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Article paru dans l’ECHO DU NORD, mercredi 9 septembre 1981

par Marc Fortin

La Grande Faucheuse est venue nous chercher dernièrement deux hommes qui ont illustré le monde de la presse au Québec durant plusieurs années. Et tous deux ont été, durant les dernières années de leur vie, chroniqueurs de gastronomie. Le premier, Roger Champoux, a déjà reçu un éloge bien mérité de la part de ses confrères de La Presse, le grand quotidien montréalais, qui a bénéficié pendant plus de quarante ans de ses immenses talents de reporter, éditorialiste et chroniqueur spécialisé...

Le deuxième que l'on a porté en terre la semaine dernière est un vieil ami de la presse hebdomadaire particulièrement André Arnoldi, bien connu dans la région alors qu'il a occupé, de 1965 à 1975, le poste de directeur des relations extérieures à la General Motors de Sainte-Thérèse et pour sa participation active aussi dans les campagnes diocésaines d'oeuvres de charité. Personnage attachant et chaleureux, d'une grande distinction et d'une extrême courtoisie, André Arnoldi était un perfectionniste et a laissé son empreinte partout où il est passé...

Comme officier dans l'armée canadienne, il a participé au dernier conflit mondial et a connu la guerre sur les champs de bataille d'Italie. Revenu au pays, il s'est vite signalé comme journaliste à ,"La Patrie" et à "La Presse" pour ensuite se tourner du côté de la publicité comme directeur du service français et des relations extérieures de la grande agence de publicité canadienne MacLaren. C'est là qu'il a apporté une aide précieuse aux hebdomadaires francophones du Québec en revalorisant leur image auprès des grands annonceurs nationaux comme la General Motors, qui devait l'attacher à son service lors de l'ouverture de son usine à Sainte-Thérèse. Lors de sa retraite il y a six ans, il est revenu au métier d'écrivain et s'est vite fait connaître comme spécialiste des vins en publiant des chroniques fort appréciées dans "La Presse", les magazines MacLean et Wine & Dine, ainsi qu'avec un bouquin, paru aux Éditions de l'Homme, "Le petit livre du vin"...

André Arnoldi aimait la bonne table mais il chérissait aussi le patrimoine par la rénovation qu'il a faite de sa vieille maison à Sainte-Rose. Il a aimé la vie qu'il a vécue pleinement avec sa famille et ses amis. Il a aussi voulu vivre sa mort. Se sachant atteint du cancer, il a voulu vivre les dernières cinq semaines de sa vie dans sa belle maison, avec les siens, se préparent à faire le grand voyage, réconforté par cette foi et de cette espérance qui l'ont animé tout au cours de sa vie. À sa femme Monique et à ses enfants, nous réitérons l'expression de nos plus vifs regrets avec cet hommage d'admiration envers un vieil ami...