Méandres dominants

(Recueil de poésie publié)

ISBN: 978-2-9304-3007-2 - EAN: 9782930430072

 

· Une presentation, lecture-hommage par Coronis

· Chronique de Brice Depasse (Lire est un plaisir)

 

Text Box: 


« Puisque j'ai toujours peur! Je suis toujours en colère et... 
Sans consolation. »

Neuf voyages. 

Neuf périples à travers les méandres dominants d’un ange en déchéance et  d’un homme en altération.
 
Blasphèmes salvateurs et interdits friables pour le Déchéange,  plongées en lumières révélatrices ou répulsives pour l’homme, de détours en 
perversions, leurs existences s’affolent et deviennent circonvolutions pénétrantes...

Les voyages s’emmêlent, les errants fusionnent, les parcours se frôlent et s’accolent en un tango instable, charnel et déviant!

In(con)stances
L’écrire
Vue
Soledad
Hurlement
Jouir
Le néant
Naufrage
Laideur
Triptyque d’une fêlure
Masqué
Errements
Envol avorté
Voler vos sens
Incandescence en vie
Kabbales Hypnotiques
Hallucinations
Sagittation du rapace
Envie d’oubli
Réveils
1
2
3
4
5
6
7
Déchéances
Premisses de déchéance
Genesis
Blasphème
Croyance perdue
Ange devenu Homme devenant Démon
Pèlerin Païen
Sage et sauvage
Renoncement
L. Elles. Ailes
Vénus éthérées
Infection
Phoenix
Hommage
Hiver enflammé
Vague rencontre
Fragile rémission
Kabbale endormie
Départ échoué
Contemplation
A quoi ressembles-tu?
Fantasme
L’endormie
Regard enflammé
L’alanguie
Paresse
Visions crues
Animalité
Anima
Loup meurtri
Femelles
Prédateur
Colère
Convoitise
Chanson en Rut Majeur
Coïtus
Besoin
Prémisses
Intimes frictions
Pré liminaire
J'ouïs
Luxure et déchéance
Lices cardinales
Implosion
Le jouir d’après
Post-Coïtum
N’être à l’autre
Post-Extasium
Désintégrations
Abîmes infâmants
A l'ombre d'une ombre
Dernière danse
Quitte
Mornes chaînes


In(con)stances

Hurlement

je hurle, sourdement, violemment, éructant,

jaillissent de mes yeux lacrymales colères

incisions calcinantes sur les sillons du temps

et ma gorge se tord, étrangle mes viscères

 

Hurlements incessants, tapis sous le glacis

fermentent dans l’épaisseur de mes maux en fusion

où de cris ils se gavent, enflure pire que furie

jusqu’au silence violé par cette compulsion

 

Au sortir de l’asile, des restes de l’avant

sans peine se soulève en nausées alourdies

hurlement contenu par les mailles qu’il distend

glaires d’air empli de rage et de détresse honnie

 

Survivre à l’égrènement de la clepsydre molle

avec les lourds relents qui s’entassent dans la gorge

retenir tremblant le hurlement qui s’affole

et l’expulser en larmes au sortir de la forge

 

Les voiles du crépuscule assombrissent les douleurs

et viennent irriter le besoin de hurler

une dernière fois encore expulser la rend-cœur
et sombrer asphyxié par son écho glacé

 

J’ai besoin de hurler pour me savoir en vie

savoir que ce qui n’est me révulse toujours
continuer à vouloir combattre l'infamie
expulsion viscérale, vital compte à rebours

 

Coïtus


Post-Coïtum

Quelle fadeur s'est entichée de mon jour

s'installant à demeure en mes humeurs

décorant de laideur et d'"abat jour"

mes baies sans lueur baignées de tiédeur

 

Mon sang se densifie, erre ralenti

Ma sève raréfiée, se pétrifie

et je guette l’instant qui sera rédempteur

et je fouette maudissant la maussade lenteur.

 

Affamé rassasié, je sens geindre ma faim

qui hésite à germer, prisonnière de mes reins.

Cette langueur affadie s’installe sous mes pores

s’étalant vacuitaire sur mon désir replet…

soulevée par les heurts de mes débords

crachant ses charmes à la face d’Après.

 

Ses fards soudain hideux s'écoulent alors livides

calligraphies primales enfantées du coït

qui s'étalent bavant sur les rides post-vide

et fustigent l'idéal qui soulignait la fuite.

 

les images ondoyantes disparaissent, s'éparpillent

les étoiles flétrissent, le mistral rend les armes

fourbe et vil animal prêt à jouer la vie

étalé sur les braises des râles du vacarme.

 

Récurrence barbelée au coeur de la passion

évidence blafarde prête à se parjurer

lorsque la mort des sens, l'absence d'évasion

deviendra obsédante, condamnera l'esseulé

à réinventer deux, comme un rafistolage

manœuvre pathétique au creux même du naufrage…

Désintégrations

Abîmes infâmants

Tant de pensées s'évitent dans le silence épais

que la pesanteur les écrase et rend livide.

Qui débat, là où le combat est l’objet

en des lieux sans saveur, fruits d'une haine hybride?

 

Ne grattez pas la surface lisse et amorphe

Sous l'épiderme d’or, l’antre insane du chaos

degueulantes marées aux écumes polymorphes

gorgées de lames assassines, rixes d’animaux

 

Il n'y a que distance pour combler les espaces

abondance de souffrances qui égorgent l'envie d'être

les lendemains s'allient aux tortionnaires menaces

tandis que les chairs pauvres subissent le mal-être.

 

Ne pénétrez pas dans ce dôme majestueux

cette bulle qui  reflète les beautés étrangères

enflée de pus acides, de crachins orgueilleux

l'illusion est parfaite mais les entrailles amères.

 

D’insidieuses vengeances trépignent au point du jour

dénuées de pitié, elles abattront le traître

cet autre qui affûte, qui aiguise à son tour

de quoi abîmer l'autre, et de quoi le soumettre.

 

Ne croyez plus à ces idéaux moribonds!

N'ont-ils pas eux-mêmes abandonné leurs fidèles

à ces combats brutaux et leurs frappes sans pardon?

Demeureront les ruines, éden sacrificiel…

 

Ainsi vont des amants, des compagnes et le temps

pour vaincre des sommets qu'ils désertent pourtant

assurant la nature d'un étrange serment :

"Qu’Infini et passion soient abîmes infâmants!"

 

Il n’y a pas de pas de plus tangible paradis qu’un paradis perdu….

Il n’y a pas d’autre paradis qu’un paradis sans cesse fuyant.

 

 

 

F. Altamira

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