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à la généalogie van Derton
Articles extraits du Journal TBS Turf magazine du samedi 4 avril 1992 qui a consacré sa couverture et ses deux premières pages à Paul van Derton à l'occasion de son élection à la présidence du Jockey Club de Belgique, succédant à Monsieur Jacques du Roy de Blicquy. (Auteur : J.P. Dechèvre)
Article relatif à son père Didy van Derton :
'Je n'ai monté que deux fois
en concours hippique mais j'ai gagné les deux fois. Malheureusement la guerre
et plus tard une prise de poids ont rapidement bloqué une carrière que j'aurais
bien voulu poursuivre'. Si Paul van Derton n'a donc pas une très grande carte de visite
comme cavalier de compétition, il n'en a pas moins été marqué dès sa plus
tendre enfance par le cheval.
Il est en effet l'arrière
petit-fils de deux anciens Présidents du Jockey-Club : Messieurs Emile van
Derton (1881 -1905) et Fernand Coppée (1907-1919 et 1924). Son grand-père, Paul van Derton, a exercé le
mandat de Commissaire-Secrétaire du Jockey-Club. Son oncle, André van Derton, a
lui-même présidé le Jockey-Club de l 950 à 1961.
Son père , George van Derton, dit "Didy", fut, quant à lui,
une des figures les plus marquantes de ce siècle dans le monde du sport
équestre en Belgique. Tant comme
cavalier de concours hippique que comme gentlemen-riders aux courses.
Agé de vingt-et-un an, le
jeune Sous-Lieutenant George van Derton a débuté en course en 1919 et il
remporta sa dernière victoire en 1950 à Ostende. Il a gagné 407 courses en tant que gentleman: 277 en plat en
Belgique et il fut cinq fois tête de liste ; 156 en obstacles en Belgique (il
fut deux fois tête de liste), 23 en France et 1 en Grande-Bretagne.
Ses principales victoires en
Belgique furent le Grand Military International à Ostende, le Prix du
Rouge-cloître à Boisfort, la Coupe à Groenendael et le Prix de Liverpool, un
steeple de 6.200 mètres disputé à Stockel.
En France, il enleva les
Prix de Châlons et des Lions à Chantilly, les Prix de France et de Saint-Hubert
à Auteuil, le Military Interallié au Touquet ainsi que les Prix du Sporting
Club à Cannes et du Carlton Hôtel à Nice.
En Grande-Bretagne, son seul succès fut acquis dans le Fox Hunter
Steeple-Chase à Cheltenham.
Son grand regret est de
n'avoir pas disputé la Grand National de Liverpool, la plus grande épreuve de
steeple en Angleterre. En effet, il
devait y monter PORTMORE, un cheval avec lequel il s'entendait fort bien et
avec lequel il avait gagné le Prix de France à Auteuil, mais, quelques jours
avant la course, le propriétaire du cheval, Monsieur Loewenstein, mourut
mystérieusement en tombant de son avion personnel dans la Mer du Nord.
En concours hippique,
"Didy" van Derton a remporté plusieurs Coupes des Nations,
individuellement ou avec l'équipe belge et il évoquait volontiers ses victoires
dans la 'Gold Cup' à l'Olympia de Londres, la Handy Hunter's Cup à Alderschoot,
la Commodore Cup au Madison Square Garden de New York, la Coupe de Stresa et le
Prix Leman à Genève.
Article relatif à Paul van Derton :
Trente-neuf
ans chez ELECTROBEL
Marié, quatre enfants et douze petits enfants ! Voilà
pour l'état-civil de notre nouveau Président du Jockey-Club. possédant un très
grand sens de la famille, il en est fier. Tout comme il peut être très fier
d'une carrière militaire et professionnelle qui est garante de sa droiture et
de son respect des valeurs.
La carrière militaire
d'abord !
A dix-huit ans, en 1938, il s'engage au 2ème
Régiment de Lanciers avec lequel il fait la campagne des dix-huit jours.
Prisonnier de guerre pendant six mois
(il sera libéré pour la bonne raison que le commandant allemand du camp dans
lequel était également prisonnier son père était lui aussi un grand amoureux du
sport équestre), il entre ensuite dans la résistance tout en continuant ses
études. En 1944, il s'engage volontairement dans les Unités interalliées Commandos
et il participe avec son unité à la campagne d'Allemagne en avril et mai 1945.
Il est titulaire de la Croix de Guerre 40-45 avec deux sabres croisés et
Officier de l'Ordre de Léopold.
Lors des évènements de 1960 au Congo, il fût
sélectionné et rappelé comme Officier d'Etat-major aux Para-Commandos.
Actuellement, il s'occupe encore de diverses
organisations d'Officiers de Réserve.
La carrière professionnelle
maintenant !
En 1946, il rentre dans le Groupe Electrobel dans
lequel il passera trente-neuf ans. Grimpant échelon après échelon, il terminera
sa carrière en 1985 comme Directeur des Services Généraux. Un article paru en
1971 dans la revue interne de cette société le qualifie en ces termes : " Organisateur
méthodique, autoritaire, bourreau de travail, il fait face aux problèmes les
plus variés en cherchant avec acharnement les solutions. Son esprit méticuleux
ne se satisfait pas des solutions rapidement acquises "Cent fois sur le
métier remettez votre ouvrage" ; ce vers de Boileau ne dément pas son opiniâtreté.
Il nous plait de souligner deux autres qualités : la diplomatie dont il fait
preuve en tout, servie par une mémoire d'airain."
Quand, en 1985, sonne l'heure de la retraite, il est
depuis un an Administrateur de la Société Royale d'Encouragement en
remplacement du Comte de Baillet-Latour et Commissaire des Courses.
C'est à sa passion des courses ainsi qu'à sa
nombreuse famille et à son nouvel hobby de la photographie que Paul van Derton
consacre depuis lors la plupart de son temps.