Instituée par Napoléon Bonaparte (loi du 29 floréal An X - 19 mai 1802), la Légion d'honneur est un ordre destiné à récompenser les mérites exceptionnels, tant civils que militaires. Cet ordre comprend trois grades (chevalier, officier, commandeurs) et deux dignités (grand officier et grand-croix).
Les nominations et promotions dans cet ordre ont été nombreuses à l'occasion de la guerre 1914-1918 et ont distingué autant le commandement que la troupe. En temps de guerre, en effet, aucune durée minimale de service n'est exigée, alors qu'elle est de règle en temps de paix. Une part importante des nominations et promotions sont intervenues à titre posthume, dans les conditions définies par le décret du 1er octobre 1918 : tout militaire ou civil mort au champ de d'honneur peut être décoré dès lors que sa conduite a fait l'objet, dans les six mois de son décès, d'une citation.
Instituée par Louis-Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III, alors encore président de la IIe République), par décret du 22 janvier 1852, la médaille militaire récompense les exploits et longs services des seuls sous-officiers et hommes du rang - notons qu'à cet égard, les aspirants sont assimilés à des sous-officiers. Elle ne peut être décernée à un civil ou à un officier, sauf dans un cas particulier : les maréchaux, les généraux ayant commandé en chef, les généraux déjà titulaires de la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur peuvent se la voir accorder à titre de récompense suprême. Les maréchaux de la Grande Guerre en ont à ce titre tous été décorés.
De même que la Légion d'honneur, la médaille militaire n'est décernée en temps de paix qu'après une certaine durée de services, alors que cette condition de durée est ignorée en temps de guerre. Les attributions ont donc été nombreuses de 1914 à 1920, beaucoup intervenant à titre posthume sur la base du décret du 1er octobre 1918 (voir L'ordre national de la Légion d'honneur).
Instituée par la loi du 26 juillet 1893, la médaille coloniale est remise, à sa demande, à tout militaire ou civil ayant pris part effectivement à certaines opérations de guerre ou d'exploration outre-mer, déterminées par décret. L'opération est identifiée par une agrafe, le plus souvent en argent, parfois en or ou en vermeil, portant en général le nom du territoire où elle s'est déroulée. Plusieurs campagnes outre-mer donnent droit au port de plusieurs agrafes sur une même médaille, pourvu qu'elles aient eu lieu dans des territoires différents.
La médaille coloniale est relativement peu attribuée durant le conflit, aucun théâtre d'opérations important ne se situant hors d'Europe. Néanmoins, elle a récompensé les militaires et les civils qui ont pris part à l'occupation du Cameroun, maintenu la présence française au Maroc, réprimé des soulèvements au Sahara, en Indochine … - dans des conditions d'autant plus dures que l'essentiel des troupes coloniales se battaient en métropole. Ont ainsi été distribuées, entre 1914 et 1920, des médailles coloniales avec les agrafes : "A.O.F.", "A.E.F.", "Maroc", "Nouvelle-Calédonie", "Sahara", "Tonkin" et "Tunisie".