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LES ZOUAVES PONTIFICAUX : CROISÉS DU XIXeme SIÈCLE
par Pierre d’OUTRESCAUT

Un certain nombre de généalogistes amateurs, français et belges, découvrent, souvent par la tradition orale, qu'un de leurs aïeux avait, dans la seconde moitié du XIXeme siècle, "fait le zouave chez le Pape". Cette locution n'a rien de péjoratif (l'aïeul en question n'avait nullement fait le pitre dans les locaux du Vatican ! ...). Au contraire, cet ancêtre a été l'un des derniers défenseurs de la souveraineté temporelle du Souverain Pontife contre les ambitions annexionnistes de la dynastie savoyarde et les prétentions républicaines des "chemises rouges" de Giuseppe GARIBALDI, l'un des derniers croisés du second millénaire en quelque sorte.

Créés en 756 par une donation de Pépin le Bref au Pape, les États Pontificaux ont été, pendant plus de mille ans et jusqu'en 1870, le plus ancien État souverain d'Europe. Depuis les Congrès de VIENNE de 1815, ils occupaient une grande partie de l'Italie centrale, entre la Mer Tyrrhénienne et la Mer Adriatique, soit à peu près de territoire des actuelles Régions du Latium, de l'Ombrie, des Marches et de la Romagne, ayant la ville de ROME pour capitale et possédant deux ports maritimes importants à l'époque, CIVITAVECCHIA à l'ouest et ANCONE à l'est.

Le Pape Pie IX (° 1792, + 1878) y régnait depuis 1846. Ayant eu à faire face en 1848 à une révolution libérale et républicaine dirigée par Giuseppe MAZZINI (° 1805, + 1872), fondateur du mouvement révolutionnaire "Jeune Italie" et par Giuseppe GARIBALDI (° 1807, + 1882), niçois de naissance et déjà connu comme stratège militaire remarquable pour ses exploits militaires en Amérique du sud, le Souverain Pontife avait du quitter ROME, où la République avait été proclamée, et se réfugier à GAETE dans le Royaume de NAPLES. L'ordre avait néanmoins été rétabli quelques mois plus tard suite à une intervention militaire franco-autrichienne, le Corps Expéditionnaire français, sous les ordres du Général OUDINOT, ayant débarqué à CIVITA VECCHIA et les troupes autrichiennes ayant occupé la Romagne.

Si Pie IX avait été rétabli sur son trône, les États Pontificaux restaient néanmoins militairement menacé. Au Nord, Victor Emmanuel II, Roi du Piémont, ne cachait pas son ambition (avec l'appui secret de Napoléon III) de faire l'unité de l'Italie sous le sceptre de la dynastie savoyarde et Giuseppe GARIBALDI poursuivait la même prétention sous une version républicaine. A la suite des victoires franco-piémontaises de mai et juin 1859 sur les Autrichiens, Victor Emmanuel II avait rattaché au Royaume du Piémont - qui deviendra par la suite le Royaume d'Italie -, les Duchés de Toscane, de Parme et de Modène ainsi que l'Émilie et la Romagne. De son côté, Giuseppe GARIBALDI, débarqué en Sicile en avril 1860 avec ses "mille chemises rouges", avait, en quelques mois, conquis tout le sud de la péninsule, contraignant le Roi de Naples, François II de Bourbon à abdiquer et à se réfugier à ROME. Le Corps Expéditionnaire français du Général OUDINOT, maintenu sur place à ROME et dans d'autres régions des États Pontificaux depuis 1849, avait bien pour mission de défendre le Souverain Pontife contre des menées intérieures et extérieures hostiles mais il était en réalité une sorte de FORPRONU avant la lettre, s'interposant entre les troupes piémontaises et les troupes pontificales et s'efforçant, avec les difficultés que l'on peut imaginer, d'éviter tous affrontements entre elles, le double jeu diplomatique de Napoléon III les empêchant d'effectuer des opérations militaires défensives ou offensives classiques.

A la suite de l'annexion de la Romagne par Victor Emmanuel II, le Cardinal ANTONELLI, Secrétaire d'État (Ministre des Affaires Étrangères) de Pie IX avait fait appel aux Gouvernements de l'Europe Catholique pour défendre militairement le "Patrimoine de Saint Pierre", mais en vain.

Monseigneur Xavier de MÉRODE, alors Ministre des Armées des États Pontificaux, décida alors d'assurer seul, sans alliés, la défense de la souveraineté temporelle du Saint Père.

Frédéric François Xavier de MÉRODE était né en 1820 à BRUXELLES, fils puîné du Comte Félix de MÉRODE, d'antique noblesse belge et de Rosalie de GRAMMONT, de vieille noblesse française. Après des études au Collège des Jésuites de NAMUR puis au Collège de JUILLY près de PARIS, où il se distingua plus par les farces qu'il faisait à ses professeurs et à ses surveillants que par ses succès scolaires, il entra ensuite à l'École Militaire de BRUXELLES en 1839 et en sortit Sous-Lieutenant d'Infanterie deux ans plus tard. Affecté d'abord à MONS puis à LIEGE au Régiment des Grenadiers (appelé "Régiment d'Élite" de l'Armée belge de l'époque), las d'une vie de garnison qui ne satisfaisait pas sa vocation militaire, il sollicita et obtint du Roi des Belges Léopold Ier l'autorisation de participer à la conquête de l'Algérie avec l'Armée française (A cette époque où l'Armée belge commençait à peine à s'organiser après sa lutte d'indépendance contre le Royaume des Pays-Bas, il n'était pas rare que certains de ses Officiers aillent s'entraîner sous des drapeaux étrangers : en 1840, seize Officiers belges avaient déjà précédé le Sous-Lieutenant Xavier de MÉRODE en servant de l'autre côté de la Méditerranée dans les troupes françaises.

Attaché, en août 1844, à l'État Major particulier du Maréchal BUGEAUD, il souhaita aussitôt participer directement aux combats et prit part à une expédition dirigée par le Général de SAINT ARNAUD contre les Kabyles, peu après la bataille d'ISLY. Il se distingua au cours de cette campagne et le Maréchal BUGEAUD le signala pour sa bravoure au Roi Louis Philippe qui lui décerna la Croix de la Légion d'Honneur le 27 novembre 1844, soit quatre mois après son départ de Belgique. L'année 1845 le vit participer à une expédition sur la frontière algéro-marocaine contre la tribu des Flittas puis à une campagne contre les Chaouïas dans les Aurès. Il brilla notamment aux combats d'Aydoussa où il eut son uniforme percé de plusieurs balles. Entre temps le Roi des Belges l'avait promu au grade de Lieutenant. Xavier de MÉRODE profita également de sa campagne africaine pour rédiger un rapport détaillé sur les possibilités pour les ressortissants du Royaume de Belgique de participer à la colonisation civile de l'Algérie.

Rentré à BRUXELLES en janvier 1846 après dix huit mois de séjour en Afrique, le Lieutenant Xavier de MÉRODE, dont la vocation religieuse était latente bien avant son entrée à l'École Militaire, se rendit à ROME en octobre 1847 d'où il envoya sa démission d'Officier le 30 novembre. Léopold Ier le libéra de ses obligations le 23 décembre après l'avoir promu au grade de Capitaine en second.

Entré en noviciat début 1848, il reçut la tonsure le 17 septembre de la même année et les deux premiers ordres mineurs le 23 du même mois. Comme expliqué plus haut, les États Pontificaux étaient alors en pleine révolution mazzinienne et garibaldienne et Xavier de MÉRODE se montra alors "un vrai soldat sous la soutane". Devenu diacre le 7 avril 1849, il n'hésita pas alors à revêtir des habits civils pour braver la fureur des insurgés romains et à servir la cause pontificale en protégeant couvents et vases sacrés des pillages des révolutionnaires. Son audace ne l'empêcha pas d'être humain : il soigna aussi de nombreux blessés ennemis, s'attirant même les félicitations de Giuseppe GARIBALDI. Après l'entrée des troupes du Corps Expéditionnaire Français dans ROME, Xavier de MÉRODE, ordonné prêtre le 22 septembre 1849, devint alors aumônier militaire à ROME puis à VITERBE. Il retrouva ainsi dans le Corps Expéditionnaire certains de ses anciens compagnons de sa Campagne d'Afrique, très étonnés de reconnaître sous l'habit ecclésiastique le brillant Officier belge qui avait été l'un des leurs quelques années plus tôt.

Alors qu'il s'apprêtait à rejoindre son diocèse belge, le 12 avril 1850, à son corps défendant, il fut attaché au VATICAN comme "Camérier Secret du Saint Père" et, neuf ans plus tard, nommé à la tête des Armées Pontificales ainsi qu'à la Direction du Département de la Guerre du Saint Siège.

Doué d'un profond sens politique - et militaire -, Xavier de MÉRODE avait vite compris que les États de l'Église, protégés jusqu'alors avec bienveillance par le Concert des Nations, avaient dorénavant l'opinion publique de l'Europe contre eux. Ayant des relations en France, il démasqua très tôt le double jeu diplomatique de Napoléon III et fit admettre au Saint Père que la protection du Corps Expéditionnaire Français n'était qu'illusoire ; s'attirant ainsi les foudres de la diplomatie du Second Empire et même de ses anciens compagnons d'armes d'Afrique.

Pour Monseigneur Xavier de MÉRODE, "l'Héritage de Saint Pierre" aurait bientôt à se défendre militairement et, pour sa défense, il ne pouvait compter que sur lui-même.

L'Armée Pontificale qu'il trouva sous ses ordres était dans un état affligeant. Elle comptait moins de 10.000 hommes, mal entraînés, mal encadrés, mal équipés (fusils datant de l'époque napoléonienne, canons obsolètes...). Depuis 1797, date du traité de TOLENTINO, les troupes du Saint Père n'avaient tiré que de rares coups de fusil et encore seulement contre des civils, les fameux "brigands romains". L'ancien arsenal du VATICAN n'était plus qu'un musée. Les espions piémontais et garibaldiens avaient relevé que l'unique arsenal où se trouvaient les munitions était librement accessible l'après midi, son gardien faisant la sieste...

Le Directeur du Département de la Guerre du Saint Siège fit alors appel à l'un de ses parents éloignés qu'il avait connu en Algérie, le Général JUCHAULT de la MORICIERE pour réorganiser et commander ses troupes. Héros du siège de CONSTANTINE et ancien Colonel des Zouaves, ce dernier se trouvait alors en exil à BRUXELLES pour avoir refusé le coup d'état du 2 décembre 1851 de Napoléon III.

Le Général de la MORICIERE accepta avec enthousiasme et arriva à ROME le 1er avril 1860. Il commença un rude travail de reprise en main des troupes pontificales mais, jugeant que les effectifs dont il disposait seraient certainement insuffisants en cas de conflit, il lança, conjointement avec Monseigneur Xavier de MÉRODE, un appel solennel à l'opinion catholique européenne et mondiale pour venir défendre les armes à la main les États de l'Église. Des Comités de recrutement et de financement se formèrent rapidement, en premier lieu en Belgique et en France, et, en quelques mois, avec les 300 premiers volontaires arrivés à ROME, le Général de la MORICIERE put constituer un "Bataillon franco-belge" dont le commandement fut confié au Lieutenant-Colonel de BECDELIEVRE.

Pressentant une réorganisation et un accroissement rapide des effectifs des troupes pontificales, les stratèges piémontais envahirent, en septembre 1860, sans que les troupes autrichiennes qui gardaient la région ne s'interposent, les Marches et l'Ombrie. de la MORICIERE se porta alors sur ANCONE pour défendre ce port stratégique sur l'Adriatique. C'est à CASTELFIDARDO, petite ville de la Région des Marches, que les troupes piémontaises et les troupes pontificales se livrèrent, le 18 septembre 1860, une bataille sanglante dans des conditions des plus inégales (moins de 10.000 pontificaux contre près de 60.000 piémontais). L'Armée pontificale fut défaite et les deux tiers des effectifs du "Bataillon franco-belge" furent tués au combat ou grièvement blessés. Enfermée dans le port d'ANCONE, une poignée d'hommes sous le commandement de la MORICIERE résista durant dix jours de siège et de bombardements par terre et par mer, mais du se résoudre à capituler. Libéré, le héros du siège de CONSTANTINE, qui n'avait jamais connu la défaite durant sa carrière, resta encore quelques mois à ROME pour achever la réorganisation de l'Armée pontificale puis rentra en France où il mourut en 1865. "L'Héritage de Saint Pierre" se trouvait dorénavant réduit au territoire de l'actuelle région du Latium.

La défaite de CASTELFIDARDO ne découragea pas Monseigneur Xavier de MÉRODE. Le courage des troupes pontificales face à un ennemi qui lui était six fois supérieur en nombre eut un tel retentissement dans le monde catholique que les volontaires affluèrent à ROME. En janvier 1861, avec les survivants du "Bataillon franco-belge" et les nouvelles recrues le Directeur du Département de la Guerre du Saint Siège créa un "Bataillon de Zouaves Pontificaux". Pourquoi ce nom ? ... Durant l'année 1860, le Général de la MORICIERE avait déjà conçu, pour les "franco-belges", une tenue adaptée au climat de l'Italie centrale et inspirée de celles des Zouaves d'Afrique de l'Armée française (Courte veste à soutaches au col dégagé, grand pantalon bouffant retenu par une large ceinture rouge, petit képi à visière carrée...). Cet uniforme n'avait pas soulevé l'enthousiasme des Cardinaux de la Curie (l'un d'eux avait même ironisé : "c'est bien une idée de français d'habiller en musulmans les soldats du Pape ! ...") mais Sa Sainteté Pie IX avait finalement donné son assentiment... En fait, l'Armée pontificale n'eut ni le temps ni les moyens financiers pour équiper les 300 premiers "franco-belges" de cet uniforme avant la bataille de CASTELFIDARDO - seuls les Officiers en furent dotés - mais, jusqu'en 1870, toutes les nouvelles recrues le portèrent.

Le "Corps des Zouaves Pontificaux" comptait, à sa création, environ 600 Hommes de troupe, Sous-Officiers et Officiers et il resta sous le commandement du Lieutenant-Colonel de BECDELIEVRE. Par la suite, ses effectifs varièrent sensiblement au gré des fluctuations de la situation politique, militaire et financière des États romains. Ils baissent à 300 en 1863, remontent à 700 en 1865, atteignent 1.500 en 1868 pour arriver à 3.000 en 1870 lors du siège de ROME par les Italiens. Un second bataillon fut créé en décembre 1866 et en janvier 1867, le Corps devint un régiment à quatre bataillons. A certaines époques, le Gouvernement Pontifical fut, pour des motifs financiers, obliger de limiter les recrutements et les volontaires les plus fortunés durent parfois s'équiper à leurs frais en uniforme et même en armes...

Les volontaires provenaient de différents pays. Les Néerlandais dominaient en nombre - l'on du refuser, avec diplomatie, des hollandais protestants ! ... - puis suivaient les Français et les Belges. Mais, dans la matricule de l'unité (publiée par V. CROMBE à LILLE en deux volumes - premier tome : 373 pages, deuxième tome 476 pages - en 1910 et 1920) cite également des italiens non ressortissants des États Pontificaux, des allemands, des autrichiens, des suisses, des britanniques, des irlandais... En 1868, 130 canadiens francophones traversèrent l'Atlantique pour se mettre au service de Sa Sainteté Pie IX... Au total, ce sont plus de 9.000 engagements qui furent contractés en près de dix ans (ce nombre concerne les engagements et non les individus : une même personne ayant pu souscrire plusieurs engagements dont la durée pouvait varier de six mois à un an ou quatre ans.

Si, chez les Néerlandais et les Belges, les volontaires appartenaient surtout aux classes populaires, chez les Français la noblesse représentait plus du tiers des recrues et parmi elles celles originaires de Bretagne et de Vendée dominaient. L'on trouve de grands noms comme ceux du Duc de BLACAS, le Duc de CHEVREUSE, le Duc de LUYNES, le Prince de BOURBON-ESTE... En consultant, après la bataille de CASTELFIDARDO, la liste des morts et des blessés pontificaux le Général piémontais CIALDINI a dit, avec un humour des plus noirs, "l'on dirait une liste d'invités à un bal de Louis XIV ! ...". La bourgeoisie française était représentée par des médecins, des notaires, des journalistes, des commerçants aisés, des étudiants...

Les huit diocèses de l'Ouest de la France ont fourni 37 % des volontaires français (le diocèse de NANTES en représente près de 12 % à lui seul). Il y eut également un nombre significatif de recrues originaires des département du nord et du sud ouest de la France. Et si l'Alsace-Lorraine et le sud est sont peu représentés c'est que ces régions ont, à partir de 1866, fourni les volontaires d'un autre Corps de bataille typiquement français appelé "Légion d'ANTIBES" (ou encore "Légion Romaine").

La plupart des engagés étaient jeunes et certains n'avaient pas plus de 16 ou 17 ans, quittant le collège pour endosser l'uniforme des "Zouaves Pontificaux". L'âge n'était pas un handicap pour se dispenser de défendre le Pape : Monsieur de COISLIN avait 65 ans lors de son premier engagement.

Les motivations des volontaires était surtout religieuses au départ et parfois politiques. Religieuses parce qu'ils étaient convaincus que la puissance temporelle du Sainte Père était garante de son indépendance religieuse (s'il y avait déjà des temples protestants et des synagogues à ROME, il n'y avait pas encore de mosquées comme maintenant...). Politiques parfois car tous les "Zouaves Pontificaux" issus de la noblesse étaient des royalistes légitimistes convaincus. De même chez les bourgeois et dans les classes populaires le parti royaliste dominait. Le double jeu diplomatique de Napoléon III en Italie ralliait les derniers hésitants.

Giuseppe GARIBALDI, qui se voulait pourtant démocrate, n'avait certainement pas pris connaissance du matricule des "Zouaves Pontificaux" lorsqu'il juge, dans ses "Mémoires d'un chemise rouge" les militaires étrangers au service de Sa Sainteté Pie IX comme "quelques milliers de mercenaires, déchets de tous les cloaques de l'Europe". Il est vrai que les Zouaves ne portaient pas un jugement plus indulgent sur les troupes garibaldiennes. Parlant d'un groupe de prisonniers, un Zouave, auteur de "Les Soldats du Pape - Journal de deux Zouaves bretons" publié à NANTES en 1866, les décrit comme "une bande ignoble, vêtue de haillons au milieu desquels se trouvent quelques bonnets et chemises rouges dans un piteux état... Ce sont d'infectes canailles...". Le mépris de l'adversaire a toujours été une démarche stratégique dans toutes les Armées...

Les "Zouaves Pontificaux" ne furent pas l'unique Corps de bataille pontifical formé de volontaires catholiques étrangers : 5.000 autrichiens répondirent à l'appel de Monseigneur Xavier de MÉRODE et du Général de la MORICIERE et formèrent cinq bataillons de "bersaglieri" ("tirailleurs"), 3.000 suisses renforcèrent les régiments étrangers, 800 irlandais créèrent le "Bataillon de Saint Patrick"...

Les "Zouaves Pontificaux" brûlaient du désir de se battre, mais leur impatience fut longtemps déçue.

De 1861 à 1867, les combats furent rares et limités à des escarmouches avec de petits groupes ennemis qui, aussitôt repérés, s'empressaient de repasser la frontière.

Pour occuper les "Zouaves Pontificaux" privés de combats, le Gouvernement Pontifical les chargea de réprimer le brigandage qui sévissait depuis des décennies dans les États Romains, comme dans le Royaume de NAPLES d'ailleurs. Les "brigands romains" n'étaient pas des "partisans" acquis à une cause politique quelconque mais de simples bandits de droit commun, précurseurs de la Maffia et de Cosa Nostra, utilisant les mêmes procédés d'enlèvements de personnes ou de biens pour extorquer des rançons aux familles de leurs victimes. Ils sévissaient principalement dans la région montagneuse des Abruzzes où ils trouvaient des refuges où l'on pouvait difficilement les poursuivre. Déçus d'être considérés comme de simples gendarmes, plusieurs "Zouaves Pontificaux" rentrèrent chez eux à la fin de leurs contrats, quelques-uns uns même désertèrent. Mais la quasi totalité d'entre eux, fidèles à leur serment d'obéissance, acceptèrent de bon cœur leur mission policière, prenant parfois goût à la vie aventureuse dans les montagnes qui les changeait de la monotonie de la vie en caserne. Les combats étaient peu fréquents et peu meurtriers pour les Zouaves car les "brigands", quoique bien armés, évitaient l'affrontement et cherchaient toujours à passer la frontière où les troupes pontificales ne pouvaient les poursuivre, les autorités piémontaises les laissant alors en paix, les considérant alors comme des auxiliaires utiles dans l'usure des forces armées romaines. Une fois unifié, le Royaume d'Italie regrettera amèrement ce laxisme : il a fallu plus de vingt ans aux Carabiniers italiens pour venir finalement à bout du "brigandage romain" (Cf. "I BRIGANTI DELLA ROMANA" de Paola STACCIOLI - Ed. Tascabili Economici NEWTON - ROME 1996).

Lorsqu'ils n'étaient pas en campagne, les "Zouaves Pontificaux" résidaient le plus souvent en garnison dans de petites localités comme TIVOLI ou MONTE-ROTONDO à l'Est de ROME, ANAGNI ou VELLETRI au sud et VITERBE, BAGNOREA ou MONTEFIASCONE au Nord. Leur vie quotidienne était marquée d'une forte empreinte religieuse à laquelle veillaient leurs aumôniers. Pour des questions linguistiques ; les Néerlandais et les Belges avaient les leurs propres. Les deux aumôniers français furent l'Abbé DANIEL et l'Abbé PEIGNÉ, tous deux originaires de NANTES.

En septembre 1864, Napoléon III et Victor Emmanuel II avaient signé un accord au sujet des États Pontificaux. Le Royaume d'Italie s'engageait à ne pas porter atteinte à l'intégrité territoriale de "l'Héritage de Saint Pierre" et de la défendre, si besoin par la force, contre toute attaque extérieure (mais non intérieure) et, de son côté, l'Empire Français retirerait progressivement ses troupes dans un délai de deux ans à mesure que l'Armée Pontificale serait capable de prendre la relève. Les derniers soldats français du Corps Expéditionnaire quittèrent ROME en décembre 1866. La défense de l'État Pontifical reposait dorénavant sur sa petite Armée et principalement sur les "Zouaves Pontificaux" et la "Légion d'ANTIBES".

En septembre 1867, Giuseppe GARIBALDI, décidé "à casser la baraque pontificale" (sic), reprit l'offensive sur la frontière Nord près du lac de BOLSENA, sans que les forces piémontaises ne s'interposent, et ses "chemises rouges" investirent les villes d'AQUAPENDANTE, de BAGNOREA et de MONTE-ROTONDO. En octobre de la même année une insurrection populaire éclatait à ROME, rapidement maîtrisée. Le 22 octobre 1867, toutefois, un attentat dans la Caserne SERRISTORI, fit plus de vingt morts parmi les Zouaves. La plupart d'entre eux étaient italiens.

Inquiète de la tournure que prenaient les événements, l'opinion publique catholique française fit pression sur le Gouvernement impérial et Napoléon III, qui avait besoin du parti catholique pour conduire sa politique, se vit contraint, malgré les engagements pris avec Victor Emmanuel II, d'envoyer un nouveau Corps Expéditionnaire dans les États Pontificaux. Commandées par le Général de FAILLY les troupes françaises débarquèrent le 29 octobre 1867 à CIVITAVECCHIA. Juste à temps car Giuseppe GARIBALDI et ses "chemises rouges" avaient déjà atteint le MONTE-SACRO à quelques kilomètres des remparts de la Ville Sainte dont il avait l'intention de faire le siège. Le courage des Troupes pontificales, l'arrivée du Corps Expéditionnaire français ainsi que les nombreuses désertions parmi les "chemises rouges" l'en dissuadèrent et il se replia sur MONTE-ROTONDO.

Le Général KANZLER, qui avait succédé à Monseigneur Xavier de MÉRODE comme Ministre des Armées du Saint Père, tenta d'obtenir du Général de FAILLY que la totalité des troupes françaises se joignent aux siennes pour poursuivre Giuseppe GARIBALDI. Il n'obtint seulement que l'appui direct d'une brigade de 2.000 hommes commandée par le Général de POLHES. Les forces pontificales qui furent alors engagées se montaient à 5.000 hommes, dont 2.000 soldats français et 1.500 "Zouaves Pontificaux".

Le 2 novembre 1867 les pontificaux arrivèrent devant MENTANA, petit village situé au Nord de ROME, dans lequel les garibaldiens s'étaient retranchés. La bataille fut acharnée ; malgré le pilonnage intensif de l'artillerie pontificale et française et les charges furieuses des Zouaves les "chemises rouges" ne cédaient pas. Même si l'Armée du Saint Père se battit héroïquement, la victoire fut due en grande partie aux troupes du Général de POLHES qui étaient dotées des nouveaux fusils Chassepot se chargeant par la culasse et dont la portée de tir était nettement supérieure à celles des autres armes utilisées sur le champ de bataille. Ce qui permit au Général de FAILLY de télégraphier le lendemain au Ministre des Affaires Étrangères impérial la fameuse dépêche : "Les chassepots ont fait merveille...". Les "Zouaves Pontificaux" eurent à déplorer 39 morts et de nombreux blessés. Du côté des garibaldiens il y eut 150 morts, 240 blessés et 1.600 prisonniers. Giuseppe GARIBALDI s'était enfui avant l'assaut final; arrêté deux jours plus tard sur le territoire italien sur ordre du Roi Victor Emmanuel II, il fut enfermé dans la forteresse de VARIGNANO puis exilé sous étroite surveillance dans l'île de CAPRERA.

La victoire de MENTANA allait procurer un sursis de trois ans à l'État Pontifical.

Les années 1868 et 1869 furent calmes et les "Zouaves Pontificaux" furent de nouveau affectés à la garde des frontières et à la poursuite des "brigands romains".

L'opinion publique catholique européenne savait cependant que ce calme était précaire, Victor Emmanuel II n'ayant jamais renoncé, malgré ses promesses, à l'unité du Royaume d'Italie. En France, à l'appel de Monseigneur PIE, Évêque de POITIERS, des comités de soutien à la cause pontificale appelés "Comités de Saint Pierre" se créèrent dans plusieurs villes en vue de recueillir des fonds pour aider l'armement des Troupes du Saint Père. Une souscription ouverte en Bretagne et en Vendée permit de faire fabriquer par l'Arsenal de LIÈGE - les arsenaux français avaient refusé de s'en charger - six canons rayés du dernier modèle. Les souscriptions lancées dans d'autres diocèses permit également d'acheter 230 mousquetons Remington, soixante mulets pour l'artillerie de montagne, deux canons de montagne, 4.000 fusées pour obus, soixante caisses de munitions. Les diocèses de PARIS et de Normandie prirent à leur compte l'achat et le transport de 90 chevaux. Un demi million de francs germinal récolté en France fut consacré aux travaux de renforcement des fortifications de ROME.

En juillet 1870, la France déclarait la guerre à la Prusse. Cet événement allait poser un cas de conscience pour les "Zouaves Pontificaux" français. Devaient-ils avant tout défendre leur patrie ? ... La plupart de ceux qui étaient astreints aux obligations militaires comme réservistes rentrèrent, d'autres, s'estimant liés par leur engagement au service du Pape restèrent. Mais la guerre franco-prussienne allait aussi changer les rapports de force. Napoléon III avait été obligé de rappeler le Corps Expéditionnaire du Général de FAILLY, affaiblissant ainsi la défense militaire du Souverain Pontife. Le 2 septembre 1870, après la défaite française de SEDAN, Victor Emmanuel II se sentit les mains libres, n'ayant plus à craindre une nouvelle intervention française. Il envoya un plénipotentiaire à Pie IX pour lui proposer d'accepter que les troupes italiennes entrent dans ROME pour y maintenir l'ordre qui risquait d'être troublé par des bandes révolutionnaires. Le Souverain Pontife rejeta cette proposition qu'il considérait hypocrite. Pourtant, le prétexte invoqué par le Roi d'Italie était en partie vrai car il craignait plus, pour parfaire l'unité du pays, d'avoir à lutter contre un gouvernement révolutionnaire romain qui pourrait donner des idées malsaines à d'autres régions du Royaume plutôt que d'avoir à cohabiter, vaille que vaille, avec un État Pontifical sur le déclin.

Le 12 septembre 1870, cinq divisions italiennes, déjà massées en Toscane et en Ombrie, franchirent la frontière et marchèrent sur ROME.

L'Armée Pontificale du se replier sur la capitale, non sans une défense courageuse. Ainsi, à CIVITA-CASTELLANA 200 Zouaves enfermés dans le château résistèrent pendant cinq heures à 15.000 italiens. Le Général KANZLER mit la Ville Sainte - 22 kilomètres de remparts, la plupart en mauvais état - en état de défense. Le 17 septembre 1870, l'Armée italienne mit le siège. Le 20, l'artillerie royale commença un tir intensif sur tout le pourtour des remparts à 5 heures du matin. Comme ceux-ci étaient particulièrement vétustes du côté de la PORTA PIA - il s'agissait simplement des restes de l'ancienne muraille d'AURÉLIEN - une brèche y fut ouverte vers 9 heures. Les soldats italiens s'y engouffrèrent tandis que les "Zouaves Pontificaux" tentaient vainement de les arrêter, d'abord par un feu de salve puis par une attaque suivie de contre attaques à la baïonnette. Mais à 10 heures, l'ordre du cessez le feu arriva. Le Pape Pie IX, qui avait voulu une défense de protestation contre l'agression des troupes de Victor Emmanuel II, se refusait à vouloir prolonger les combats. La convention de capitulation signée à midi à la villa Albani, par le Général KANZLER pour l'Armée Pontificale et par le Chef d'État Major RIVALTA et le Lieutenant-Général CADORNA pour l'Armée italienne, stipulait que les troupes étrangères se retireraient avec les honneurs de la guerre et devaient être regroupées dans la Cité Léonine, c'est à dire sur la colline du VATICAN et du Château Saint Ange. Les "Zouaves Pontificaux", qui avaient perdu une dizaine d'entre eux, allaient alors vivre la plus dure de leurs épreuves. Une partie d'entre eux, au mépris de la convention de capitulation, allaient passer la nuit comme prisonniers de guerre, dans des camps improvisés, mais sans subir de sévices. Les autres purent gagner le VATICAN, non sans difficultés, grâce à la protection de l'Armée italienne, mais sous les huées et les injures de la même foule qui les avait acclamés à leur retour de la bataille de MENTANA. Seul le quartier populaire du Trastevere leur montra de la pitié et de la reconnaissance, ses habitants venant leur serrer la main au passage... Le 21 septembre au matin, tout ce qui restait des Troupes Pontificales était réuni sur la place Saint Pierre. A une fenêtre du Palais du VATICAN, le Pape Pie IX les bénit en pleurant. Tout était fini.

Ce jour, sur la place Saint Pierre, parmi les "Zouaves Pontificaux" se trouvaient 1.172 néerlandais (dont 7 officiers), 760 français (dont 78 officiers), 563 belges (dont 21 officiers), 297 canadiens, britanniques et irlandais (dont 4 officiers), 242 italiens (dont 9 officiers), 86 prussiens (dont 2 officiers), 37 espagnols (dont 1 officier), 19 suisses (dont 5 officiers), 15 autrichiens (tous hommes de troupe), 13 bavarois (dont 1 officier), 7 russes et polonais (dont 1 officier), 5 badois, 5 ressortissants des États Unis d'Amérique, 4 portugais, 3 hessois, 3 saxons, 3 wurtembergeois, 2 brésiliens, 2 équatoriens, 1 péruvien (officier), 1 grec, 1 monégasque, 1 chilien, 1 ottoman et 1 chinois ; ces chiffres comprenant les 4 aumôniers, le chirurgien-major et ses 4 aides-majors.

Les Officiers des "Zouaves Pontificaux" français furent dirigés le jour même sur le port de CIVITAVECCHIA où ils embarquèrent, avec les Officiers européens, anglo-saxons et sud américains sur la frégate "l'ORÉNOQUE", de la Marine de Guerre française, qui y stationnait. Les hommes de troupe français montèrent à bord d'un paquebot des Messageries Maritimes "L'ILYSSUS" qui avait été détourné à cette occasion. Débarqués à TOULON le 27 septembre 1870, ils eurent la désagréable surprise d'y croiser leurs ennemis d'hier, un groupe de "chemises rouges" venus s'engager comme volontaires dans la Légion Garibaldienne pour défendre la France républicaine ! ...

Les "Zouaves Pontificaux" néerlandais et belges, y compris leurs Officiers, furent rapatriés par voie ferroviaire par CHIASSO, la Suisse et l'Allemagne.

La plupart des "Zouaves Pontificaux" français rapatriés d'Italie avaient l'intention de participer à la guerre contre les Prussiens mais au titre d'un régiment étranger au service de la France tout en conservant leur uniforme, leur drapeau et leurs Officiers. Le Gouvernement de Défense Nationale, composé en grande partie de républicains et d'anticléricaux, montra peu d'enthousiasme à l'idée d'un régiment commandé par un chef appartenant au parti royaliste et combattant sous un drapeau portant l'insigne du Sacré-Coeur ... Mais, devant la gravité de la situation militaire, il céda. Ne pouvant plus porter le qualificatif de "Pontificaux" - le Saint Siège étant resté neutre, comme il se doit, dans le conflit franco-prussien - les Zouaves français prirent le nom de "Volontaires de l'Ouest". Plusieurs dizaines de leurs compagnons d'arme étrangers - et principalement des belges - les rejoignirent. Rien qu'au cours de la bataille de LOIGNY, ils eurent 65 morts et 32 disparus, soit à peu près autant qu'en dix ans de campagnes en Italie. La guerre terminée et le Pape Pie IX, qui se considérait comme prisonnier au VATICAN, n'ayant plus besoin de leur aide, le régiment des "Volontaires de l'Ouest" fut dissout à RENNES en août 1871.

Bien que libérés de leurs obligations envers le Pape Pie IX et "l'Héritage de Saint Pierre" ramené aux 44 hectares de la Cité du VATICAN, les anciens "Zouaves Pontificaux" continuèrent à se considérer comme étant toujours à la disposition de la Papauté. Ils créèrent une Association revêtant un caractère nettement militaire, soumise à une stricte discipline. Des sous-comités fonctionnèrent surtout en France et en Belgique.

Ils eurent leur revue associative "L'Avant Garde", qui était publiée à LILLE par M. MOREL, "un ancien du Régiment". Cette revue bimensuelle a paru de 1892 à 1932.

Jusque dans les années 1930, le Saint Siège a, par l'intermédiaire de ses Nonces Apostoliques, versé des secours annuels aux anciens "Zouaves Pontificaux" nécessiteux. -

 

Sources :

"UNE CROISADE AU XIXeme SIECLE : LES ZOUAVES PONTIFICAUX ET LA DÉFENSE DES ÉTATS DE L'ÉGLISE" par Jean GUENEL (Groupe de Recherches en Histoire Contemporaine de l'Université Inter-Ages de NANTES - 1994).

"LES BELGES AU SERVICE DE ROME" par L. LECONTE ("La Fourragère" - BRUXELLES - 1927 - 1929).

"Mgr Xavier de MÉRODE, MINISTRE DE LA GUERRE SOUS PIE IX" par Roger AUBERT ("Revue Générale Belge" - BRUXELLES - 1956). - page 9 -

"I BRIGANTI DELLA CAMPAGNA ROMANA" par Paola STACCIOLI ("Tascabili Economici NEWTON" - ROME - 1996).

"SOCIÉTÉ ROYALE DES AMIS DU MUSÉE DE L'ARMÉE" à BRUXELLES.

Pierre d'OUTRESCAUT, Novembre 1998

BIBLIOGRAPHIE :

- "MATRICULE DU BATAILLON DES TIRAILLEURS FRANCO-BELGES - ARMÉE PONTIFICALE (1860)" par V. CROMBE (LILLE - 1925).

- "RÉGIMENT DES ZOUAVES PONTIFICAUX - Liste des Zouaves ayant fait partie du Régiment du 1er janvier 1861 au 20 septembre 1870" par V. CROMBE - 2 volumes (LILLE 1910-1920).

- "PRO PETRI SEDE ou nos Zouaves belges à ROME. Histoire documentée de l'invasion des États Pontificaux en 1860, 1867 et 1870, contenant la biographie des Zouaves belges au service du Saint-Père" par L. DEFIVES de SAINT-MARTIN - 3 volumes - (AVERBODE - 1899-1912).

-"DE LAASTE KRUIRIDDERS. GESCHIEDENIS DER PAUSELIJKE ZOUAVEN" par A. van VEERDEGEM (BRUGGE-LEUVEN - 1914).

-"LETTRES D'UN ZOUAVE PONTIFICAL DE 1863 A 1870" par R.C. RUTTEN (PARIS - 1949).

-"MONSEIGNEUR XAVIER DE MÉRODE" par T.J. LAMY (LOUVAIN - 1874).

-"LES ZOUAVES PONTIFICAUX" par C. CERBELAUD-SALAGNAC (Edit. FRANCE EMPIRE -PARIS - 1963).

-"JOURNAL DE MGR DANIEL, AUMÔNIER DES ZOUAVES PONTIFICAUX" par Mgr DANIEL (NANTES - 1880).

-"MÉMOIRES D'UN CHEMISE ROUGE" par Giuseppe GARIBALDI (Traduction de l'italien - Ed. François MASPERO - PARIS - 1981).

-"SOUVENIR DES ZOUAVES PONTIFICAUX" par François LE CHAUFF de KERGUENEC - 2 volumes - (Librairie H. OUDIN - PARIS 1890-1891).

Cette bibliographie n'est naturellement pas exhaustive.