida de Douai
, dame d’Escarpel
et de Guichi-le-Prévost
, fille du prévôt de Douai et de Ida de Saint-Omer
. Allard II est cité
dans des chartes de 1199 et 1219. Il décède avant 1222.
Son frère cadet, Goscelin ou Hugues est nommé chevalier
en 1214, capitaine du château d’Antoing
en 1233. Il devient le maître des lieux à la mort
de ses frères, ce qui le fait basculer dans le camp du comté de
Hainaut
. Avoué du chapitre d’Antoing et des biens
de l’abbaye de Saint-Amand
, spoliateur des biens de l’abbaye de Liessies
(dans les environs de Frasnes),
avoué des biens de Saint-Martin
à Tournai
, maître du péage sur l’Escaut
, bailli d’Antoing en 1235, bourgmestre en 1241 :
il devient un personnage considérable et s’intitule seigneur d’Antoing.
Le chapitre est obligé, en 1225, de reconnaître ce titre et le seigneur
tente d’expulser les chanoines en les confinant dans l’enceinte castrale.
En 1230, Hues ou Hugues, chevalier, seigneur d’Epinois
et d’Antoing, vend son
alleu de Hirchonwez
à l’abbaye de
Marquette
, près de Lille
.
Remarque : Il existe une certaine confusion entre les auteurs en ce qui concerne
>Alard II et son frère cadet Goscelin alias Hugues. Il est
probable que ce dernier ait profité de la mort de ses frères pour
accaparer la seigneurie d’Antoing
au détriment des enfants d’Alard
mais, par après, tout semble s’être normalisé. Les
enfants d’Alard II et Ida de Douai
sont cités dans cet ordre
:
-
Hugues III
- Marie qui est l’épouse de Philippe de Prouvy
- Marguerite ou Agnès épouse de Guillaume de
Gramines, Grandmès
ou Grandmetz. Celui-ci épouse en secondes noces Marie de Cisoing
dont il eut cinq fils et deux filles.
Un auteur écrit que Marie et Agnès sont les héritières
de Hugues III et non seulement ses sœurs.
Hugues III
d’Antoing
époux en premières
noces de Philippine de Hornes
, fille héritière de Michel de Hornes, connétable
de Flandre
, de laquelle il eut trois fils et deux filles :
- Michel d’Antoing
, seigneur de Hornes
- Hugues IV, sire d’Antoing
, qui suit
- Jean qui est l’époux de Béatrice, fille de Robert de Vierve
- Béatrice, femme de Jean de Rumes
- Alix qui épouse Guillaume de Marbaix
Sont nés d'un second lit :
- Alard d’Antoing
, sire de Briffoeuil
, fief acheté par son père Hugues III, épouse
Marie de Thorout
, fille de Guautier ou Gauthier ou Guillaume, châtelain
de Noyon
et de
Honnencourt. Alard est témoin, en 1248, de la rédaction d’une
charte signée par Jean, sire d’Audenaerde
, qui reconnaît tenir en fief du comte de Flandre
: Acren
, Russignies
et Amougies
.
- Wautier d’Antoing
scelle cette charte du 30 janvier
1285 dans laquelle Jean d’Avesnes
, comte de Hainaut
, petit-fils de la comtesse Marguerite de Constantinople
approuve la cession qui a été
faite par Jean de Châtillon
, comte de Blois
et seigneur d’Avesnes
à Guy de Châtillon, comte de Saint-Pol
, des terres de Leuze
et d’Escanaffe
.
- Watier ou Gauthier ou Wautier, seigneur
de Bellonne
époux de N. d’Estrée
. Gauthier tient sa seigneurie de Bellonne en fief de Guy,
comte de Flandre
en 1282. Bellonne se trouve
au sud de Douai
.
- Marie qui épouse Jean de Barbançon
et qui décède
en 1312
- Jean, chanoine de Cambrai
et archidiacre d’Anvers
- Arnould, chanoine de Cambrai
et archidiacre de Valenciennes
- Ide qui épouse Nicolas de Barbençon
, sire de Villers
et Braine
- Gilles, seigneur d’Affevaing, qui épouse la fille de Guillaume
du Frenoy
et de Mathilde d’Esne
.Gilles est cité dans une charte de 1286 de Arnould,
seigneur de Cisoing
et pair de Flandre
, à qui Guy, comte de Namur
, a donné le château de Peteghem
et ses dépendances.
Alard et Waultier d’Antoing
participent au tournoi de Compiègne
de 1238.
Hugues IV épouse en premières
noces, avant 1260, Sibille de Wavrin
et en secondes noces Isabeau
de Béthune
, fille de Robert et Elisabeth de Morialmez
. Isabeau était veuve de Hellin III, sire de Wavrin,
frère de la première femme de Hugues IV.Les enfants du premier lit
sont :
- Hugues V qui suit
- Jean, chanoine de Cambrai
- Alix, religieuse de Premy
- Clémence épouse de N. de Montigny
-en-Ostrevent
Hugues V d’Antoing
, nommé le jeune du vivant de son père.
Il est qualifié de Prévôt de Douai
, seigneur de Quivoy
, seigneur d’Antoing et d’Espinoy
à la mort de son père.
Il épouse Isabeau d’Assche
, dite de Bugenhout
, dame de Hautpoulieu
.Ils firent leur testament en 1285.De ce couple sont nés
:
- Hugues VI qui suit
- Henry, sire de Bugenhout
, dit le « Preux d’Antoing
» dont la fille se marie avec Gérard de Werchin
et Longueville
, sénéchal de Hainaut
décédé en 1340.
Henry participe au tournoi de Condé
en 1327. Henry est également
présent en 1333 lors de la rédaction d’un traité entre
Louis, comte de Flandre
, et Renaud, comte de Gueldre
, pour régler les différents existant entre le duc
de Brabant
et l’évêque de Liège.
- Gérard d’Eppeghem
, de Semse
, d’Anderlecht
- Alard, chanoine de Cambrai
Hugues VI, seigneur d’Antoing
et d’Espinoy
.
Il participe à la bataille des Eperons d’Or le 11 juillet 1302 à
Groeninghe
et périt pendant les
combats.Il avait épousé Marie Vilain, dame de Sottenghien
, de Houdain-en-Artois
, châtelaine de Gand
. Le 2 septembre 1307, Marie Vilain obtient une prébende
à Mons
de Guillaume, comte de Hainaut
.
Dont une fille unique Isabeau d’Antoing
, dame héritière d’Antoing, d’Espinoy
, de Sottenghien
, de Houdain-en-Artois
, vicomtesse de Gand
.Isabeau d’Antoing épouse en premières
noces Henry de Louvain
, fils de Jean, seigneur de Montcornet
, descendant des ducs de Brabant
. En secondes noces, Isabeau épouse Alphonse d’Espagne
, seigneur de Lunel
, fils de Ferdinand, prince de Castille
et Blanche de France
, fille de Saint-Louis.Elle se marie une troisième
fois en 1327 avec Jean, vicomte de Melun
de Tancarville
, seigneur de Blandy
, grand chambellan de France.Jean de Melun décède
en 1350 et Isabeau en 1354. De ces unions aucun enfant n’est né.
Le château d’Antoing
passe ainsi à la riche
famille de Melun
et au 16ème
siècle dans la maison de Ligne
par le mariage d’Hippolite-Anne
de Melun avec Philippe de Ligne d’Arenberg
, duc d’Arschot
et de Croÿ
.
On trouve un Michel d'Antoing, cité comme Michel Anthone,
bailli de Braine-le-Comte (1543) et homme de fief du Hainaut (1543, 56, 65)
(T 1 , p. 173 Sceaux armoriés de Raadt). Son surnom était "des
LOGES" (fief de famille). Il avait épousé Catherine (de)
Houwaert."
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