Solitude de Dieu
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Poésie

"La poétesse belge mais aussi peintre Monique Thomassettie possède une méthode innée de principe d'harmonisation de la couleur et de l'image accompagnée d'un rythme philosophique et d'une démarche anti-vide en dehors de toute convention. L'harmonisation du tumulte et du silence, du cri perçant et du sanglot inaudible, est en réalité le but non programmé de son intuition créatrice, quasi voyante, tourmentée mais
brillamment disciplinée."

Admiral Mahić, in: Hrvatska Misao, Sarajevo, octobre-novembre 2001.
Trad: Spomenka Džumhur et Gérard Adam


"Her poetry is unusual in several ways : in its imaginary, its pictorial qualities, as wel as in its deep sense of the sacred. Humorous touches are present as wel…"
Renée Linkhorn and Judy Cochran, Belgian Woman Poets, An Anthology, Peter Lang, New York, 2000.






Mi-mai 2021

publication de
Attentes
 
Poésie : Poèmes et Dialogues


Suite de D'une ère à l'autre

.

Couverture et page 25 : tableau de l'auteur, 1987 : Sphère

M o n é v e i L



Le livre commence par des « Dialogues avec mon miroir », dix au total, d’une ou deux pages, sauf un, « Recul », quatre pages. Le premier s’intitule « Angoisse » et le dernier « Attente ». Puis apparaît la reproduction en noir et blanc de l’unique tableau du livre, « Sphère », une étrange et saisissante peinture à l’huile de l’auteure, datée de 1987 et classée par elle dans ‘Imaginaire’. On la retrouve en couverture arrière sous le même angle où n’apparaît qu’une partie des visages à droite de la ‘sphère’. La reproduction complète et colorée des visages de la gauche de « Sphère » – mais non ceux de la droite – se trouve en couverture avant du livre. (...) Suivent les Poèmes : « I La fleur du monde », « II Le temps subjectif » au terme duquel fait brèche un texte de huit pages : « Catharsis de ma plume », et « III Entendre ». Poèmes et Dialogues ont une tonalité méditative qui s’accentue et qui unifie l’œuvre face à l’échéance indéterminée du temps : « Rien de nouveau dans mon intuitive pensée. Sauf sa formulation de plus en plus nuancée et de plus en plus étayée » (p. 104).
« Je ne renonce plus, je résiste » (p. 68). Pour l’auteure, cela signifie : « être en guerre avec d’autres qui veulent vous étouffer » (p. 67).  Mais il y a plus, précisément une attente à laquelle est convié le lecteur. L’écriture de cet ouvrage semble programmée à développer un « regard échographique » (p. 24) sur la réalité vécue. Un lecteur attentif ne manquera pas d’être frappé par une gravité dramatique qui a l’étrangeté de l’inconnu – un effet de touches successives produisant autant de petits chocs. Mais de la retenue émane du texte. La progression de la lecture laisse un effet d’autant plus intriguant qu’il est difficile à cerner : « J’habite avec le noir un espace implacable » (p. 82).


Jean-Jacques Bailly
29 juin 2021






Début mars 2021

publication de
D'une ère à l'autre

Poèmes

.

1ère et 4ème de couverture : 2 tableaux de l'auteur, fragments, 1994 :
Du ciel  et  De la terre

M o n é v e i L





D’une ère à l’autre, de Monique Thomassettie
comme une mise en ordre des évidences

« Envie de retourner au seul poème !
Ou à la fable ! »

Dès l’entame de l’ouvrage, une homonymie : « Courant d’une ère à l’autre le monde erre plus que jamais », permettant à l’auteure d’engager naturellement, et plus avant, la réflexion sur son propre destin :

« Quant à mon errance,
ne va-t-elle pas un peu de pair
avec ma résistance ?

« Être refusée finissant par conduire
à une errance, l’on résiste : pour exister.

« Je suis avec la terre. »

Le lecteur ouvre ce nouvel opus comme on rendrait visite à une amie, la tête pleine d’interrogations, mais aussi de curiosité pour le devenir d’une artiste confrontée à la double rotation du rêve et du temps présent :

« Spatiale, je vivais
en bonne entente avec le Temps.
Semant heures et minutes fleuries
au bord de mes jours. »

Il (le lecteur) s’assiéra pour écouter ce que disent, jouent et peignent les mots, sachant que la résistance sera la clé de voûte du propos. Dans cet esprit, Monique Thomassettie écrit « à cœur ouvert » et en totale liberté :

« Si trop, m’autocensure,
où sera la liberté ? »

Mais en même temps, elle garde en éveil son propre trajet d’écriture, remontant sans peine au temps choyé de l’école :

« Oui, j’aimerais retrouver mes rédactions :
je savais raconter, m’investissais
dans ce bonheur d’écrire et d’imaginer. »

Fidèle à ces « retours en arrière », l’auteure énonce, par petites touches sensibles, les paroles d’un parcours sincère et atypique :

« Tant la vie est répétition dans les deux sens du mot ».

Aucune complaisance dans « l’exercice » d’une vie apparentée à un profilage poétique de tous les instants. En artiste soumise (et quelquefois rebelle), aux signes d’invisibilité qui alimentent ses jours et ses nuits, la poétesse ravaude inlassablement la toile d’elle-même.

Relevons :
« Je vais avec ce que je suis, et non avec ce que j’ai… »
et sachons lire avec patience les entre-lignes et les incunables de notre passage…”


Michel JOIRET, Le Non-Dit N° 132.




C’est toujours surprenant et émouvant de sonder au fil des pages d’un recueil, les états d’âme de la poétesse ou du poète, ce qui est impossible à réaliser au départ d’un seul poème.
Rappelez-vous « Le lac », d’Alphonse de Lamartine !
Combien de commentaires rédigés par de doctes critiques, or, rien n’a été divulgué par son auteur !
Chez Monique Thomassettie, ce nouveau recueil traduit, dans son ensemble, une inquiéude :

« L’on peut être à la fois en paix avec soi-même
« et en guerre avec d’autres qui veulent vous étouffer.
« Cela s’appelle résistance. »

La vie est une lutte perpétuelle contre Cronos et la bataille est éreintante...
« Résistance », tel est le nom qu’elle a choisi pour cette nouvelle collection. Un mot qui traduit parfaitement sa personnalité, sa volonté de se dépasser. Pourtant :

« Ma poésie n’arrive plus à traverser
« mon opaque tristesse. »

Alors, est-ce le moment de se tourner vers les dieux ?

« Le monde, c’est l’humanité
« dans toute son ignorante complexité.
« Les dieux, c’est la dimension
« qui arrache à la condition humaine. »

Après avoir décrit cette terre et les drames qui s’y déroulent, la poétesse écrit le mot magique auquel nous nous raccrochons tous en ce moment : « Avenir », et, à travers lui, se posent, en vers, les mêmes questions que la plupart d’entre nous, en prose.
Merci, Monique Thomassettie, de traduire, à travers cette inquiétude pour ta famille, toi-même et les autres, les sentiments de tout un chacun quant au futur qui nous attend et la preuve que nous sommes tous pareils mais tellement différents.


Michel Dagneau
LE BIBLIOTHÉCAIRE 1 / 2021



“ Monique Thomassettie nous fait circuler une fois de plus, là où il faut, entre ciel et terre, dirais-je, là où les choses se passent réellement. Elle nous introduit dans ses parts de résistance et d'inquiétude qui apparaissent dans ce recueil.
Les pages de couverture avant et arrière du livre reproduisent deux de ses peintures, dont la puissance me fascine, justement et respectivement intitulées
« Du ciel » et « De la terre ». Il est frappant de voir à quel point elles font le ton et même le timbre du livre.
Les interactions intérieures à cette œuvre sont structurées par la séquence « Ma résistance » / « Entretenir mon feu »/ « Les dieux et le monde » / « Avenir » / « Avec la terre et avec le ciel ». Tout un programme de vie. Certes, un mouvement qui paraît ascensionnel mais peuplé d'incertitude et invitant au détachement.
« Une claudication scande un rythme sauveur », répète-t-elle (p.83). L'auteur se récite et se recite à tous moments mais la contextualisation différente des choses fait apparaître un autre regard.
« Courant d'une ère à l'autre », rappelle-t-elle, « le monde erre plus que jamais » (p.5).
« Spatiale, je vivais », raconte-t-elle, « en bonne entente avec le Temps », mais « Cronos », précise-t-elle en note – « qui ne craint pas de tourner en rond » –  « commençait à me dévorer » (p.15). « Physiquement brisée. Tel un petit tas d'os... » (p.19). « UNIE » et « TUÉE » (p.30-31), va-t-elle perdre « la foi en sa propre vie », alors que « le passé se répète au présent » (p.48-49) et que « tel un vers dans le fruit, un virus ronge le monde » (p.95) ?
« À SUIVRE » est l'avant- dernier mot du livre et « Régénération » crève la dernière page blanche.

Jean-Jacques Bailly
10 mars 2021


"Il est frappant de voir à quel point elles font le ton et même le timbre du livre",
écrit Jean-Jacques à propos de mes tableaux en couverture.
Mais justement, si je les ai choisis pour la couverture, c'est parce qu'ils exprimaient mon état psychique.
État comparable à celui de janvier 1994, quand je les peignis. Alors, la guerre en ex-Yougoslavie sévissait, et mon mari allait y partir en tant que médecin casque bleu.
Aujourd'hui, une autre guerre nous pétrit de mal-être, une guerre contre un virus, le coronavirus.
Guerre qui a déjà fait une hécatombe partout dans le monde.
Et ma présente et existentielle inquiétude exacerbe d'autres de mes peurs
...
Peurs aussi existentielles...

N. B. : Je ne choisis jamais au hasard les tableaux pour les couvertures de mes livres. Ni la couleur du fond. Mes livres sont œuvres totales. J'aimerais tant qu'on le souligne.

11 mars 2021





Mars 2019

publication de
Case départ ?

Poèmes et Dialogues


Case départ

Couverture : tableau de l'auteur, Labyrinthe, fragments, 1985


M o n é v e i L




Recension de Michel JOIRET parue dans “ Le Non-Dit ” N° 124 Juillet 2019 :


“ Monique Thomassettie poursuit son chemin de ronde

« Qui suis-je ? Mais suis-je ? »

« Départ », comme une dissonance…
Monique Thomassettie nous propose depuis longtemps une songerie sans fin, un parcours absolu qui longe le tout­ venant des jours, et ce n’est pas le moindre paradoxe que, sur l’emploi du temps, le poète reste une fort habile chroniqueuse. Pas de jours insignifiants, pas de temps perdu, pas la moindre dérogation pour emprunter une voie de traverse : le chemin de ronde ritualise l’instant et la veilleuse pose le même regard sur les deux infinis (petit et grand) qui balisent son rêve. En d’autres termes, Monique Thomassettie ne quitte jamais « l’état poétique » qui la révèle et justifie son intransigeance. Voilà qui n’éclaircit guère les codes avérés de la communication !

« Mais, au fond, quel est le véritable
propos ? demande le poète
qui parle en rêvant
 »

Forte de ces ponctuelles « Intuitions », le poète consigne les écarts entre le rêve et ses empreintes visibles. Puisant dans les ressources de son imaginaire, il associe ses observations aux mues naturelles des saisons. L’arbre, élément premier – voire confident – de ses pensées, s’immisce dans un paysage symbolique et fraternel :

« À la fois millénaire et intemporelle,
la méditation de l’arbre.

Qu’y a-t-il de plus méditatif que lui ?
 »

*

« Au jardin d’Éden,
l’arbre était premier.

En osmose et symbiose,
j’y suis restée.

Reliée par un cordon
serpentuel !
 »

*

« Existentielle nudité des arbres
en cet air printanier

Dépouillés des passages
Exubérants
 »

L’observatrice n’a jamais fait l’impasse sur le choix des couleurs et des formes… De fait, la peinture et la poésie cohabitent en elle à différents cycles de son inventivité. Glissant, dans la plupart de ses toiles, des symboles ouverts à la réflexion et à l’absolu, elle emprunte en poésie des voies latérales pour se souvenir :

« Exilée des couleurs
j’ai le mal du pays
revois ma palette native
où le rouge rubis
en soi chantait sans tracés
puis comme un soleil se levait
pour dessiner un cercle
 »

Le mouvement des mots et des couleurs ne s’efface guère dans la durée, mais le terme « départ » a cependant des coulées vives dans le tracé même du poème :

« Je pense à la mort.
Et n’y veux point penser.

Ne sais
si elle est départ
ou arrivée !

En attendant de le savoir,
travailler le savoir.
 »

« Case départ ? » Le terme n’est pour l’heure qu’une prise de notes, un paysage, un exercice de lecture. Ou d’écriture…



N. B. : “ ... un exercice de lecture. Ou d’écriture…”

Pour que les lecteurs et lectrices de mon site comprennent cette dernière et curieuse phrase de Michel Joiret, il me faut préciser qu'elle répondrait à l'ajout que j'avais apporté à ma notice sur le site de l'A.E.B.
Voici cet ajout (ici en italiques) :


... Ce partage signifie que je donne à lire, et non pas à écrire (je ne parle bien sûr pas des recensions de mes livres, qui vont en écrire – ne jouons pas sur les mots.) ...

http://www.ecrivainsbelges.be/index.php?option=com_content&view=article&id=302&Itemid=154

Pourquoi cet ajout à ma notice de l'AEB ?
Pour me défendre.
Je l'ai expliqué ici
le 20 mai, dans ma rubrique Aria : Des pendules à l'heure.
Mais si mon autodéfense est critiquée d'une façon ambiguë, soit qui prête à malentendus ?
(Ne pas me défendre, c'est mourir.)
Cela dit, je suis reconnaissante au "Non-Dit" de parler de mes livres.



•  •  •



“ Un soixante-cinquième volume pour cette poète prolifique, qui tient journal, poème et/ou peinture de sa vie depuis une trentaine d’années.
Ici, mort, peinture, exercice de regard sur son travail au long cours, dialogue avec soi et ses doubles, doute et incertitudes signent un ouvrage plus acéré, aux chutes aphoristiques saisissantes et travail de densité âpre, parfois amer :

« Mon incessante méditation
 sur le dépassement de l’être
 » (p.27)



« D’une lisière que j’emplis
 de mon eau créative
 courant vers l’avenir.
» (p.31)

L’Arbre (« ton âme et ton esprit »), la clef « de mon cerveau », « les souvenirs sont lourds », «  nous ne sommes pas des idées dépourvues de chair » : la poète interroge sa vie, propose une métaphysique du simple séjour en terre d’inquiétude (« Mais où sommes-nous ? » « promeneurs somnambules »).
C’est l’heure, peut-être, où la peintre renaît de ses silences, et évalue, avec le poème, l’aphorisme, et le dialogue socratique, sa juste place, ici, entre couleurs, abstraction et écriture quotidienne. Où se situe la « case départ » ? Et la « case arrivée » ? De toute vie, il y a, un moment de pause philosophique, de suspension du réel, et si le doute meut l’intelligence, il reste que la parole ne cesse de l’ébranler au meilleur sens du terme. La vie n’est-elle pas battement de cœur, de souffle, et de parole ?

« L’air vibre-t-il longtemps après leur passage ? » (p.53)

« Je sais mon ignorance
 Et j’ignore le fond du savoir.
» (p.20)

Nous avons, lecteurs, de quoi méditer.


Philippe Leuckx
“ Bleu d'encre ” N° 41 juin 2019




•  •  •


“ 
À côté de la série des ‘intuition’, qui tient du journal de bord et du cahier de notes, Monique THOMASSETTIE continue à écrire, principalement de la poésie. Son récent recueil « Case départ ? » nous propose un ensemble de poèmes et des dialogues. Je vous en lirai un dans l’émission du 21/5/2019.

Guy Stuckens
Cocktail Nouvelle Vague – Radio Air Libre
18 mai 2019






Janvier 2019

publication de
Phénix

Poèmes

Phénix

Couverture : tableau de l'auteur, Éclosion, 1993

M o n é v e i L





“ Et se profile ainsi le « Phénix » (MonéveiL) que Monique Thomassettie nomme, au-delà des figurations baroques, parfois échevelées, en termes de paix qui « n’arrive qu’en son temps ». Renaît, au-delà de la solitude et du retrait du monde, la vie « qui ne manque pas / de sens du théâtral ». Les poèmes sont « ces fleurs oubliées au bord de mon chemin » et la poète prend appui sur l’arbre protecteur, dont l’écorce est sa « peau vieillie » La chute du recueil illustre bien la ferveur d’une écriture : « je pourrai mourir et puis je recommence », le temps d’un autre livre, nom d’un phénix d’encre.

Philippe Leuckx
“ Journal des poètes – POESIE PANORAMA ” N°1 / 2019




•  •  •



“ Entre 2 tomes de « Intuition » (dont je vous avais présenté le tome 7, il y a quelques temps, et dont je présenterai le tome 8 bientôt), Monique Thomassettie publie aussi de plus petits volumes consacrés à sa poésie.
Ainsi, « Phénix » qui regroupe 2 suites de poèmes : « Le feu au cœur » et « Retour ».
C’est limpide comme l’eau pure et bien vivant (comme leur autrice). À ce rythme-là, le feu ne risque pas de s’éteindre !
 ”
Je vous lirai un extrait de ce recueil dans l’émission du 22/1/2019.

Guy Stuckens
Cocktail Nouvelle Vague – Radio Air Libre
20 janvier 2019





Avril 2018

publication de Une eau faite chair


Poèmes


Une eau faite chair


Couverture : tableau de l'auteur, Bouquet de vagues, 1996

M o n é v e i L


 D’une manière générale, la poésie de Monique Thomassettie nous fait toucher notre absence de sol et nous expose à l’étrangeté de notre présence au monde. Il n’en va pas autrement avec ce livre qui fait la part belle à cette eau qui symbolise l’impermanence et l’écoulement de la vie, ce processus cosmique qui se déploie et dont nous sommes parties intégrantes. Explorant l’univers, les silences, les rêves épars voire son être profond, l’auteure s’attache ici à révéler la face cachée de la réalité (les profondeurs qui se cachent derrière les apparences) et à donner du jeu au possible ; mieux, en posant des questions là où il n’y a que des réponses, elle nous aide à dépasser nos abstractions et nos idées toutes faites afin de débusquer une vie qui serait plus la vie. Ici, chaque poème semble se donner au vouloir mystérieux d’une route que personne ne prend ; ici, chaque poème ne nomme que les endroits où le cœur se retrouve ; ici, enfin, chaque poème est une machine à augmenter le monde. Ainsi, pour Monique Thomassettie, l’artiste, en créant voire en rêvant, fait acte de foi dans la vie, enchante les choses, conjure le sort, appelle l’inconnaissable, érode les conventions et développe cet instinct de « confiance au monde » cher à Bachelard. Bref, avec « une eau faite chair », Monique Thomassettie ouvre en nous le bonheur de vivre d’une pensée qui s’accommode de toutes les variétés d’existence, bouscule le repos des sens et fait vaciller en nous l’image du monde(avec la seule préoccupation d’embellir l’existence).


« Et le sable mouillé aux larmes des exils...


« Et à d’autres chagrins, errants et attirés
« par l’éternelle promesse
« d’un Horizon marin...


« Flou de larmes, se devinera-t-il
« un lever de soleil ?


« Quand les embruns sont dans les yeux... »

©Pierre Schroven
https://revue-traversees.com/a-propos/
Chronique de Pierre Schroven
28 décembre 2018


•  •  •


 Depuis près de trente ans, Monique Thomassettie publie des poèmes, des nouvelles, des tableaux et textes, des mélanges (comme elle les nomme elle-même), des scènes de théâtre. Elle a, à ce jour, une soixantaine de volumes derrière elle (et certains, "INTUITION", en 7 tomes, assez copieux). Elle est par ailleurs, et surtout (dans l’âme faite couleur, dirions-nous) peintre (...).
Devant tant de pages écrites, où se mêlent dans un joyeux désordre-ordre (celui du rêve qui commande de n’en avoir justement pas) tous les registres de l’écrit, dans une chronologie quasi maniaque des jours et des heures de composition, l’archiviste de littérature devra un jour se poser la question de savoir s’il y a d’autres exemples d’un tel appétit de production de l’écrit, et je crois, à ce jour, qu’il n’existe pas en nos lettres un autre exemple de textes groupés selon une logique de vie, de conscience et de rêverie tel.

Voici donc le 60e opus, bardé de lyrisme baroque, échevelé, mais organisé en trois parties ordonnées, sur le fil conducteur et bleuté de l’eau, pas celle courante, fluide que l’on dirait bachelardienne, non, plus souvent ici, tumultueuse, tourmentée.
D’une sensibilité écorchée naissent donc nombre de vers, que l’on retiendra pour leur scansion sûre :
« aujourd’hui, elle a touché le fond : une eau paisible de…paradis »

« couper un cordon ombilical avec soi-même »

« Les feux réconfortèrent / toutes sortes d’errants »

« Les Mères / au Chagrin toujours recommencé »

«
Au fond de quelle grotte
gardée par quel gardien… ?
»

Certes, même si « Mes yeux doivent être gris / si tu te reflètes en eux », l’allégorie commande l’ensemble de textes censés verser de l’eau au moulin des rêves. Un sombre lyrisme tempère les exaltations ou un air de fable heureuse guide quelques textes (l’Aigle).
« Tant construire t’est vital » résonne comme le cri du cœur, le vœu, le manifeste poétique d’un auteur qui veut, jour après jour, gravir les pentes de sa conscience, libre comme l’eau, sauf que les temps sont durs, les errants nombreux, les eaux en tourmente. Elle sait que de tout temps un « Egoïsme sévissait », que nécessité est de « libérer les larmes » quand trop c’est trop.
Elle est consciente que le statut de l’artiste, dans un monde « qui CRIE », est vain, sauf à traverser les rêves, sauf à écrire sans fin autour de soi, en une analyse qui, au bout du compte, peut devenir partageable. Le livre ainsi comme une conscience qui puisse offrir à son auteur et aux autres : dieu, cosmos, rêverie infinie.

Philippe Leuckx
https://www.areaw.be/monique-thomassettie-une-eau-faite-chair-moneveil-collection-passage-2018/
2 novembre 2018



« un tel appétit de production de l’écrit », dit Philippe.
Soit un tel besoin d’écrire, et de rassembler, et de me rassembler.
Avec rigueur.
Cet « appétit » est travail de
« résilience ». Toute mon œuvre (écrite et peinte) est résilience.
L’Art est résilience pour se dépasser, et pour dépasser les difficultés de ce monde en les sublimant.

Mis en ligne le 22 novembre 2018, 12 h. 24



•  •  •


“ La bibliographie de Monique Thomassettie est tout simplement impressionnante !
Elle vient de sortir un nouveau recueil de poèmes : « Une eau faite chair ».
Je vous en lirai un extrait dans l’émission du 12/6/2018. Edition : MonéveiL (2018)

« Alors, Dieu appela Lucifer :
Compère,
si le feu éclaire ou détruit,
il réchauffe aussi.
(…) » 


Guy Stuckens, Radio Air Libre, Cocktail Nouvelle Vague



•  •  •


 Plus que jamais, la détermination poétique de Monique Thomassettie s'inscrit dans la durée. Elle n'a pas pour seul objet le lent travail de création auquel elle a donné le meilleur d'elle-même. Il s'agirait davantage d'une mise en lumière des observations, des intuitions qui assurent à l'artiste une ébauche de légitimité :

" Diamantée de larmes
" une ombre a durci en un bloc de granit

" Ombre alors imaginaire.
" Tandis qu'est réel
" un noir et pesant ciel.

" Au fil de ma vision,
" l'un et l'autre devenus
" roches.

" Granit, puis
" marbre foncé !

" À sculpter ? "

Étonnant périple sensoriel que celui-là, tout en mouvement et diversité. L'apparente fragilité de la notation est elle-même une règle de vie. Loin de se réduire à une hasardeuse représentation, la métaphore de l'eau traverse le poème et en confie les différents états, les métamorphoses et la beauté : " La houle sculpte, / de plus durables formes." Sensible aux cadences du temps qui passe, le poète (se) cherche des accords entre le monde et son imaginaire, multipliant les représentations (mots, couleurs, matières, sons, bruits) qui soulignent ses propres traces et celles de son inlassable veillée. Livre d'immersion et de contrastes, " Une eau faite chair " sinue entre globalité et plénitude et ne cède rien, ni au convenu, ni à la finitude. Pour Monique Thomassettie, tout espace d'écriture est à la fois promesse, épreuve et fascination.

Michel JOIRET
“ Le Non-Dit ” N° 120 – Juillet 2018



Diamantée de larmes
une ombre a durci en un bloc de granit


Ces deux vers sont une autocitation : extraits de Plein cintre d'arc-en-ciel (fin janvier 1997)


L'article de Michel Joiret étant réconfortant, j'ai d'abord hésité à exprimer ce qui suit :

“ une ébauche de légitimité ” : j'avoue ne pas comprendre ces mots, parce que toutes mes œuvres sont justes.
Subjectivement, en tout cas. L'Art n'est-il pas subjectif
.

Mon œuvre en question, soit Une eau faite chair, serait-elle une œuvre objectivement juste ?
L'Art objectif rejoignant un universel.

:-)





Une réédition

janvier 2016

Encres sympathiques


Encres sympathiques

Poèmes – Réédition
Recueil publié une 1ère fois au "Non-Dit" en 1992
(sous le même titre)

Couverture : tableau de l'auteurProfil musical, 1993

M.E.O.


“ Le tableau de la couverture, dont les couleurs et les lignes rappellent celles de Sonia Delaunay, est également exemplaire des couleurs, lor, les ors, azur, pervenche, et de l’atmosphère joyeuse, des thèmes, musique, peinture et danse qui parcourent les poèmes : Vivaldi, Beethoven, Chopin, « au son des sitars », « Vincent », mais aussi les oiseaux chantant dans les arbres, des anges, le Bouddha…

Monique Thomassettie semble proclamer la réconciliation du corps, de l’inconscient et de l’esprit, ou mieux de l’âme, lorsqu’elle écrit : « Cette lame de fond/ sombre/ plutonienne/ dont la riche lourdeur inquiète/ celle-là oui t’élève/ quand vague dressée/ elle aspire à l’azur ».”

Michèle Duclos
“ Temporel ”, 23 avril 2016
http://temporel.fr/En-bref-1202








“ Il y a un côté féerique dans certains poèmes de ce livre, réédité avec des reproductions de quelques œuvres graphiques de l’auteur qui à l’époque quittait peu à peu la peinture pour se consacrer à l’écriture. Une grande fraîcheur, prémices des œuvres futures court dans ce second recueil publié en 1992 au Non-dit. Déjà Thomassettie aborde les mystères qu’elle ne cessera d’interroger dans son parcours : l’ange est un intercesseur souvent évoqué, comme la musique ou la nature. Les poèmes courts me semblent les plus réussis. Aucune longueur, fulgurance et beauté s’y rencontrent avec bonheur : « Arbre bonjour ! / Je te dessinai hier / Méditatif / Toit de Bouddha 
». Une relecture utile pour ceux qui veulent aller plus avant dans l’œuvre du poète.

Guy Beyns
2016
http://areaw.org/monique-thomassettie-encres-sympathiques-poemes/








 Il ressort de ces poèmes de jeunesse un mélange de mysticisme et de sensualité assez troublant. (Son ange n'a rien de désincarné.) M. T. cisèle de petits joyaux pour décrire la nature vivante et diverse, elle le fait voluptueusement ; ce sont des instants fugitifs, des sensations qui traduisent des préoccupations plus existentielles. La nature lui parle par le parfum des fleurs, le froissement des feuilles et le chant des oiseaux. Sa poésie peut devenir grave, en recherche de l'indicible ou aspirant à de plus terrestres certitudes. Des dessins, des reproductions d'huiles ou d'aquarelles accompagnent ou prolongent ces poèmes dans une expression plastique à la fois évanescente et charnelle. ”

Maurice Cury
“ Les Cahiers du Sens ”, Printemps 2017





Deux nouvelles parutions

janvier 2015


Vogue la Terre ? Vogue le Monde ?

Vogue

Poésie, tous genres confondus

Textes poétiques parus en revues, etc...

Couverture : de l'auteur, Acrylique avec collage de tissu au milieu, 1992


M.E.O.




“ Monique Thomassettie « compose » au sens premier, – pose avec – son livre : il est  tout à la fois tissé de  poèmes, de fables, de contes, de lettres, d’anecdotes, de saynètes, de peintures, d’une pièce cosmique… et j’en passe. Dans l’inventive volonté de rendre compte – en un livre, copieux, près de 180 pages – de toutes les ph(r)ases créatives de sa vie ordinaire, elle juxtapose les moments, les lieux, les mêle et confond dates et sens.

Le mythe, la fable, le conte l’éveillent peut-être davantage au graphisme qu’elle explore depuis longtemps, à la peinture qui a pris pouvoir sur elle jusqu’à envahir tous les murs de son appartement, vrai musée des grandes et petites toiles qu’elle a élaborées, exposées, recueillies.

Cet art « du composite volontaire » (c’est ma formule – elle vaut ce qu’elle vaut) rejoint donc l’intense atelier de sa création : il y a là, certes, mise en abyme de son art pictural par l’évocation des maîtres référentiels (comme Ensor), et aussi par le récit d’un peintre proche qu’elle a intimement accompagné dans la douleur.

Monique Thomassettie rejoint là la poésie « totale » dont se réclamait Cocteau : ne disait-il pas que tout est poésie ? Les divers domaines artistiques se fondent et… s’éclairent, sans doute.

J’ai bien aimé, dans ce « programme » très marginal (oser les coexistences esthétiques des formes et des contenus), la récriture des fables, les beaux calligrammes de la première partie du livre (e.a., p.11), l’humour distancié des récits qui sonnent vrai, la méticulosité que l’auteur soigne dans les références bio et bibliographiques de ses écrits, ainsi que le choix de peintures qui « révèlent » (je souligne une fois de plus) un tempérament classique, fervent de la belle ouvrage, que certains trouveront peut-être trop sage ou traditionnel, affaire de jugement plastique et/ou esthétique… A vous de grappiller au fil des pages :

p.9 : " Refaire aux mots une virginité "

p.23 : " Androgyne est le verbe / qui fait plume de tout bois "

Plusieurs sonnets montrent aussi l’intérêt de l’auteur pour des formes classiques – qu’elle maîtrise : pp.24 et suivantes.

p.105 : " Si je te dessine un rond, / il est moins géographique / qu’intérieurement spatial "

Quelques toiles  reproduites comme des vignettes très colorées portent la lecture plus loin dans l’imaginaire : l’acrylique de couverture exprime une liberté de couleur et de composition, qui fera taire le reproche de classicisme, que revendiquent hautement les autres œuvres (gouaches, aquarelle, huiles,…) aux beaux titres songeurs « Eclaircie » (1992), « Bouddha » (1985), « Déchirement » (1968), « Mandala imaginaire » (1990), « Procession passée » (1987), « Deux arbres » (1979) ”


Philippe Leuckx
« Reflets Wallonie-Bruxelles » N° 43 Bis, 1er trimestre 2015
et sur leur site : http://areaw.org/monique-thomassettie-vogue-la-terre-vogue-le-monde/




*


De Blancs Oiseaux boivent la Lumière
suivi de
Nuit de Grand Vent


De blancs oiseaux…

Poèmes – Réédition
Recueil publié une 1ère fois au "Non-Dit" en 1994
(sous le même titre)

Couverture : pastel de l'auteur, Vague de lumière, 1990


M.E.O.




Si De Blancs Oiseaux boivent la Lumière suivi de Nuit de Grand Vent (soit la nuit du 10 janvier 1993)
a été
publié une 1ère fois au "Non-Dit" en 1994,
Nuit de Grand Vent a été publié confidentiellement en 1993
(voir page 81 de la réédition).





“ Monique Thomassettie (...) (produit) des textes de tous les genres possibles. Sa bibliographie est imposante et elle adore mélanger poèmes, théâtre, légendes ou maximes. Sans compter (...) les peintures et dessins de qualité qui illustrent ses recueils. Les trois derniers livres reçus se singularisent par leur variété : un recueil de poèmes tout d'abord, sous un double titre en forme de questions : "Vogue la Terre ? Vogue le Monde ?" Poésie oui, dans un sens, mais déjà pas du tout dans les formes, proses, dialogues, aphorismes. Ce que je constate depuis que je connais cette poète, c'est qu'elle vit en poésie à tous les moments de sa vie et que l'on ne peut s'y tromper, même si parfois une prose prend le dessus. Ce livre comme de nombreux précédents se fait anthologie et c'est très bien ainsi. Faut-il mettre un ordre artificiel dans ces éclats d'une mémoire exceptionnelle, j'en doute. Montaigne et les moralistes sont assez riches pour s'en passer et se font lire avec passion. Ici l'ordre est interne et passe constamment de hue à dia, mais se lit sans autre effort que de suivre la poète dans ses jardins intimes. Si l'on veut pénétrer plus avant dans ce cerveau d'artiste, il faut tenir compte de la peintre, car là se trouve le fin du fin de ce qu'elle imagine, illustre bien mieux que de simplement écrire ou décrire. Ce n'est pas le dessin qui dit tout, mais les couleurs et les formes, nées de sa sensibilité à fleur de peau, une tentation constante d'amitié et de gentillesse qui transparaît dans chaque mot et chaque trait de pinceau ou de plume. Le volume suivant est un recueil double réédité. Paru d'abord chez Le Non-Dit en 1994, "De blancs oiseaux boivent la lumière et Nuit de Grand Vent", illustré cette fois de sept aquarelles, huiles et pastels de l'auteure. J'avoue avoir flashé plus en lisant (ou plutôt consultant) le tome deux d'"Intuition", ce journal à la fois intime, de pensées et de réflexions sur le parcours de la poète, que je sens proche de telles mystiques exprimant leur proximité affective avec leur dieu ou leur amour terrestre. Ces deux livres méritent notre chevet.

Paul Van Melle

“ Inédit Nouveau ” N° 272, janvier-février 2015








“ Monique Thomassettie, à dire le vrai, est une possédée de poésie.  Il suffit de l’avoir rencontrée une fois pour en être persuadé.  Elle fait de son propre aveu de la poésie à jet continu.  Et il n’est pas jusqu’en son sommeil qu’elle ne versifie.  C’est extraordinaire.  Elle vient de faire paraître la réédition d’un recueil paru en 1993 à l’enseigne du « Non-Dit ».  Elle découvre le monde avec ses yeux de chair et en fait la translittération, si l’on ose dire, dans sa vie intérieure, comme par exemple, dans « Nuit de Grand Vent ».  Lisons son avertissement au lecteur, il en dit long sur elle.
« Une nuit de janvier, le vent me tenait éveillée.  Des phrases chantaient en moi.  Me levant, je m’en libérai en les écrivant, me recouchai ensuite.  D’autres s’énoncèrent, me forçant à me relever.  Dix fois de suite ».
Pensant par métaphores, les images se succèdent à un rythme soutenu.
« Nid de verdure
Froufrou de plumes
si blanches
Et l’aile claque
comme voile sur mer »
On serait tenté de qualifier sa poésie de « panthéistique » tant elle se sent proche de la nature, dans son chaos originel, où Dieu – croit-on – s’est atomisé.  Elle ne laisse pas de la célébrer en des incantations de Grande prêtresse.
« Me battre ?
Non :
sombrer en ses volutes qui naviguent
sur des boucles noires océanes
denses comme l’idée du vin
C’est un ange  C’est Dieu
versant des coulées magmatiques
d’absolu ».
Voici un recueil qui plaira aux amateurs de rythmes, et de mots débordant de couleurs, bien digne de l’artiste-peintre qu’est l’auteur, par surcroît. Ses textes sont illustrés de quelques reproductions de ses peintures, où l’on voit des ciels tourmentés de nuages, des torrents de lumière, des hommes et des femmes déchirés entre ciel et terre, comme ils le sont en eux-mêmes, dans le doute si l’humanité est don de Dieu ou construction du hasard.


Marcel Detiège
“ Nos Lettres ”, 20 avril 2015
http://ecrivainsbelges.be/index.php?option=com_content&view=article&id=2652&Itemid=175








“ Belle idée que cette réédition des poèmes datés de 1991 à 1994 et présentés dans le sens chronologique inverse, au beau titre pour une poétesse et peintre dont l’intense activité graphique et plastique (des centaines de tableaux à l’huile…) croise ses marques avec les mots, dont on peut trouver ici quelques traces dans les reproductions qui ne figuraient pas dans l’édition originale du Non-Dit (en 1994, un quatrième volume de vers pour notre auteure).

Ce que j’aime particulièrement ici (... ...) c’est la clarté scintillante (eh ! oui, une vraie lumière) de ces très courtes poésies (pp. 27, 33, 35, 37, 46, 47…) qui délivrent une scansion frappante, où les allitérations (« De dédales ... / où les dés durement / résonnent »), où les fulgurances sonnent :

« Sève
vin impérieux
exigeant d’être bu à son âge
attend son heure
et les feuillages
»

ou

« Toucher les fonds
En revenir ailée
! »

C’est parfois un peu "métaphoriquement fleuri" (« Fleurs de mon âme  mes espérances ») mais les belles images abondent : « Lumière à naître / forme blanc sourd / Faite chair », « Je la palpe / nourrisson de lumière »…

Sept vignettes figuratives très colorées donnent une bonne idée du talent plastique de l’auteur.
Un bel exemple de poésie classique, non rimée.



(En 2015, M. Thomassettie a aussi publié aux mêmes éditions « Vogue la Terre ? Vogue le Monde ? »)
 ”

Philippe Leuckx
“ Recours au Poème, 22 avril 2015
http://www.recoursaupoeme.fr/critiques/monique-thomassettie-de-blancs-oiseaux-boivent-la-lumière/philippe-leuckx








“ Monique Thomassettie est peintre autant que poète : certains de ses poèmes furent composés pour illustrer ses tableaux. Elle a créé le logo de la Maison d’édition M. E. O. et ses tableaux ornent aussi ses couvertures et celles d’autres volumes de l’éditeur. Une inspiration dynamique aux couleurs flamboyantes – « compacte [sa] lumière », « des blocs d’arc-en-ciel / plein les bras », « des couleurs magmatiques / d’Absolu ».
Une inspiration bouillonnante qui se retrouve aussi dans sa langue écrite, textes poétiques plutôt que poèmes, qui se propose de « Pétrir à plein cœur / les argiles des mots ». Une entreprise roborative de créer « Un Monde [qui prenne] appui sur les cailloux d’espoir » en célébrant la « joie de l’esprit / dans le corps / du corps autour de lui // Cet esprit et ce corps sont miens ». Épanchement tumultueux et interrogation qui se retrouvent aussi dans la multiplicité de son d’inspiration métaphysique éclatée qui s’interroge, comme en témoigne le titre doublement interrogatif du second volume, sur une Terre et un Monde toujours à construire entre « l’imagination et la raison ». Selon elle « Le 21ème siècle sera conscient ou ne sera pas. » et elle s’interroge sur « Une quadrature du cercle », « Une paix commune ? » sur un Dieu aussi invisible que « La Pensée »... Cet « Odyssée d’un Verbe / inlassable / en nous / retrouvé » se déploie sur deux décennies de textes courts repris ici en volume indépendamment de toute chronologie. Invoquant nombre d’inspirateurs, à commencer par Rimbaud, Valéry, Cendrars... Mais aussi Aurore Dupin devenue George Sand. Mais aussi la trinité hindouiste, « Un Tao sans Taïaut » et « la compassion / du Bouddha ». Mais aussi dans une belgitude largement revendiquée, Magritte, Maeterlinck, Ensor, Tintin copain de Charlot et Julos Beaucarne. Dans un ardent besoin de communication qui finit par s’ouvrir en dialogues et en comédie.
 

Michèle Duclos
“ Temporel ”, 25 avril 2015
http://temporel.fr/En-bref-1135








“ "De Blancs Oiseaux boivent la Lumière suivi de Nuit de Grand Vent"
Ce recueil, publié une première fois sans les œuvres plastiques en 1994 au Non-Dit, apporte une fois de plus la preuve éclatante que Monique Thomassettie est peintre dans son écriture et écrivain dans sa peinture ; chez elle, poèmes et peintures s’unissent d’une même voix pour interroger les limites de la visibilité et nous faire découvrir que le monde dans sa forme donnée n’est pas le seul possible.

"Ose mon encre
couler en prières
afin que de mon cœur déborde
un lait d’étoiles"

“ Au détour de chaque page, l’auteure nous montre qu’elle n’a rien oublié de l’amour, de ses danses et de ses chants d’oiseaux ; par ailleurs, elle pose le mystère comme étant le fondement de notre être et la clé de notre devenir. En effet, ici chaque poème semble être une lueur à vivre voire une main tendue vers son désir d’appréhender la source du monde en son visage brouillé.

“ D’une manière générale, ce recueil vient nous rappeler que la poésie de Monique Thomassettie n’a ni lieux ni frontières et n’a de cesse de parcourir l’infini à heures fixes afin d’une part, de traquer ce que la vie dissimule et d’autre part, de remettre la beauté et l’amour au goût du jour…

"Hauts plateaux
Vaste miroir
Pays d’absence où le livre bourgeonne

Le livre fleurit dans la montagne
en grappes ruisselantes

Voici le point de fuite
où se niche l’oiseau"


Pierre Schroven
8 avril 2015
“ Traversées ”
https://traversees.wordpress.com/tag/monique-thomassettie/









Encres sympathiques, Le Non-Dit, Bruxelles, 1992
Encres sympathiques
Cette lame de fond

sombre
plutonienne
dont la riche lourdeur inquiète
celle-là oui t'élève
quand vague dressée
elle aspire à l'azur


Extrait


50 pages – Dépôt légal 1992



De Blancs Oiseaux boivent la Lumière, suivi de : Nuit de Grand Vent, Le Non-Dit, Bruxelles, 1994

78 pages – Dépôt légal 1994

Je reviens ! j'errais près des abîmes où mugit le passé
Elle m'attend mon âme car ses pieds sont les miens
Mon ombre fugitive épouse le chemin
les cailloux au bruit doux de galets s'entrechoquent
sous ma langue de bègue
Je vais dans le pays aux gris berçant
et rêve

Extrait


N. B.: Mon titre. Le suivi de: me vient de mes premières lectures, à près de 18 ans,
de Jean Cocteau : "Opéra suivi de Plain-Chant". À cet âge,
j'ai tout appris de l'écrit, de l'esprit de l'écrit, jusqu'aux titres en couverture.
Je lisais avec une attention proportionnelle à ma faim spirituelle, et ma faim était grande.
Dès lors, j'assimilais.
Je le répète, mes maîtres furent des livres.
(Cela semblera un détail, mais les détails m'importent beaucoup).





Nuit de Grand Vent
a inspiré au compositeur Luc Henrion un quintette pour trombone et quatuor à cordes



“ Entre chien et loup…”

“ "De blancs oiseaux boivent la lumière", "Feuilles mortes glissant dans l'eau claire" : deux titres symboliques qui pourraient donner à croire que le poète sublime plus qu'il ne vit.
Oiseau et poisson à la fois, Monique Thomassettie s'élève en entraînant le monde qu'elle perçoit, apprivoisant ce même monde dont elle ressent très bien les limites et surtout les ombres.
Le regard du poète est toujours mêlé de terre et de ciel, de frémissement et d'énergie.
« Toucher les fonds, en revenir ailée » dit cette « âme au flair sauvage » qui ne demande qu'à émerger et faire s'émerger « du passé les douleurs sur nos pages blanches en invisible humus ».
Présence au monde, à la volupté d'être, à la « compacte lumière » au plus secret des choses.
« De blancs oiseaux boivent la lumière » : il y a dans ce recueil une série de petits poèmes où les deux talents de Monique Thomassettie se conjuguent particulièrement, la peinture et la veine poétique. Touches de recueillement, de pressentiment, sens de la métamorphose qui d'une couleur, d'une sensation en fait une autre.
« Feuilles mortes glissant dans l'eau claire » rassemble des poèmes et de très brefs récits que l'auteur a écrit entre 16 et 21 ans.
C'est une gageure de voir ces textes, certes encore parfois maladroits, offerts aux regards d'autrui.
Photographies et autoportraits d'une adolescence fière d'appartenir à cet âge de la vie que l'on renie souvent trop vite... parce que le cœur se plaisait à défendre l'enthousiasme ou les ténèbres qui nous habitaient.
« Vivre !
Arracher le soleil prêt à crever
de miel d'or
Sur les chemins de sable
chaud
nos éclats de rire
nos lèvres d'été comme fruits
nos cœurs évaporés
De rouges roses éclatantes
explosant de parfum
à en faire tourner la tête
d'ivresse
Vivre ! »


Jean DUMORTIER, “ Le Non-Dit ” n° 25, janvier 1995
Blancs Oiseaux



Feuilles mortes glissant dans l'eau claire, Poèmes de mon adolescence, Le Non-Dit, Bruxelles, 1994


Écrit à l'âge de 16 ans, mon premier poème, Le Lac d'Amour, se vit publié dans
"Le Soir", à la page que, chaque jeudi, le journal consacrait aux jeunes poètes.

Reconnaissance qui me ravit et m'encouragea. M. Th.
Feuilles mortes

Sous les dalles intemporelles, une fille endormie, l'aile coincée à l'interstice. Je me penche, la reconnais, l'adolescente que je fus…


Une feuille morte / Tomba dans l'eau claire / Semant la discorde / Dans la fragile aire //
Quand l'eau redevint / Pure, calme, lisse, / M'apparut soudain / La fraîcheur d'un lys… (1962)


Extraits


74 pages – Dépôt légal 1994




Verbes-Oriflammes, Poèmes, reproductions plastiques et pensées, Luce Wilquin, Avin, 1995

Préface de Luc Norin.


Couverture : tableau de l'auteur, 1979, "L'Oiseau de feu"
À l'intérieur : 18 tableaux et 5 dessins de l'auteur, et 1 dessin de Véronique


"Il y a là des textes surprenants, en clair-obscur, qui nous font entrer dans les rêveries de l'artiste devant les 'Nymphéas' de Monet, les couchers de soleil de Munch. Rêveries essentielles qui auraient enchanté
Gaston Bachelard, parce qu'elles relient l'indicible et l'impalpable à l'expérience du quotidien
."
Luc Norin, extrait de la Préface.


62 pages et 24 reproductions de tableaux et dessins. 
ISBN 2-88253-060-9
Verbes-Oriflammes



Triptyque, Luce Wilquin, Avin, 1997
Triptyque
Couverture : tableau de l'auteur, 1986, La fenêtre (fragment)
À l'intérieur : 1 tableau et 9 dessins de l'auteur

"
Monique Thomassettie établit (…) le cadastre de ce qui l'habite et où elle habite. Ne dédicace-t-elle pas son triptyque à 'l'Invisible qui nous garde', mais qui, parfois, nous envoie des épreuves que nous devons surmonter?"
Roger Foulon, Nos Lettres, juin 1997.


Le midi de ce temps était d'or et la brise légère
Ouï sans retenue le verbe malin n'était point vers
mais dessinait en l'endormie le pays du réveil
La bouche s'ouvrait la première
sur des dents brillantes dans le rire
comme de jeune louve les incisives

Extrait du 1° volet : Le rêve de nacre (1994)
Cette suite de poèmes
envoyée anonymement au "Prix Sapriphage"
y fut sélectionnée au premier tour en 1995



240 pages. ISBN 2-88253-092-7


Le 1° volet, L'Ange Diagonale, a été traduit en bosno-croate par Tomislav Dretar et Spomenka Džumhur :
"Dijagonala-Anđeo", Mode Est-Ouest, Zenica, 2000. ISBN 2-930333-05-7



La Grâce, Caractères, Paris, 1999

À l'intérieur : 5 dessins de l'auteur
10 dessins originaux de l'auteur ont été offerts aux Éditions Caractères
pour un exemplaire de luxe

"
Mystique sans tomber dans l'ordre des douleurs, charnelle en quête de ferveur, artiste dans l'âme,
se partageant entre la peinture, la poésie et le théâtre. Monique Thomassettie est peut-être avant tout
une détentrice du temps qu'elle libère dans ses réflexions faites au fil du vécu, senti et perçu
dans les rapports humains (…)
'Au désir de comprendre répond le vrai savoir' : celui d'un voyage
où l'aube et le couchant se confondent, où la mère et l'enfant sont confrontés au livre de la lumière
…"
Jean Dumortier, Le Non-Dit, N° 45


74 pages. 
ISBN 2-85446-261-0
La Grâce



Variations pour songe sur un insaisissable absolu, Maison de la Poésie, Amay, 2002
Variations
"
S'il y avait une logique à la cohérence des songes, Monique Thomassettie figurerait parmi les logiciennes de la poésie contemporaine. En effet, toute sa démarche d'écriture oscille entre terre vivante (…) et ciel habité (…) Cette terrestre éperdue d'absolu module inlassablement sa fidélité aux espaces absolus tout en remuant avec sa propre vie (…) des comètes de songes (…) Une telle poésie est source de chant et un inépuisable réservoir d'images et d'incantations."
Michel Joiret, le Non-Dit, N°58

Ma bombe est une larme / ouverte en plein ciel / délivrant un tremblement fragile / un soleil pastel titubant / en sa lumière éclose / Larme glissée / d'un œil de création

Extrait (fin mars ou avril 2001)


74 pages.
ISBN 2-87406-192-1

Publié avec l'aide du Fonds National de la Littérature




Plein cintre d'arc-en-ciel, la Page, Beauvechain, 2004

Couverture : tableau de l'auteur, 1979, "Le rocher d'Horeb"
À l'intérieur : 6 dessins de l'auteur

Dans la clairière se contredisent des philosophes / Peu importe / Seuls me passionnent leurs yeux / s'ouvrant se fermant tour à tour / Ils cherchent l'éveil de mon cours // Au jardin retrouvé / j'arroserai Dieu et ses bêtes / sous les fleurs où s'éploie l'éventail d'un serpent / aux écailles d'opale // Je reviens, dit la source, / d'ivresses dansantes…

Extrait


80 pages.
ISBN 2-87432-008-0

Publié avec l'aide du Fonds National de la Littérature



Une partie de ce recueil a été traduite en croate par Tomislav Dretar.
Ces extraits traduits, rassemblés sous la même couverture que celle du livre publié,
ont été offerts à plusieurs poètes lors de la 43° Rencontre internationale de Poésie de Sarajevo en mai 2004.


Plein-cintre



L'infrangible vision, Eole, La Roche-en-Ardenne, 2005
Infrangible vision

Couverture : tableau de l'auteur, 1982, Regard céleste
À l'intérieur : 8 dessins de l'auteur

"Il est des écrivains qui, quelle que soit la forme qu'ils adoptent de livre en livre, restent absolument reconnaissables. C'est le cas de Monique Thomassettie (…) (J'y) retrouve tous les thèmes qu'elle traite depuis de longues années (…) Elle navigue dans les hauteurs, ce qui ne signifie pas dans les nuées, car elle a les pieds sur terre…"
Paul Van Melle, Inédit nouveau, N° 194.


64 pages. 
ISBN 2-87186-111-0




La source est mère d'océan, Les Elytres, Bruxelles, 2006

"Est-il poète plus inspiré, plus visionnaire du 'non-encore-aperçu' que Monique Thomassettie?
Inspirée, c'est-à-dire soulevée par un souffle?
'La source est mère d'océan', mais une source qui, chez elle,
semble prendre naissance dans un monde sidéral inconnu au sein duquel elle avance (…)
Une
'plume pensive' et inspirée qui semble illustrer ce que disait Heidegger (…) : 'La tradition de la langue est transmise par la langue elle-même, et cela de telle manière qu'elle exige de l'homme qu'à partir de la langue conservée, il dise à nouveau le monde et par là porte au paraître du non-encore-aperçu.
Or, c'est là la mission du poète.'

Mission remplie par Monique Thomassettie!"
France Bastia, Nos Lettres, février 2007 et la Revue Générale


74 pages. 
D/2006/7511/1
Source mère d'océan



Les doigts de chèvrefeuille de la nuit, MEO-éditions, Bruxelles, 2007
chèvrefeuille-1

1° page de couverture : pastel de l'auteur, 1985, Appel
4° page de couverture : tableau de l'auteur, 2000, Roses d'air

84 pages. ISBN 978-2-930333-20-5


" De roses, de chèvrefeuilles, d’avenir du monde et de spiritualité

Constitué de trois suites poétiques (« Ivresse de roses », « Les doigts de chèvrefeuille de la nuit » et « Améthyste élégie ») suivies d’un dialogue (« Rêve ») dont l’auteur nous dit qu’il a été imaginé à partir d’un rêve réel, ce nouveau recueil est un jalon de plus dans la mise en art de ses méditations, qui s’affirme depuis son premier ouvrage comme la voie spirituelle de Monique Thomassettie.
Une voie spirituelle ancrée dans la réalité du monde.
En première couverture, un pastel de l’auteur (qui est aussi peintre). Une femme accroupie semble y écarter de la main la prétention d’un monstre (ou s’agit-il d’un dieu, d’un tyran, de la pensée unidimensionnelle qui menace notre monde ?) à imposer sa loi. Aussi frêle que se sente l’auteur, aussi menacée, elle se veut libre. Une liberté qui se retrouve dans sa poésie, farouchement personnelle, fermement à l’écart des chapelles et des modes.

Ne fût-ce qu’oser le mot « rose », quasiment banni de la poésie française contemporaine après avoir été symbole poétique par excellence (et de l’être toujours dans nombre de poésies étrangères, moins soumises aux oukases ; il n’est pas étonnant que Monique Thomassettie, nous dit l’éditeur, soit appréciée en Croatie ou en Bosnie). A noter que ces roses évoquent aussi un tableau, "Roses d'air", repris en 4° de couverture.
« La perte est la pensée / qui plie et plisse / non sans narguer / des parfums de roses / Les enchevêtre aux mots / afin de leur donner chair / Puis ouvre les pétales // C’est la tentation épanouie / d’une pensée qui s’offre. »
Fusion de la méditation, de la sensualité, de la présence au concret du monde, mais dans ce qu’il a de plus subtil.
De plus menacé, aussi : et l’auteur de citer « l’Élégie contre les bûcherons de la forêt de Gastine », ce texte de Ronsard, oublié pour avoir été trop rabâché, qui nous semble aujourd’hui tellement prémonitoire.
« A tant de bûcherons / il fut demandé d’arrêter le bras ! / Qu’aujourd’hui ils rafraîchissent / leur tête enflée de faux calculs / dans les eaux froides encore / des deux pôles fondant // S’il m’arrive de déraciner / respectueusement l’arbre, / je ne le coupe pas // Proche est l’heure / d’une vaste élégie »
Poésie animiste, animée, où se mêlent et s’appellent sensations et pensées, amour et angoisse, visions (au sens de : visionnaire) et prémonitions.
« En mon nocturne fleuri / deux graines laconiques / ont germé / en énigmatiques / et généreux chèvrefeuilles // Deux notes complexes / m’ont alors offert / un concert innombrable // De multiples voix / ont invité la mienne »
Poésie à la fois ample et intime, l’intimité de la perception ouvrant sur l’immensité de l’univers, l’immensité de l’univers éveillant l’intimité de la perception.
« L’insaisissable est appel // Course folle / après des nuages // Libre dans les champs d’azur / et d’herbe sauvage // Courir et emplir / sa pensée / de son souffle cadencé / du battement de son cœur accéléré // Puis tendre au ciel / une coupe de souffle / et de sages soupirs »

Dans le dialogue qui clôture le livre, l’homme créé par le rêve se matérialise et dialogue avec la femme qui l’a rêvé, dont il est émanation. Permanent court-circuit entre les diverses strates du réel et leur résonance dans celles de la création, entre les diverses strates de la création et leur résonance dans celles du réel.
« Quel merveilleux rêve… Énigmatique… Le merveilleux est-il proportionnel à l’énigme ? Deux énigmes, deux questions… Cet homme, qui est-il ? Quelle est sa compréhension de mon histoire ? Le merveilleux se trouve d’abord dans la transformation du vent en air musical, puis dans l’incarnation de cette musique en homme… (Elle se lève). Le merveilleux ira-t-il jusqu’à me présenter cet homme, le faire apparaître dans ma vie éveillée ? Mais ce rêve me semble plus éveil que mon réveil ignorant… L’ignorance est sans merveille ! »
Et cette chute, en guise de conclusion :
« La femme (A part elle) : Le réel de mon rêve sera-t-il ignorance et oubli ? Ou bien mon réveil sera-t-il un merveilleux éveil ? Le rêve, au risque du réel…
L’homme (Il s’approche d’elle) : J’entends ta pensée… Seul ton cœur pourra te répondre…
La femme : Et le tien… » "

Dinama, critiqueslibres.com



"(...) Ce que j’aime particulièrement dans les lignes de ce recueil (...), c’est tout ce qui est suggéré et qui continue à se créer sous les yeux du lecteur alors que les mots sont posés sur papier et nous contemplent en silence. Les interprétations sont multiples et c’est ce qui constitue une des richesses du travail. Sans oublier les nombreux symboles disséminés ci et là et puis, en filigrane, tout au long du recueil, un beau message d’espoir, d’amour, un sentiment qui fait que malgré la gravité de certains poèmes, malgré tout ce qu’ils peuvent soulever dans les tiroirs cachés de la mémoire, il y a quelque chose qui pousse à aller de l’avant. Ce n’est pas une poésie de "bonne conscience", non, pas quelque chose qui dit que le monde est beau et qu’il faut s’aimer, c’est bien plus subtil ; ce sont des mots qui aident à voir plus clair et comprendre que oui, la vie est là, à nous de la construire."
Sahkti, Zazieweb



Ma critique d'un critique: " (...) C'est doux, peut-être un brin de trop...", conclut Philippe Leuckx dans sa recension par ailleurs positive parue dans la revue "Bleu d'Encre" N° 22 – Hiver 2009.
Pour Philippe Leuckx, le mot "doux" est ici manifestement péjoratif, c'est-à-dire qu'il n'a pas le sens fort que lui donnait Proust.
Je lui demanderai donc: Comment lisez-vous?, car il me semble être resté insensible à mon cri d'alarme, et  au long, très long cheminement de mon œuvre.
Ma présente réaction n'est pas intolérance à la critique négative ou seulement réticente, mais bien une légitime exigence quant à la justesse. Je ne sais plus où j'ai écrit: Je pèse tant mes mots que je finis par peser ceux d'autrui.
M. Th., 19 janvier 2010
 

Des poèmes de ce recueil ont été traduits en croate par Tomislav Dretar et mis en ligne sur son blog (adresse dans Contacts). Certains ont été publiés dans le Journal poétique de Sarajevo.

Une lecture sensible par Guy Stuckens, accompagnée d'une musique de Weber, de poèmes de ce recueil a été diffusée sur "Radio Air Libre".




À l'entrelacement de ma Tempérance, M o n é v e i L, Bruxelles, 2008
 
1° page de couverture : tableau de l'auteur, 1976, Mer et Lumière
4° page de couverture :
tableau de l'auteur, 1990, "Pégase", fragment
À l'intérieur : 3 dessins de l'auteur

110 pages. ISBN 978-2-9600794-1-8



“ Méditation voyageuse

Au commencement était le doute et le découragement, celui provoqué par la poids des vies anciennes qui refont surface alors que l'espoir frappe à la porte.
Mais rien n'est perdu, au contraire, et d'entrée de jeu (Entrez! comme dit l'auteur) l'optimisme prévaut et nous voilà embarqués dans un nouveau voyage au coeur de la vie.

"Mais voici
plus haute que jamais
la marée
soulevant
en sa foi fleurissante
des ailes bourgeonnantes"
(page 8)

S'engage dès lors un travail d'introspection, un partage entre rêve et travail, un chemin jalonné d'attentes lyriques et oniriques.

"Déferlement de la vie
aux graines et semences
toujours recommencées"
(page 12)

Il convient toutefois de ne pas aller trop vite, de laisser au temps la possibilité d'une évolution à son rythme et à sa guise, histoire de ne pas brusquer les événements et rompre le fil fragile qui nous relie à nos espérances.

Le risque existe toutefois que des:

"Pierres de taciturnité
patiemment posées
emboîtées
laissant à ciel ouvert
un jardin
à ne pas trop tôt formuler
sous peine de perdre
la maîtrise du silence
sous risque de dissiper
son fort(t) intérieur"
(page 17)

Mais comme le dit joliment Monique Thomassettte, le rêve est illimité!

A cet "Entrelacement de ma Tempérance" succède "D'aile ferme et amène", échange à double voix, promenade en quête d'identité et de sérénité qui passe par un important questionnement sur l'autre et sur soi. En phrases courtes et percutantes, Monique Thomassettie explore les confins de l'âme avec beaucoup de pudeur et de sincérité.
Un superbe écho dessiné à cette quête de soi est offert en page 95, dualité humaine représentant la réflexion, le doute et l'ouverture vers un autre monde, celui de l'inconnu peut-être.

A travers son importante et consistance bibliographie, Monique Thomassettie s'est engagée dans un voyage complexe et foisonnant d'images. Qu'ils soient poésie, conte ou prose, ses textes nous entraînent au coeur d'un symbolisme très personnel. L'auteur puise dans divers courants, spirituels et artistiques, des inspirations qu'elle fait siennes et lui permettent d'esquisser un parcours de réflexion philosophique dans lequel chacun y trouvera un peu de soi, tout en partageant beaucoup avec l'autre.
Ce dernier recueil ne déroge pas à ce principe et le lecteur est en permanence invité à communier avec l'auteur.
Ce "poème au leitmotiv océanique" nous emporte sur la vague de la connaissance, de la sérénité et de la méditation. Un voyage très agréable! ”

Sahkti, critiqueslibres.com, 2 octobre 2008





"(...)
Divisé en quatre parties, ce recueil fait apparaître l'attention que Monique Thomassettie porte à tous les sens, aussi bien en tant que peintre, musicienne que poète ; mais où en sont donc les frontières, les points de rencontre ? "À l'entrelacement de ma Tempérance" emporte le lecteur dans un monde fait (...) de tous ces univers qui se touchent, s'entrelacent ou se confondent et dont nous ne percevons les frontières. L'auteur va jusqu'à inverser les rôles pour les rétablir ensuite et la cymbale de briller alors qu'elle évoque d'abord la musique. Cette poésie ne va-t-elle pas jusqu'à exprimer une certaine magie, une influence inexplicable qu'exerce sur nous ou pourrait exercer selon nos aspirations, la nature voire l'univers tout entier. (...)

Danielle Gerard, "Reflets Wallonie-Bruxelles" N° 17, novembre-décembre 2008




“ Toujours la poésie...
“ Toujours la poésie, oui ! Je ne cesse de le répéter, la poésie est le langage le plus sincère, le plus profond parmi les créations littéraires. Et qu'il soit le moins "commercial", le moins "répandu" dans les canaux devenus habituels pour l'art, ajoute à sa valeur ! La lire et l'écrire, ou les deux, sont des actions qui ouvrent l'homme - son âme, ses émotions, ses sentiments, son intelligence, sa sensibilité - au monde, à l'univers, à l'éternité. Rien que ça ! Il existe tant de formes de poésies... autant que d'êtres humains sans doute. J'ai lu cette semaine - car je me nourris chaque jour de quelques vers - "Et nous, par tous les temps" de Colette Nys-Mazure et de Françoise Lison-Leroy (Poésie en voyage), deux fascicules qui se répondent. "S'ouvrent des ères de mots en liberté, jeux d'enfance et d'âge nu, dépourvu. Les phrases échevelées s'inscrivent dans le texte. Le vent les propage à travers la forêt des hommes et leurs pages d'humus acharné." Ces derniers mots de Colette Nys-Mazure sont superbes ! Autre forme pour Monique Thomassettie dans "À l'entrelacement de ma Tempérance" (MonéveiL) : "Cavalière/je combats/mes propres aveuglements//quand les embruns/se mêlent/à mes larmes." Et puis ces poèmes modernes sur l'arobase, l'Internet, le virtuel, l'éphémère qui pourtant ne perdent jamais de vue l'essentiel : la passion. Cela s'appelle "Internaut(r)e" (Publibook) et Bernadette Bodson-Mary nous y propose, par exemple : "Il vient chercher sur toutes/les lèvres de ses SMS/La cannelle des/pommes d'amour/Et son miel @ toujours."

JACQUES MERCIER
La Libre – Mis en ligne le 13/09/2008


et pour Jacques Mercier, ce rappel :

Du passé  les douleurs

sur nos pages blanches
en invisible humus
se décomposent
Papier filigrané
de nervures têtues *

* 1992 – De Blancs Oiseaux boivent la Lumière, suivi de: Nuit de Grand Vent


À l'ntrelacement…





L'aïeule montagne et l'enfance de la vallée, MEO-éditions, Bruxelles, 2010




L'aïeule montagne


1° et 4° pages de couverture : dessins de l'auteur, 1983


78 pages. ISBN 978-2-930333-31-1


*



"Retour aux sources"

"La bibliographie impressionnante de Monique Thomassettie est à l'image de son parcours, dense et riche, curieux de tout également. En témoignent les talents de l'auteur pour l'écriture, la poésie, la peinture et le dessin, entre autres.
 Chaque livre est un voyage, une invitation à parcourir un monde sans cesse à relire et dont il convient de s'imprégner, sans jamais hésiter à se plonger dans une seconde lecture pour savourer l'essence de chaque mot

. Une fois de plus dans ce recueil, Monique Thomassettie se met à nu de manière onirique et pudique, s'interrogeant sur elle-même et sur nos origines. Le tout subtilement accompagné de vingt et un dessins de sa plume. La montagne-terre est au coeur du récit. Montagne-matrice originelle auprès de laquelle nous retournons volontiers aux sources, prenant conscience du poids des racines dans lesquelles on puise la connaissance.

 '
Une planète qui bascule / entraînée par le poids/ de ses eaux' (page 1)

 Arbre de vie, mère de nos âmes, cette montagne symbolique se veut également un lieu d'habitat, un repaire pour le corps et l'âme. Un asile aux portes ouvertes par lesquelles chacun va et vient à sa guise, se recentrant vers la nature et une montagne nourricière, riche en enseignements du passé et le regard tourné vers l'avenir. Car cette montagne qui nous accueille est aussi cela, mouvement de vie, d'éclosion et de croissance, lieu de réflexion et réceptacle du futur. A nous de nous y mouvoir, corps en perpétuel mouvement, féminité qui retrouve là le fruit de la naissance et la force de la descendance. La montagne se voudra dès lors charnelle, forte et proche.

 'Aux âpretés abruptes / s'accrochent quelques voiles / séduits. Des bribes en flottent / aux vents variés et ouverts' (page 21) 

Le rapport au temps n'est pas pour autant inexistant et si cette montagne semble immuable, elle n'est pas sans nous rappeler que le compteur tourne mais qu'il en restera quelque chose, quelque part.

 'Car l'autre versant des monts / enfin rêve / transmue en légende / un survital exil' (page 35) 

La sérénité gagnera chacun d'entre nous dès qu'il atteindra ce sommet à partir duquel il peut contempler le monde, conscient de sa force et de sa fragilité, de son éternité à travers l'éphémère. 

'Les voyageurs voient-ils / les montagnes romanes / s'effiler et s'ajourer / en une progression dont je ne sais / si elle est de temps ou d'espace' (page 47) 

J'ai apprécié la maturité et la sagesse qui se dégagent des lignes de ce volume, comme si Monique Thomassettie, sans pour autant cesser de s'interroger, avait posé son baluchon à rêves, le temps d'une pause, sur une crête offrant un vaste tour d'horizon à son esprit gourmand de vie."


Sahkti, critiqueslibres.com, 22 février 2010


*


Inédit-238-2
Paul Van Melle, "Inédit Nouveau" N° 238


L'on pourrait s'étonner des paroles de Paul Van Melle: "véritable personnalité: solaire".
Il a vraisemblablement voulu dire: lumineuse. Au sommet, la Lune, comme le Soleil, pouvant briller.
Mais
(page 28) au fond du fond/veille aussi et attend/une précieuse clarté.

M. Th., mis seulement en ligne le 14 août 2010


*


“ Le mot en question ”

“ Des femmes écrivent aux femmes et donnent à voir, en sept recueils.

"Mon présent est ailleurs" , écrit Claire Ruwet, alors qu’Isabelle Poncet-Rimaud découvre "Des taches sur la robe" et que les "Mots et sang des femmes" tournent sur eux-mêmes avec Ariane François-Demeester. Tandis qu’Annie Rousseaux s’empare de "Plumes et pinceaux" pour accompagner ou provoquer l’écriture et que Monique Thomassettie sans cesse remet ses visions sur le métier, donnant à la poésie le pas sur sa propre peinture.
Marceline Desbordes-Valmore n’est jamais loin lorsque les femmes sortent leur visage du fond d’un puits et le confrontent au soleil levant et couchant. Chanter les fleurs et les oiseaux ? Certes. Mais encore ? C’est ainsi que "Mots et sang des femmes" réédité aujourd’hui, donne à l’écriture d’Ariane François-Demeester une fraîcheur accrue et comme une percussion de la pensée qui met plus que jamais cette auteure au niveau de l’événement tiré hors du "bruit fossile des mots". Depuis "Flammes jetées au vent" (Dieu-Brichart, 1981), ses poèmes, nouvelles et roman ont assemblé en elle les éléments complexes d’un mouvement de création qui inclut l’aventure de la gouge. Les œuvres du poète, ainsi complétées par celles de l’artiste, en un surprenant "fil d’Ariane", révèlent l’univers presque initiatique de l’expérience intime de l’auteure. Sur tous les continents, elle repère et révèle l’évidente démarche à la fois sacrificielle et génitrice de la femme éternelle.
Comme le fait, autrement, Claire Ruwet en affirmant "Mon présent est ailleurs" dans un éloge du métissage à travers un arbre généalogique bariolé. Récit où l’existence et la liberté se répondent dans une prose poétique qui passe par les images et rythmes d’Afrique, mais également par la guerre de 40, sur nos terres, et les camps de concentration où peinait un certain Nicolas Ruwet Des encres de Vincent Meessen accompagnent ces évocations. Sans doute auraient-elles pu être les siennes puisque, nous le savons, l’artiste, en elle, double l’écrivain. Cela même que, dans son parcours, Annie Rousseau n’a pas hésité à faire avec "Plume et pinceaux" qu’elle sous-titre : "L’art de (se) créer". Son livre trace, en effet, la double découverte de soi et du sens de la vie, vraie quête existentielle, et frémissant cheminement à travers la pratique de la poésie et celle des arts plastiques qu’elle commente pas à pas. Illustré de deux visages, fusain, et encre, en pleine page.
Et remercions Monique Thomassettie d’avoir fait cadeau à ses lecteurs de ses sobres dessins au crayon qui disent les arbres, les montagnes, une nature dévisagée par une artiste dont nous connaissons l’importante œuvre picturale. Œuvre à laquelle elle préfère aujourd’hui toutes les formes d’écriture en quête de l’inconcevable qui habite nos vies. En livrant ici ses pages à sa pérenne songerie, le poète s’insère au cœur de la montagne, du temps, de la lumière, et des âmes elles-mêmes dans leur quête sans fin.
De quoi léguer "Le jour aux ignorants" avec Véronique Wautier (prix Ex Libris 2009). "Ce matin je regarde de tout mon bleu", écrit-elle. L’auteur de "Chacun de nous est une foule" a confié les enluminures de ce recueil-ci à Godelieve Vandamme qui rassemble et ordonne en couleurs vives et traits rapides des images pour contes de fées. Car chaque page y est comme un autoportrait que la vie se dessinerait avec des mots. "Avec une patience d’arbre/Tu ramasses les preuves/D’un monde/Où le mot n’était pas encore." C’est avec ce mot, qu’elle amène au jour, que Véronique Wautier "plante sa tente sous la lumière inquiète". C’est de ce mot que va également s’emparer Isabelle Fable, et revoir avec lui ce qu’on appelle le temps qui passe, les attitudes, visages, rôles ou destins. Le mot bref, ciblé, qui nous bascule du côté de "Femmes en souffrance". Et nous remet (sans jeu de mot !) dans la fable où "mer" et "mère" sont en connivence, où "le temps passe sur son radeau", où les mots jouent avec eux-mêmes, même au moment où "la mort d’espadrille". C’est de là, semble-t-il, que les taches sur la robe du poète Poncet-Rimaud pourraient être aperçues. Taches révélatrices d’une démarche qui "égrène la parole/jusqu’à couvrir le silence/de sa poussière".
Isabelle Poncet-Rimaud pose son oreille sur le monde. Une "planète vide [ ] toute parole abolie". Elle se demande "quel ciel s’ouvrira/sous la faux de l’aile ?"
Sept recueils se répondent en creusant leurs questionnements. Des femmes nous parlent parce qu’il est question de vie.”
"Des taches sur la robe I. Poncet- Rimaud éd. du Cygne; Femmes en souffrance I. Fable éd. Le Coudrier; Le jour aux ignorants V. Wautier éd. Eranthi; L’aïeule montagne et l’enfance de la vallée M. Thomassettie éd. M.E.O.; Plume et pinceaux A. Rousseaux éd. Traces de vie; Mots et sang des femmes A. François Demeester Patch’éditions."
Luc Norin
La Libre – Mis en ligne le 03/05/2010

Article de Luc Norin découvert en ligne le 24 mai 2010 à 23 h., et mis aussitôt en ligne ici.
M. Th.




*


Je suis perfectionniste au point d'être malheureuse lorsqu'une coquille m'échappe. Ainsi, dans le présent recueil, en haut de la page 76, deuxième de ma bibliographie, un espace a sauté entre ma pièce Le Mystère de S. D'O. et mon autre D'Oracles. Or, il s'agit de deux livres séparés. C'est vrai que, copiant-collant ma bibliographie dans chaque nouveau livre, je la mets tantôt en caractères 10, tantôt en 11. Et pourquoi ici un 4 Temps et là un quatre Temps? C'est que j'y avais d'abord mis ma bibliographie en 12 ou en 13; pour une question de place, j'étais parfois allée à la ligne et avais mis quatre en chiffre; puis, remettant tout en 11, je l'avais laissé comme ça. Mes successives mises en pages ont dû faire sauter l'espace en question. Eh bien, cette distraction de ma part me rend triste. Si vous saviez combien je travaille, le temps que je passe à écrire et à ajuster mes pages; j'en ai bien souvent les yeux fatigués. M. Th., 7 janvier 2010





*    *    *    *    *



Mes bouteilles à la mer contenaient des tempêtes, M.E.O., Bruxelles, 2011


Mes bouteilles…

Couverture : 3 tableaux de l'auteur
En 1ère page : Icare nageant, 1991
En 4ème page :
en haut : Icare au soleil couchant, 1990
en bas : "Djinn", fragment, 1990

126 pages. ISBN  978-2-930333-35-9



*



“ Tempêtes menant à l'ascension du monde ”

“ Quel joli titre que celui-ci !

A la hauteur du recueil poétique qu'il abrite.

Dans cette chanson de geste, Monique Thomassettie revisite le mythe d'Icare, qu'elle poétise à travers le personnage d'Icarielle. Icarielle qui chute aussi, à sa façon, mais décline une vision du monde plus large que celle de son illustre inspirateur. Plus large et plus humaine aussi. Icarielle est mythe, Icarielle est femme, faite de rêves mais aussi d'interrogations, d'errances et d'espoirs.”

"Rouge velouté
Un soleil brillait
Sans blesser le regard

Au coeur de la vaste cible céleste
L'astre aimanta
Le fin corps d'Icarielle

Flèche
Elle voulut s'y planter

Et se planta !"
(page 14)

“ Ce mélange entre une héroïne humanisée et un héros féminisé prend des saveurs étonnantes sous la plume de l'auteur, décidément de plus en plus à l'aise dans la libération de ses mots et des ses émotions. Celles-ci se font amples, belles, riches en portes ouvertes vers un imaginaire foisonnant d'êtres en création, d'existences en devenir.
Dédale n'est pas en reste, il tente de nous perdre. A nous de créer nos repères, de construire nos vies en espérant qu'elles seront empreintes de la même force et de la même douceur que l'auteur insuffle à ses poèmes.
Et une fois encore, Monique Thomassettie nous entraîne sur des voies inconnues, sur des routes mystérieuses que nous n'aurions peut-être pas empruntées sans un petit coup de pouce de sa plume qui nous les rend attirantes et dépasse toutes limites du genre. Ses mots fredonnent, ils nous emmènent vers la rêverie, vers la réflexion. A nous ensuite de dessiner une autre réalité grâce à cela.”


Sahkti, le 30 janvier 2011 – CritiquesLibres.com



*


“ Au commencement de la poésie est l’épopée. Achille au pied léger, Ulysse ou Gilgamesh, affrontant passions, destin, versatilité des dieux, forgent les mythes fondateurs de leur groupe et de l’humanité. Mais si leurs aventures nous font encore vibrer, c’est grâce à leur « mise en art », qui suscite l’émotion poétique.
Dans son œuvre, littéraire comme picturale, Monique Thomassettie renoue avec cette révélation de l’humain par le mythe poétisé. Mythe qu’elle forge ou plie à sa vision, tantôt inventant des héroïnes porteuses, tantôt féminisant les héros classiques (« Arielle », « Sisyphia »). Dans son nouvel opus « Mes bouteilles à la mer contenaient des tempêtes », elle réinvente Icare et Dédale à la lumière de trois de ses tableaux, qui nous sont présentés en couverture, ainsi que du chef-d’œuvre de Bruegel. D’où le sous-titre : « Chanson de geste ». « Espérant chevaucher le soleil / à l’heure plus accessible et douce / du couchant / Icarielle a glissé / à côté de son rêve ». La mer pour l’accueillir lui envoie « une vague perlée de lune / un toboggan ourlé d’écume ». Avalée par une bouteille, l’héroïne ressort en djinn, est reçue par un radeau, chevauche Pégase, glisse le long de l’arc-en-ciel… Rien d’anecdotique dans ces pérégrinations, chacune est méditation poétique sur ce qui baigne l’humain, le porte, le traverse et le constitue. La poésie est dès lors philosophie décapée, libérée du jargon. « Quand l’espace devient temps / les risques sont grands / de l’existence // Et le monde / en ses inextricables théorèmes / continue de se dédaliser ». Elle établit des ponts entre mythe et mystique : « La Terre mystique / se sait poussière / à ressusciter (…) La Mer mythique / aussi toujours / se recommence / Et ses déluges ! ». Et si l’auteur revendique « de n’avoir pas lu tous les livres », son chant épouse les grands textes mystiques de toutes les civilisations : « À l’école du Refus  // Car il est des refus / qui ancrent l’ermite en son âme // Et quand l’ermite lève l’ancre / c’est pour naviguer / plus loin que le monde ».
Deux suites complètent le recueil. « Le poids des rêves », art poétique d’une ermite poète cherchant à faire comprendre comment la poésie jaillit de métamorphoses, glissements de sens, correspondances entre perceptions, sensations, intuitions, pensées, qu’elle contient et transcende en « légende collective ». Peine perdue : « Si un poète éternue / parce qu’il frissonne, / d’autres répéteront : atchoum / sans éprouver le frisson d’origine ». Condamnée à l’incompréhension, la poète l’assume grâce à l’humour et la pirouette : « Si farce il y a, / lui dit-elle, / c’est une juponnade / Ou pantalonnade / selon ma garde-robe ».
En clôture, dialoguent une harpe et la forêt qui lui a donné vie, en résonance avec les trois pièces d’un triptyque (dont les reproductions nous sont offertes). « Arbre déjà / j’aspirais à un autre état / Je n’aurais alors pu le définir / Mais devenue harpe / je le reconnus / Et je reconnus dans ma nouvelle voix / le ruissellement de la source / qui avait baigné mon pied »… Dialogue animiste et allégorique, deux autres facettes de cette poétesse, décidément inclassable.”

Gilpro, Le Non-Dit – avril 2011



*


“ (…) Depuis 1989 l'auteure a abordé presque à tous les genres littéraires et avec le même bonheur. Voilà bien une vie merveilleusement remplie de création, ce qui est la meilleure façon de résister au temps. De plus la peinture, la poésie, le théâtre, les contes, nouvelles et romans sont toujours de qualité, mais surtout ils traduisent une personnalité riche à la fois de contradictions nombreuses venues de l'enfance et des contacts humains, et une force de conviction qui lui fait se livrer (…)”

Paul Van Melle, Inédit Nouveau N°250


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“ "Poursuivant depuis quelques années une sorte de voyage initiatique intérieur, Monique Thomassettie baigne dans une atmosphère de spiritualité qui lui permet d’affronter avec sang-froid le spectacle menaçant du ciel et de la mer, la profondeur ténébreuse et mouvante des orages, l’assaut des vagues, le déferlement des eaux, les feux sur la lande(…) Elle poursuit donc, avec assurance et talent, son étonnante œuvre poétique" Voilà ce que disait déjà  Stéphane Rey en…1993 à propos de Monique Thomassettie dont il ne faut plus rappeler, entre autres, les talents pour l’écriture, la poésie mais aussi le dessin et la peinture. Et force est de reconnaître qu’on retrouve dans ce livre, l’atmosphère décrite par Rey ; en effet, ce recueil fait la part belle aux beaux orages d’une pensée mutine, à l’air vivifiant d’un devenir autre et à la mer d’un songe restituant aux apparences le mystère du monde…

"Dévaler
une longue naissance
et choir
dans un éventail
de possibles"

L’art est pour Monique Thomassettie un moyen de se réaliser, de devenir celle qu’elle est vraiment voire de retrouver une vraie raison de vivre ; sa poésie est intuition, sensation et prétexte à recréer le monde, à faire un pas vers l’invisible et à tenter d’établir un nouveau rapport au monde.

"Et quand l’ermite lève l’ancre
c’est pour naviguer
plus loin que le monde"

La poésie véhiculée dans ce recueil est un chant pour l’éveil d’une vie sauvage, mouvante et mystérieuse. Tout ici est remise en cause, questionnement, décrochage avec la réalité donnée, éveil aux perspectives de mille et un possibles (« l’œuvre d’art ne rend pas le visible elle rend visible/Klee ») …
Véritable ode à la vie, ce livre nous invite à dépasser la surface des choses et à percevoir le réel dans sa réalité mouvante(
« c’est le mystère qui éclaire la connaissance/Magritte »)

"Le dos rond d’un bourgeon
s’ouvre et libère
un envol hors saison"

D’une manière générale, on peut affirmer que le lieu de cette poésie est « hors vue » (
« chercher en soi le point où s’arrimerait hors vue, le lieu de l’être/René Char ») et que chaque poème est la clé d’un ailleurs à vivre ; on peut affirmer, enfin, que ce recueil nous aide à tourner le dos aux évidences qui nous sont offertes et à nous en aller vers une pensée semant l’inconnu au péril de sa vie  

"La poésie éveille
et l’éveil libère
à de certains niveaux" ”


Pierre Schroven, Traversées – mai-juin 2011






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Un point de sonorité

Un passage palpite



Autoéditions  M o n é v e i L
Bruxelles, 2011



Un point de sonorité


Couverture : tableau de l'auteur
Récompense
, 1991

Un passage palpite : 1994, De Blancs Oiseaux boivent la Lumière


Inédit 253
Paul Van Melle, INÉDIT NOUVEAU N° 253








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DIPTYQUE

1er volet

Enjambées
, M.E.O., Bruxelles, 2012


Enajambées

Couverture : tableau de l'auteur
Composition musicale
, 1999

140 pages. 
ISBN 978-2-930333-43-4





2nd volet

Vertige ascendant
, M.E.O., Bruxelles, 2012


Vertige

Couverture : 2 tableaux de l'auteur
En 1ère page : L'échelle, 1988
En 4ème page : Rose bleue, 2000

114 pages. 
ISBN 978-2-930333-44-1




Inédit 255

Paul Van Melle, Inédit Nouveau N° 255


*



Vertige ascendant et Enjambées :
le monde de Thomassettie à portée du rêve



« La grande erreur
est d'attendre de ce monde
l'impossible

Alors qu'un autre monde
le donne

La musique
relève de celui-ci 
»


“ « Enjambées » fait au lecteur un minutieux inventaire de ce qui compose le territoire poétique de Monique Thomassettie, son univers à n'en point douter : « Tout serait-il chant ?/ Immatérielle musique / s'élevant telle une fumée d'encens / venue d'un point de braise »
Cet extrait est significatif à bien des égards, car il porte en lui le fondement même de toute découverte. Inutile donc de « s'emparer d'une poésie » qui échappe aux règles de transmission ordinaires. On habite ici un
« ailleurs » parfaitement organisé, voué à la seule, à l'absolue créativité.
Dans un lieu peuplé d'arbres, de fleurs, de plantes rares ou communes, le poète veille à la stricte ordonnance de sa volonté, de sa fantaisie et de sa légitimité. Il avance « 1'esprit délesté de toute massivité » et exhibe, au fil d'une lente progression, le fruit de ses recherches. Sensible au charroi du temps, Monique Thomassettie s'interroge sur le passé, la validité même des souvenirs en pagaille: « Triste / la chair au seuil de l'automne ? / Faite verbe / elle devine / mieux qu'elle ne sait » Car le seuil franchi, l'apologue saisit et dépose sans jamais les fixer, les pièces d'un étrange patchwork qui vont colorer la mouvance du paysage.

« Vertige ascendant » édifie, parachève, (re)crée avec plus d'intensité encore ce qui va composer le poème : « Et la poésie recrée / l'univers ». La musique est en amont d'une telle démarche : « Ainsi les mots pesés / de plus en plus brefs / d'un poème, / peu à peu retournent  / au non dit / voire à l'indicible / Dès lors / les reprises qui suivent / se feraient autrement...  / Musicalement ? »
La musique, comme le toit d'une maison d'art où se taisent les bruits de l'autre monde... du nôtre sans doute. ”


Michel Joiret, Le Non-Dit N° 95

Cher Michel,
L'amitié n'allant pas sans sincérité, sans vérité, je me permets de réagir à ton article, dont je te remercie par ailleurs évidemment beaucoup.
La musique, un toit ? *
C'est, pour moi, bien davantage, et bien plus qu'un contenant.
Je me sens musique, je me sens poésie.
Comme l'eau, la musique déborde.
Je déborde. Avec mesure !
Dès lors, m
a poésie n'est guère « territoire ». Elle est illimitée. C'est pourquoi je ne puis la défendre contre...
Mais ma poésie se défend, parce qu'elle est, par ce qu'elle est.

D'autre part, Michel, les bruits du monde ne se taisent pas dans mon cœur ; ils interpellent ma conscience.

* Voir aussi page 24 de mon recueil À l'entrelacement de ma Tempérance

Monique Th., mis en ligne le 14 avril 2012, 15 h. 18






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Au rythme d'un équilibre
M.E.O., Bruxelles, janvier 2013

Publié avec l'aide du Fonds national de la littérature


Au rythme…
 Au rythme… 1c
Couverture :
 dessin de l'auteur, Mandala imaginaire, 1996

100 pages. ISBN 978-2-930333-54-0



Lire est un plaisir – Les couleurs de la poésie ” – La Chronique de Jacques Mercier
“ A 12 ans déjà, Monique Thomassettie écrit une première pièce de théâtre ! A 16 ans, un de ses poèmes est publié dans Le Soir ! Bien plus tard, en 1995 son poème si joliment intitulé « De blancs oiseaux boivent la lumière » est un Grand Prix International de la Société des Poètes et Artistes en France... Mais l'auteure est aussi une artiste-peintre. Elle explique que la tension est la même dans ces deux activités de création. Elle veut créer une harmonie, un équilibre dans sa vie comme dans ses oeuvres. « Au rythme de l'équilibre », ce nouveau recueil, est une proposition de moments de poésie et de couleurs, de formes, de tableaux. On s'y plonge avec un grand bonheur. Le but est atteint : nous emmener dans un ailleurs ! « Telle mon ombre / lorsque me pousse au dos / ma lumière, / ma vision me précède. » ou « Si les sorcières sèment l'épreuve, / je serai ma propre sorcière// Dans mes roues / je mets les bâtons / de mes points d'exclamation !// Et pourtant / ma terre / roule en mon univers. » On se laisse porter par les mots, par les images qu'ils suscitent, par l'émotion qu'ils suggèrent et font naître en nous. Les mots sont simples et pourtant ils recèlent mille harmoniques. « La tristesse / est l'ombre portée / du poème » écrit Monique Thomassetie. Mais l'auteure parle surtout de joie de vivre, d'espérance, de renouvellement. Elle a cette joie, cet amour qui seuls peuvent nous emporter plus loin dans l'existence, sans nous immobiliser ! J'aime ces deux vers en particulier : « Qui rêve de clair et tendre matin / attend encor de naître » J'aime aussi l'orthographe poétique (ah, la licence !) d'encor ! ”

Jacques Mercier, 24-12-2012
http://lireestunplaisir.skynetblogs.be/archive/2012/12/24/les-couleurs-de-la-poesie.html



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Au rythme d'un équilibre
et La pierre s'ouvre / libère le replié (et voir rubrique Autres) :

“Deux nouveaux livres, nouvelles paroles d'exil : « L'errance mène à l'exil / Exil / aux pays symboliques / de mes dieux ». L'écriture de Monique Thomassettie tourne essentiellement autour de « l'idéalité ». Volontairement sans doute – mais peut-être poussée par Dieu sait quelle impulsion première –, le poète emprunte les voies d'une longue méditation, multipliant les « arrêts sur images », et affichant même ses propres didascalies pour éclairer sa route : « Totale méditation / Où se confondent /physique et rythme ». Et plus encore : « Ma méditation est école et demeure / j'y retrouve et rejoins de grands penseurs. / Ecole de possibles que je compare, soupèse, tente parfois d'épurer. » La démarche est plurielle et le poète ajuste sa palette : « De l'art en toutes choses, et dans le spirituel en particulier… ». Prenons acte du codicille : « 'avoir de l'esprit' signifie aussi être capable d'humour
», et de l'impromptu à caractère tachiste : «… un reste de couleur qui y a séché (ma dernière palette) : une tache bleue formant une rose ineffable... »
Voilà donc le hasard des formes au premier plan, induit dans la réflexion première, comme l'humour, comme le polymorphisme de la pensée, comme le mouvement... Le pendule de Foucault que le poète invente ne démontre rien ; il atteste le mouvement des choses et voilà bien le défi : c'est dans le mouvement et l'inventivité permanente que se situe le paratexte ! Quant au texte lui-même, le rendez-vous est pris à l'épicentre de déplacements contradictoires... La vie ? La vérité ? Pas sûr que Monique Thomassettie réponde au lecteur ! Elle est déjà plus loin...”

Michel Joiret, Le Non-Dit N° 99


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Au rythme d'un équilibre

“ "Au rythme d'un équilibre" délivre l'amertume en de très brefs poèmes, la quête du "calme",  puisque la "gaieté s'ombrage" et que tant de questions se bousculent.
Peintre figurative, proche d'un René Rimbert, d'un Camille Bombois, le poète rejoint les mêmes préoccupations de l'art dit naïf: se dire simplement, libérer l'âme enferrée et, il est vrai, "La danse libère l'âme/ prisonnière de figements".
Une petite musique s'élève :
"Si défaire
est le contraire de faire,
déchoir sera le contraire de choir
 
Le dé a plus d'un tour
dans son cube"
 
Le rythme est à trouver autour et par la musique, qui puisse ressurgir, qui puisse "sauve(r) l'arbre", "c'est son balancement/ Au rythme de sa propre sève".”


Philippe Leuckx
« Reflets Wallonie-Bruxelles » N° .





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Entre–Musiques
M.E.O., Bruxelles, janvier 2014

Entre-musiques
Couverture :
 tableau de l'auteur, Nid, 1996
102 pages. ISBN  978-2-930702-63-6

M.E.O.



“ Les poèmes de "Entre-Musiques", retrouvent les thèmes de l'errance, une errance elle-même allégée "d'aile", le poète attend "son tour", sait l'étrange pouvoir : "Du son comme lien/Qui se joue des murs". Le grand thème idéaliste de la Nuit et des "ultime(s) question(s)" s'associe au "coeur" et à la musique "subtile".
Des dialogues en prose creusent le monde des rêves - un sujet récurrent, au corps même des peintures et illustrations de l'auteure -, des forêts, de la beauté.
Une belle couverture hypnotique et d'autres dessins "cabalistiques" innervent cette poésie légère où, "Flous/Vibrants tâtonnements de notes/ qui se cherchent",  les mots révèlent leur fibre apaisante ("qui arrose les fleurs/ d'étoiles").”

Philippe Leuckx
« Reflets Wallonie-Bruxelles » N°.
et sur leur site : http://areaw.org/?p=2023

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“ Microcosme ”

“ Auteure d'une quarantaine de livres, Monique Thomassettie nous donne à lire deux livres pour la rentrée 2014 : « Mes intimismes » et « Entre-Musiques ». Le premier est un mélange de textes rassemblés selon le principe de recherche par mot clé sur son clavier d'ordinateur. À l'heure où l'écriture tapuscrite et manuscrite s'opposent, elle les rassemble par fragments tout en explorant sur la toile les vertus virtuelles pour réaliser son œuvre1. Dans ce livre, textes d'hier et d'aujourd'hui sont reliés par le mot « Fenêtre ». Des fenêtres sur sa vie de femme, de mère, d'artiste. Observatrice attentive du monde qui l'entoure, elle partage ses visions, son théâtre, son imaginaire et ses rêves. Des peintures du passé sont reproduites, plusieurs déclinaisons du même thème. Car aucune dissociation n'est possible entre ses deux pratiques, l'auteure expliquant : « Ma peinture et mon écriture sont une : c'est moi ! Je suis peintre dans mon écriture. Je suis écrivain dans ma peinture »2.
« Entre-Musiques » est un recueil de poésie et de musique mélangées, composé de partitions musicales cosmiques. Le poète tâtonne en conscience la notion du temps, la musique comme lien entre « le Monde et l'Espace ». En quête de la clé d'un passage entre le ciel étoilé et « les fleurs piétinées / d'ici-bas », le silence règne. Il y a des bruissements, des lueurs aussi. De la nuit, elle dit qu'elle « engendre le Jour ». Du Jour, qu'il « révèle bien des misères » et « remue le fer / dans la cicatrice / qui en redevient / plaie ». L'univers de Thomassettie est une spirale où battements et interférences traduisent sa sensibilité à fleur de peau. Doutes et questions sont constants, animés par l'intuition de relier l'intérieur d'elle-même au macrocosme : « Ne fermez ni portes ni volets au mystère / Ne cherchez ni plan ni planification / ni projet conscient », mais, « Une ouverture guide ».”

1. http://home.scarlet.be/moniquethomassettie
2. Monique Thomassettie, « Moments d'une Psyché », Bruxelles, M.E.O., 2011, p. 81.


Mélanie Godin
“ Le Carnet et les Instants ” N° 180, février-mars 2014


Mes intimismes : voir rubrique Autres (dans L'écrivain)


N. B.
:
Ma peinture et mon écriture sont une : c'est moi !, me cite “Le Carnet et les Instants”, en précisant dans sa colonne (ce que je mets ici en rouge) :
Ma peinture et mon écri-
ture
et mon écriture sont une : c'est moi !
Même si c'est une coquille, elle est juste dans la mesure où je n'ai pas pratiqué la coupure de mots dans certains de mes livres, parce que je le sentais comme ça ; par exemple dans Tour d'Atmos.


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“ Comment se construire ”

“ C'est vraiment une question majeure que tout le monde doit se poser, mais que se posent seulement ceux qui pensent encore en notre temps de jeux électroniques ou pire, sur des terrains de violence inutile. Et ils ne sont pas si nombreux. Je crois même qu'ils sont souvent si occupés qu'ils ne prennent plus le temps de revenir à leurs propres bases. Heureusement il y a des exceptions, qui deviennent des sages. Je crois que Monique Thomassettie en est une et j'en vois la preuve dans le fait qu'elle publie constamment des éléments de sa réflexion et de sa créativité, toutes deux incontrôlables, ce qui est un compliment. On serait tenté de la nommer polygraphe, mais ce serait s'arrêter à un premier seuil. Son dernier recueil de poèmes aborde précisément un art qui forcément ne figure pas tel dans ses livres. "Entre-Musiques", parce que je sais qu'elle est précisément très musicale, elle l'a fait suivre des dialogues de "La ville-forêt", où elle explique sa démarche et son ressenti, tandis que dans certaines de ses pages elle joue avec toutes les possibilités de l'ordinateur pour donner au lecteur une impression de beauté sereine, mais en suggérant les notes. Je ne puis comprendre pourquoi ele est si peu présente médiatiquement. Mais je vous parlais de sage ! ”

Paul Van Melle
“ Inédit Nouveau ” N° 266, janvier-février 2014

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“ La poésie de Monique Thomassettie est une tentative tant pour transformer le monde tel qu’il est perçu par le sens commun (la pensée se construit à partir de ce qui nous échappe, pas de ce qu’on voit!) qu’ouvrir les rideaux d’un éveil susceptible de rendre l’être à son espace premier ; on ne s’étonnera donc pas du fait qu’elle pose ici l’écriture comme étant un voyage initiatique intérieur, une forme de méditation spirituelle voire une source de libération profonde (les vraies portes ne s’ouvrent que vers l’intérieur/Léon Tolstoï).

" L’oiseau ne connaît pas l’errance

Il sait le ciel

et les arbres reliant celui-ci
à la terre "

Dans ce recueil aux confluents de la poésie, du récit intérieur, du théâtre et bien sûr de la musique ("Bien que mesure, / la Musique est-elle mesurable? / Limitée? // Elle fusionne mesure et infini! / Temps et Espace illimité // Clefs de l’âme"), Thomassettie se garde bien de suivre le fil rouge des apparences qui traverse le creux de nos vies mais cherche plutôt à arracher les masques d’un réel en représentation; mieux, mettant à mal nos perceptions communes, elle brise la chaîne des certitudes qui fige nos vies, ouvre notre esprit à la présence des mystères et permet à notre regard de « voir à nouveau ».

Dans "Entre-Musiques", chaque poème semble entretenir de nouveaux rapports avec le réel, dit le non-dit, s’interroge sur notre « être au monde » et traque ce que la vie dissimule ("L’errance / s’est faite /  aile // Qui se pose parfois au faîte / du temporel // Au cœur de mon errance, / dépassant Nuit et Jour, / j’attends activement / mon tour") ; dans "Entre-Musiques", chaque poème décroche avec la logique commune, approche ce qui se passe en profondeur dans l’immensité de notre psychisme et du cosmos pour mettre en joue une liberté respirant l’air sauvage d’une vérité sans visage.


" Ici-bas,
si tu lèves un coin de brume,
tu verras le matin s’éveiller

Mais n’imagine pas

que ce sera plus simple !


Même si…" ”



Pierre Schroven
“ Traversées ”, mars 2014










Des poèmes de Monique Thomassettie figurent dans plusieurs AnthologiesLes Élytres du Hanneton (avec des dessins), l'Anthologie de Poésie féminine de G. Claude St Marc
dans la Pléiade Pictave à Poitiers (avec un dessin), Belgian Women Poets de Renée Linkhorn et Judy Cochran, avec une préface de Jean-Luc Wauthier (avec un dessin et deux tableaux de Monique Thomassettie, dont un en couverture), Peter Lang (Belgium Francophone Library), New York…, ISBN 0-8204-4456-1




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