Martin
Bucer (1491-1551)
Martin Bucer fut un théologien œcuménique et réformateur
alsacien, qui chercha à rétablir l'unité doctrinale entre les différentes
branches de la Réforme.
De son vrai nom Kuhhorn, né à Schlettstadt
(l'actuelle Sélestat, dans le Bas-Rhin), Bucer (ou Butzer),
dominicain dès l'âge de quinze ans, se rallie à Luther qu'il
rencontre en 1518, cela sous l'influence d'Érasme. Il adopte les vues
du Réformateur et quitte l'ordre en 1521 pour devenir prêtre séculier,
puis épouse Elisabeth Silbereisen, une ancienne religieuse et est
excommunié.
En fuite, il prêche la réforme
luthérienne et se réfugie à Strasbourg en 1523, où il joue un rôle
considérable dans l'application des principes religieux et politiques
de la Réforme. Il y est reconnu comme chef de file de la Réforme, ce
qu'il restera jusqu'en 1549. En 1529, Bucer fait passer officiellement
la ville à la Réforme. Il se consacre à l'organisation de l'Église
strasbourgeoise et publie les Commentaires bibliques (1527) et
promulgue les Ordonnances ecclésiastiques et disciplinaires
(1534-35).
Dans le conflit qui oppose
Martin Luther à Huldrych Zwingli au sujet de la cène, Bucer se fait
le médiateur entre les partisans du premier dans le nord de
l'Allemagne et les disciples du second au sud de l'Allemagne et en
Suisse. Les idées de Bucer représentent la possibilité d'une troisième
voie entre celles de Calvin et Luther . Mais ses tentatives de
compromis échouent. Même sa ville de Strasbourg se rangera aux
options du luthéranisme strict.
Par ailleurs, il noue le dialogue avec les
anabaptistes radicaux dans un esprit d'ouverture et de respect mutuel.
Il tente même de rapprocher catholiques et protestants en proposant
un compromis théologique à la diète de Ratisbonne (1541).
Exilé de Strasbourg pour s'être
opposé à l'Intérim d'Augsbourg (1548) imposé par Charles Quint, il
se réfugie en Angleterre, où il enseigne la théologie à
l'université de Cambridge et contribue à la réforme de l'Église
d'Angleterre, avec Thomas Cranmer, alors archevêque de Canterbury. En
Angleterre, où il meurt, le corps de Martin Bucer est exhumé et brûlé
sur la place publique en 1557 pendant le règne de la catholique Marie
Tudor, farouche adversaire de la Réforme
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