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Obsèques du Père Courtois :

la trêve de l’homme de paix

 

L’aura du père Courtois a baigné ses obsèques samedi matin en rassemblant les personnes de tout bord croyants ou pas. Le messager de la paix aurait apprécié.

 

M

ême le ciel a pleuré de la neige samedi matin pour les obsèques du père René Courtois, à Bruyères-et-Montbérault.

De la même couleur que la colombe, symbole de paix, une valeur si chère au cœur de l’ermite de Vauclair.

Ce père jésuite était arrivé de sa Belgique natale en 1966, séduit par les pierres de l’abbaye et bien décidé à y approfondir ses connaissances en matière d’histoire médiévale.

Mais c’était sans compter le Chemin des dames, situé à quelques hectomètres.

Et l’historien se fera aussi spécialiste de la première guerre mondiale, en plus d’être le premier défenseur du site de l’abbaye.

 

Fraternité

 

De fait, le père René Courtois se fera aussi savant, poète, amoureux de la nature et de ses plantes médicinales…

Le priant et le contemplatif, l’ami de Dieu est aussi devenu l’ami des hommes. Sa chaleur était sans doute communicative et beaucoup se sont ralliés à son panache.

Aussi samedi, le père évêque, Mgr Herriot, a insisté sur cette fraternité à l’image des premiers apôtres et a encouragé l’assistance à échanger un geste d’amitié.

Un parterre où se confondaient des personnes de tout bord, croyants ou pas, personnalités ou humbles fidèles, comme ces bénévoles de l’association d’aide à domicile en milieu rural qui l’ont accompagné.

Il y a encore les paroissiens de Saint-Rémi de l’Ailette dont il était profondément attaché et sa chorale qui lui a bien rendu au travers des interprétations émouvantes à l’heure de dire adieu.

Le père René Courtois aura connu des étapes décisisves comme son baptême le lendemain de sa naissance le 5 décembre 1928.

Il y aura aussi la prononciation de ses vœux de religieux jésuite le 9 août 1955. Cet amoureux de l’avent s’en est allé quelques semaines après la Noël.

Pour Mgr Herriot, pour qui la cérémonie était bien sûr particulière, « sa mort est renaissance, aurore ».

Il reste pourtant une dernière étape à franchir pour le père Courtois. elle concerne son souhait le plus cher, celui de reposer là où il a passé une moitié de sa vie, au cœur de l’abbaye de Vauclair.

« Les démarches ont été entreprises, mais c’est très compliqué et cela pourrait prendre plusieurs mois », a indiqué Yves Daudigny, président du conseil général.

Yann Le Blévec

 

Extrait de l’Union  du 7 mars 2005.

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