Contre l'amour
Madame Deshoulières

...La seule fuite, Iris, nous garantit; ...

Apparus sur Terre depuis au moins 50 millions d'années, l'iris a toujoursété une fleur privilégiée. Iris, la déesse arc-en-ciel, était chez les grecs la messagère des dieux. Pour les Egyptiens de l'antiquité, cette fleur est symbole de majesté et de pouvoir. La fleur était associée au dieu Osiris et à Horus. Un iris, gravé sur le front des statues de sphinx égyptiens, représente Horus. Au IXème siècle on trouve des iris dans presque tous les jardins royaux d'Europe. Les rois de France l'adoptèrent comme emblème au XIIème siècle : il est à l'origine du symbole du lis. Il est également le symbole de la ville de Bruxelles (Belgique).

Au fil du temps, sa beauté architecturale a été une source d'inspiration pour de nombreux artistes, notamment pour les peintes impressionnistes du XIXème siècle (par exemple ci-dessous : Les Iris de Vincent Van Gogh).

• Description :
  L'iris appartient à la famille des Iridacées. Il s'agit d'une plante vivace à rhizome, qui est une tige souterraine dont les bourgeons poussent à l'extérieur.
  C'est une plante herbacée à tige dressée, de 30 à 60 cm de haut. Les feuilles, de 2 à 3 cm de large, ont une forme de lame, sont engainantes à la base et pourvues de nervures parallèles.
  Les fleurs, groupées par 2 ou 3, sont grandes et odorantes, de couleurs blanche, mauve, violette, etc. (en fait presque toutes les couleurs à l'exception du rouge pur). Elles s'épanouissent de mai à septembre selon les variétés. Le fruit est une capsule.
  
  
• Habitat :
  L'iris est fréquent dans les régions méditerranéennes, et souvent cultivé dans les jardins, de préférence en plein soleil et dans un sol bien drainé. Il existe également des variétés aquatiques.
  
  
• Caractéristiques - Propriétés - Utilisations :
  L'iris était déjà employé par les Egyptiens et les Romains dans leurs préparations médicinales et cosmétiques. La partie utilisée est le rhizome.

Cuisine : On peut râper un rhizome et en saupoudrer les aliments pour leur donner, à la place du poivre, un goût très rare.

Phytothérapie : Le rhizome est diurétique et expectorant (rhumes, bronchites, coqueluches). Il a une action spasmolytique, excitante et purgative (notamment contre la crise de foie). Les feuilles fraîches ont un pouvoir incisif : passées au mixer ou broyées, l'application du suc et du marc en compresse sur les cors et durillons permet de les extirper sans peine.

Homéopathie : Iris florentina : chaleur à la gorge, endolorissement de la région rénale vers 22h, croûtes sur les membres inférieurs, boutons sur la jambes, démangeaisons des membres inférieurs, rêves d'épilepsie. Iris versicolor : hyperacidité du tube digestif, avec sensations de brûlures à la bouche, la gorge, l'estomac, œsophage, l'intestin ou l'anus. Migraine ophtalmique avec vomissements brûlants. Utilisé contre les migraines ophtalmiques, les migraines bilieuses, les migraines hebdomadaires, la pancréatite. D'autres iris correspondent à d'autres symptômes (Iris foetidissima, Iris germanica, Iris pseudo acorus, Iris versicolor).

Parfumerie : Son odeur influencerait le comportement de manière positive. L'Italie et le Maroc en sont les principaux pays producteurs. A trois ans, les racines sont pelées, séchées, broyées, distillées à la vapeur pour donner l'essence ou le beurre d'iris (faussement appelé concrète). Le procédé d'extraction, long et compliqué pour un rendement médiocre, explique son prix élevé (plus de 10 000 FF/kg). La purification de l'essence élimine les acides gras et permet d'obtenir l'absolue. Son essence au parfum poudré et tenace est très proche de l'odeur de la violette. On le trouve dans So Pretty (Cartier), Safari (Ralph Lauren), N°5 (Chanel), etc.

Cosmétique : Les rhizomes, sous forme de poudre, sont utilisés pour parfumer le talc ou les poudres du visage.

Langage des fleurs : Il symbolise le succès. "Vous êtes inconstante et frivole". Bleu ou violacé : "je vous aime tendrement", Blanc et bleu : "Je vous aime avec confiance", jaune ou panaché : "Je vous aime avec bonheur". Il est messager de bonnes nouvelles.

Correspondance : Genre : féminin. Planète : Vénus. Element : eau. Divinité : Iris, Junon (Héra). Pouvoirs : purification, sagesse, protection, accroissement des pouvoirs psychiques, amour, divination,

Mythologie : Iris était fille de Thaumas et d'Electre. Elle était considérée tantôt comme vierge, tantôt comme amante de Zéphyr et mère de l'Amour. Iris, portait les messages des dieux, préparait leur toilette. Elle apparaît à de nombreuses reprises dans l'Iliade : elle exhorte Hector à mettre son armée en ordre afin de combattre, elle annonce différents événements, comme le combat de Ménélas et de Pâris, ou intime à certains dieux de se retirer de la mêlée, sur l'ordre de Zeus ; c'est elle qui entend le désir d'Achille de voir s'enflammer le bûcher de Patrocle, et elle court porter ce message à Zéphyr et à Borée. Elle introduit Thétis dans l'Olympe, sauve, devant Troie, Aphrodite blessée.
L'arc-en-ciel était la marque de son passage. Elle conduisait aussi les âmes aux Enfers, comme Hermès, à qui son type l'apparentait.
On la figurait avec une tunique courte, un bandeau dans les cheveux, des ailes aux épaules (et parfois aux pieds) un caducée et quelquefois un message à la main.

La fleur a gardé le symbole de cette fonction de messagère : les trois pétales de l'Iris représentent la fidélité, la sagesse et la valeur. Iris a donné son nom à l'adjectif irisé, ainsi qu'au métal iridium dont les combinaisons offrent des couleurs variées, qui rappellent l'arc-en-ciel.

La déesse du fleuve Styx fut la première à aider Zeus dans sa lutte contre les Titans et ses enfants apportèrent la victoire au roi des dieux. En remerciement, Zeus fit d'eux ses plus proches serviteurs et décréta qu'aucun dieu, ne pourrait rompre un serment prêté par les eaux du Styx. Chaque fois qu'un Dieu y prêtait serment, la déesse Iris, messagère des dieux, emplissait une cruche des eaux du fleuve et en faisait libation au même moment. Si le serment n'était pas tenu, son auteur était envahi, pendant neuf ans, d'une léthargie semblable à la mort et était ensuite exilé de l'Olympe pour quatre-vingt-un ans. Selon Hésiode (Théogonie), lorsqu'un serment est exigé d'un dieu, Iris «qui court comme le vent» amène auprès du dieu que Zeus soupçonne une aiguière remplie de l'eau du Styx; le suspect doit verser de cette eau sur le sol ; s'il a menti, il reste abattu à terre pendant une année, sans pouvoir ni bouger ni même respirer.