Les Lettres 

La majeure partie des écrits de Ste M.S. est constituée par ses lettres, quatorze mille conservées! On y trouve, dans chacune, la déclaration d'une affection sincère et fidèle, qui ne s'est jamais démentie, même envers celles à qui elle avait eu à pardonner de graves dérives. On y trouve des conseils pour la vie spirituelle qui s'appuie sur quelques grands axes et évite la multiplication des pratiques et dévotions. On y trouve des consignes de gouvernement pour les responsables, faisant confiance à celles qui, sur place, sont confrontées à des situations particulières, comme en Louisiane, compte tenu aussi des énormes distances et de la difficulté des communications. Dans le registre des affaires, la sainte ignore la langue de bois et réprimande avec force les erreurs et les manques de jugement, les dépenses inconsidérées! On y trouve aussi beaucoup de soucis d'argent, le "nerf de la guerre", dans les fondations multipliées sous tous les cieux!

 

vous avez eu l’Esprit St pour maître, 
vous n’avez qu’à vivre avec
une entière docilité et abandon
ses divines leçons. Je n’ai donc 
rien à ajouter ma fille aux inspira-
tions qui vous ont découvert les 
secrets de la route qui conduit 
sûrement à l’amour de Jésus et
de sa  possession commenc
ée dè
cette vie

votre mère
Barat

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Une personnalité hors du commun, Elisabeth Galitzin, mérite qu'on s'attarde aux 217 lettres qu'elle a reçues de la sainte, depuis sa demande d'être reçue dans la Société du Sacré-Cœur en 1825, jusqu'à sa mort en 1843. Cette Russe, convertie de l'orthodoxie, a manifesté une générosité absolue, dans sa vie personnelle et dans les charges qu'elle a eu à remplir. Comme Assistante Générale, elle a cru devoir s'opposer avec force à sa Supérieure Générale dans la fameuse crise de 1839. Deux positions quant au siège du gouvernement central s'opposaient alors, tant parmi les responsables de la Société que parmi les ecclésiastiques, à Rome comme en France : la première voulant voir ce siège établi à Rome, la seconde estimant que l'heure n'était pas venue de le déplacer de Paris à Rome. Après la tourmente, Elisabeth Galitzin prend conscience de son erreur, des dégâts qu'elle a causés en Amérique et offre sa vie au Seigneur en réparation. C'est en Amérique qu'une épidémie de fièvre jaune l'emporte.

Ce site propose deux lettres: la première, adressée à la convertie qui se préparait aux plus grands sacrifices pour s'expatrier et embrasser la vie religieuse, la seconde, un ensemble de recommandations faites à la visitatrice des Etats-Unis. Dans l'une comme dans l'autre, on remarquera que le spirituel et le temporel sont étroitement mêlés. On y trouve rigueur et largeur d'esprit, expressions d'attachement et d'estime et franchise absolue dans les remontrances suite aux faux-pas…

La première de ces lettres décrit le quotidien de la vie religieuse à cette femme mûre qui veut s'y essayer avant même d'entrer au noviciat. L'accent est mis, bien sûr, sur la prière, concrétisée en exercices divers, à différentes heures du jour. La pratique des "petites dévotions" est déconseillée. La sainte y joint des aspects de la vie communautaire, essentielle à la vie fraternelle conventuelle.

Dans la seconde, un axe posé comme absolu : l'union à Dieu, la vie en Sa présence. Dans le concret du gouvernement d'une communauté, l'insistance est mise sur la discrétion, le silence, plus propice à la solution des problèmes qu'une publicité maladroite et justicière…De nombreuses consignes pleines de sagesse aideront les personnes en autorité. Ainsi le second conseil s'adresse à une personne portée à agir avant d'avoir mûrement réfléchi et pesé, habitude qui a beaucoup nui à la destinataire … et à toute la Société.

Lettre du 26 août 1825

Lettre du 16 juin 1840

 

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Ste Rose-Philippine Duchesne (1769-1852) est une figure marquante de l'histoire de la Société au XIX° siècle.

Une abondante correspondance l'a liée à Sainte Madeleine Sophie. Quatre volumes rassemblent les quelque 340 lettres retrouvées et répertoriées que les deux saintes se sont écrites.

Dès 1818, ces lettres concernent autant l'humble essor de la jeune Société au Nouveau Monde que la vie spirituelle de la missionnaire. La correspondance était le seul lien entre les deux continents et un apparent silence total de Sainte Madeleine Sophie entre 1838 et 1841 permettait de tout supposer: désapprobation, "accidents" de la poste qui auraient naufragé des courriers, destruction malveillante… La question reste ouverte.

Les lettres ci-dessous donnent une idée des sollicitudes de tous les jours.

Lettre du 14 février 1830

Lettres de 1841 entreSte Rose-Philippine Duchesn et Ste Madeleine Sophie

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Lettre du 21 janvier 1848

 


Last update: 2019-01-03