Boussoitbar

LA BARONNIE DE BOUSSOIT-SUR-HAINE

1.       Situation géographique de la seigneurie

En province de Hainaut , à plus ou moins 9 km à l'est de Mons ; à 4 km d'Havré  et à 1,5 km de Maurage.

 2.      Etymologie – Toponymie du lieu

Boussoit  (1171, 1211, 1305, 1400, 1730), Bosselus (1201), Buscerus (1211), Bussoit (1118), Bossoit (1222), Boussoy  (1664).
Bossoit : endroit où croît le buis ou, d'après certains auteurs1, de la forme flamande de Bossuyt qui signifie : hors du bois.

 3.      Armes des premiers seigneurs

"D'azur à la croix ancrée d'argent"2

 

 


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.       Cri d’arme : Boussoit 3

5.       Généalogie succincte des premiers seigneurs du nom

Les origines de ce village sont fort anciennes et remontent à l'épisode de la lutte entre les fils du comte de Hainaut  Régnier dit au Long Col et l'empereur Othon III au Xe siècle.  Toutefois, si certains auteurs ont voulu voir dans le château de Bussud  celui de Boussoit -sur-Haine  qui aurait été assiégé par l'empereur Othon II, cette opinion est de plus en plus abandonnée.4

Propriété des comtes de Hainaut , Regnier V s'en détache au XIe siècle au profit d'un baron et la seigneurie devient fief-lige dépendant du château de Mons .L'abbaye de Saint-Ghislain  possède des terres à Boussoit  en 1118.

En 1130, un Watier 1er ou Wattier de Boussoit  épouse Alix d'Alennes , sœur de Henry d'Alennes.

Un Gaufried de Boussoit  est mentionné dans une charte de Baudouin IV, comte de Hainaut  en 1142, concernant des donations en faveur de l'Ordre du Temple de Jérusalem .

Un Hugues de Boussoit  scelle une charte rédigée par Eustache du Roeulx , dit le Vieux, au sujet d'une donation aux pauvres de l'hôpital de Jérusalem .

Le même Hugues est cité avec son épouse Wiltrée dans un acte de 1194 confirmant des donations faites à l'abbaye d'Aulne.5

Pendant la période féodale, en 1185, Boussoit  subit les dévastations des armées coalisées de Flandre , du Brabant , de l'archevêque de Cologne  et de Jean d'Avesnes  qui livrent le village au pillage et aux flammes.

Un Wattier II de Boussoy  (de Busseto) donne des terres à l'abbaye du Mont-Saint-Martin en 1201.  Il épouse Marguerite d'Incy .  Ils ont au moins quatre fils.

Wattier III, Guillaume, Jean et Baudouin.

Wattier III est nommé capitaine de la localité de Crèvecoeur  dans le Cambrésis.  Guillaume de Boussoit  est témoin, en 1211, de l'acte par lequel Baudouin de Boussoit cède à l'abbaye d'Aulne  la dîme de Solre -Saint-Géry  qu'il tient en fief de Gilles de Barbançon .

Un Robert de Boussoit  participe à la croisade de 1202.6

Un Gifrid ou Gifroid de Boussoit  est témoin, en 1218, d'une charte d'Eustache IV du Roeulx  au sujet de donations en faveur de l'abbaye d'Epinlieu .  Il figure également dans deux actes de Thomas, abbé de Lobbes , relatifs à une donation faite à l'abbaye de Saint-Denis  en Brocqueroie , de dîmes à Boussoit, Havré  et Maurage  pendant les années 1222 à 1232.

Guillaume est cité dans une charte de l'abbaye du Verger  en 1243.

L'historien Le Carpentier cite que dans les archives de Saint-Aubert , on mentionne, en 1266, un Hugues de Boussoy , chevalier, témoin lors d'un achat du seigneur Louis de Caulery , chevalier.7

Jean de Boussoit , fils de Wattier II et de Marguerite d'Incy , est qualifié d'échevin de Cambrai  en 1304.  Il épouse Agnès de Fressies. Ses enfants sont : Jeanne, Jacques, Jean, dit Saussé ou Sausset, et un autre Jean qui est cité comme étant le cadet de Saussé (?).8

Jeanne de Boussoit  épouse Hugues de Cagnicourt . 

Jacques de Boussoit , seigneur d'Avesnes -lez-Aubert en partie, époux d'Adèle de Noyers , sœur de Robert de Noyers, est mentionné dans des archives datant de 1363.

Un acte de 1296 de Pierron de Jumiel, bailli de Hainaut , concerne la vente de terres à Ploïch  par le sire de Houdaing à Jean dit Sausset ou Saussé, seigneur de Boussoit . Jean de Sausset est encore cité dans de nombreux actes de 1300 à 1329.9

En 1326, Sausset, sire de Boussoy , est nommé chef d'une armée que Guillaume, comte de Hainaut , expédie en Angleterre  pour secourir la reine Isabelle de Valois  et son fils Edouard III 10. Jean dit Saussé de Bossoit participe au tournoi de Condé  en 1327.11 Jean Sausset ou Saussé est l'époux de Béatrice de Rayneval  et décède en 1329/1330 ou 1344 selon certains auteurs.12, 13

Après la mort de Jean Saussé ou Sausset, le domaine de Boussoit  passe à Huon de Bois-d'Haine  par un acte de succession en 1333. Mais ce seigneur se fait contester cette succession par Henri des Moulins  et Marie de Bourdians  sa femme.

Après de longs procès, Boussoit  est attribué à Wattier de Bois-d'Haine , fils de Huon.

Il possède également Thieu, Bois-d'Haine  et Marche -lez-Ecaussinnes  en fiefs liges.14

En 1334, Thierry du Chasteler , bailli de Hainaut , attribue l'héritage de Jean Saussé à Louis de Bois-d'Haine , maire de Braine -le-Comte , comme héritier de son oncle Wattier de Bois-d'Haine .

Ensuite le fief lige de Boussoit  retourne à Guillaume d'Avesnes , comte de Hainaut , et à son épouse Jeanne de Brabant , à la mort de celui-ci en 1345.

En 1412, un acte atteste que Lionnes de Warelles , chevalier, cède le bois de Naast au profit de Guillaume III de Bavière  en échange du château et forteresse de Boussoit  et de quelques autres terres.15

Les trois fils de Lionnes ou Lion de Warelles , sire de Boussoit , et de son épouse Béatrice de Sart , soit Lionnet, Englebert et Pierre meurent tous les trois en 1414. Le couple laisse une fille unique qui épouse Jean d'Aussi  ou d'Auxi .

En 1502, Jacques Boulengier ou Boullenghier, écuyer de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne , est qualifié seigneur de Boussoit  et de Strépy.16

Cette baronnie passe ensuite dans les familles de Ruffault, de Lannoy , de la Croix , de la Howardise, du Chastel, de Rodoan.  Philippe-François -Joseph de Rodoan devient comte de Boussoit  en 1755.17

Cette famille reste propriétaire de la terre de Boussoit  jusqu'à la révolution française.
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1. Tarlier et Wauters : La Belgique ancienne et moderne, p. 207 R
2. Comte Joseph de Saint-Genois : Armoiries et cris d'armes du comté de Hainaut R
3. Voir 1.ci-dessus R
4. Decamps G. : Noms et étymologie, p.66 R
5. Théophile Lejeune : Monographie historique du Hainaut R
6. Michaud : Histoire des croisades R
7. M. Le Carpentier : Histoire de Cambray et du Cambrésis - Leide 1664 R
8. Idem R
9. Joseph de Saint-Genois : Monuments anciens pouvant servir d'histoire du comté de Hainaut R
10. Michaud : Histoire des croisades R
11. Pierre Le Boucq : Histoire de Sebourg R
12. Tarlier et Wauters : La Belgique ancienne et moderne R
13. Théophile Lejeune : Monographie historique du Hainaut R
14. Idem R
15. Joseph de Saint-Genois : Monuments anciens pouvant servir d'histoire du comté de Hainaut R
16. Archives du Royaume : Fiefs et arrières-fiefs du Hainaut en 1502 - T.II - fol.80 et 108 R
17. Baron de Reiffenberg : Monuments I - Histoire de Hainaut - 1844 R

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