Lettre du 21 janvier 1848 |
(transcription ci-après)
Transcription
S.C.J.M.
Paris, 21 janvier 1848
Mes bonnes Mères et chères Filles,
Il me tardait de vous adresser quelques
mots pour vous remercier de vos souhaits de bonne année, et de voudrais qu'il
me fut permis de répondre à chacune, mais des préoccupations toujours plus
multipliées ne m'en laissant pas la possibilité, je veux du moins dire ici à
toutes combien j'ai été touchée de l'expression de leurs sentiments. Vous
avez compris mes chères Filles, les sollicitudes et angoisses de votre Mère;
vous comprenez surtout celles de l'Eglise, à la vue des outrages que reçoit
son divin Epoux... Et pourrions-nous en effet y demeurer insensibles !
N'est-ce pas pour nous un motif de redoubler d'amour et de fidélité pour
dédommager son Coeur adorable de l'insensibilité et de la haine des méchants
? Nos propres besoins nous sollicitent encore; car qui nous a dit que des jours
mauvais ne se préparent pas, où des grâces puissantes seront nécessaires
pour soutenir notre faiblesse et nous faire sortir victorieuses de l'épreuve ?
Ces grâces, ne devons-nous pas les mériter par le sacrifice généreux et
constant de tout ce qui s'oppose en nous au règne d notre divin Maître ? Que
ce renouvellement de l'année soit donc aussi pour nous l'époque d'un
renouvellement total et absolu, ce voeu renferme tous ceux que je confie chaque
jour au Coeur de Jésus pour vous, mes bonnes Mères et chères Filles;
j'espère qu'il m'exaucera et daignera vous bénir de plus en plus. Je n'oublie
pas vos chères enfants, veuillez les en assurer puisque je ne puis le faire
moi-même. En les remerciant des prières qu'elles ont adressées à Dieu pour
moi, dites-leur bien qu'elles sont l'objet de ma constante sollicitude et de mon
plus tendre intérêt; que je compte sur leurs prommesses et que je serai
heureuse de juger par moi-même de leurs progrès et de leurs efforts. Puissent
les mères et les enfants se montrer dignes du Coeur adorable qui a daigné les
choisir; tel doit être notre désir le plus ardent; tel est aussi, mes bonnes
Mères et mes chères filles, celui de
Votre Mère bien dévouée
Supérieure générale de la Société du Sacré Coeur
Last update: 2019-01-03